Quand il déboule sur les parquets de la « Division 1 » avec le maillot de l’AS Denain Voltaire, ce n’est qu’un ado fluet de 15 ans à peine. 9 mois plus tard il revêt la tunique bleue des A. Branchez les compteurs, Hervé Dubuisson les fera chauffer durant 26 ans.

Quinze ans avant la sortie du célèbre film, un jeune ch’ti détruit l’adage « White Men Can’t Jump ». A une époque où le mot « dunk » n’a pas encore franchi l’Atlantique, Hervé Dubuisson écrase des « smashs » à faire lever les supporters du SCM Le Mans. Un ailier de moins de 2m00, blanc de peau, et… aussi incroyable que cela puisse paraître… Français, et capable de faire ça. C’est donc possible. Ce gamin au maillot tango n’ouvre pas une porte blindée dont seuls les noirs américains semblent avoir le code. Il la défonce à coups de jumps explosifs. Hervé Dubuisson fait passer le basket tricolore dans une autre dimension.

Mais le garçon n’a pas toujours besoin de venir s’accrocher au cercle pour alimenter la colonne points de sa feuille de stats. Interdisez lui l’accès à la raquette, il vous punit à longue distance. Car Dubuisson est avant tout un scoreur, le plus extraordinaire de l’histoire du Pays. Un artilleur qui ne connaît pas le doute quand il s’agit de faire grimper les chiffres du tableau d’affichage. Même si parfois cela se produit pour l’équipe adverse car la défense n’est pas le fort de celui qui ne vit que pour l’attaque. Malheureusement cet aspect du jeu lui coûte une place en NBA quand en 1984, les scouts des New Jersey Nets l’invitent aux Summer Leagues. Bluffé par les qualités athlétiques du Frenchy, des journalistes locaux le surnomment « The white leaping above the buildings », mais pour nous il reste, le Dub’.

 

Montage Une : Laurent Rullier