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[Dossier] Le Basket français sous le Régime de Vichy

Dossier

Mis en place suite à la défaite face à l’Allemagne nazie en 1940, le Régime de Vichy, dirigé par le maréchal Pétain, entraîne la France dans une politique réactionnaire et nationaliste autour du concept de « Révolution nationale ». Naturellement, le sport fait partie intégrante de cette politique et le basket-ball français, loin de connaître un coup d’arrêt, va poursuivre son développement dans ce contexte si particulier.

Le 10 juillet 1940, l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain alors chef du gouvernement. Ce mandat censé mettre en place une nouvelle constitution garantissant les droits du travail, de la famille et de la patrie va aboutir dans les faits sur la mise en place d’un régime autoritaire et dictatorial connu sous le nom de Régime de Vichy. Un culte de la personnalité se met alors progressivement en place autour de la figure du maréchal Pétain, héros de la Grande Guerre et qui apparaît en ces temps de désastre national comme un véritable phare dans la nuit pour bon nombre de français. Si le gouvernement de Vichy conserve la souveraineté de l’ensemble du territoire de France métropolitaine, l’armée allemande occupe le littoral atlantique et la partie nord de l’Hexagone selon la convention d’armistice du 22 juin 1940.

Le maréchal Pétain amorce également une vaste politique de rétablissement moral de la société autour du concept de « Révolution nationale ». L’objectif est, au-delà d’identifier les responsables de l’humiliation de la défaite face à l’Allemagne, de redresser la France et restaurer un certain ordre dans une période de grand chaos en opposition avec une prétendue période d’oisiveté et de déclin. Le Front Populaire et le parlementarisme de la IIIe République seront en effet vus comme autant d’éléments pouvant expliquer la défaite de 1940. Il est donc question de reconstruire le pays sur des bases traditionnelles, résumé par la devise bien connue : Travail, Famille, Patrie. Cette ambition sera confrontée aux contraintes matérielles et budgétaires à mesure que l’occupation allemande se fera de plus en plus lourde pour l’État français. Selon la convention d’armistice de juin 1940, les frais d’entretien des troupes d’occupation sont à la charge du régime de Vichy.

Le sport fait logiquement partie intégrante de cette politique. En effet, le redressement moral voulu par le nouveau régime s’accompagne de la volonté de « remise en forme » de la jeunesse selon le principe du « Etre fort pour mieux servir ». Pour mener à bien cette politique sportive, on nomme à partir de juillet 1940 au commissariat général à l’éducation et aux sports, Jean Borotra, l’un des quatre mousquetaires de l’équipe de France de tennis victorieuse à six reprises de la Coupe Davis entre 1927 et 1932. L’ancien tennisman va donc, jusqu’à son remplacement en avril 1942, promouvoir le sport sur l’ensemble du territoire et encourager la création d’infrastructures sportives dont la France manque cruellement. Paradoxalement, on retrouve dans cette politique un certain nombre d’éléments initiés à l’époque du Front populaire, gouvernement pourtant honni par l’extrême droite française. Jean Borotra ira même jusqu’à rendre un hommage officiel à Léo Lagrange, le sous-secrétaire d’État aux sports du Front populaire, tué au combat en juin 1940.

Formation à l’éducation physique et sportive des instituteurs au stade municipal de Vichy – 8 octobre1943 – Musée Carnavalet).

L’exemple du basket-ball nous permet d’évoquer ici le quotidien d’une discipline sportive sous Vichy entre rupture et continuité. La balle orange durant les quatre années que durera le régime poursuit en effet, malgré les difficultés évidentes dû au contexte de guerre, son développement.

La fédération française de basket-ball ne stoppe pas totalement ses activités durant la « drôle de guerre », entre septembre 1939 et avril 1940, malgré les circonstances et ses nombreux mobilisés. En effet, on retrouve de grands noms de l’équipe de France sous les drapeaux : Henri Lesmayoux, Robert Cohu (qui sera d’ailleurs prisonnier en stalag jusqu’en novembre 1942), Emile Frézot, Rolland Etienne ou encore Robert Busnel pour ne citer qu’eux. Côté instances, la fédération est aussi amputée de plusieurs de ses membres dont le président Marie-Eugène Bouge, mobilisé comme sergent dans un train sanitaire. Marcel Barillé, colonel et président d’honneur de la FFBB, est également mobilisé et retenu en captivité en Allemagne puis libéré au titre d’ancien combattant de la Grande Guerre en 1941.

1940-1941 : UN TRIPLE PARISIEN

Si aucun championnat national inter-clubs n’est organisé pour la saison 1939-1940, un tournoi inter-comités est quand même mis en place en avril 1940. Il rassemble 13 comités régionaux mais seulement 3 rencontres des 8 prévues se jouent le 28 avril, la Bretagne et le comité Littoral se déclarant finalement forfaits. L’avancée de l’armée allemande de mai allait encore compliquer l’organisation de ce tournoi et seulement une seule rencontre des quart-de-finale eut lieu le 5 mai. Pour l’anecdote, nous retiendrons que le comité de la Côte d’Argent (Gironde et Landes) disposa du Comité Atlantique (Loire-inférieure, actuelle Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Vendée) 23 à 19. La fédération reproduit cette formule de compétition inter-comités pour la saison 1940-1941 ou plutôt devrait-on dire saison 1941. La clôture des engagements pour cette compétition fut en effet fixée au 1er janvier 1941.

Un tournoi inter-villes se déroule tout de même en fin d’année, le 5 novembre 1940 au Stade de Coubertin, avec des sélections de Paris, Orléans, Rennes et Bordeaux. Paris remporte ce tournoi en battant en finale Orléans, 27 à 12. Bordeaux termine troisième dans la finale des perdants face à Rennes (17-15).

Cartographie @ Laurent Rullier pour Basket Rétro

La convention d’armistice du 22 juin 1940 prévoit la partition du territoire métropolitain, les tristement célèbres zones occupée et non occupée délimitées entre elles par la non moins célèbre ligne de démarcation. A cela s’ajoute la zone dite interdite, correspondant au Nord et à l’Est du territoire. L’Alsace et la Moselle, quant à elles, se voient directement rattachées au Reich. Ce découpage géographique va avoir un impact sur le déroulement des compétitions sportives et de basket-ball en particulier. Déjà, parce que le passage du zone à l’autre est assujetti à la délivrance de laisser-passer et surtout parce que l’on peut considérer que ce ne sont pas un championnat mais des championnats de France qui sont organisés. Ainsi, la saison 1941 voit trois championnats se disputer : Le championnat de France de la zone occupée, de la zone non occupée et de la zone interdite. C’est ainsi que le dernier carré du championnat de France de la zone occupée rassemble les équipes des comités de Paris, de la Champagne, de Bretagne et de la Côte d’Argent. Les Parisiens sabrent les Champenois à Reims, 35 à 2, avec un Henri Lesmayoux des grands jours, auteur de 20 points. On retiendra que le comité de Champagne ne marqua aucun panier (seulement deux lancers francs) et qu’Etienne Roland (ou Rolland ou juste Roland, c’est selon !) ne put prendre part à la rencontre, étant retenu à Paris par son emploi dans les transports parisiens. Dans l’autre demi-finale disputée à Tours, la Bretagne dispose à la surprise générale de la Côte d’Argent sur le score de 17 à 15. En féminines, on retrouve également la Côte d’Argent et Paris dans le dernier carré, accompagnées des Charentes et du comité Beauce et Maine qui remplace le comité Atlantique, forfait pour ces demis. A La Rochelle, Les Charentaises prennent le pas sur la sélection Côte d’Argent (39-19) et Paris se débarrasse assez facilement du comité Beauce et Maine, 42 à 5. Enfin en juniors, Paris, après avoir disposé de la Basse-Normandie (41 à 12), se présente en finale face à l’Orléanais, tombeur de la Côte d’Argent.

Les comités de Paris et de la Côte d’Argent se positionnent ainsi comme les comités les plus dynamiques du basket français de zone occupée en ce printemps 1941, réussissant à placer l’ensemble de leurs équipes dans le dernier carré. Le 20 avril 1941 est la date retenue pour les finales mais l’organisation de la Tournée Borotra en Afrique du Nord qui mobilise une douzaine de basketteurs amène la fédération à décaler l’événement au 11 mai.

Paris contre la Bretagne, finale du Tournoi Inter-Comités 1941 dans Le Miroir des Sports du 12 mai 1941.

D’abord prévues au stade Roland-Garros, c’est finalement le stade de Coubertin qui est retenu pour accueillir ces finales de la zone occupée. L’événement est organisé au profit du Secours National, organisme caritatif créé lors de la Première Guerre Mondiale et réactivé à l’occasion de la seconde avec pour vocation d’apporter une aidé financière et matérielle aux victimes du conflit et aux prisonniers notamment. Le jeu rapide parisien est la clef du succès de la finale masculine. Devant à la mi-temps (17-10), Robert Lescaret, le manager de la sélection de Paris, se paye même le luxe de mettre au repos en fin de match le capitaine Lesmayoux qui termine meilleur marqueur de la rencontre avec 19 points. Paris s’impose ainsi facilement 43 à 23.
La finale féminine tourne également à l’avantage des locales malgré une belle résistance des Charentaises. Grâce aux 10 points d’Odette Sacconey du Cercle Féminin de Paris, les Parisiennes l’emportent 31 à 21. Enfin, les juniors parisiens viennent à bout de l’Orléanais, 21 à 13. Avec ce triplé et sa victoire au Tournoi Inter-villes de novembre 1940, le Comité de Paris affirme alors son rôle de moteur du basket hexagonal des années 1940.

En zone non occupée, la surprise vient de l’élimination en demi-finale du Grand Est de la sélection de Côte d’Azur emmenée par les Busnel, Rat et Katlama par la sélection du Centre (en fait l’Auvergne et quasiment exclusivement composée de joueurs de l’AS Montferrand). La finale qui se déroule le 25 mai à Lyon voit la victoire de la sélection des Pyrénées (là encore presque exclusivement composée de joueurs d’un même club, le Toulouse AC) sur le Centre, 38 à 27. Les jeunes de l’AS Montferrand confirmeront le dynamisme du basket auvergnat en s’adjugeant le titre junior face à la sélection du Périgord-Agenais (53-28). Chez les féminines, là encore une sélection finalement composée uniquement de joueuses d’un même club tire son épingle du jeu. Il s’agit du Nice Sports Fémina, championne de France 1939, qui conserve donc son titre au nom du comité de la Côte d’Azur.

Enfin la zone interdite décerne également un titre de champion qui échoue au comité de Franche-Comté au détriment de la Lorraine (32-24). Les Lorrains prendront leur revanche sur les Franc-Comtois pour le titre junior (31-14).

Un temps envisagée, la finale interzone ne sera finalement pas organisée. Le basket français eut ainsi trois champions pour l’année 1941.

LA TOURNÉE BOROTRA EN AFRIQUE DU NORD

Affiche de la Tournée Borotra en Afrique du Nord dans l’Auto Journal du 18 avril 1941.

Cette fin de saison 1940-1941 est marquée par la tournée au Maghreb de Jean Borotra, le commissaire général à l’éducation et aux sports. Parmi les 80 athlètes de la tournée, une dizaine de basketteurs sont du voyage. On retrouve ainsi des noms bien connus de la balle orange : Robert Busnel, Emile Frézot, Maurice Mertz, Jean Jammes ou encore Alexandre Katlama. C’est ainsi une véritable équipe de France qu’emmène Paul Geist en Afrique du nord entre le 20 avril et le 6 mai 1941.
Cette tournée constitue le premier grand événement de la politique sportive de Vichy et répond à deux enjeux : rassurer les Français en Métropole sur la grandeur de la France toujours intacte au travers de son empire colonial malgré les circonstances, et, conquérir l’opinion nord-africaine à l’idéologie pétainiste. La volonté des autorités est alors de créer une union des peuples de l’Empire français, et ainsi montrer que la France est debout. Le régime de Vichy n’aura de cesse durant toute la guerre de rappeler ce principe : la France, la grande France, la France éternelle est toujours là ! Il est intéressant de constater que ce principe sera également utilisé dans l’autre camp, celui de la France libre, quand le général de Gaulle déclarera le régime de Vichy comme nul et non avenu. Comme si la seule France était celle qui avait combattu dès juin 1940 depuis Londres…

Démonstration de basket-ball à Marrakech. Le Miroir des Sports du 5 mai 1941.

Nos basketteurs se retrouvent donc à participer à cette importante campagne de promotion (propagande selon la formule de l’époque) du sport français. Des rencontres face à des sélections locales sont organisées. Les métropolitains terminent invaincus en battant notamment une sélection marocaine à Marrakech, 28 à 16, une sélection d’Oranie le 25 avril au Stade Alenda d’Oran, 30 à 8 et enfin une sélection tunisienne à Tunis, 67 à 6.

1941-1942 : LE SACRE DE L’US METRO ET DU COPO PERIGUEUX

Dès la fin de la saison 1941, avec le retour des basketteurs d’Afrique du Nord, la question du retour à une compétition nationale inter-clubs se pose. Nombre d’acteurs du basket français plaident en effet pour le retour d’une compétition inter-clubs, c’est le cas notamment de Paul Geist et d’Henri Lesmayoux qui font entendre leurs voix dans la presse. Il faut dire que malgré la suspension d’une compétition nationale inter-clubs, les clubs n’ont pas stoppé leurs activités. Des championnats régionaux se sont en effet déroulés. On retrouve ainsi l’US Métro champion de Paris et les Linnets de Saint-Maur tombeuses du Cercle Féminin de Paris dans la compétition féminine. Le Lyonnais voit la victoire du CAS Oullins sur le FC Lyon (28-12)… Bref, autant d’exemples du dynamisme des clubs durant cette période.

La saison 1941-1942 reprend donc avec une compétition inter-clubs. Là encore, les circonstances amènent la fédération à reprendre l’organisation territoriale du pays pour ses compétitions. On retrouve donc les tournois par zones. En zone occupée, le tournoi masculin propose un dernier carré parisien. Le Paris Université Club (PUC) est opposé à la Saint-Charles d’Alfortville et l’autre demi-finale oppose le champion de Paris en titre, l’US Métro à Championnet. La finale voit l’US Métro largement l’emporter contre Alfortville dans un Stade de Coubertin bien garni (40 à 22). Chez les femmes, les clubs franciliens dominent également la compétition. Le dernier carré rassemble en effet les incontournables Linnets de Saint-Maur, le PUC, l’AL Paris et l’USC Bordeaux seul représentant de la province. Après un match serré (18-16), les Linnets rejoignent l’ALP en finale pour triompher de celle-ci sur le score de 22 à 17. Chez les jeunes, le Stade français s’adjuge le titre de la zone occupée aux dépens de la JA Chartres (34-24).

Quart de finale du tournoi féminin de zone occupée entre l’AL Paris et Championnet.
Le Miroir des Sports du 23 mars 1942.

En zone non occupée, on retrouve également des noms qui s’étaient distingués sous couvert de sélection régionale. L’AS Montferrand qui avait battu le Toulouse AC en quarts se voit opposé à l’AS Monaco en demi et chute de peu face aux hommes du rocher (26-24). L’autre demi-finale rassemble le Toulouse UC et le FC Lyon pour une victoire des toulousains sur le score de 27 à 22. Cette finale de la zone occupée disputée à Aix-en-Provence entre Monaco et Toulouse tient toutes ses promesses. Ce sont finalement les joueurs du Toulouse UC qui l’emportent après deux prolongations (24-23). En féminines, la surprise survient en demi-finale avec la victoire à Marseille du FC Grenoble sur le Nice Sports Femina pourtant favorie (9 à 6). En finale, le COPO Périgueux dispose du FC Grenoble à Lyon, 18-14.

Contrairement à la saison précédente, une finale inter-zones est mise en place. Dans un premier temps, les « champions » de zone occupée sont invités à en découdre contre les « champions » de la zone interdite au Stade de Coubertin. Ainsi, l’US Métro confirme sa suprématie sur le nord de la France chez les hommes en venant à bout de l’Olympique Lillois (36-23). Chez les dames, les Linnets confirment également leur domination en disposant de Nancy par 20 points à 17. Enfin, les jeunes du Stade Français se détachent finalement des jeunes de l’ES Valence, 41 à 28.

Quelques semaines plus tard, le 24 mai 1942, le Stade Coubertin accueille les finales inter-zones entre la zone occupée et non occupée, véritables finales de ce championnat de France 1941-1942, premières finales inter-clubs depuis l’armistice de juin 1940. Pour des raisons évidentes de logistique et d’autorisations des autorités allemandes, les champions de zone interdite ne furent pas autorisés à se déplacer en zone non occupée. Chez les hommes, l’US Métro conserve son titre de champion de France 1939 face au Toulouse UC peu habitué à jouer sur du parquet (36-14). Les Linnets subissent la loi de l’équipe féminine en forme le Club Olympique Périgueux Ouest qui l’emporte 26 à 21. Enfin, les jeunes de l’ES Aix prennent le dessus sur ceux du Stade français, 32 à 24. Si le basket parisien démontre encore une fois son dynamisme en plaçant trois équipes en finale, son hégémonie de 1941 n’est plus si évidente

1943-1944 : LE DOUBLÉ GRENOBLOIS DE ROBERT BUSNEL

La saison 1942-1943 s’ouvre sur une contexte politique tendu. En réaction au débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942, l’Allemagne nazie envahit la zone non occupée. Dès lors, on ne parle plus de zone occupée ou non occupée mais de zone nord et sud. Le format de compétition reste le même : une compétition inter-clubs par zones puis des finales inter-zones disputées courant mai.

En zone nord, rien de nouveau si on peut dire puisque la finale voit s’affronter deux clubs qui se connaissent bien, l’US Métro d’Etienne Rolland et Championnet Sports d’Henri Lesmayoux. Pour cette revanche de la demi-finale de 1942, c’est encore les hommes du métro qui prennent le dessus (30 à 17). Chez les femmes, là encore, on retrouve les Linnets emmenées par Lily Colin (meilleure marqueuse française de l’Euro féminin 1938) et Lucienne Velu, victorieuses aux dépens de Championnet (24-16). Aucune surprise non plus chez les jeunes avec la victoire du Stade Français sur le Racing Club de France (21-16). La zone occupée/Nord reste ainsi le terrain de jeu des franciliens.

La zone sud est plus originale dans son dénouement puisque l’AS Monaco et l’AS Montferrand tombèrent en demi-finale respectivement contre l’Olympique d’Antibes d’André Tondeur (30-22) et le FC Grenoble de Robert Busnel (43-26).

Robert Busnel dans Le Miroir des Sports en 1942.

L’homme fort du basket français vient en effet de s’installer en Isère après avoir été engagé comme journaliste sportif au Petit Dauphinois avec l’assurance d’avoir beaucoup de temps pour le basket. Robert Busnel va donc s’employer à développer le basket à Grenoble et constituer la grande équipe dont il rêve ! Il recrute notamment Wladimir Fabrikant et André Goeuriot le lorrain expatrié à Saint-Etienne et mise sur le jeune Jean Duperray. En lieu et place des un ou deux entraînements hebdomadaires, Busnel organise des entraînements quotidiens ! Son objectif est clair, monter la meilleure équipe de France. C’est ainsi que le FC Grenoble se présente en finale du championnat de la Zone sud face à l’Olympique Antibes d’André Tondeur, celui qui a tout appris au jeune Busnel, du temps du Foyer Mulhousien. Busnel réussit son pari en venant à bout d’Antibes (38-20).

Chez les femmes, le Nice Sport Fémina prend sa revanche et le titre de meilleure équipe du sud en battant en finale le COPO Périgueux, 25 à 13. Enfin, chez les jeunes, l’EC Montferrand remporte le titre face au CUS Aix sur le score de 23 à 18.

Comme la saison précédente, les premières finales inter-zones concernent les champions de la zone nord contre ceux de la zone interdite. Chez ces messieurs, c’est une redite de la finale 1942 entre l’Olympique Lillois et l’US Métro. Les Parisiens confirment leur suprématie (42-21). Idem chez les femmes entre les Linnets et Nancy, victoire de Saint-Maur, 32 à 8. Chez les jeunes, le Stade Français est de nouveau victorieux cette fois-ci en écartant les nordistes de l’ES Anzin (32-22). Au nord, rien de nouveau en somme.

Les finales inter-zones Nord/Sud se tiennent quelques jours plus tard, le 9 mai 1943, au Stade Coubertin. Le clou de cette après-midi de basket est sans conteste la finale hommes entre le FC Grenoble et l’US Métro. Robert Busnel innove en organisant une mise au vert de son équipe en forêt de Barbizon (Fontainebleau). Le potentiel offensif de Fabrikant et la cohésion grenobloise sont les clefs de cette rencontre. Du côté des métros, le bondissant Rolland, convalescent, revient d’une jaunisse. C’est pourtant l’US Métro qui est devant à la mi-temps (13 à 12). Finalement, la tactique de Busnel paye et le FC Grenoble rafle son premier titre de champion de France (26-19). Robert Busnel réussit son pari alors que des voix commencent à s’élever face à ce professionnalisme marron. Si Busnel, Frabrikant et leurs coéquipiers ne sont pas payés directement pour jouer au basket, ils bénéficient de conditions favorables à la pratique de leur sport puisque le plupart sont employés par le Petit Dauphinois. Cet avantage incontestable sur les autres formations suscite ainsi des jalousies.

Chez les dames, la finale est aussi disputée. Finalement, Nice Sport Femina prend le dessus face aux Linnets de Saint-Maur sur le plus petit écart (18-17). Enfin, les jeunes de l’EC Montferrand remportent le titre junior en battant le Stade Français (27-20). Cette finale inter-zones 1943 est donc un succès total de la province sur la capitale.

La dernière saison sous le Régime de Vichy retrouve une organisation plus classique. Plus question de tournoi par zones. La saison 1943-1944 est donc un championnat « unifié ». Ce changement de formule n’apporte cependant pas son lot de nouveautés puisqu’on retrouve à peu près les mêmes acteurs en finale dans les différentes catégories. Pour ces finales, On quitte Coubertin pour retrouver le terrain de jeu des Mousquetaires : le court central de Roland-Garros en plein air (il sera le lieu de résidence des finales de basket jusqu’en 1949 avant de se voir préférer le Palais des sports, en intérieur).  Chez les juniors, les écureuils de Montferrand conservent leur titre face à l’Espérance d’Albi (20-15). Les Linnets toujours emmenées par son duo Colin-Velu ne manquent pas le coche face au Bordeaux Etudiants Club (18-15). Enfin, chez les hommes, le duel Grenoble-Métro est de nouveau à l’affiche. Débutée avec trois quarts d’heure de retard, cette finale homme ne fait que confirmer la domination grenobloise sur le basket français entamée la saison précédente. C’est donc avec autorité que les hommes de Robert Busnel réalisent le doublé (23-12).

LE PREMIER FRANCE – ESPAGNE DE L’HISTOIRE

Le contexte géopolitique général conduit naturellement à l’arrêt des compétitions internationales. Pour l’équipe de France, il faut attendre 1942 pour revoir un match officiel des bleus. Ainsi, le 25 février, la fédération confirme son intention d’organiser des rencontres aller-retour contre la Suisse et l’Espagne. C’est donc quatre matchs qui sont alors prévus par les instances face à des nations « amis », la Suisse étant neutre dans le conflit et l’Espagne de Franco, soutien de l’Allemagne nazie. Toutefois, les dirigeants de la fédération penchent dans un premier temps pour une sélection de joueurs de la zone non occupée plutôt que pour une véritable équipe de France pour des raisons de coûts et de logistique. Il apparait en effet difficile pour eux de rassembler une sélection de joueurs venus des quatre coins de l’Hexagone. Finalement devant l’insistance de certains observateurs, l’Auto Journal en tête, les instances décident de mettre sur pied une véritable équipe de France rassemblant des joueurs de l’ensemble du territoire. La sélection est confiée à Paul Geist, sélectionneur des bleus à l’Euro 1939 et déjà manager de la sélection de basketteurs lors de la Tournée Borotra. C’est ainsi que le 5 avril 1942 au Palais de la Houille Blanche de Grenoble eut lieu la première rencontre de l’équipe de France sous Vichy face à la Suisse. Il est à noter que la période 1940-1944 verra plusieurs rencontres franco-suisses notamment entre l’Urania Genève et Grenoble. Cette équipe de France est composée de Roland Etienne, René Goalard et André Tartary de l’US Métro, évidemment Robert Busnel et Wladimir Fabrikant, Gabriel Gonnet, Henri Hell (qui deviendra en 1947, le premier entraineur de l’équipe national de Yougoslavie !), Jean Jammes, Robert Mas et enfin le scoreur Henri Lesmayoux. Emile Frézot retenu par ses chères études manque l’événement. Manquant de cohésion, les bleus sont surpris par l’équipe Suisse, devant à la pause (7-11). La seconde période est plus favorable aux Français notamment portés par la révélation du jeune Robert Mas. Busnel, Fabrikant et Etienne assurent leur rôle de leader alors que Lesmayoux n’est que très peu utilisé par Paul Geist. La France s’impose 24 à 16 sans véritablement convaincre.

Près d’un an plus tard, le 7 mars 1943, l’équipe de France dispute un second match à Toulouse pour ce qui allait être le premier France-Espagne de l’histoire. Là encore, jusqu’aux derniers moments, on ne sait si la rencontre pourra se tenir. Les Espagnols sont retenus à Port Bou quelques jours alors qu’ils étaient sur le chemin de la ville rose. Le contexte politique est en effet de plus en plus tendu après l’invasion de la zone non occupée par les Allemands en novembre 1942. La ligne de démarcation vient d’être supprimée (le 1er mars). Finalement, la délégation espagnole obtient les autorisations pour se rendre en territoire français. Cependant, ces atermoiements auront des conséquences pour l’équipe de France. Emile Frézot, décidément malchanceux avec les bleus, et Jean Michel de l’AS Vire, bien que prévus pour jouer le match, ne pourront y participer, ayant raté le train pour Toulouse à la suite d’ordres et de contre-ordres quant à la tenue de ce match.

France-Espagne 1943 – Fonds Chaumel

La composition française garde la même ossature que face à la Suisse avec les Busnel, Fabrikant du FC Grenoble, Lesmayoux de Championnet, Tartary et Etienne de l’US Métro. Le tout complété par le jeune Georges Coulon du PUC, l’alsacien André Siener de l’ASC Est (futur arbitre international et dirigeant fédéral) et le local Jean Nichill du Toulouse Université Club. Il s’agit, pour les Espagnols, de leur premier match depuis leur médaille d’argent de l’Euro 1935. En effet, la guerre civile espagnole a mis un coup d’arrêt aux débuts prometteurs de la toute jeune sélection ibérique. La Roja est composée pour moitié des membres de la sélection de Catalogne qui s’était illustrée quelques temps plus tôt face au FC Grenoble lors d’un Tournoi à Genève. Le match tient toutes ses promesses. Les deux équipes, aux coudes à coudes, sont à égalité à la mi-temps (13 partout). La seconde période est à l’image de la première, extrêmement disputée. Il faut attendre les derniers instants du match pour que Lesmayoux, auteur d’une prestation de haute volée, libère les 7000 spectateurs toulousains. La France l’emporte au bout du suspense, 25 à 24.

Quelques jours plus tard, l’Espagne se fera les dents sur une sélection toulousaine pour l’emporter 33 à 25 avant de retraverser les Pyrénées.

Des quatre matchs initialement prévus, deux seulement auront bien lieu. L’équipe de France devra attendre la Libération et l’automne 1945 pour retrouver le chemin des filets face à la Belgique.

Notons également que l’équipe de France junior eut droit elle aussi à une rencontre internationale. Le 28 mai 1942, les bleuets se déplacèrent au Portugal de Salazar pour affronter les jeunes portugais. Les jeunes français l’emportèrent dans une partie également disputée, 22 à 18. On retrouve, parmi ces bleuets, un certain Maurice Desaymonet, membre de léquipe de France médaillée d’argent aux Jeux de 1948. Les féminines, quant à elle, n’eurent pas le loisir de disputer une rencontre internationale. Après l’Euro de 1938, il fallut attendre 1946 pour revoir une équipe de France féminine sur le terrain.

LA PLACE DU SPORT FÉMININ SOUS VICHY

Le sport féminin poursuit cependant son développement sous le Régime de Vichy. Il est en grande partie dû à l’action de Marie-Thérèse Eyquem. Catholique fervente bien qu’homosexuelle, elle pratique le sport dans les patronages notamment le badminton et le basket-ball. Monitrice sportive à 17 ans en 1930, elle gravit progressivement les échelons des fédérations féminines sportives pour devenir directrice technique du Rayon Sportif Féminin en 1934. Elle intègre le commissariat général à l’information du gouvernement Daladier en 1939 comme rédactrice. A l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain, elle est nommée directrice des sports féminins auprès de Jean Borotra. Si l’État français oblige les fédérations féminines à s’affilier à leurs homologues masculins, le sport féminin continue sa progression et voit son nombre de licenciées fortement augmenter durant cette période malgré les réticences de certaines fédérations. Les sports ne seront en effet pas logés à la même enseigne. Si le basket féminin s’en sort plutôt bien, le football féminin sera interdit et disparaîtra quasiment des radars. Le statut du sport féminin sous Vichy n’est finalement pas si différent de celui qu’il connaissait sous la IIIe République entre au mieux indifférence, au pire rejet massif.

Janine Chartier du COPO Perigueux à l’attaque lors de la finale féminine inter-zones 1942.

Le paradoxe du statut de la femme est ainsi omniprésent. Dans son discours autour de la famille, Vichy place la femme avant tout comme une mère au foyer. Cependant, le sport féminin est également encouragé avec toujours ce souci de faire de bonnes épouses en bonne santé pour enfanter. Cette politique est en fait dans la continuité de ce que l’on connaît alors depuis la fin du XIXe siècle sous la IIIe République. Ce paradoxe se retrouve dans l’Église catholique qui nous le savons eut un impact important dans le développement du basket au sein des patronages. L’Église catholique s’oppose en principe au culte du corps. Cependant les patronages vont rapidement intégrer à leurs programmes d’éducation populaire la pratique d’activités physiques y compris pour les jeunes femmes.
Le remplacement en avril 1942 de Jean Borotra par Joseph Pascot, directeur des sports et ancien rugbyman, va marquer un tournant dans l’action de Marie-Thérèse Eyquem. 1942 voit le régime du maréchal Pétain se durcir et la politique sportive suivre le mouvement. La nomination de Joseph Pascot au commissariat général à l’éducation et aux sports va entraîner une réaffirmation des valeurs traditionnelles de la Révolution nationale dans le domaine des sports. Pour le sport féminin, cela se concrétise par une perte d’autonomie de Marie-Thérèse Eyquem qui est rétrogradée « sous-chef » au bureau des sports. Les budgets alloués sont moins importants du fait du désintérêt de Pascot pour le sport féminin mais aussi du fait du durcissement de l’occupation. Si le régime est ambitieux en ce qui concerne les sports en 1940 promettant un budget de 1,9 milliards de francs quand le Front Populaire en avait dépensé 87 millions entre 1937 et 1938, ces ambitions vont bientôt se confronter au réel et voir les sommes allouées aux politiques sportives fondrent comme neige au soleil.

LE BASKET-BALL DANS LA POLITIQUE SPORTIVE DE VICHY

Dans ce contexte, le basket-ball figure parmi les mieux lotis. La fédération de basket-ball fait partie en mai 1941 des 41 fédérations autorisées par le commissariat général aux sports. Un mois plus tard, le 29 juin 1941 au Parc des Princes, on retrouve des basketteurs parmi les 5000 athlètes prêtant serment au maréchal. Marie-Eugène Bouge, le président de la fédération française de basket-ball est présent aux côtés de Jean Borotra, Marie-Thérèse Eyquem ou encore du président du comité olympique français, Armand Massard. Avec ce serment, les athlètes s’engagent sur l’honneur à pratiquer le sport de manière désintéressée avec discipline et loyauté, pour devenir meilleur et mieux servir la patrie. On y voit également certains athlètes bras tendus entretenant l’ambiguïté entre le salut olympique et le salut nazi. Le basket-ball est intégré explicitement dans la propagande de Vichy notamment au travers de films d’éducation. Ces films diffusés à grande échelle dans les cinémas présentent les programmes d’éducation physique des jeunes gens. On y voit la pratique de la balle orange mise en valeur comme sport collectif nécessitant agilité, sang-froid et surtout esprit d’équipe. Le basket est alors considéré comme un sport compatible avec les valeurs de la « Révolution nationale » a contrario de sports « corrompus » comme le football par exemple.

Le basket-ball poursuit sa structuration durant l’occupation. Une commission technique est mise en place en juin 1943. Dirigée par André Tondeur assisté de Jacque Flouret et Robert Cohu, elle rassemble Robert Busnel, Emile Frézot, Henri Lesmayoux, André Siener, Pierre Caque et Georges Vigouroux. Son travail débouche sur la mise en place d’une méthode de jeu « à la française » et d’un système de prospection à travers le pays divisée autour de quatre grands centres (Nord, Dauphiné, Lyonnais et Île-de-France). Cependant des dissensions avec le comité directeur de la fédération conduisent finalement la commission à cesser ses activités dès la fin 1943. Elle réapparaîtra en 1945 cette fois présidée par Jacques Flouret. C’est également en 1943, auréolé de ses succès en championnat de France avec le FC Grenoble, que Robert Busnel va publier un ouvrage intitulé « Initiation au basket-ball » dans lequel il expose sa conception du basket-ball. Comme un symbole, Busnel ne sera pas invité à faire partie de la commission technique en 1945. L’après-guerre sera en effet marqué par les luttes de pouvoir et idéologique illustré par le duel Busnel-Frézot dont le point d’orgue sera la finale du championnat 1947.

LE BASKET-BALL SE DÉVELOPPE MALGRÉ LES PÉNURIES

Nous l’avons vu, l’occupation ne freine pas le dynamisme des clubs malgré l’absence de championnat inter-clubs pour la saison 1940-1941. En effet, dès la fin de l’année 1940, les différentes équipes se retrouvent au travers de tournois notamment au profit des prisonniers et les compétitions se poursuivent tant bien que mal au niveau régional. Le sport en général est vu comme un moyen de maintenir une vie sociale, de s’évader d’un quotidien difficile et parfois de manger à sa faim tout simplement. L’occupation est en effet une période de pénurie quotidienne. Si le régime promeut largement le sport en accordant de larges plages horaires à sa pratique dans le contexte scolaire notamment, il ne peut éviter la sous-alimentation qui touche la population française à cette époque. Ainsi, le 2 octobre 1941, le président de la fédération de basket de la zone non occupée limite l’organisation de tournois pour éviter la multiplication des matchs, évoquant explicitement le problème de la sous-alimentation des joueurs.

La FGSPF (Fédération gymnastique et sportive des patronages de France), par son identité catholique, est plutôt épargné par le régime de Vichy. Elle absorbe en 1940 le RSF (Rayon Sportif Féminin) contraint de fusionner et poursuit ses activités en collaboration avec la FFBB. Le championnat mixte entre les patronages et les équipes directement affiliées à la fédération se poursuit et on assiste même à plusieurs reprises à des matchs de gala entre des sélections du comité de Paris (FFBB) et l’Union régional de la Seine (patronage). Ainsi même si les « patros » sont fortement incités à rejoindre directement la FFBB, la fédération affinitaire ne subit pas les foudres du régime comme ce peut être le cas pour d’autres. L’UFOLEP (Union française des oeuvres laïques d’éducation physique) car liée à la Ligue d’Enseignement proche des milieux socialistes par exemple est tout bonnement interdite. La FGST (Fédération sportive et gymnique du travail), très dynamique dans la pratique de la balle orange (on pense notamment au plus toulousain des espagnols, Armando Maunier, champion de France FGST de basket en 1938 et 1939 avec l’Etoile rouge de Toulouse) est également mise au ban à cause de ses liens avec la SFIO. Contrainte de se muer en USGT pour Union sportive et gymnique du travail, elle s’aligne alors avec l’idéologie du régime. La FGST renaitra de ses cendres à la Libération. Les autorités vichystes et allemandes auront toujours la crainte que les associations sportives de ce genre puissent être un repaire de résistants. Un certain nombre de mesures seront d’ailleurs mises en place pour éviter autant que faire se peut les rassemblements pouvant dégénérer vers une expression politique.

Le basket français sous le régime de Vichy ne connaît donc pas de coup d’arrêt. Malgré les circonstances et les difficultés quotidiennes vécues par la population, la balle orange poursuivra son développement de sorte que pour la saison 1943-1944, 55 000 licences seront délivrées contre 23 216 en 1939. Le 1er novembre 1944, le bulletin de la fédération reprend sa parution interrompue en mai 1940. Pendant 4 ans, la communication des instances du basket se faisait en effet au sein d’un journal multisports intitulé « Tous les sports » et entièrement contrôlé par le commissariat général à l’éducation et aux sports. Enfin, Marie-Eugène Bouge quitta la présidence en août 1944 se retirant dans sa propriété de Grasse. Il sera remplacé par Charles Boizard, jusque là secrétaire général de la FFBB. La fédération invita les différents comités à reprendre leurs statuts de 1939 et prescrit la constitution de bureaux formés des dirigeants élus en 1939 et de ceux nommés sous l’occupation à la condition qu’ils n’aient pas eu une attitude anti-française durant la guerre. Ainsi, les clubs reprirent leurs activités non sans mal entre difficile reconstruction et deuil des camarades disparus.

RÉCAPITULATIF DES RÉSULTATS DES CHAMPIONNATS DE FRANCE ENTRE 1940 ET 1944

Cartographie @ Laurent Rullier pour Basket Rétro

About Julien Hector (52 Articles)
aime les vieux grimoires surtout quand ils parlent de basket et de l'ALM Evreux Basket !

1 Comment on [Dossier] Le Basket français sous le Régime de Vichy

  1. Passionnant !

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