Le billet de Cathy Malfois – Colette Passemard Ponchet – Incontournable « Demoiselle de Clermont »
Témoignage
Véritable légende du basket français, Cathy Malfois, notre consultante de luxe a souvent côtoyé Colette Passemard Ponchet comme coéquipière et adversaire. Récemment ré-élue Maire de Marcenat dans le Cantal, Cathy nous évoque aujourd’hui le parcours d’une grande dame du basket français.
Comme sa comparse et amie Christine Rougerie Dulac, Colette a troqué ses chaussures de basket contre un fauteuil d’élue. Si Christine est adjointe à la mairie de Clermont-Ferrand, Colette entame cette année un deuxième mandat de maire à Marcenat, dans le Cantal. Bien avant d’exercer cette fonction élective, Colette a fait partie des célèbres Demoiselles de Clermont, dont l’épopée des années 1970 a laissé une empreinte indélébile dans la grande histoire du basket français.
Née en janvier 1946, Colette est l’une des illustres représentantes des Demoiselles de Clermont. D’aussi loin que je m’en souvienne, je l’ai toujours connue très féminine, bien coiffée et maquillée quelles que soient les circonstances, les pays, les équipes. J’ai surtout retenu qu’elle était une joueuse dure au mal, implacable défenseure, capable d’éteindre voire d’écœurer la plus coriace de ses adversaires. Joe Jaunay ne s’y trompait pas qui lui assignait cette tache ingrate :« Dès qu’il y avait une fille forte en face, c’est moi qui la prenais. Plus tard, Jaunay me disait : Colette, c’est à toi, elle ne doit pas mettre plus de 10 points. C’était mon contrat. J’avais le jeu de jambes de l’escrimeuse, ça m’allait très bien. » Peut-être est-ce pour cette raison que l’on évoque souvent la doublette Chazalon/Guidotti, négligeant son travail de l’ombre ! J’ai eu la chance à 15 ans, de commencer ma carrière auprès de ces grandes joueuses.

De gauche à droite : Dominique Leray, Irène Guidotti, Colette, Jacky Chazalon
Pour sur, elle ne marquait pas 40 points par match, mais sans elle, les résultats des demoiselles de Clermont n’auraient peut-être pas été aussi éblouissants. En tout cas, je peux témoigner de son efficacité : lorsque j’ai quitté le CUC pour Toulon, elle se faisait un malin plaisir lors de nos confrontations, à me titiller, à me coller aux basques, bref à ne pas me lâcher d’une semelle et mes performances s’en ressentaient. Pas de cadeau !
Colette a débuté le basket dans la région parisienne :« Quand je suis arrivée à Clichy, en 63, je faisais plus de 1,75 m. Ils étaient contents. Deux ans après, j’étais en équipe de France jeunes. J’ai fait le premier championnat d’Europe juniors en 1965 en Bulgarie sur mon physique, mes qualités athlétiques » puis rapidement, elle a évolué au PUC avant de débarquer à Clermont-Ferrand pour remporter avec le CUC 9 titres de champion de France entre 1970 et 1978 et participer à 4 finales de Coupe d’Europe.

CUC contre Sparta de Prague
Colette ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Elle a enfilé le maillot bleu à 209 reprises (première sélection à 20 ans) de 1966 à 1976. 10 ans de bons et loyaux services (6 championnats d’Europe, 1 championnat du monde) dont l’apothéose fut la médaille d’argent glanée aux CE 1970, époque où les pays du bloc soviétique étaient quasiment imbattables, où seule parmi les nations de l’Europe de l’Ouest, la France était capable de résistance. Les autres résultats furent eux aussi significatifs : 6ème aux Mondiaux 1971, 2 fois 4ème aux championnats d’Europe en 1972 et 1976.

Equipe de France en 1974
Durant sa carrière – chacun le sait le basket professionnel féminin n’existait pas encore– elle exerça comme cadre technique fédéral (en charge de la section sport études, actuel Pôle espoir). Le nouveau DTN André Ostric lui confie le poste d’assistante puis responsable de l’équipe de France junior. Elle rejoint Paris et plus précisément l‘INSEP, la vitrine du sport français, où elle reste entraîneure nationale de 1981 à 1991.
En 1991, Colette met un terme à ses fonctions fédérales et rejoint la Direction Régionale Jeunesse et Sports d’Auvergne comme conseillère d’animation sportive. Elle file ensuite en Limousin comme conseillère technique et pédagogique, en charge du sport régional, de 1996 à 2011. Elle est de la première promotion des CTPS (conseillers techniques et pédagogiques supérieurs).
En 2014, elle est élue maire de Marcenat (ou comment mettre ses compétences au services d’une collectivité !) : « Je me suis présentée comme un coach : est-ce que vous adhérez à mon programme, est-ce que vous adhérez à mon organisation, est-ce que vous me suivez ? ». Son sens du collectif, son expérience en management d’équipe lui sont utiles pour assumer ses nouvelles responsabilités. Elle définit l’un des objectifs de son mandat :« On est au milieu du Cézallier, ce n’est pas seulement beau, c’est aussi un terrain extraordinaire de marche, de randonnée, il faut absolument l’exploiter, c’est certain ». Réélue en 2020, Colette se retrouve donc pour 6 ans dans le fauteuil de maire.
Mariée à Michel Ponchet, maman d’Appoline, Colette est médaillée d’or de la fédération de basket depuis 1997 et a été élue à l’Académie du basket en 2015.
ACADÉMIE DU BASKET – PROMOTION 2015 – COLETTE PASSEMARD PONCHET
COLETTE PASSEMARD PONCHET – MAIRE DE MARCENAT
Votre commentaire