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[Portrait] Marcus Brown : l’étoile filante de la Pro A

Portrait

Ancienne star passée par notre championnat Français qui a êté ses 43 ans hier, Marcus Brown est connu pour ses coups d’éclats en Pro A mais également en Europe, où il fut un excellent scoreur, doté d’une bonne vision du jeu. Il aura fait l’unanimité, aussi bien en France (du côté de Pau-Orthez ou Limoges) qu’en Europe. Retour sur une carrière bien remplie.

 Né le 3 avril 1974 à West Memphis en Arkansas, Marcus Brown commence à se faire un nom dans le lycée du secteur. Après avoir terminé ses années en high school, peu d’universités se bousculent au portillon. En effet, un joueur de la trempe de Brown, qui joue comme un arrière dans un corps de meneur, malgré de belles performances, cela ne fait pas saliver les scouts US. Pourtant, une faculté de seconde zone accepte de l’enrôler, il s’agit de Murray State. C’est là que tout va commencer.

UN DÉBUT DE CARRIÈRE SOUS COUVERT D’ANONYMAT

Hissé au rang de leader de l’équipe, Brown effectue 4 années universitaires complètes et de haute facture. Il en profite pour inscrire son nom dans les livres d’histoire de Murray State. Il est le seul à avoir compilé au moins 2 000 points, 475 rebonds, 200 passes décisives et 200 interceptions au terme de son cursus.

Marcus Brown se présente donc à la draft NBA 1996. Il est finalement sélectionné au second tour en 46ème position par les Portland Trailblazers. L’enjeu est de taille pour l’arrière puisque son contrat comporte une seule année avec une deuxième en option, que le club peut décliner à tout moment.

Marcus Brown impuissant face à MJ avec Portland (c) Jumpshot

Malheureusement pour lui, ses blessures le clouent sur le banc de la franchise de Rip City et l’empêchent donc de poursuivre sa progression. Il ne joue que 21 matchs pour une moyenne famélique de 3.9 points en 8.8 minutes. Non retenu par Portland durant l’été, Brown est sans contrat. Il trouve néanmoins preneur chez les Vancouver Grizzlies au Canada. Toutefois il n’y dispute aucun match. Ce qui accélère son arrivée en Pro A en cours de saison, à Pau-Orthez plus exactement.

En cette fin d’exercice 1998, l’Elan Béarnais est intouchable et se fraye un chemin jusqu’en finale contre le Cercle Saint-Pierre Limoges. Claude Bergeaud, jeune entraîneur de Pau, compte sur son nouveau poulain qui a jusque là montré de bonnes choses en playoffs.

La suite parait moins rose pour l’Elan qui a perdu son meneur, verdict : pas de finales pour l’américain qui aura passé plus de temps à cirer le banc et à récupérer de ses blessures, que sur les terrains pendant ses deux premières saisons professionnelles. Fort heureusement, Pau-Orthez surmonte l’obstacle sans trop de difficultés et parvient à venir à bout du CSP Limoges à l’aide d’un collectif huilé et soudé.

Une fois remis, Brown tente à nouveau de revenir en NBA du côté des Detroit Pistons. Une fois dans le Michigan, il n’est clairement pas une priorité et ne joue que 6 matchs pour 7.5 maigres minutes et 1.7 points de moyenne. Coupé par les Pistons, il ne revient que la saison d’après en France sous les couleurs du CSP Limoges après une demi-saison blanche, pour le plus grand bonheur des supporters Limougeauds qui voyaient en lui une nouvelle star. Il remplace par la même occasion le décevant arrière américain Carl Thomas.

UNE CARRIÈRE RELANCÉE

La saison commence difficilement pour les protégés de Dusko Ivanovic. Malgré l’arrivée de Marcus Brown, Limoges ne progresse toujours pas collectivement. Ce sont finalement des problèmes d’ordre financier qui favorisent la cohésion au sein de l’effectif. Au bord de la faillite, le CSP est amené à déposer le bilan. Yann Bonato notamment, pour faire subsister son club, incite les joueurs à baisser leurs salaires. Malheureusement Brown n’adhère pas au projet et ne vient plus aux entrainements du Cercle. Tout laisse à penser que c’est le clap de fin entre Limoges et son américain.

Contre toute attente, un collectif solide et solidaire apparaît alors. Là où quelques individualités auraient pu définitivement porter préjudice au collectif Limougeaud, une véritable alchimie se créa.

Après une moitié d’exercice en demi-teinte, Marcus Brown, de retour dans l’effectif, guide les siens de bout en bout. Ses statistiques flamboyantes peuvent en témoigner : 17.4 pts, 2.4 pds et 2.6 rbs/m. Le CSP termine finalement à la deuxième place de Pro A avec un bilan de 21 victoires et 9 défaites. Ultérieurement, Limoges rencontre Villeurbanne, meilleur équipe de Pro A, en finale. Grâce à des performances de choix venant de l’ancien pensionnaire de la NBA, le CSP éteint l’ASVEL. Scénario inenvisageable encore trois mois auparavant.

MarcusBLimoges devient également injouable en Europe. Le CSP remporte ainsi la Coupe Korac en battant l’Unicaja Malaga en finale, pour son cinquième titre européen. Le match aller est remporté aisément sur le score de 80 à 58, notamment grâce à l’exceptionnelle performance de Marcus Brown (31 points durant cette partie). Pour que Malaga puisse remporter la finale, il aurait fallu battre les Limougeauds de 23 points. Choses qui n’arriva pas puisque Limoges ne s’incline que de 9 petits points à domicile.

Brown participe donc activement au triplé du CSP qui remporte successivement la Coupe Korac, le championnat mais aussi la coupe de France ! Après une saison en dent de scie, le leader du cercle est récompensé en étant élu MVP étranger de Pro A et devient très vite convoité en Europe. Durant l’intersaison qui suit, il choisit le Benetton Trevise, club Italien, pour y poursuivre sa carrière.

LA CONFIRMATION A L’ECHELLE EUROPÉENNE

Désormais incontournable sur la scène Européenne, Brown confirme et termine l’exercice à Trevise avec 20.3 points, 3.1 rebonds, 2.8 passes décisives et 2 interceptions de moyenne en 2000-2001.

De 2001 à 2003, Marcus Brown porte les couleurs de l’Efes Pilsen Istanbul en Turquie. Avec ce club, Brown continue de réaliser des exploits hors normes. Il emmène les siens jusqu’aux finales du championnat turc. Contre l’Ulkër Istanbul en 2002, l’Efes pratique son meilleur jeu, à l’image de l’américain, leader incontesté de l’équipe. Le résultat final est sans appel : 4-2 pour la première franchise stambouliote.

Rebelote l’année suivante, l’Efes Pilsen gagne une nouvelle fois contre l’Ulkër, plus accrocheur toutefois, en 7 rencontres enflammées. Brown est la plaque tournante de l’équipe coachée par Oktay Mahmuti. Cependant il crée la surprise en décidant de relever un nouveau challenge et de quitter la Turquie pour rejoindre la Russie et le CSKA Moscou.

Au CSKA, Marcus Brown engrange deux nouveaux trophées en étant champion de Russie. Sous les ordres de Dusan Ivkovic, il est à bonne école. De plus, l’américain est élu dans l’All-Euroleague First Team, compétition dans laquelle il excelle.

En 2005, Brown signe à l’Unicaja Malaga. À 28 ans désormais, il est à l’apogée de sa carrière et fait tourner la tête de quasiment tous ses concurrents directs en championnat comme en Euroligue.

L’Unicaja termine alors le premier tour de l’Euroligue 2005-2006 avec 12 victoires et 2 défaites. Seulement le club n’arrive pas à passer le cap des quarts de finale. L’année suivante, Malaga et Brown ne prennent même pas part au tournoi faute de résultats suffisants en Liga ACB (championnat Espagnol). Le meneur, blessé la majeure partie de la saison, est poussé vers la sortie.

En cette même période, il voit l’Argentin Luis Scola le dépasser et prendre la tête du classement des meilleurs marqueurs de l’Euroligue, qu’il occupait avant sa blessure.

À noter que malgré ce coup d’arrêt, Marcus Brown n’est pas loin du titre de meilleur scoreur de l’Euroligue. Ainsi son objectif est de réussir à reprendre ce titre. Il signe en faveur du Zalgiris Kaunas où il restera entre 2007 et 2011. En 2008-2009, il fait une petite pige au Maccabi Tel-Aviv car le Zalgiris, en proie à de gros problèmes financiers, n’était plus en mesure de le rémunérer.

Face à l’Union Olimpija, en Novembre 2007, Brown dépasse enfin Scola. Il reprend par conséquent son statut de meilleur marqueur de l’histoire de l’Euroligue, avec 28 points au compteur lors de cette rencontre.

 En octobre 2011, Marcus Brown porte son total de points à 2715 dans ce tournoi, soit 15.3pts/m. Il devance alors Juan Carlos Navarro et Nikola Vujčić. Malheureusement peu de temps après sa retraite, il est encore une fois dépossédé de son titre, mais par Juanca, phénomène de Barcelone cette fois. À 37 ans passés, Brown, malgré de graves blessures, a eu une carrière bien remplie. Il est désormais présent dans tous les esprits des supporters de l’Elan Béarnais et surtout de ceux du CSP Limoges avec qui il a accompli son plus beau fait d’armes collectif en carrière.

SES STATS EN EUROPE

Pro A

  • 418.6 points soit 18.2 par match
  • 57.5 rebonds soit 2.5 par match
  • 55.2 passes décisives soit 2.4 par match
  • 32.2 interceptions soit 1.4 par match

Euroligue

  • 2739 points soit 15.3 par match
  • 443 rebonds soit 2.5 par match
  • 458 passes décisives soit 2.6 par match
  • 185 interceptions soit 1 par match

SON PALMARÈS

En club

  • Champion de France 1998 (blessé pendant les playoffs, n’a pas joué la finale)
  • Coupe Korac 2000
  • Vainqueur de la Coupe de France 2000
  • Champion de France 2000
  • Vainqueur de la Coupe de Turquie 2002
  • Vainqueur de la Coupe du Président de Turquie 2002
  • Champion de Turquie 2002, 2003
  • Champion de Russie 2004, 2005
  • Vainqueur de la Coupe de Russie 2005
  • Champion d’Espagne 2006
  • Ligue baltique 2008, 2010 et 2011
  • Champion de Lituanie 2008 et 2011
  • Champion d’Israël 2009

Distinctions personnelles

  • Meilleur marqueur de l’histoire de Murray State University
  • Élu MVP étranger du championnat de France en 2000
  • Élu MVP du Championnat de Turquie en 2002
  • 2e marqueur de NCAA avec 26.4 points par match en moyenne lors de la saison 1995-96
  • Meilleur tireur de lancers-francs de la superligue russe en 2004 (93,3 %)
  • 2ème meilleur marqueur d’Euroligue derrière Juan-Carlos Navarro

SA CARRIÈRE EUROPÉENNE EN IMAGES

Crédit photos : L’Equipe.fr/euroleague.net/jumshot-sg

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About Nicolas Marsoudet (31 Articles)
Élevé aux cross d'Allen Iverson, au scoring de Kobe, à la puissance et à la domination de LeBron James, je suis un jeune rédacteur et fan absolu de la NBA de nos jours... mais aussi de la NBA d'antan. J'aimerais un jour réaliser mon rêve: devenir journaliste sportif !

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