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1975 – L’élimination incisive des Bulls face aux Warriors

NBA

Montage Une - Adrien PMMP

Le destin peut parfois être cruel. En 1975, les Bulls créent la sensation en menant 3-2 en finale de conférence face aux Warriors, remportant le Game 5 en Californie ! A un match d’obtenir son billet pour la dernière marche, Chicago va malheureusement tomber à domicile et sur le Game 7 décisif.

Dans une ligue qui n’a jamais été aussi ouverte depuis la fin des Lakers et le déclin des Celtics/Knicks, Il était difficile d’émettre un pronostic pour deviner quelle franchise allait pouvoir sortir son épingle du jeu.

Arrivés premiers de leur division respective, les Bulls et les Warriors se retrouvent en finale de conférence (Chicago évoluait à l’ouest) pour une confrontation intense dont on a malheureusement oublié le récit. Avant l’avènement des Bulls dans les 90’s, Chicago avait eu une opportunité en or de remporter le premier titre de son histoire. C’était le temps où Bob Love faisait des ravages offensivement aux côtés de Chet Walker. C’était cette teigne de Jerry Sloan qui s’accrochait à votre short dès le coup d’envoi ou encore la classe de Norm Van Lier à la mène. La saison précédente avec les mêmes soldats, ils avaient déposé les armes et hissé le drapeau blanc face aux Bucks d’un Kareem Abdul Jabbar impérial, balayés 4-0 en finale de conférence.

En voyant la domination extrême du meilleur joueur de la ligue, Chicago s’était alors mis en tête de dénicher un pivot qui pourrait le freiner un tant soit peu. Quitte à sacrifier son jeune intérieur prometteur, Clifford Ray pour obtenir les services du vieillissant Nate Thurmond. Malgré un début fracassant avec un quadruple double d’entrée pour son premier match sous le maillot des Bulls, Thurmond montre des signes de fatigue et d’usure à 33 ans. Titulaire tout le long de la saison grâce à sa défense et son appétit insatiable au rebond, il va pourtant devoir démarrer les rencontres sur le banc pour les playoffs sur une décision du coach Dick Motta.

Préférant le costaud Tom Boerwinkle pour ses qualités de passes et plus à l’aise dans les systèmes offensifs que Nate, Motta va vite prendre des critiques sévères de part et d’autres pour la gestion de son effectif. Son cinq majeur ne quitte quasiment jamais le parquet. Excepté les problèmes de fautes ou une éventuelle blessure, même si vous êtes crevés et que vous ne mettez plus un pied devant l’autre, vous restez. La rotation tournait sur huit joueurs. Dans un championnat réputé difficile sur le plan physique tant les équipes jouent dur, il est alors compliqué d’envisager d’aller au bout surtout dans une série qui va se jouer jusqu’au Game 7.

Les Bulls pratiquent un basket de sacrifice perpétuel. La meilleure défense de la ligue. Sloan est dans le top 5 et ses coéquipiers Love/Van Lier font parti de la seconde « unit » de la NBA. Devoir coller votre adversaire en ne lui laissant aucun espace sur 48 minutes. Épuisant. Chicago reprend l’avantage du terrain en s’imposant au cours du Game 5 à Oakland. La fatigue se fait alors ressentir pour la suite des évènements. Large défaite à Chicago avec un Rick Barry des grands soirs (36 pts – 7 stls – 8 rbs), les Bulls doivent de nouveau réaliser un miracle. Une première mi-temps maîtrisée, onze points d’avance. Sloan est le catalyseur, Barry se rate. L’équipe de Motta peut même se permettre de laisser leurs adversaires sur les tirs à mi-distance, ça ne rentre pas.

La profondeur du banc des Warriors va jouer la différence sur le long terme (26 points à..3 !). Le rookie Jamaal Wilkes prend le commandement des opérations en l’absence d’adresse de Rick Barry (2/15). La défense monte aussi en régime, Wilkes ne laisse pas un centimètre à Love. Le coach des Bulls laisse un Boerwinkle dépassé sur le banc et remet Thurmond au turbin. Chaque possession devient primordiale. Il n’y a aucun espace. Les joueurs semblent aimantés les uns aux autres. La salle d’Oakland donne de la voix, une ambiance enflammée avec 30 000 personnes. Lorsque Barry retourne sur le parquet,  enchaîne trois shoots à mi-distance qui permettent d’égaliser, le public explose sa joie. Oui, avant le « Run TMC« , « We Believe » et l’ère des « Splash Brothers« , les Warriors avaient déjà des fans passionnés et bruyants. Si vous voulez des chiffres pour révéler l’intensité de la défense des californiens, Chicago a tourné à 20% de réussite dans le dernier quart-temps. Le génie de Rick Barry qui se réveille au meilleur moment entre les tirs qui font enfin mouche et surprend par des passes millimétrés alors qu’il a des positions ouvertes, la ténacité de Jeff Mullins, le culot de Phil Smith. Le banc et le public sont debout. Chicago chute à deux doigts de la finale, un moment très difficile à vivre.

Bob Love passe complètement à côté (6/26) et s’en explique:

« Je ne suis pas un cheval. Je ne peux pas courir non stop pendant 48 minutes à chaque rencontre. Rick Barry peut se reposer et quand c’est le cas, je dois me confronter à Keith « Jamaal » Wilkes des deux côtés du terrain. On m’a envoyé sur le dos trois joueurs différents, sans qu’on me donne l’occasion de souffler et ça m’a découragé sur la durée. »

Jerry Sloan a eu aussi son mot à dire:

« Les gens disaient qu’on étaient trop vieux. Toutes les minutes accumulées sur ces playoffs, on a joué le plus durement possible. Ce n’est pas forcément la fatigue qui nous a eu sur ce match. La fraîcheur des adversaires et leur défense qui a été plus agressive au retour des vestiaires ont été aussi importantes. »

Le pauvre Nate termine sa série avec 3/19 aux tirs, un désastre.

Rick Barry face à Chet Walker – @Jerry Telfer / The Chronicle 1975

Souvenons-nous que les Bulls voulaient Thurmond en cas de confrontation avec Jabbar et tout simplement parce que les croyances allaient dans le sens où sans pivot digne de ce nom, pas de titre. Le destin a fait que le pivot des Bucks se blesse et que son équipe manque les playoffs. Il n’y avait plus de pivot aussi dominant dans la ligue après le départ en retraite de Wilt Chamberlain en 1973 et de Willis Reed l’année suivante. L’ironie du sort ajouté aux performances du joueur qu’ils ont échangé pour Nate The Great, le jeune Clifford Ray. Comble de la cruauté : Thurmond voit son ancienne équipe l’éliminer et il doit les voir remporter le championnat, quelques jours plus tard. Chicago n’aura plus d’opportunité de jouer les premiers rôles avant la fin des années 80 et l’ère des nineties de Michael Jordan et ses coéquipiers.

Le dernier mot pour Jamaal Wilkes:

« C’était une grande équipe de Chicago, ils nous ont poussé dans nos derniers retranchements. »

Le match complet est à retrouver ici.

LES HIGHLIGHTS DU MATCH

Crédits: San Francisco Chronicle/Chicago Tribune/NBA.Com/Basketball-Référence

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About Anthony "Pred" Saliou (532 Articles)
Fan de MJ, d'Hakeem, Bird et Sir Charles notamment, déteste les Sonics et le Thunder, peu d'amour pour les Lakers, mais adore par-dessus tout le basket "tough". A passé plus de 20 ans sur la toile basket à débattre et râler comme tout vieux qui se respecte.

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