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[Infographie] L’histoire de l’Elan Béarnais Pau Lacq-Orthez (1908-2017)

Infographie

Quand en 1973 une bourgade du Béarn implante son marché couvert dans le camp des salles de Nationale 1, beaucoup doivent se pencher sur une carte pour apprendre où se situe Orthez. Mais est-ce que ça vaut le coup de mémoriser le nom d’un météore qui risque de ne faire qu’un aller-retour dans l’élite ? Cinquante ans après la question ne se pose plus.

Le Sud-Ouest est une terre ovale, le rugby y règne en maître. Et si Le RCM Toulouse ou la JS Camaranaise assurent une présence aquitaine sans éclat parmi l’élite jusqu’au milieu des années 60, nul ne peut se douter à l’aube des seventies que le phare de la balle orange de cette vaste région est implanté dans une petite ville de 10 000 habitants à l’ombre des Pyrénées, Orthez. Comme souvent dans le basket français, l’aventure a commencé au début du siècle, en 1908, dans un patronage au patronyme dynamique, l’Élan Béarnais, dont les bons pères ont eu la bonne idée de créer une section basket en 1931.

L’enfer de la Moutète dans les années 70. Malgré ses 2,13 m, ce n’est pas le géant Roger Duquesnoy qui dispute l’entre-deux. – Les anciens de l’Elan béarnais

Quand Pierre Seillant, fils de Jules Seillant qui fut l’un des premiers licenciés du club, prend les rênes du club en 1967. Celui-ci vient de connaître trois accessions successives. Trois autres marquent les premières années du jeune président. Six accessions en 6 ans pour accéder à l’élite en 1973. Une saison d’apprentissage qui se conclue par une descente. Mais l’Elan ne fait pas une « Nilvange », un petit tour en Nationale 1 et puis s’en va. Les Orthéziens sont de retour dans l’élite pour la saison 1975-1976 et accroche une balle 8e place qui lui assure un maintient confortable. C’est le début de la légende de la Moutète. Une salle atypique, marché couvert le jour, temple du basket le soir, un public bouillant, des joueurs morts de faim et totalement dévoués au maillot comme Alain Larrouquis et Mathieu Bisséni, l’Elan Bearnais devient vite plus qu’un simple club. C’est un véritable « personnage », une « gueule » du basket Français. Une gueule dont l’Europe ne tarde pas à faire connaissance, dès 1977 au sein de la défunte la Coupe Radivoj Korac. Trophée qu’il remporte en 1984, deux avant son premier titre nationale dans l’ultime formule de championnat sans Play-Off. Titre conservé l’année suivante après une finale gagnée 2 matchs à 1 face à celui qui est déjà son rival, le CSP Limoges. Une finale ponctuée par une bagarre entre joueurs restée dans les annales. C’était ça aussi « l’esprit Moutète ». Une Moutète que Pierre Saillant conscient de l’évolution du basket moderne et de sa professionnalisation se résout à abandonner.

L’évènement est tel que Stade 2 y consacre même un reportage.

En effet si l’Elan Bearnais veut survivre au sommet, il ne peut rester à Orthez. Avec le soutien du maire de Pau, André Labarrère, il emménage en 1989 dans un superbe nouvel écrin de 7000 places, le Palais des Sports de Pau. L’Elan Béarnais d’Orthez est mort. Vive l’Elan Béarnais Pau-Orthez. Les années 90 sont celles de la maturité. Une salle magnifique et des titres, L’Elan attire les plus grands noms du basket national, Antoine Rigaudeau, Laurent Foirest, Moustapha Sonko… Des Américains haut-de-gamme, Mike Jones, Conrad McRea, Orlando Philipps, Marcus Brown… Et parvient même à faire venir un jeune géant roumain, Gheorghe Mureșan. Mais les garants des valeurs locales demeurent les enfants du pays, Freddy Hufnagel, Didier et Thierry Gadou et Frédérique Fauthoux. La transission Orthez est un indéniable succès à mettre au crédit du « Prési ».

1998, le local Fauthoux, la star Sonko et l’américain Moochie Norris pour arracher un nouveau titre des mains de son « meilleur ennemi ». – AFP.

Lors de la saison 2000-2001, c’est un « Projet Jeunes » qui est mis en place avec les frères Florent et Mickaël Piétrus, un Bordelais rapatrié de l’INSEP, Boris Diaw et d’un jeune Ukrainien, Artur Drozdov. Le projet est validé en 2003 par un triplé Championnat / Coupe de France / Semaine des As historique. L’armoire à trophées du nouveau Palais des Sport abritent durant ces années fastes  pas moins de 14 : 7 titres de champion de France, (1992, 1996, 1998, 1999, 2001, 2003, 2004), trois trophées des As (1991, 1992, 1993), une semaine des As (2003), et trois Coupes de France (2002, 2003, 2007), sans oublier ses 30 qualifications européennes consécutives qui constituent encore aujourd’hui un record national et la place de leader des affluences.

Lors de la saison 2006-2007, l’Elan Béarnais, avec Gordon Herbert comme entraîneur, réussit une très belle saison sur la scène européenne récompensée par une qualification pour le Top 16 de l’Euroligue, la dernière d’une équipe française. Cependant malgré un effectif de qualité (Ricardo Greer, Michael Wright, Aaron Miles…) les résultats ne suivent pas en Pro A : le club finit 9e de la saison régulière et ne se qualifie pas pour les play-offs. Les joueurs atténuent un peu cette déception en remportant la Coupe de France. Après 18 ans passé au club, Frédéric Fauthoux met un terme à sa carrière. Une page qui se tourne dans la douleur quand au terme de la saison 2007/2008 le bilan comptable fait état d’un déficit de 400 000 €. L’entrée dans l’actionnariat du club de nouveaux partenaires dont les NBAers Diaw et Pietrus et la Communauté de communes de Lacq sauve la situation mais la grinta caractéristique des Béarnais semble s’être dissoute dans la crise.

Le nouveau président Didier GADOU ne peut que constater la chute de la maison paloise qui n’évite pas en 2009 une dernière place de la saison régulière et la relégation qui l’accompagne. S’en suivent cinq année de disette entre Pro B et bas de tableaux Pro A. L’Elan réapprend l’humilité mais sait faire preuve de patience dans son entreprise de reconstruction qui passe par le rappel d’un coach des années glorieuses, Claude Bergeaud et une nouvelle présidence assumée par Didier Rey en 2015 qui a la sagesse de ne pas faire appel à un grand nom du coaching national ou européen pour redresser la situation, mais d’un jeune entraineur qui a su faire des prouesses au Havres avec des moyens limités, Eric Bartecheky.

Play-off 2017, l’excellent D.J. Cooper en souffrance face au prodige Ntilikina. – Sigstrasbourg.fr

Lors de la saison 2015/2016, la victoire à domicile (66-61) face au rival limougeaud résonne comme un symbole. Sans faire de tapage, l’Elan Béarnais se classe 7e de Pro A et est éliminé en 1/4 de finale par Strasbourg, obtenant ainsi une place en Coupe d’Europe FIBA. La saison suivante, magnifiquement guidé par le talentueux meneur D.J. Cooper et le pivot vétéran Français Alain Koffi, l’Elan échoue au même stade des Play-Off contre la même SIG, mais les Bearnais font tremblé leurs puissants rivaux alsaciens jusqu’au bout, puis surtout, ils ont progressé de deux places au classement de la saison régulière. Lentement, mais sûrement, humblement, les Palois retournent discrétement vers sommets. Mais entre départ prématuré du coach et incertitude du recrutement… C’est la dure vie d’un club de Pro A, même au passé glorieux.

 

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About Dimitri Voiturin (6 Articles)
Passionné de basket depuis longtemps, je suis un grand fan de l'Elan Béarnais et des Boston Celtics en NBA. Je pratique également le basket-fauteuil depuis quelques années et espère contribuer au succès grandissant de Basket Retro

1 Comment on [Infographie] L’histoire de l’Elan Béarnais Pau Lacq-Orthez (1908-2017)

  1. the hoop immigrant // 8 juin 2017 à 10 10 00 06006 // Réponse

    Super infographie Dimitri!

    J’aime

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