L’Euro des Bleues 1993 – Passage de flambeau en argent
Eurobasket
Après avoir manqué l’édition précédente, l’équipe de France se présente à l’EuroBasket 1993 avec de belles ambitions. Mais les filles de Paul Besson se doivent avant tout d’obtenir leur qualification pour le championnat du monde 1994. Elles feront mieux.
Après l’édition israelienne de 1991, l’EuroBasket féminin se déroule en cette année 1993 en Italie durant la première quinzaine de juin. Absente de la précédente compétition, l’équipe de France féminine reste sur une huitième place lors de l’EuroBasket 1989. Mais cette édition revêt un caractère particulier. En effet, il s’agit de la première organisée depuis l’éclatement de l’U.R.S.S. Cet état-continent aura dominé jusqu’ici sans partage le basket féminin en général, et l’Eurobasket en particulier, avec dix-sept victoires consécutives pour cette compétition ! La Yougoslavie, autre grande nation de basketball, aura connu un desttin similaire. C’est donc un paysage sportif redessiné pour cet évènement, qui se présente pour cet évènement, le talent étant désormais réparti entre plusieurs nations.
DEUX GENERATIONS, UNE MEME EQUIPE
»On voulait aussi laisser un héritage à la génération suivante, on a fait la transition avec la génération Yannick Souvré / Isabelle Fijalkowski, on était très fières de pouvoir laisser cet héritage. » Paoline Ekambi
La compétition se dispute avec huit équipes réparties en deux poules. La France se trouve en présence de la Hongrie, la Russie et la Slovaquie dans la poule B. La poule A est composée de la Bulgarie, l’Espagne, l’Italie et la Pologne.
L’équipe de France, confiée à Paul Besson depuis 1990, voit émerger une nouvelle génération, encadrée par des joueuses expérimentées. L’ossature repose notamment sur Paoline Ekambi, internationale depuis le début des années 1980 et vice-championne d’Europe junior en 1981, toujours en quête d’un titre l’équipe A. En attaque, Odile Santaniello apporte tout son talent : qualités athlétiques au dessus de la moyenne, dotée d’une technique rare à l’époque dans le basket féminin, Odile apporte sa rage de vaincre, sa hargne et son extraordinaire capacité à marquer. Martine Campi, elle aussi vice-championne d’europe junior, amène aussi son expérience à l’intérieur de la raquette pour sa dernière campagne.
A l’inverse, une jeune Isabelle Fijalkowski s’apprête à disputer sa première grande compétition en équipe de France. Il en sera de même pour Stéphanie Vivenot et Lœtitia Moussard. Yannick Souvré arrive elle avec un peu plus d’expérience en ayant participé au championnat d’Europe 1989.
Faute d’avoir participé à l’édition 1991, les bleues ont disputés les Jeux Méditerranéens de cette même année en Grèce, obtenant trois victoires convaincantes contre l’Italie, l’Albanie, la Grèce avant de s’incliner en finale contre l’Espagne. Une belle répétition. Lors de la phase de qualification, la France va dominer les Pays-Bas, la Roumanie, la Grèce et la Pologne. La seule défaite aura lieu contre l’Italie.
LA COMPETITION
Début de l’EuroBasket le 8 juin 1993 contre la Russie. Impératif pour la France de terminer à l’une des deux premières places de son groupe pour accéder aux demi-finales. S’il y a bien un moment ou les Russes semblent prenables, c’est maintenant. Et les françaises ne se font pas prier pour, avec une victoire 71 à 53. Odile Santaniello termine meilleure marqueuse avec 23 points. L’équipe a parfaitement lancé sa compétition. Se dressent dès le lendemain les Hongroises. Santaniello reprend son rôle scoreuse, avec cette fois 27 points, aidé par les 14 points de Fijalkowski. Ces mêmes Hongroises battront les Russes, assurant la qualification de la France, malgré une défaite le 10 juin contre la Slovaquie 70 à 51. Premier objectif atteint puisque seules les 5 premières équipes se qualifient pour la coupe du monde 1994.
Les françaises rencontrent l’équipe locale pour les demi-finales, à savoir l’Italie. La seconde demi-finale oppose la Slovaquie à l’Espagne. L’Italie se présente invaincue. Elle s’appuie sur sa star Catarina Pollini, dominante dans la raquette, ainsi qu’une défense de fer couplée à une attaque bien structurée. Le match se déroule à Pérouse. Portée par son public, les Italiennes les devants dans la rencontre, menant à la mi-temps 28 à 23. Toutefois, emmenée par Odile Santaniello au scoring, la France remonte, jusqu’à se donner une chance de victoire dans les dernières secondes. Ces instants sont parfaitement racontés par Carole Force, meneuse, qui prend un shoot à 3 points en toute fin de match, permettant à la France de s’imposer sur le fil 56 à 54 ! Odile Santaniello termine une nouvelle fois meilleure marqueuse de l’équipe de France avec 21 points.
»Aujourd’hui, tout le monde me reparle de cette action. En plus, je suis quand même un peu loin derrière la ligne quand même… C’est un vrai shoot » Carole Force
MEDAILLE EN VUE
La France retrouve l’Espagne en finale. Une équipe coachée par Manolo Coloma, et sa joueuse Blanca Ares Torres, future pilier de la sélection. Une Espagne surprenante, cinquième lors des Jeux Olympiques à domicile un an plus tôt, et absente des trois éditions précédentes. Nous avons donc en finale les deux meilleures marqueuses de cet EuroBasket. Le match est équilibré en première mi-temps, malgré la maladresse de Santaniello, qui règle la mire avec son shoot caractéristique par la suite. Ennuyées par les fautes, les Françaises se font déborder en seconde mi-temps. Santaniello sort pour 5 fautes, avec 16 points marqués. La France s’incline finalement 54 à 64.

»Il y avait un mélange de génération fait d’anciennes et de jeunes joueuses. C’est un super tournoi. Et je me souviens avoir fait un bon championnat » Odile Santaniello
La France aura lors de cet EuroBasket 1993 remporté sa seconde médaille en argent dans le cadre de cette compétition. Au delà du résultat, elle symbolisera le trait d’union entre deux générations et viendra poser les fondations des succès à venir de l’équipe de France féminine.

LE MATCH VU PAR BASKET RETRO :


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