Le coin lecture #5 : NBA 1998/99 – L’histoire folle d’une saison historique (2021)
Lecture
Tous les 15 jours, Basket Retro vous ouvre les portes de sa bibliothèque pour vous faire découvrir un ouvrage sur l’histoire de la NBA. Cette semaine, on embarque dans la DoLorean avec Latrell Sprewell et Tim Duncan pour NBA 1998-99 d’Anthony Saliou, sorti aux Editions Amphora juste avant l’été.
LE LIVRE
On connait les livre retraçant des carrières (« The Life », « Pistol »), l’histoire de Franchises (« The Curse »), des équipes mythiques (« 7 second or Less », « Jail Blazers »), ou des saisons au cœur d’une Franchise (« Unfinished Business », « The Franchise », « The Break of the Game »). Avec NBA 1998/99, Anthony Sailou propose un ouvrage 100% original pour nous (re-)plonger au cœur d’une des saisons les plus atypique de l’histoire : 1998-99.
Il faut dire que l’histoire commence mal : Retraite de Jordan, Lock-out avec menace d’annulation jusqu’à (quasiment) la dernière seconde, cette fameuse saison qui ne s’est déroulé en fait qu’en 1999 a connu son lot de surprise, déception, révélation : Une sorte de passage de témoin entre une vieille génération sur la fin (Olajuwon, Ewing, Drexler, Stockton, …) et des jeunes loups prêts à prendre le contrôle (Kobe, Iverson, Garnett, …)
Dès la couverture on est dans l’ambiance avec la magnifique illustration de Adrien Pommepuy.
En guise d’introduction, Anthony Saliou pose les bases en expliquant le lock-out qui a failli coûter à tous les fans cette saison, mais aussi le départ de Michael Jordan, cette fois-ci définitif (ou pas)
S’en suit une revue d’effectif, division par division, franchise par franchise. Là encore, l’ami Pred n’est pas avare. Il y a bien-sûr les stars qui ont bercé nos enfances et/ou adolescences (Pippen, Shaq, Kemp, Barkley, Olajuwon, Robinson, Sprewell et consorts) mais aussi des joueurs dont on avait totalement oublié l’existence : qui n’a jamais rêvé de revoir le nom de Bruno Sundov, Duane Causwell ou encore Marty Conlon dans un livre ? La saison de chaque équipe est racontée et analysée sous forme de bilan, avec certains focus sur des rencontres clefs. Certaines équipes sont plus détaillées que d’autre, comme les Knicks, « l’équipe » de cette saison même s’ils ne remporteront pas le titre au final ou encore les Lakers qui ont eu une saison mouvementée (l’échange qui amène Glen Rice, la « saga » Dennis Rodman)

NBA 1998/99 – L’histoire folle d’une saison historique @ Amphora
Petite originalité, des QR codes se sont glissés dans les présentation pour pouvoir accéder directement à des highlights d’équipes ou joueurs concernés : malin !
Ensuite, les choses sérieuses commencent ! Chaque séries de play-offs est détaillée, du premier tour jusqu’au finales NBA. On se rend compte rapidement qu’Anthony sait de quoi il parle : et pour cause puisqu’il a visionné l’ensemble de ses rencontres pour écrire ce livre ! Du coup, on est totalement immergé dans l’ambiance. De la rivalité Heat-Knicks conclue par le tir miraculeux d’Allan Houston à la finale Spurs-Knicks qui verra Tim Duncan ramener le premier titre NBA pour la franchise Texans, en passant par l’excellent Jazz-Kings ou encore Trail Blazers-Spurs et le fameux shoot de Sean Elliott, tout y passe. Chaque rencontre à droit à son résumé mais aussi des anecdotes, déclarations croustillantes ou stats insolites.
Enfin, Anthony donne la parole à différentes personnalités des médias ou suiveur de NBA sur Twitter pour avoir leur ressenti sur cette fameuse saison avec notamment les témoignages de George Eddy ou Pascal Legendre qui l’ont fait vivre à l’époque à des milliers de Français via la télévision ou les journaux.
L’AUTEUR
Anthony « Pred » Saliou est bien connu de la maison puisqu’il est l’un des piliers de basketretro. Déjà auteur avec Julien Muller (qui signe la préface de ce livre) de « TOP 50 : les légendes de la NBA », NBA 1998-99 est son second ouvrage.
Fan de NBA depuis 1992 , c’est un véritable vidéoclub NBA : il possède entre 4000 et 5000 rencontres numérisés qu’il conserve précieusement. Avec une affection particulière pour les Knicks on espère juste qu’il ne possède pas trop de rencontre de New York entre 2002 et 2010 pour sa santé mentale.
EXTRAIT
Les notes « bonus » après le résumé du Game 4 entre les Jazz et les Blazers
» Résultat : Utah 75 – Portland 81
La citation : Karl Malone en a gros sur la patate. « C’est fou ce qu’un match peut vous changer un destin. Vous gagnez, vous êtes en haut de l’affiche. Vous perdez et c’est le gouffre qui se présente. »
Droits TV : Vous saviez qu’en cas de victoire de Sacramento au tour précédent, la série Kings-Blazers aurait été diffusée sur NBC au moins pour chaque match au Rose Garden ? Tout le monde a accès au réseau national. Mais Utah s’étant qualifié, le programme a été chamboulé. Le Game 4 est passé sur TNT qui est câblé. C’est ainsi que sur un périmètre de 50 kilomètres autour de Portland, dans un vieux trou, les fans ne pouvaient pas voir la rencontre sur leur petit écran. Il y avait donc trois solutions. Soit trouver quelqu’un à cinquante bornes pour s’incruster, soit acheter pour 100 francs (15 euros les jeunes) le match sur la chaîne Blazervision, ou bien écouter la radio comme un reclus. Ceci dit, en y réfléchissant, NBC a évité des infarctus à la population au vu de la piètre qualité du spectacle.
Le chiffre : Le pourcentage aux tirs d’Utah dans cette série est de 42%. Largement en deçà de ses prestations habituelles au cours des quatre dernières saisons où ils étaient numéro un dans ce domaine avec une moyenne de près de 50%. La Stat de la mort : 34,4% aux tirs pour Portland. Si on enlève Sabonis qui a été le seul à ne pas sombrer en termes d’adresse, ses coéquipiers ont pondu un 17/56. De quoi construire une nouvelle salle. Heureusement que les 33/42 aux lancers ont sauvé la mise. »
L’AVIS DE BASKET RETRO
En toute objectivité, le travail qui transpire de ce livre est impressionnant : On ressent la passion d’Anthony dans son écrit et le fait qu’il ait visionné un nombre incalculable de rencontres pour l’écrire donne énormément de valeur. il va chercher des détails dont on ne peut avoir accès qu’en regardant ces rencontres.
C’est un livre qui peut se lire d’un trait, ou qui peut se picorer au grès des envies, ou après avoir re-visionné une rencontre de cette saison-là. On se surprend à aller chercher la vidéo correspondante juste après avoir lu un résumé de rencontre.
Anthony rajoute en plus une touche d’humour caractéristique. Là où certains en ont fait leur marque de fabrique avec parfois un comique de répétition franchement lourd, le dosage est parfait entre analyse sérieuse et notes humoristiques parsemées de quelques références cinématographiques, musicales ou de jeux vidéos des années 90.
Petit conseil lecture : n’hésitez pas à regarder juste avant ou après la lecture des séries certaines rencontres ou highlights pour se mettre encore plus dans le contexte.
Une lecture très agréable, complète (477 pages !) qui n’a rien à envier à ce qui peut se faire outre atlantique : on espère que d’autres suivront dans le même esprit.
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