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Les Demoiselles de Clermont (1966-1985)

Basket Féminin

Bien avant Bourges et Valenciennes s’il y a bien une équipe féminine qui est entrée dans la légende, c’est à coup sûr le Clermont Université Club (CUC). Dominant le basket français durant les années 1970, le club auvergnat a offert aux supporteurs ses premiers frissons sur la scène européenne. Basket Rétro revient sur l’épopée des demoiselles de Clermont.

L’histoire du Clermont Université Club débute d’une manière assez particulière dans le club voisin de l’AS Montferrand. Ce dernier est un club phare du basket français féminin des années 1960. Avec trois titres de championnes de France entre 1958 et 1962, les montferrandaises comptent dans leurs rangs nombre d’internationales notamment la jeune espoire tricolore Jacky Chazalon. En 1964, les dirigeants de l’AS Montferrand vont prendre une décision lourde de conséquences. En effet, constatant que l’entraîneur de l’équipe Edith Tavert n’avait pas accompagné ses joueuses en déplacement pour un match à Marseille, préférant assister à une réunion de l’Amicale des entraineurs d’Athlétisme à Paris, les dirigeants prirent une sanction radicale en limogeant la technicienne. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était le soutien des joueuses envers Edith Tavert. Une bonne partie démissionnent en solidarité avec leur coach dont plusieurs membres de l’équipe de France parmi elles la jeune Chazalon. Dans le même temps le Clermont Université Club (Le CUC) ouvrait une section féminine. Tavert et ses filles s’engagèrent alors avec ce nouveau club. Cependant, malgré le soulagement de la Fédération de voir certaines de ses internationales retrouver le chemins des parquets, elle ne permit pas au CUC de disputer le championnat élite. Ainsi, les filles de Clermont durent durant deux saisons grimper les échelons pour finalement accéder à la première division en 1966.

LA REINE CHAZALON

Jacky Chazalon en une de Basket-Handball du 12 mars 1971.

Jacky Chazalon en une de Basket-Handball du 12 mars 1971.

Ce tout jeune promue n’en est pas vraiment un puisque dès la première saison Clermont termine finaliste du championnat avec un bilan flatteur de 15 victoires pour 3 défaites échouant en finale face à la Gerbe Montceau-les-Mines de deux petits points (44 à 42). Les clermontoises prennent leur revanche l’année suivante et s’adjugent leur premier titre national en disposant de Montceau-les-Mines en finale sur le score de 46 à 35. Le Clermont Université Club va alors écraser le championnat durant un peu plus d’une décennie en demeurant invaincue entre 1968 et 1977. Treize titres de championnes entre 1968 et 1981 qui feront de l’équipe de Jacky Chazalon (élue meilleure joueuse du siècle en 1999) la meilleure équipe féminine française pour longtemps.

LA MALEDICTION DU DAUGAVA

C’est ainsi que dès 1968, Clermont se présente sur la scène européenne. La formation auvergnate échoue en huitièmes puis en quart de finale pour ses deux premières participations à la Coupe des Clubs champions. Le basket français va alors connaître ses premiers espoirs continentaux, espoirs déçus car le CUC va tomber sur un os, l’imprenable club soviétique du Daugava Riga emmené par sa tour de contrôle Ouliana Semenova. En 1969, le club voit l’arrivée de Colette Passemard et d’Irène Guidotti, deux jeunes internationales. Championnes de France sans interruption depuis 1968, les demoiselles parviennent en finale de coupe d’Europe 1971. Le Daugava se dresse devant elles. C’est un peu David contre Goliath. Il faut dire que les soviétiques en sont à dix titres européens et sont tenantes du titre depuis 1964. Les françaises jouent crânement leurs chances mais s’inclinent à la maison 72 à 59. Au retour en Lettonie, Chazalon et consorts se défendent bien mais ne parviennent pas à prendre l’avantage, score final 62 à 56 pour la formation d’URSS.

L'une des demoiselles de Clermont, Elisabeth Riffiod à la lutte avec Ouliana Semenova.

L’une des demoiselles de Clermont, Elisabeth Riffiod à la lutte avec Ouliana Semenova.

Au même moment Joë Jaunay, ancien directeur technique national prend les rênes des l’équipe. Le CUC enregistre en 1972 l’arrivée d’Elisabeth Riffiod en provenance de l’Évreux Athletic Club. Après un exercice 1971-1972 où les clermontoises ont échoué en demi face au Slavia Prague qui se cassera également les dents face au Daugava en finale, la formation de Jaunay retrouve la finale de coupe d’Europe en 1973. Une fois encore l’ogre Semenova dont rien ne semble ébranler la suprématie se présente face à elles. Bis repetita, le Daugava s’adjugent un treizième titre européen et ne fait qu’une bouchée des demoiselles : 64 à 44 à Clermont puis 83 à 60 à Riga. La finale 1974 sera malheureusement une redite de celle de 73 (96 à 67 puis 69 à 53 pour les soviétiques). La nouveauté survient en 1976. Depuis 1971, la finale de la coupe des clubs champions se jouait entre le Daugava Riga et soit les tchèques du Slavia Prague soit les françaises de Clermont. La finale de 1976 oppose cette fois-ci le Slavia Prague et le Clermont Université Club. L’Union soviétique boycotte la compétition européenne cette année là. On se dit que cette fois-ci c’est la bonne. Les demoiselles de Clermont emportent le match aller à domicile (58 à 55). Tout est encore possible. Cependant, les tchèques empochent le titre largement au match retour 77 à 57.

Les demoiselles de Clermont dans L'Equipe Basket en 1976.

Les demoiselles de Clermont dans L’Equipe Basket en 1976.

Il s’agit de la fin d’une époque. Le grande Jacky Chazalon annonce sa retraite sportive à seulement 31 ans. Le manager/entraineur emblématique Joë Jaunay quitte lui aussi le club pour le Stade français. Enfin, autre joueuse emblématique, Cathy Malfois s’envolera pour la Pologne à Gdansk devenant ainsi la première joueuse à rejoindre une formation étrangère. Après une autre finale perdue en 1977 encore face à l’ennemi intime du Daugava Riga en une seule manche à Barcelone, 1978 marque la fin de l’âge d’or des demoiselles de Clermont. Passemard, Guidotti et Riffiod quittent le club cette même année dans une ambiance qui s’était profondément dégradée.

UN CLUB D’INTERNATIONALES

Le CUC a souvent rimé avec équipe de France. En effet, un grand nombre de ses joueuses ont porté simultanément le maillot noir clermontois et la tunique tricolore. Le manager emblématique Joë Jaunay a même cumulé un temps les fonctions de sélectionneur national et d’entraineur de Clermont. Pour l’anecdote, lors du championnat d’Europe qui se dispute à Clermont, l’équipe de France compte sept joueuses du CUC sur douze joueuses ! Cette domination sans partage durant les années 1970 fit toutefois grincé quelques dents sur les parquets de France et de Navarre. Cependant, les demoiselles de Clermont demeurent l’une des meilleures équipes du basket féminin et du basket français de toute l’histoire et jouissent encore d’une certaine popularité parmi les aficionados de la balle orange.

PALMARES

  • 5 Finales de la Coupe des Champions
  • 13 fois Championne de France

Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro

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About Julien Hector (49 Articles)
aime les vieux grimoires surtout quand ils parlent de basket et de l'ALM Evreux Basket !

1 Comment on Les Demoiselles de Clermont (1966-1985)

  1. Oui Katy le CUC a été un grand club qui a survolé le basket Européen et qui a fait rêvé

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