[Portrait] Tanoka Beard, l’art du rebond
Portrait
Il a été l’une des figures majeures du basket et a traîné ses 2m06 un peu partout en Europe dans les années 1990/2000. Tanoka Beard, une figure sympathique et talentueuse avec une spécialité bien établie, envers et contre tous : un art bien consommé du rebond.
ARRIVÉE EN ITALIE, CHAMPION EN TURQUIE ET UN DUR DANS LE DOUBS

Tanoka Beard en pleine réflexions sur ses rebonds (Crédit photo : basketnews.lt)
De nombreux joueurs ont marqué de leur présence le basket européen ces dernières décennies. Mais peu ont laissé une trace aussi indélébile que Tanoka Beard, qui plus est dans le temple du basket, le Žalgiris Kaunas. Quatre saisons de victoires, de coups d’éclats en Euroligue et de records pulvérisés et une domination sans partage du rebond. Pour autant, le début de carrière de Beard est un condensé de ce qui arrive bien souvent à bon nombre de joueurs américains débarquant sur le Vieux continent. Né en 1971, près de Salt Lake City, le jeune Tanoka intègre en 1989 l’université de Boise situé dans l’Idaho, au nord de l’Utah. Au sein des « Broncos », surnom de l’équipe locale, Beard commence peu à peu à se faire un nom. Couplant, dans la grande tradition US, études et basket, le pivot passe quatre ans à parfaire ses gammes. En un peu plus de 100 rencontres, il tournera à plus de 17 points, 6 rebonds. Un joueur dominant au scoring et sous la raquette des deux côtés du terrain et très prisé par les équipes européennes. Dès lors, comme pour de nombreux joueurs non draftés, le salut d’une carrière professionnelle passe par une arrivée en Europe. Arrivée donc en Italie programmée lors de la saison 1993-1994, au sein du Pallacanestro Virtus Roma.
Dès lors, Beard, 22 ans remplace numériquement un grand nom du basket, le Croate Dino Radja parti chez les Celtics à l’issue de la saison 1992-1993. Dans une équipe où les individualités ressortent davantage que le collectif (les Romains finissent quinzième sur seize), Beard continue sur sa lancée universitaire en soignant ses stats. 14 points et surtout 9 rebonds dans une équipe ultra offensive (meilleure attaque de la Lega !!). Accompagnés d’un ailier passé en NBA (Spurs, Warriors ou Philadelphie), Shelton Jones, des Italiens Sandro Dell’Agnello, ailier-fort et médaillé d’argent à l’Euro 1991 et de l’arrière Andrea Niccolai, Beard voit néanmoins également arriver en cours de saison deux dragsters qui lui font de l’ombre. L’arrière A.J. English que l’on verra à Paris dans les années 90 (Levallois et Paris Racing Basket) et Ben Coleman, drafté au deuxième tour en 1984 par les Bulls derrière un certain Michael Jordan. Une première expérience européenne mitigée sur le plan collectif avec une équipe romaine s’agglomérant dans le sillage NBA du tout pour l’attaque et qui l’expédie même, le bonhomme, en Espagne, à Lugo pour finir sa saison en 1994. Qu’à cela ne tienne, dans un basket qui privilégie les joueurs fournissant un grand rendement, Tanoka Beard y une opportunité de monnayer ses talents au fil des saisons.

Beard a évolué sous le maillot de Besançon pendant une poignée de rencontres mais avec des stats impressionnantes !! (Crédit photo : estrepublicain.fr)
Direction donc la Turquie lors de la saison 1994-1995. Dans le club stambouliote d’Ülkerspor qui tire son nom d’une grande marque de biscuits et qui est accessoirement la propriété d’une famille bien implantée au pays, Beard y trouve son compte. Dans un championnat national qui commence dans les années 90 à se développer et à se structurer, Ülkerspor (fondé en 1993) veut tenir la dragée haute. Face à ses rivaux d’Istanbul, Beşiktaş, Galatasaray et Fenerbahçe mais surtout face à l’ogre local Efes Pilsen, finaliste malheureux de la Coupe Saporta en 1993 (défaite 50-48 face à l’Aris Salonique), Ülkerspor frappe fort. Car outre Beard, le club turc se dote de trois joueurs d’excellentes compositions aussi bien au niveau basket (avec trois internationaux turcs pour une bonne décennie) que du côté humain : le meneur Orhun Ene, un des meilleurs spécialistes à son poste et déjà double champion turc avec le club d’Eczacıbaşı (1988 et 1989 pour un club issu également d’une grande famille de businessmen, 8 fois champion et dissous en 1992). A ses côtés, ses deux amis, l’arrière Harun Erdenay, « l’universitaire » car il a étudié à l’Université technique d’Istanbul. Un danger offensif permanent et capable d’avoir une grande variété dans son jeu notamment à trois points. Le plus introverti des trois, Haluk Yıldırım, un ailier s’occupant davantage des tâches obscures. S’ajoute enfin l’ailier-fort américain, Pete Williams, passé les Nuggets et qui a fait toute sa carrière professionnelle en Turquie. Erdenay et Yıldırım prendront tellement bien leurs marques qu’ils resteront près d’une décennie dans le club (contre 4 pour Ene et Williams), la marque d’une continuité.
C’est donc un changement de décor et de culture pour Beard qui passe dans un effectif davantage axé sur le partage et le collectif. Le natif d’Ogden devant apporter son impact physique sous la raquette. Dans un premier temps, tout se passe à merveille pour l’Américain dans une équipe turque à la lutte avec l’Efes Pilsen, dont le meneur macédonien Petar Naumoski est parti au Benetton Trévise lors de la saison 1994-1995, en championnat. Ülkerspor finit même la saison régulière derrière Efes avec trois petites défaites seulement en 30 rencontres. Mais aussi en Coupe Koraç dans laquelle Ülkerspor se débrouille plutôt pas mal (deuxième de son groupe derrière Bologne mais devant Manresa et Cholet). Après une élimination en quart de finale de Koraç face à Pau-Orthez des frères Gadou, de Ricky Winslow et du regretté Conrad McRae, deux joueurs américains que les suiveurs turcs verront prochainement dans leur championnat, la roue tourne pour Beard. Le tournant de sa saison dans une rencontre face aux Palois qui va progressivement l’éloigner de l’équipe première du club turc. En cause, un match raté face au bondissant McRae et également des performances davantage axées sur ses individualités que le collectif. Couplée à l’ombre tutélaire de son coéquipier Pete Williams, la saison de Beard n’ira pas plus loin que les playoffs en championnat. Pour autant, Beard et Ülkerspor peuvent se targuer d’être champions de Turquie lors de la saison 1994-1995, titre obtenu face au Fenerbahçe du shooteur gominé, İbrahim Kutluay. Un premier titre en carrière pour Tanoka qui peut désormais se tourner vers la découverte d’un autre pays, la France.

Une lutte entre Tanoka Beard et Mirsad Türkcan. L’Américain et le Turc ont lutté pour obtenir le titre de meilleur rebondeur en Euroligue (Crédit photo : gettyimages.com)
Dans le Doubs, lors de la saison 1995-1996, au sein du Besançon Basket Comté Doubs, le dur de la raquette joue une poignée de rencontres (17) mais suffisant pour y laisser une trace indélébile. 25 points de moyenne, 14 rebonds et une petite passe décisive, une évaluation globale à 32, la plus grande de sa carrière avec une pépite. Face à Strasbourg, le 2 décembre 1995, 39 points, 16 rebonds et une victoire 126-94 dans une soirée « made in NBA » pour Beard. Une victoire de prestige obtenue avec l’aide de Tony Farmer (23 points) et Skeeter Jackson (13 points), le père d’Edwin, futur international tricolore. Les dix-sept parties endiablées de Beard permettent surtout au promu Besançon de se maintenir en fin de saison. Université US, Italie, Turquie, France, des statistiques féroces mais également une propension à jouer la dominante à lui seul ainsi qu’une instabilité à changer de clubs régulièrement. Voilà la carrière de Tanoka Beard à l’orée de la saison 1996-1997. Pourtant, la maturation vient à point nommé pour le pivot.
BADALONE, PORT D’ATTACHE, ET DÉBUT D’UNE NOUVELLE ÈRE EN ESPAGNE
En 1996, Tanoka Beard signe donc à la Joventut Badalone, une institution du basket catalan et espagnol. Le club, finaliste malheureux à Istanbul au Partizan Belgrade de coach Željko Obradović et de son général, Aleksandar Djordjevic en 1992, se reprend avec une Euroligue obtenue sous la houlette d’Obradović en 1994. Surtout, le club compte en son sein une légende locale : l’arrière Jordi Villacampa, au crépuscule de sa carrière pour sa dernière saison professionnelle. Beard intègre donc l’effectif et dispute sa première rencontre en septembre 1996 face à Caceres. Victoire 71-64 avec 24 points et 12 rebonds pour le bonhomme qui n’a rien perdu de ses aptitudes surtout aux rebonds. Sur les trente rencontres disputées lors de cette saison par Beard, ce dernier est premier aux rebonds chipés vingt-neuf fois sur trente !! Une prouesse exceptionnelle et des capacités qui permettent à Badalone de finir quatrième de saison régulière derrière les deux mastodontes du Real et du Barça. Malgré une élimination face au Real Madrid en demi-finale de Liga (3-0), Beard réussit sa mission en terminant meilleur marqueur (19 points) et rebondeurs (plus de 11) lors de cette première saison. Un beau cadre de vie et les plages de Badalone aidant, Beard réussit également à l’issue de cette saison bien sous tous rapports à briser son plafond de verre.

Beard et son bandana à la Joventut (Crédit photo : pinimg.com)
En re-signant pour une deuxième saison et pour la première fois de sa carrière en 1997-1998. Rebelote donc mais sans Villacampa qui tire sa révérence mais avec toujours son compère US, l’arrière Andy Toolson et trois petits jeunes Catalans promis à un bel avenir sous la toise de la sélection nationale : le meneur Raül López, futur jazzmen et les ailiers Álex Mumbrú (futur joueur du… Real) et Roger Grimau (qui ira, lui, au Barça), respectivement 17, 18 et 19 ans. Ainsi qu’Albert Oliver, moins connu que les autres qui évolue toujours à l’âge de… 43 ans en Liga ACB. Pour le reste, la saison 1997-1998 de Beard et Badalone est un copié-collé de la précédente avec une nouvelle quatrième place derrière, cette fois, Tau Ceramica et toujours le Real et l’Estudiantes mais devant Barcelone. Avec une élimination précoce face aux Catalans (3-1) dès les quarts de finales. Sur le plan personnel, Tanoka Beard continue son travail de sape avec un écot de 18 points et 9 rebonds en moyenne. Ses deux belles saisons aussi bien sur le plan individuel que collectif lui ouvre dès lors la possibilité de continuer en Espagne. Une saison tout d’abord au sein du grand Real Madrid, à l’affût dans sa quête de reconstruction d’effectif en 1998-1999. En compagnie d’Alberto Angulo et du Belge Éric Struelens, Beard permet au Real de finir deuxième de saison régulière (17 points et 9 rebonds) avant d’être éliminé en demi-finale face au Caja San Fernando (3-1). Mais une découverte de l’Euroligue jusqu’aux quarts de finale et l’élimination face aux Italiens de Teamsystem Bologna.

Sous le maillot du Žalgiris, Beard a été ultra-dominant (Crédit photo : zalgiris.lt)
Ce qui l’amène par la suite à rejoindre le Pamesa Valencia sur les bords de la Mer Méditerranée lors de la saison 1999-2000, dans une équipe où les têtes d’affiches sont l’Américain Bernard Hopkins, homonyme du boxeur multi titré, une vieille connaissance du championnat français, le Bosniaque Nenad Marković, actuel coach de la JDA Dijon, en provenance du CSP Limoges et le régional de l’étape, l’Espagnol Nacho Rodilla. Pour Beard, les saisons se suivent et se ressemblent avec une sixième place en ACB et une élimination par l’Estudiantes Madrid dès les quarts des play-offs en trois manches et des stats de bonnes factures (16 points et 10 rebonds). Après un dernier crochet en Turquie, en 2000-2001, à Fenerbahçe où il finit meilleur rebondeur du championnat, une nouvelle fois (11 en moyenne) et un retour à Badalone, en 2001-2002, pour continuer à entretenir sa flamme (19 points et 11 rebonds), Tanoka Beard est à l’orée d’une nouvelle carrière.
SOUS L’OMBRE DU MAITRE SABONIS AU ZALGIRIS, MAITRE DU REBOND ET DU… CHANT
Si la plupart des joueurs, américains ou non d’ailleurs, continuent à faire des allers-retours entre clubs pour des piges n’excédant guère une saison, d’autres tentent de se stabiliser. Pour Tanoka Beard, la donne n’est guère différente puisque, lors de la saison 2003-2004, il se trouve au carrefour de sa carrière. Vouloir continuer à aller dans des clubs pour gonfler ses stats sur une saison ou bien s’inscrire dans la durée dans un grand club. L’idée a dû lui effleurer l’esprit puisque Beard prend la meilleure décision de sa carrière, à près de 32 ans. En allant plus au nord que ce qu’il a connu jusqu’alors et en intégrant l’effectif d’un club à la dimension de son talent : le Žalgiris Kaunas de la légende Arvydas Sabonis dont c’est la dernière saison professionnelle. Pour Beard, qui a déjà connu la fin de carrière d’une autre légende locale en la personne de Villacampa à la Joventut Badalone, Sabonis est un autre sommet. Un monument du basket soviétique, européen, lituanien et une année, 2003 qui représente également la quintessence du basket balte avec la victoire de l’Eurobasket en Suède des Šarūnas Jasikevičius, Ramūnas Šiškauskas, Saulius Štombergas et autres Arvydas Macijauskas. Beard se retrouve dès lors au sein d’un riche effectif composé de la crème des joueurs lituaniens.

Tanoka Beard adoubé par son ancien coéquipier, Arvydas Sabonis. Une bien belle référence (Crédit vidéo : apiedecancha.es)
S’y retrouve notamment l’ailier champion d’Europe 2003 Dainius Šalenga, le frère jumeau de Kšyštof, le pivot Darjuš Lavrinovič, l’ailier Mindaugas Timinskas en provenance du Paris Basket Racing, le pivot gaucher et toujours présent au club Paulius Jankūnas, Artūras Javtokas, frère de Robertas, également passé par Žalgiris. A cela s’ajoute enfin l’arrière serbe Miroslav Berić, le meneur américain Ed Cota et l’ailier letton, Ainars Bagatskis. Du lourd, du solide et une raquette bien pourvue avec Sabonis et Lavrinovič qui va dès lors permettre à Beard de passer régulièrement à l’aile lors des rencontres. Sur le plan national, avec cet effectif et cette puissance de feu, la saison 2003-2004 permet au club de remporter le championnat sans difficulté dans une ligue où seul le Lietuvos Rytas peut rivaliser avec Kaunas. Tanoka Beard va donc davantage se concentrer sur qu’il doit améliorer et Sabonis lui permet d’être un exemple sur ce point en Euroligue. Malgré une sixième place en phase de poules puis une élimination en seconde partie de saison, Arvydas Sabonis est élu MVP de la saison régulière et du Top 16 ainsi que l’équipe type d’Euroligue. Beard, quant lui, apporte une moyenne de 14 points et 7 rebonds. Une moyenne dans ses standards tout en sachant qu’il reprendra la relève de Sabonis la saison suivante.
La prise de pouvoir de l’Américain a donc lui lors de la saison 2004-2005. Si Beard et le Žalgiris remporte de nouveau le championnat national avec, au passage, les titres de MVP trustés par le pivot, en Euroligue, ce dernier s’éclate. D’un part, il permet au Žalgiris Kaunas de finir troisième de saison régulière et, d’autre part, Beard continue de truster la première place dans le classement des rebondeurs. Une saison prolifique puisque Tanoka Beard finit deuxième à l’index rating derrière Anthony Parker, troisième aux points (18 de moyenne) et premier, bien évidemment, aux rebonds (8) devant le pivot turc de l’ASVEL, Hüseyin Beşok. Beard est également élu dans la seconde équipe de l’Euroligue en compagnie des meneurs slovène Jaka Lakovič et américain Marcus Brown, de l’arrière US Charles Smith et l’Argentin Luis Scola. Une bien belle saison, prolifique avec notamment une rencontre d’anthologie face à Bologne avec 35 points et 19 rebonds à lui tout seul !! La saison 2005-2006 voit toutefois Beard et le Žalgiris rentrer dans le rang avec Rytas qui remporte (enfin !!) le titre national et rééditer les mêmes performances en Euroligue : troisième en saison régulière puis éliminé en Top 16 avec six défaites, exactement comme la saison précédente. Beard ayant également un petit coup de moins bien face à de nouveaux concurrents aux rebonds avec le Turc Mirsad Türkcan qui finit premier dans cette catégorie et les Lituaniens géants, Darjuš Lavrinovič son coéquipier à Kaunas et Robertas Javtokas du Lietuvos Rytas.
Pour sa dernière saison en Lituanie, Tanoka Beard fait les choses en grand en permettant à son club de récupérer le titre des mains de Rytas et en reprenant son trophée de meilleur rebondeur d’Euroligue malgré une saison calamiteuse du Žalgiris Kaunas avec douze défaites dans la compétition sur quatorze rencontres. Une nouvelle fois, Tanoka Beard a prouvé qu’en matière de rebond, il était le meilleur et après quatre saisons en Lituanie, un nouveau départ se profile à l’horizon. Toutefois, le gaillard laisse une trace indélébile à Kaunas non seulement par ses performances et ses trophées sur le terrain. Mais également, dans le chant puisque, à l’instar d’un Carlos Arroyo, Beard s’est également essayé, avec succès, avec le duo de chanteurs Lituaniens Linas & Simona. Une bien belle voix pour un joueur qui emprunte une nouvelle voie.

Actuellement, Tanoka Beard distille ses conseils de joueurs en tant qu’entraîneur auprès des jeunes basketteurs d’Ogden, sa ville natale (Crédit photo : basketnews.lt)
ENTRE ISRAËL ET PORTO-RICO, LE DÉBUT DE LA FIN DE CARRIÈRE POUR LE GÉANT
Dès lors, le géant de 2m06 reprend sa valise et atterri à l’Hapoel Holon lors de la saison 2007-2008 à 36 ans. Au sud de Tel-Aviv, Beard se trouve dans une équipe qui est le « who’s who » du basket français passé et avenir avec Éric Campbell (Le Mans), Malik Brown (Limoges), Elton Brown (Paris-Levallois) ainsi qu’un petit jeune de 22 ans, un certain PJ Tucker. Actuel ailier de Miami Heat et champion NBA avec les Bucks de Giannis Antetokounmpo. Malheureusement pour Beard, l’effort de trop dans une équipe avec de nombreuses arrivées et beaucoup de départs en cours de route et un apport de 5 points et 4 rebonds en moyenne. Ses premières stats aussi basses depuis le début de sa carrière professionnelle en 1993. Dans une équipe qui finit malgré tout championne d’Israël face au grand Maccabi Tel-Aviv. Dès lors, Beard part découvrir le basket à Porto-Rico, territoire qui a une grande passion pour la balle orange au sein des clubs locaux de Guayama et Fajardo. Et après une dernière pige lors de la saison 2008-2009, à Tartu, en Estonie, l’heure de remiser les baskets approche à grand pas pour Beard. Ce qu’il fait à l’âge de 38 ans après une carrière bien remplie.
Après avoir évolué au plus haut niveau et découvert de nombreux pays, le globe-trotter américain laisse la trace d’un joueur régulier, performant et sûr qui a su évoluer et faire évoluer son jeu. Grâce à une belle technique, alliée à un physique puissant et massif, Tanoka Beard a pris un chemin de carrière que beaucoup d’autres joueurs américains prennent dans le sens inverse. Ce qui est tout à son honneur pour un homme qui continue d’apprendre et de faire partager son talent auprès des plus jeunes dans une sorte de retour aux sources. Beard étant retourné dans l’Utah, à Ogden au sein du groupe d’enseignement Ben Lomond, l’ancien pivot est désormais coach de l’équipe local. Gageons qu’il lui reste encore quelques tours dans un sac à trésor bien garni obtenu par le fruit de sa passion pour le basket.
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