Infographie – Le parcours des clubs français en Coupe d’Europe [1958-2020]
Infographie
Le basket français est de retour en Euroleague grâce à l’invitation faite à l’ASVEL LDLC de Tony Parker. Retour sur la participation des clubs tricolores dans les 61 éditions, moins trois, de la reine des compétitions européennes.
Créée en 1957 à l’initiative du quotidien l’Equipe suite à une réunion entre le Soviétique Semachko, le Français Busnel, l’Espagnol Saporta, le Tchécoslovaque Kriz et le Yougoslave Stancovic, la Coupe des Champions Européens regroupe 22 champions nationaux. La première édition consacre l’ASK Riga qui emportera le titre les deux années suivantes. Premier représentant français, l’ASVEL disparaît dés le premier tour face au Royal IV de Bruxelles.
Les années suivantes ne seront guère plus favorables à nos champions. Disparaissant au mieux en quart de finale, ils subissent même parfois de véritables humiliations. En 1961, Charleville se fait sortir en 1/8e de finale par le CSKA Moscou, (futur champion), avec un sévère 68/28 puis un cruel 95/33. Les clubs de l’Est sont souvent nos bourreaux et il faut attendre 1974 pour voir un club français atteindre le carré final. Berck, étoile filante du basket français, vit une saison européenne aussi glorieuse que rocambolesque. Un 1/8e dantesque contre le Panathinaikos d’Athènes ; battu, volé, de 19 points à l’aller dans l’enfer athénien et son public de démons, un tract appelle à la vengeance pour le retour. Jamais une équipe ne sera autant conspuée dans une salle française et les Grecs repartent avec un -45 dans la musette. En poule de quart, seul le grand Ignis de Varèse fait mordre la poussière aux hommes de Jean Galle. Mais ceux-ci se qualifient pour le dernier carré grâce à une victoire spectaculaire à domicile, (115/86), sous haute surveillance policière, (risque d’attentat), contre le Maccabi de Tal Brody. Sèchement battus au match aller de la demi-finale par le futur champion madrilène, (99/67), les joueurs nordistes profitent du retour à domicile pour déclencher un mouvement de grève suite à des problèmes de primes non versées. S’ils dévoilent ainsi la face sombre et hypocrite d’un basket français englué dans l’amateurisme bidon, ils voient aussi tout rêve d’atteindre une finale s’envoler en s’inclinant sur le score de 95/81. L’année suivante l’AS Berck devenu Berck Basket Club doit sa nouvelle qualification en demi-finale au forfait du CSKA Moscou en poule de quart et une belle victoire contre le Maccabi Tel Aviv à domicile, 74/58. Berck s’incline logiquement face au futur champion, l’Ignis de Varèse. En 1976, les exploits de Berck des deux années précédentes permettent au nouveau champion de France, l’ASVEL, de se qualifier directement en poule de quart. Les Villeurbannais sont dignes du privilège qui leur est accordé en arrachant son passage en demi par une victoire en prolongation contre l’Akademic Sofia dans un Gerland rempli jusqu’aux cintres.
Les années suivantes sont malheureusement moins glorieuses. En 1977, l’ASPO Tours est éliminé dés le tour préliminaires dans une poule où ne figurent pourtant pas des cadors continentaux, Vienne, Malines et Amtelveen. Disparaissent ainsi dés le 1e tour, Le Mans, (3 fois), Tours et l’ASVEL entre 1977 et 1983, l’ASVEL réussisant « l’exploit » d’atteindre une poule finale en 1978.
Puis vient le temps du CSP Limoges et de l’Elan Bearnais qui se partagent les places dans la prestigieuse compétition européenne. Le principe du Final Four est adopté lors de la saison 1987-1988 se transformant aussitôt en une sorte de terre promise où tout est possible. Elle ne sera atteinte qu’à trois reprises par nos représentants ; Limoges en 1990 et bien sûr en 1993 pour un triomphe resté dans les mémoires et l’ASVEL en 1997. Les temps ont changé, reformatage de la compétition avec des invitations à plusieurs clubs d’un même pays, la professionnalisation qui accentue les différences de budget entre les gros et les petits, arrêt Bosman qui autorise les migrations intra-européennes… Les Français ont de plus en plus de mal à suivre la cadence. Les années 2000 ne sont qu’une longue descente aux enfers où on ne rêve plus à la terre promise du Final Four devenue inaccessible. Atteindre le second tour devient presque un exploit. L’ASVEL le réalise en 2003, Pau-Orthez en 2004 et 2008, puis c’est tout. Il n’y a pas de printemps pour les clubs français en Euroligue. La densité et le manque de hiérarchie établie au sein de la LNB n’arrangent pas les choses. Entre 2008 et 2015, onze clubs français disputent l’Euroligue. Aucun ne s’y installe. Nous n’y avons plus notre place. Si bien qu’entre 2017 et 2019, nous ne sommes même pas invités.
C’est une ASVEL new look qui y retourne cette année, une ASVEL du XVIe siècle, souhaitons lui bonne route. La terre promise est là-bas, très loin, et le chemin sera semé d’embûches, mais on ne peut que lui souhaiter bonne route.
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