[Portrait] James Edwards, Buddha bad guy
Portrait
Il n’est jamais chose aisée de durer dans une ligue aussi concurrentielle et exigeante qu’est la NBA. Il est peut être encore plus dur de le faire avec discrétion et sobriété. Il est particulièrement difficile de gagner un titre de champion en NBA. En gagner plusieurs relève d’un talent hors norme ou d’une chance certaine. Pour autant, un homme a réussi à combiner le tout. Cet homme s’appelle James Edwards.
James Franklin Edwards est un pur produit de l’Etat de Washington, au nord ouest des Etats-Unis. Né à Seattle, il y passe toute son enfance, puis intégre le lycée local Roosevelt. C’est avec les Roughriders qu’il débute sa (très longue) carrière de basketteur. Dans une équipe composée de joueurs noirs et de joueurs blancs, situation loin d’être courante à l’époque, Edwards et ses presque 2m10 mène son équipe au titre de champion d’état lors de sa dernière année de lycée. Doté d’un excellent shoot et de vraies qualités offensives, James Edwards est un jeune homme intéressant pour le secteur intérieur de n’importe quel programme universitaire. Très attaché à sa région, il décide toutefois de rester dans sa ville en intégrant l’université de Washington, entraînée par Marv Harshman, successeur de Tex Winter. Il entame donc sa carrière universitaire lors de la saison 1972-73. Edwards est titularisé dès sa première saison, qu’il termine avec 6,8 points de moyenne et 4,7 rebonds. Les Huskies font une saison correcte avec un bilan de 16 victoires et 10 défaites, (7-7 au sein de la Pac-8). La progression au sein de cette équipe est constante. La seconde saison, les Huskies livre le même bilan de 16 victoires et 10 défaites. Le numéro 42 passe à 12,3 points et 7,5 rebonds en 25 minutes de jeu.

Mais le meilleur est à venir. L’équipe obtient une qualification pour le tounoi NCAA en 1976, la première depuis 1953, après une saison à 22 victoires et 6 défaites. James Edwards est All American, avec 17,6 points et 7,1 rebonds. Washington s’incline contre Missouri. Pour sa dernière année universitaire, Edwards livre une magnifique saison avec 10,4 rebonds et 20,9 points, ainsi qu’une nouvelle sélection All American. Cette excellente carrière universitaire lui permet d’être intronisé au hall of fame de la fac en 1991, et de voir son numéro 42 retiré.
Dan Riley collection
Malgré cette réussite, il faut garder à l’esprit que James évolue dans une fac à la réussite modeste et une exposition relativement faible. Toutefois, Jack McCloskey, assistant coach des Lakers repère ce talent, et notamment cette arme si rare à l’époque pour un joueur de cette taille, 2m16, un fadeway jump-shot relativement soyeux et incontrable. L’arme n’a pas l’efficacité du sky-hook de Kareem Abdul Jabbar, mais elle présente un intérêt notable en écartant le pivot adverse qui suit Edwards sur ce geste. McCloskey identifie en Edwards le pivot remplaçant idéal du MVP sortant. Sa capacité à s’écarter peut même permettre aux deux joueurs de cohabiter, avec l’avantage d’avoir un duo de 2m16 et plus sur le parquet. Bill Sharman, General Manager des Lakers valide ce choix et le sélectionne en 46ème position, au troisième tour de la draft 1977. Au coach Jerry West d’exploiter ses capacités.
Grand bien lui a pris, puisque lors du lancement de la saison, Abdul Jabbar se blesse à la main contre les Bucks après … deux minutes de jeu ! Il se fracasse celle-ci sur le visage du numéro un de la draft 1977, Kent Benson. West doit donc responsabiliser Edwards dès ses débuts. Premier match avec 38 minutes de temps de jeu pour 7 rebonds, 4 passes et 11 points. Il se voit titularisé en l’absence du numéro 33. Et assume avec brio ! Si les résultats collectifs ne suivent pas, les résultats individuels eux sont excellents ! En comptant ce premier match, Edwards tourne à plus de 17 points de moyenne et 8,2 rebonds, avec quelques performances remarquables : 32 points et 15 rebonds contre Atlanta, 29 points et 9 rebonds contre Phoenix ou encore 25 points et 14 rebonds dès le second match contre Indiana. Le brio offensif est là, et Edwards le montre. Seulement les Lakers n’avancent pas, et présente un bilan de 8 victoires seulement en 21 matchs. La valeur du jeune Edwards ayant subitement grimpé en flèche, les Lakers décident de réagir de suite en obtenant un joueur bien plus complémentaire avec Abdul Jabbar. Ils obtiennent donc l’ailier (très) offensif Adrian Dantley des Indiana Pacers, qui tournent à ce moment là à 26,5 points et 9,8 rebonds sans pour autant réussir à faire décoller l’équipe. James Edwards et l’arrière Earl Tatum filent à Indiana. Le deal se fait le 13 décembre 1977.

Les Pacers ont intégré la NBA la saison précédente, après plusieurs saisons successives au sein de l’ABA dont ils ont été trois fois champions, avec leur coach/ GM et figure historique de la franchise, Slick Leonard. Malgré l’arrivée des 2m16 d’Edwards dans la raquette et de celle de Tatum à l’arrière, la saison des Pacers est sans saveur et s’achève avec un bilan de 31 victoires et 51 défaites. Mais James a intégré le 5 majeur rapidement et a réalisé une saison complète avec 15,4 points et 7,5 rebonds en 29 minutes jouées par match en faisant parler son tir en suspension.
Les Pacers se lancent lors de la saison 1978 avec une équipe talentueuse et un effectif plutôt sympathique mais probablement trop jeune . James Edwards dans sa seconde saison en pivot, Alex English à l’aile dans sa troisième année, Johnny Davis à la mène, lui aussi dans sa troisième année, épaulé à l’arrière par Ricky Sobers qui dispute sa quatrième saison. Le plus ancien du cinq de départ est Mike Bantom dans sa sixième saison (un des héros de la finale historique des JO 1972 face à l’URSS). Avec de jeunes joueurs, parfois tout juste promus titulaires, ils obtiennent un bilan correct de 38 victoires et 44 défaites. Insuffisant toutefois, puisqu’ils sont avant derniers de la conférence Ouest. Edwards lui poursuit sa progression avec 82 matchs joués, 16,7 points, 8,5 rebonds et 31 minutes. La saison 1979-1980 est du même acabit, collectivement et individuellement pour Edwards.
Changement pour la saison suivante. Exit Leonard, et arrivée de de Jack McKinney sur le banc. Champion NBA 1977 avec Portland en qualité d’assistant, il a mené la saison suivante les Los Angeles Lakers pendant 14 matchs avant un accident de vélo assez grave qui mettra fin à son aventure de coach principal. Il débarque dans l’Indiana dans l’idée de faire progresser l’équipe, aidé par la nomination du général manager Dick Vertlieb, ancien dirigeant des Warriors, champions 1975. Et la recette fonctionne. McKinney est nommé entraîneur de l’année, et Edwards assure toujours en poste 5. Là aussi, 81 matchs disputés, 29 minutes, 7 rebonds et 15,6 points. Les Pacers disputent le premier tour des playoffs et s’inclinent contre les Sixers de Julius Erving, élu MVP.

Malheureusement, cette dynamique va rapidement se briser. Le fantasque propriétaire des Cleveland Cavaliers, Ted Stepien, considéré parfois comme l’un des pires dirigeants de l’histoire de la NBA, propose un contrat énorme à James Edwards, à savoir 800 000 dollars à l’année à une époque ou se comptait sur les doigts d’une main les joueurs touchant le million de dollars. Les Pacers sont déjà en difficultés et ne peuvent rivaliser. Indiana n’obtient qu’une piètre compensation en contre partie. Direction les Cavaliers pour Edwards. Une équipe complètement loufoque, qui consomme quatre coachs dans la saison pour un bilan de 15 victoires et 67 défaites. James, quant à lui, surnage dans ce marasme, autour d’un effectif instable ou les transferts se succèdent. 77 matchs, 33 minutes, 16,7 points et 7,5 rebonds pour lui. L’année 1982-1983 est le début des problèmes. Cleveland rencontre des difficultés financières après une gestion calamiteuse (qui débouche sur une vente du club). Blessé au genou, Edwards ne dispute que 15 rencontres. Il est transféré à Phoenix le 7 février contre Jeff Cook. Changement total d’ambiance. L’équipe des Suns fonctionne très bien, et Edwards n’est ici qu’une pièce complémentaire. Le poste de pivot est occupé par l’historique de la franchise Alvan Adams, lui-même entouré de Larry Nance, Maurice Lucas, Dennis Johnson et Walter Davis. James Edwards y dispute 16 matchs pour moins de 20 minutes par match, 3,7 rebonds et 8,8 points. Malgré une belle saison terminée à la troisième place de la conférence ouest, les Suns sortent au premier tour des playoffs face aux Nuggets. Durant ces trois matchs, Edwards aur score en moyenne 9,3 points et pris 6 rebonds. Les prémices de la saison à venir.

L’homme à la moustache Fu Manchu, qui devient son signe distinctif, intègre le cinq de départ suppléé par Adams. 72 matchs pour lui, pour 14,7 points et 4,8 rebonds seulement, en 26,3 minutes. James s’écarte, fait notamment parler son jeu à mi-distance et s’éloigne de la bataille aux rebonds, assurée par le vétéran Maurice Lucas et le dynamique Larry Nance. Une année collective plus compliquée, à l’équilibre en termes de victoires et de défaites. Sixième à l’Ouest, le scénario inverse de la saison précédente se déroule pour les Suns. Une magnifique campagne qui voit les Suns sortir au premier tour en cinq matchs les Blazers, troisième de la conférence Ouest. Le tour suivant, ce sont les Jazz du scoreur Adrian Dantley qui se font éliminer en 6 matchs. Il faut attendre la finale de conférence contre les Lakers d’Abdul Jabbar et Magic Johnson pour voir ces Suns flancher en 6 matchs. James Edwards, tel un métronome, tient sa place selon ses standards habituels. Les deux saisons suivantes confirme la baisse de régime des Suns, avec à chaque fois un bilan négatif et une pâle sortie au premier tour des playoffs 1985, avant de louper les playoffs 1986, une première pour l’équipe depuis 1977. Edwards poursuit sereinement sa carrière avec ses statistiques habituelles. Sa saison 1986 est écourtée dès février, le limitant à 52 matchs.

La saison 1987 vire au cauchemar, avec une blessure au talon qui le limite à 14 matchs avec une fin d’année dès le mois de décembre ! Les Suns remplacent John MacLeod par Dick Van Arsdale après 56 matchs. Mais ce n’est rien en comparaison du séisme qui frappe la franchise en avril 1987. Trois joueurs dont James Edwards sont inculpés par un grand jury en Arizona pour trafic de cocaïne. La NBA vît alors des heures sombres sur le sujet, avec la mort de Len Bias deux jours après sa draft en 1986, expulsion pour deux joueurs des Rockets en janvier 1987, Chris Washburn, numéro trois de la draft 1986 qui intègre un centre de désintoxication … Cette nouvelle affaire ne réjouit pas la ligue. Elle annonce un contrôle pour chacun des trois joueurs, et une suspension à vie en cas de résultat positif. Walter Davis, la star des Suns, intègre lui directement pour la seconde fois un centre afin de se désintoxiquer. Il est suspendu par les Suns. Plusieurs autres joueurs, actuels ou anciens, sont cités comme étant présents au moment des faits. Les Suns coopèrent avec les autorités et la NBA, mais le retentissement est énorme. L’enquête est déclenchée sur une manipulation lors de paris. N’en jetez plus la coupe est pleine ! Edwards sera testé négatif, et déclare :

»Je savais que mon test de dépistage de drogue serait négatif’. S’ils veulent me tester tous les jours, ils le peuvent. Je n’ai pas besoin d’un programme de désintoxication.’‘ Le coach Dick Van Arsdale déclare lui qu’il est »déçu et un peu surpris par certaines des personnes citées… La situation de Walter est tout à fait surprenante. Après les premières informations faisant état d’une enquête, j’ai dit à quelqu’un que s’il était de nouveau impliqué dans le dopage, il devait être un magicien vu son jeu. »
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Davis joue un rôle particulièrement obscure dans cette affaire, puisqu’il accepte de témoigner en l’échange de l’absence d’inculpation. Cette histoire débouche sur un procès en août bien moins retentissant. Après cet évènement, les Suns sont en quête de rédemption et entame une opération reconstruction. Comme à l’accoutumée, ils agissent de fond en comble. Deux éléments jouent contre Edwards : son implication dans le watergate de Phoenix, et ses blessures à répétitions. Un homme saisit sa chance afin de le récupérer : Jack McCloskey. L’ancien assistant des Lakers est maintenant General Manager des Pistons de Detroit, et tente de renforcer son équipe, finaliste de conférence lors de l’exercice 1987 contre les Boston Celtics. Il est le fondateur des Bad Boys de Detroit. En envoyant l’éphémère Ron Moore et un second tour de draft (qui deviendra l’étonnant Sun Richard Dumas), Edwards rejoint donc les Pistons en Février 1988. Il intègre doucement la rotation de Chuck Daly, qui fut par ailleurs son coach à Cleveland. 26 matchs et 12.6 minutes, pour 5.4 points et 3 rebonds, en troisième option derrière Bill Laimbeer et John Salley. Il y dispute aussi les playoffs, les Pistons s’inclinant uniquement en finale contre les Lakers de Magic Johnson et James Worthy en 7 matchs après avoir battu les Bulls et les Celtics. Lors de cette finale 1988, Edwards y tient le rôle de joker offensif en sortie de banc, jouant un petit quart d’heure en moyenne.
L’année suivante, débarrassé de ses problèmes de blessures, Edwards devient la doublure de Laimbeer. Il disputera 76 matchs, dans une saison qui se termine à la première place de la conférence Est avec 63 victoires et 19 défaites. Fort de ce bilan, et après avoir une nouvelle fois éliminé les Bulls et les Celtics, les Pistons retrouvent les Lakers. Cette fois, le résultat est sans équivoque, avec une victoire en 4 manches sèches. 24.3 minutes par match, 9 points et 3.5 rebonds par match pour James. Il marque le premier match de son empreinte avec 15 points en 25 minutes en sortie de banc. Banc qui apporte par ailleurs 10 rebonds de Dennis Rodman, et 19 points de Vinnie Johnson. Les Bad Boys marchent sur la ligue avec ce premier titre NBA 1989. La saison suivante, Rick Mahorn est sélectionné lors de l’expansion draft par Minnesota. James Edwards est alors intronisé dans le cinq de départ, aux côtés de Bill Laimbeer. Il est fortement responsabilisé en attaque, avec systématiquement le même schéma de jeu. Balle dès le début du match en poste bas, shoot en se retournant. Le but est de mettre la pression sur les intérieurs pour ouvrir la raquette afin que les arrières en profitent. Et cela fonctionne.

82 matchs, (une première depuis la saison 1978-1979) dont 70 titulaires, 27,8 minutes, 4,2 rebonds et surtout 14,5 points. Cela fait de lui le troisième marqueur des Pistons derrière Isiah Thomas et Joe Dumars. Une magnifique saison pour lui, a déjà … 34 ans. Elle se termine couronnée d’un nouveau titre NBA, obtenu face aux Trailblazers. Les playoffs 1990 sont probablement le point d’orgue de la carrière d’Edwards. 32 points dans le match 2 en demi-finale de conférence contre les Knicks et un duel remporté face à Patrick Ewing. 19,4 points dans cette série, ou le jeu de Detroit lui permet de se concentrer sur son plus grand talent, le scoring. 14,4 points de moyenne contre Portland lors de la finale, avec une pointe à 26 points lors du second match.
Photo by Focus on SportGetty Images
L’aventure Pistons va se poursuivre une année supplémentaire, avec une amorce de déclin pour cette équipe vieillissante. Detroit cherche à se renouveler. Il reste un an de contrat à James Edwards. En quête de sécurité, James se voit proposer un contrat de trois ans et 4,5 millions de dollars pour l’Italie, au Knorr Bologne. Une prime à la signature de 250 000 dollars est ajoutée. Début de l’imbroglio. Les Pistons conclut au même moment un deal avec les Clippers. Edwards contre Jeff Martin et un second tour de draft. L’agent d’Edwards, Reggie Turner informe les médias que James ne se rendra pas dans le délai imparti à la visite médicale des Los Angeles Clippers. Seulement cette absence rendrait caduque le transfert, mais pire encore celui fait dans la foulée pour obtenir Orlando Woolridge des Denver Nuggets. Turner confirme que son client est en Italie pour débuter sa préparation, et que seul un contrat de 3.2 millions sur 2 ans pourrait le faire revenir en NBA. Panique à bord. Il faut absolument se décharger du contrat d’Edwards, de 933 000 dollars annuel pour pouvoir absorber celui de Woolridge. Detroit tente d’obtenir une baisse de salaire d’Isiah Thomas.

Jack McCloskey, directeur général des Pistons, joue la carte du bluff en annonçant que si le transfert devait être annulé, il trouverait une autre solution pour récupérer Woolridge. Turner lui rétorque qu’Edwards est en passe de devenir un joueur avec une ancienneté de plus de 10 ans dont 5 ans dans le même club, lui autorisant alors un droit de regard sur un éventuel trade. Detroit exige alors le rachat du contrat par le club Italien ; Turner s’y oppose en précisant que si personne ne veut d’Edwards en NBA, c’est que son contrat ne vaut rien.
Jack McCloskey (Taro Yamasaki, Detroit Free Press)
Finalement, après une opération séduction du coach des Clippers, Mike Schuler, James Edwards accepte son transfert. Direction Los Angeles, avec des Clippers emmenés par Ron Harper, Danny Manning et Doc Rivers, qui se qualifient pour les playoffs avant de sortir au premier tour en vendant chèrement leur peau aux Jazz d’Utah, 3-2 dans la série. Maître funchu réalise une campagne en qualité de back-up d’Olden Polynice, pour 20 minutes en moyenne par match, 2,8 rebonds et 9,7 points. Pivot moderne avant l’heure, il capitalise sur son shoot à mi-distance.
A 37 ans, James Edwards décide de poursuivre sa carrière, mais sans changer de ville. Il intègre en qualité d’agent libre les Lakers de Los Angeles, ère post-Showtime, emmenés la première année par Randy Pfund puis en fin de seconde année par Magic Johnson. Le salaire lui permet de rattraper une partie de son contrat italien jamais honoré, puisqu’il touchera 2,3 millions de dollars pour deux saisons. James joue lors ces deux saisons une cinquantaine de matchs pour 10 minutes et 6.3 puis 4.7 points. Son touché offensif est là, ce qui lui permet d’être rentable sur ses courtes séquences. La boucle semble bouclée avec ce retour dans son premier club NBA pour l’homme originaire de l’état de Washington.
Justement, comment se rapprocher de l’état de Washington tout en continuant sa carrière ? Deux solutions s’offrent à lui : les Seattle Supersonics, club de l’Etat, ou les Portland Trailblazers, dans l’Etat d’Oregon voisin. Septembre, il signe pour les Blazers de Bob Whitsitt, entraînés par P.J Carlesimo. Il est le remplacant du rustique Chris Dudley. Une saison quelconque, aussi bien pour les Blazers en fin de cycle, qui transférent en cours d’année leur star Clyde Drexler, que pour James Edwards et ses 39 ans, avec seulement 28 matchs disputés. 4 minutes en playoffs pour lui et une élimination plus tard au premier tour par Phoenix. James Edwards est coupé par les Blazers en septembre 1995.

Mais de l’autre côté du pays, l’ancien ennemi Chicago décide de se reconstruire après le retour de Michael Jordan et la défaite face au Magic d’Orlando pendant les playoffs 1995. Et pour ça, il faut des coéquipiers solides, qui connaissent le chemin de la victoire. Quoi de mieux qu’un ancien adversaire pour ça ? Edwards s’offre donc une dernière danse, avec ce qui est en fin de saison l’une des meilleures équipes de l’histoire. 34 matchs pour lui dont 6 en playoffs, mais surtout un titre, son troisième à 40 ans, et un nom associé à une équipe réalisant une saison hors du commun avec 72 victoires et 10 défaites, pour le premier titre du second three-peat des Bulls.
Jonathan DanielALLSPORT
Dix-neuf saisons, trois décennies, deux équipes légendaires et une trace discrète mais indélébile : James Edwards a traversé la NBA comme une silhouette élégante, armé d’un tir en suspension qui défiait les standards de son poste. Oublié des All-Star Games mais pilier de vestiaires victorieux, il fut à la fois une arme en attaque pour les Bad Boys de Detroit et probablement le meilleur pivots offensif que les Pacers aient connus. De Kareem Abdul-Jabbar à Michael Jordan, son parcours est un fil tendu entre deux légendes. Et au bout de ce fil, une vérité : certains joueurs n’ont pas besoin de lumière pour laisser une empreinte.
STATISTIQUES EN CARRIERE :
1168 matchs NBA
12,7 points, 5,1 rebonds en 24,3 minutes
3 fois champions NBA (1989, 1990, 1996)
Sa performance contre Patrick Ewing en playoffs, match 2 de la demi-finale de conférence 1990 :


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