[50 Years of Bulls] Toute l’histoire des Chicago Bulls : la saison 1974-75
50 Years of Bulls
Fondée le 16 janvier 1966, les Chicago Bulls vont fêter cette année leur 50ème anniversaire. Et à cette occasion, Basket Rétro a prévu de fêter cet événement à sa manière, par l’intermédiaire d’un des plus grands experts en la matière, Chicago_6. Après vous avoir proposé le recap de la saison 1973-1974, place aujourd’hui à la saison 1974-1975.
Afin de rivaliser avec Kareem Abdul Jabbar qui continue de dominer la ligue de la tête et des épaules, les Bulls sont bien décidés à solidifier leur secteur intérieur, d’autant que Boerwinkle accumule les soucis physiques et a du mal à retrouver son niveau et que malgré de bonnes saisons, le jeune Clifford Ray apparaît trop juste. Mais les Drafts du prometteur Maurice Lucas et de Cliff Pondexter s’avèrent infructueuses, le 1er préférant partir jouer en ABA, l’autre subissant une blessure sérieuse qui lui fera manquer l’intégralité de sa saison Rookie. Alors ils montent un trade pour récupérer le natif de Chicago Mickey Johnson puis signent Bill Hewitt qui était libre avant d’envoyer Ray à Golden State en échange de Nate Thurmond, spécialiste défensif et 11 saisons passés aux Warriors à livrer des batailles épiques face à la légende des Lakers. Mais à 33 ans, il apparaît plus comme un One Shot qu’une solution à long terme pour aider l’équipe à progresser, d’autant que Walker (34 ans), Love (32) et Sloan (32) ne représentent plus l’avenir non plus.
Mais dés le premier match de la saison régulière, le 18 octobre 1974, « Nate the Great » crève l’écran et signe une performance historique : 22 points, 14 rebonds, 13 passes et 12 contres. Il s’agit du tout premier Quadruple Double de l’histoire de la NBA ! Les Bulls battent Atlanta 120-115 en prolongation malgré les absences de Bob Love et Norm Van Lier, qui font la guerre à la direction pour obtenir une augmentation et décident de ne pas jouer tant qu’ils n’auront pas obtenu satisfaction. Mais Thurmond ne parait pas surpris par son énorme match et selon lui, des joueurs comme Bill Russell, Kareem Abdul-Jabbar, Wilt Chamberlain et lui même en ont réalisé de nombreux autres par le passé mais comme la NBA n’a commencé à comptabiliser les interceptions et les contres qu’à partir de la saison 73/74, il est impossible de vérifier ses dires.

Bob Love et ses 10 000 points (c) NBAE, Getty Images
Le lendemain, Chicago bat Milwaukee mais va ensuite connaitre 7 défaites en 10 matchs avant une série record de 12 matchs de suite à l’extérieur pour un bien meilleur bilan (7-5). Norm Van Lier a effectué son retour pendant ce long Road Trip et Bob Love en fait de même fin novembre mais malgré un effectif au complet, l’alchimie a du mal à se mettre en place et les Bulls peinent à décoller. Le Coach Dick Motta est adepte d’un système ou le pivot sert de point de fixation pour ressortir la balle sur ses partenaires. Or si Boerwinkle est un excellent passeur, Nate Thurmond a du mal à s’adapter et préférerait bénéficier de plus de ballons en attaque. Au fur et à mesure de la saison il perdra de son influence et son temps de jeu baissera en conséquence. Comme souvent c’est grâce à leur énergie défensive que les Bulls tirent leur épingle du jeu. D’ailleurs à la fin de la saison régulière, Chicago terminera meilleure défense de la ligue (95.0pts encaissés), mais plus mauvaise attaque (98.1pts marqués) !
Après une défaite d’un point à Milwaukee ou Abdul-Jabbar et Dandridge marquent 33 points chacun début janvier, Chicago affiche un bilan très mitigé de 19-18 mais fini par se réveiller et commence à enchaîner les succès, avec un Van Lier en grande forme qui signe 26 puis 42pts lors d’un back-to-back à Golden State et Seattle. Bob Love n’est pas en reste sur ces 2 matchs avec 31 et 27 pts, avant d’enchaîner les cartons offensifs en même temps que Chicago aligne les succès : 31pts chez les Knicks, 37 contre Cleveland, 34 face à Golden State, 38 lors de la réception de Portland, 39 de nouveau face à New York … Pendant ce temps Chicago remporte 20 matchs sur 24 et attaque la dernière ligne droite avec beaucoup plus d’enthousiasme. Durant cette période, Jerry Sloan et Bob Love deviennent les deux premiers joueurs de l’histoire des Bulls à atteindre les 10 000 points.
Malgré quelques passages à vide sur les dernières semaines, Chicago est à la lutte avec les Kansas City Kings pour remporter la MidWest Division, ce qui serait une première pour les Bulls. Les deux équipes s’affrontent à deux reprises en trois soirs, Chicago remporte la rencontre dans son stade mais s’incline dans le Kansas malgré 38pts de Bob Love. A ce moment là les Bulls sont à 43-31 et Kansas City à 42-33. Il faudra un Triple Double de Tom Boerwinkle lors d’une victoire à Buffalo (12pts, 11rbs, 11asts) et une série de défaite des Kings pour assurer la première bannière de l’histoire de la Franchise de l’Illinois, avec un bilan final de 47-35, suffisant pour terminer 2ème de la conférence Ouest, juste derrière les Golden State Warriors (48-32). Jerry Sloan est élu dans le meilleur 5 défensif de la ligue, Van Lier et Love font partis de la 2ème équipe tandis que pour la 1ère fois, aucun Bull n’a participé au All Star Game.
Opposés à Kansas City lors du 1er tour, les Bulls ont la pression car ils savent que c’est l’année ou jamais pour eux. Il faut aller chercher ce titre, d’autant que les deux principaux rivaux des années précédentes, Milwaukee et les Lakers, ne sont pas en Play-Offs. Chicago est en mission et Bob Love est en 1ère ligne : il score 38pts au G1 et enchaîne 31, 34 et 30 pions lors des matchs 3, 4 et 5. Chaque équipe l’a emporté à domicile au moment ou Kansas City accueille le match 6, mais cette fois Chicago l’emporte à l’extérieur malgré les 26 pts de Nate Archibald, le meneur star des Kings, qui aura souffert face au duo Sloan/Van Lier. C’est la 1ère série de PO que Chicago remporte à l’extérieur. Place aux finales de conférence désormais, face aux Golden State Warriors …

Bob Love (c) Getty Images
Avec un temps de jeu très réduit et un Leadership peu évident, Nate Thurmond espère quand même jouer un mauvais tour à son ancienne équipe. Mais en face, Clifford Ray entend bien en faire de même ! Love signe 37pts à 17/17 aux lancés francs mais Chicago s’incline au G1 à San Francisco. Au match 2 à Chicago c’est Chet Walker qui réalise un 16/16 aux lancés francs pour 28pts au total et une courte mais précieuse victoire (90-89), puis c’est Van Lier qui prend les choses en main au Game 3 avec 35pts pour un nouveau succès. Les 36pts de Rick Barry permettent aux Warriors d’égaliser à 2-2 et là encore chaque équipe évoluant à domicile l’a emporté. Mais au Game 5 les Bulls surprennent tout le monde en s’imposant en Californie en limitant Golden State à seulement 79pts. Chicago mène 3-2 et à l’occasion de se qualifier pour les finales NBA lors du match 6 au Chicago Stadium.
Pour l’occasion, près de 20 000 personnes sont là et créent une atmosphère incroyable dans la salle. Chicago démarre bien et mène de 7pts après un quart, mais la machine Warriors se met en route et Rick Barry prend les commandes, les siens signent un violent 28-13 dans le 2ème quart-temps. A l’entame du dernier quart, il y a 7 pts d’avance pour les visiteurs et malgré l’exclusion de Clifford Ray, ces derniers tiennent bons et sortent une rare performance défensive pour eux, n’encaissant que 12pts au dernier quart pour s’imposer et arracher un Game 7 à San Francisco. Mais malgré tout les Bulls sont confiants car ils ont gagné la bas au match 5.
Les deux équipes se rendent coup pour coup dans un match serré, indécis et très physique. Et à ce petit jeu les Bulls sont forcément avantagés, mais un coup du sort va changer les choses en fin de 3ème quart. Norm Van Lier est sanctionné d’un passage en force mais il ne réalise pas que pendant qu’il se plaint auprès de l’arbitre, Jerry Sloan est rentré pour le remplacer. Du coup il y a six Bulls sur le parquet et les arbitres sifflent une faute technique, offrant un lancé franc à Golden State. Ce sera un tournant, car ensuite Chicago, frustré, va totalement déjouer. Alors qu’ils avaient encore 6pts d’avance à l’entame du dernier quart, les Bulls s’écroulent et laissent Golden State revenir puis s’imposer de 4 petits points (83-79) pour se qualifier pour les NBA Finals.
Chicago vient de laisser passer une opportunité incroyable d’aller en finale et peut s’en mordre les doigts. Après être passés à 2 doigts des finales NBA, la saison est considérée comme un échec. Les critiques fusent sur Dick Motta, accuser de faire surjouer ses titulaires et de délaisser son banc, ou seuls Boerwinkle et Guokas bénéficient d’un temps de jeu conséquent. D’ailleurs les tensions sont de plus en plus fréquentes entre Motta et ses joueurs. Thurmond est passé au travers lors de ces PO (3.5pts à 36.8%) et subit aussi les foudres de la presse et des fans. L’avenir s’annonce sombre du côté de l’Illinois, entre les conflits internes et les cadres vieillissants …
LA SAISON 1974-75 DES BULLS EN CHIFFRES
- Bilan : 47 Victoires – 35 Défaites
- Classement : Champion de la Midwest Division, 2ème de la Conférence Ouest
- Attaque : 98.1 points marqués (17ème sur 17)
- Défense : 95.0 points encaissés (1er sur 18)
- Meilleur marqueur : Bob Love (22.0 points)
- Meilleur rebondeur : Nate Thurmond (11.3 points)
- Meilleur passeur : Norm Van Lier (5.8 passes)
Article écrit par par Chicago_6
Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro
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