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Wilt Chamberlain: Un point c’est tout !

Insolite

Montage Une : Laurent Rullier

Wilt Chamberlain. A la prononciation de son nom, les défenseurs tremblent, le parquet aussi avec ses 126 kilos. Monsieur recordS avec un "S" majuscule comme Serial Scoreur. Certains le gratifient d’ailleurs du surnom de The Record Book, et il est vrai qu'en faire la liste complète serait trop longue, mais de ceux qui ont le plus marqué il y a bien entendu les 100 points marqués en un match. 100 points, la barre symbolique. Pourtant un soir de novembre 1967, Wilt Chamberlain décide de faire autrement. Tout autrement et toujours dans l’excès.  

Nous sommes le 4 novembre 1967, et ce samedi soir tous les fans des 76ers se rendent au Spectrum supporter leur équipe face au San Francisco Warriors. Le temps de se diriger dans le sud de la ville et à l’approche de la salle prendre la sortie et quitter la voie rapide tout en écoutant à fond la caisse Expressway to your heart, le tout nouveau titre de The Soul Survivors. Bien sûr, on change de station de radio dès qu’on entend le titre San Fransiscan Nights du groupe The Animals, San Francisco, ce soir, sont nos ennemies.

Du côté de Wilt Chamberlain, c’est plutôt l’air de Something Stupid de Frank Sinatra qui résonne dans sa tête. Enfin, stupide pas si sûr mais d’audacieux et d’unique oui. Wilt Chamberlain, le recordman des points en moyenne par saison, celui qui le 2 mars 1962 inscrit 100 points, décide de ne prendre aucun tir. AU-CUN TIR.

La raison de ce choix peut trouver son explication notamment car cette saison 1967-1968, WIlt Chamberlain se lance un défi. Démontrer qu’il est le plus grand joueur et surtout qu’il n’est pas que cette machine à scorer, qu’il sait tout faire en commençant par être un passeur. D’ailleurs, à la fin de cette  même saison, il termine meilleur passeur en moyenne de la saison (8,6), un exploit rare pour un pivot.

Revenons à ce soir du 4 novembre, Wilt entame le match bien entendu, lui qui est la star. Les minutes passent et il évite de prendre des shoots. Rapidement, ses coéquipiers comprennent que quelque chose est étrange. La machine Wilt Chamberlain ne prend pas de tir. Pire, ils sentent que ce n’est pas la défense qui empêche Chamberlain de mettre des paniers et même de tenter le moindre tir, d’aller au panier. Même constat du côté de ses adversaires du soir, et notamment Nate Thurmond qui déclare à ce propos:

« It wasn’t a test of defense at all because he can get a shot off when he wants to. Nobody can hold him without a shot. It’s impossible. – (Ce n’était pas du tout une façon de tester notre défense parce qu’il peut shooter quand il en a envie. Personne ne peut l’empêcher de prendre un tir. C’est impossible.) »

Malgré tout son équipe prend le large et mène 37-22 à la fin du premier quart-temps. Comme toute autre équipe, sans son leader, les 76ers peinent à tenir la cadence et les Warriors comprennent qu’ils ont un coup à jouer. Wilt Chamberlain ne prend pas de tir, c’est une occasion rêvée et à n’en pas douter unique. L’écart fond peu à peu et le coach de Philadelphie, Alex Hannum, commence à s’inquiéter. Au cours, du troisième quart-temps, alors que les Warriors sont à quelques points d’égaliser, il demande à Chamberlain de prendre des tirs.? Sans conséquence. Wilt Chamberlain a une belle occasion de prouver qu’il a autant de caractère que de talent. Il défend, prend des rebonds, fait des passes mais toujours pas de tir et il tient ainsi jusqu’au bout.

Le buzzer retentit, c’est la fin du match. Victoire des Sixers 117 à 110 ! Au-delà de la victoire, c’est la ligne de statistique inhabituelle pour Wilt Chamberlain qu’il faut regarder :

44 minutes, 18 rebonds, 13 passes, 2 fautes personnelles… et un point. Un seul point, et pour être plus précis un seul lancer franc mis sur deux à la suite d’une faute commise par Nate Thurmond.

Nombre de tir : zéro.

Défi réussi pour Wilt Chamberlain qui ne prend donc aucun tir de tout le match. Dans le vestiaire, la presse se bouscule encore plus que d’accoutumée. Tout le monde veut connaître le fin mot de l’histoire. Pourquoi n’a-t-il pris aucun tir ?

Triomphant, la star de la soirée déclare de façon laconique :

« We won, didn’t we ? – (On a gagné, n’est-ce pas ?) »

Ce 4 novembre 1967, Wilt Chamberlain a joué un sacré tour à ses coéquipiers, son coach, ses adversaires et même au public. Pas forcément le plus spectaculaire, sûrement l’un des plus osés. En tout cas, pas non plus l’un des plus appréciés par ses dirigeants, et à la fin de la saison après un titre raté et des négociations tendues avec la franchise de Philadelphie, Wilt Chamberlain prend ses valises direction Los Angeles pour un nouveau chapitre.

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