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[Infographie] La Meute UCONN

NCAA

Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro

Plus qu’une dynastie, c’est une véritable dictature qu’imposent les Huskies de Connecticut University à la NCAA. Si les championnes passent, coach Auriemma reste, lui qui entame sa 37e saison à la tête d’une meute qui ne sait faire qu’une chose : gagner.

C’est en 1902 que l’équipe de basketball féminine du Connecticut Agricultural College disputent les cinq premiers matchs inter-colleges de son histoire. Cinq matchs, cinq victoires. Et cela malgré des institutions qui préconisent la pratique sportive des jeunes femmes mais déconseillent, voir interdisent, les compétitions entre établissements. La balle au panier est pourtant le premier sport féminin pratiqué dans le college agricole créé 20 ans auparavant dans la bourgade de Storrs, état du Connecticut. Il faut attendre 1924 pour voir les jeunes basketteuses disputer une véritable compétition, probablement organisée par une mystérieuse entité, l’AUA qui a laissé très peu de traces.

En 1934, les sportifs et sportives du college se voient offrir un surnom, les Huskies. Un patronyme et une mascotte que seuls les garçons peuvent revendiquer à partir de 1938 car toutes les sections féminines sont retirées des championnats. C’est la fin du sport féminin de compétition sur le campus de ce qui devient Connecticut University en 1939.

L’histoire ne reprend que trois décennies plus tard avec le vote en 1972, d’une décision fédérale, le Title 9, qui interdit aux établissements scolaires et universitaires toute discrimination sur la base du sexe dans les programmes, y compris sportifs. (voir Lien sur l’article Title 9)

Pour se mettre en conformité avec la nouvelle loi, les filles de Uconn font leur retour à la compétition en 1974 dans le cadre d’un championnat national créé par l’AIAW, Association for Intercollegiate Athletics for Women. Elles ne s’y distinguent guère et quittent en 1981 l’AIAW pour rejoindre la puissante NCAA qui inaugure son tout nouveau championnat féminin.

GENO ET SES DROLES DE DAMES

Après des saisons d’apprentissage sans relief aux bilans victoires / défaites négatifs, la direction sportive prend la décision en 1985 de confier l’équipe au jeune assistant coach de Virginia U, Luigi Geno Auriemma. Celui-ci ne met qu’une année à rétablir un bilan positif de 14 / 13 avant d’emmener celles qui ont remporté le titre de la Big East au tournoi final en 1989. Eliminées au premier tour, elles atteignent le second l’année suivante avant de se hisser au Final Four en 1991. Mais c’est la saison 1994/1995 qui marque véritablement le début de la légende UConn. Derrière ses deux leaders Rebecca Lobo et Nikesha Sales, les Huskies sont invaincues en saison régulière. En battant les Lady Volunteers de Tennessee U, 77/66, dans un Gampel Pavillon sold out et sous le regard des caméras d’ESPN, les Huskies se créent un féroce némésis. Ce match est la naissance d’une rivalité qui entrera dans l’histoire du sport universitaire. Car après avoir explosé Stanford en demi-finale de 31 points, UConn retrouve Tennessee en une finale âpre et tendue, (Lobo écope de 3 fautes en 94 secondes en première mi-temps) et n’emporte la décision qu’en fin de rencontre, 70/64. Après une saison à 35 victoires pour aucune défaite, les Huskies défilent devant 100 000 fans à Hartford et se voient offrir le trophée d’équipe de l’année aux prix ESPN ESPY. Elles font entrer le basket féminin universitaire dans une nouvelle ère.

LA RAZZIA DE LA TASSK FORCE ET DIANA

Malgré l’apport de Shea Ralph en 1996 et d’une jeune intérieure russe de grand talent, Svetlana Abrosimova, en 1997, les saisons suivantes sont gâchées par les blessures de Shea Ralph et Nykesha Sales et la domination des Lady Volunteers. En 1998, Auriemma frappe fort en recrutant 5 joueuses parmi les 15 meilleures du pays : Tamika Williams, Asjha Jones, Sue Bird, Swin Cash et Keirsten Walters… La TASSK Force (1). En 2000, la TASSK est amputée de son K pour cause d’abandon du basket dû à un problème au genou. Mais la TASS en appui de Ralph et Abrosimova dévaste tout pour finir avec le titre et un bilan de 36/1. Après une telle année, il est facile d’attirer et de faire traverser le pays à une pépite californienne : Diana Taurasi s’installe à Storrs. La saison est pourtant plus difficile que prévue. Abrosimova et Ralph se blessent en fin de saison et Taurasi passe à côté de sa demi-finale face aux futures championnes, le Fightin’ Irish de Notre-Dame. Cette même équipe de Notre Dame que les Huskies avait battue en finale de conférence Big East par un tir au buzzer gravé dans l’histoire de Sue Bird.

(1) En référence au terme « TASK Force » désignant une force militaire navale opérationnelle.

« Nous avons Diana et vous non ! » – Geno Auriemma

2002 – Les Huskies s’offre le titre avant la dissolution de la TASS diplômée et partie naviguer sur les flots de la WNBA.

2003 – Diana Taurasi assume parfaitement son rôle de leader et emmènent la meute vers un titre qui est le premier dans l’histoire de la NCAA pour un team sans seniors dans son effectif.

2004 – Malgré une saison régulière plus ardue que prévue, UConn retrouve son meilleur ennemi du Tennessee en finale du tournoi national. Comme la veille les garçons ont également remporté la timbale, Huskies « mâles et femelles » sont unis dans la victoire et c’est une première dans l’histoire du sport universitaire. Une performance qu’ils rééditeront en 2014. Diana et ses sœurs réussissent donc un three peat avec un bilan de 107 victoires et 5 défaites. Avant même de quitter le Connecticut pour le Phoenix Mercury qui a la chance de la drafter au premier tour. La fille de Chino est déjà une légende du basket féminin.

MAYA PUIS « STEW »

Suivent trois année de disette sans Final Four et une âpre bataille face à Tennessee durant l’été 2007. L’enjeu est le recrutement de la numéro 1 des lycéennes, Maya Moore. Moore choisit UConn après une prise de contact illégale aux yeux de la NCAA (une visite du campus ESPN). La puissante organisation reste sourde à la plainte de Tennessee et s’abstient de sanctionner UConn. Aux côtés de Tina Charles et de Renee Montgomery, Moore ramène l’équipe au Final Four 2008 où elles échouent en demi-finale contre les Cardinals de Stanford. Elles ne se doutent pas que c’est alors la dernière défaite avant longtemps. les Huskies ne chutent qu’en décembre 2010 face au même Cardinals après une série de 90 victoires, (nouveau record) agrémentée de deux titres. Pourtant, malgré 36 points inscrit par sa star, UConn ne peut franchir l’obstacle Notre Dame en demi-finale du Final Four. C’est donc avec deux trophées, un bilan de 150 V / 4 D et un contrat avec Air Jordan, (une première pour une joueuse universitaire), que se retire Maya Moore en 2011.

Une ère prend fin, une autre commence dés 2012 avec une nouvelle fois un recrutement XXL, une lycéenne numéro 1 de plus dans l’escarcelle : Breanna Stewart. « Stew » c’est quatre ans en fac pour quatre titres et une série de 111 victoires successives, nouveau record.

Le sacre de 2016 est le dernier en date. Si les Huskies parviennent malgré tout à atteindre le Final Four à cinq reprises, (hormis en 2020 où le tournoi national est annulée pour cause de COVID), la consécration échappe aux filles du Connecticut. En 2022-23, la perle Paige Buekers est out pour la saison. La déchirure d’un ligament croisé survenue lors d’un match de préparation l’exclut des parquets et pour la première fois depuis 2008, UConn est privé de Final Four. Incident de parcours ou fin d’une hégémonie ? L’avenir nous le dira.

About Laurent Rullier (78 Articles)
Le premier match de basket que j'ai vu en live était un Alsace de Bagnolet vs ASVEL. Depuis la balle orange n'a pas arrêté de rebondir dans ma p'tite tête.

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