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[Eurobasket féminin] L’inaccessible record de l’URSS (1950-1991)

Eurobasket

Un adage bien connu de la planète sport nous dit que « les records sont fait pour être battus ». Si certains semblent très abordables, d’autres sont parfaitement inaccessibles. Les nombreux succès de l’équipe de l’Union Soviétique à l’EuroBasket féminin entre 1950 et 1991 entrent clairement dans la seconde catégorie. On ne parlera pas d’Everest mais plutôt d’Olympus Mons (*).

DES DÉBUTS TONITRUANTS

Drapeau de l'Union SoviétiqueAprès avoir manqué la première édition du Championnat d’Europe en 1938, ce n’est pas sur la pointe des baskets que l’URSS arrive sur le parquet de Budapest (Hongrie) pour l’édition suivante. Pour leur entrée dans la compétition, le 14 mai 1950, les joueuses au maillot rouge pulvérisent la Belgique (91-31) et donnent le ton. Seule la Hongrie résistera un peu (45-32) pour l’ultime épisode de la poule finale. Mais sinon, toutes les autres victimes de la sélection soviétique concéderont des déroutes de plus de quarante points…

Désormais fichée comme « serial winner » par la FBI (Famille du Basket International), la tête de l’équipe soviétique est mise à prix. Mais les chasseuses de primes vont longtemps échouer et vivront comme une satisfaction une défaite de moins de vingt points. Les victoires soviétiques vont s’enchaîner jusqu’au 17 mai 1958 à Lodz (Pologne). Lors de l’avant-dernier match de la poule finale, la Bulgarie de Vanya Vojnova arrache (54-51 a.p.) une victoire historique sur la désormais ex-Invincible Armada. C’est la fin d’une série record de 4 titres et 31 victoires consécutives à l’EuroBasket féminin pour l’équipe à la faucille.

CETTE SÉRIE VOUS PARAÎT IMPRESSIONNANTE ? LA SUITE VA VOUS ÉBOURIFFER !

Stefania_Passaro_boxing_out_Uljana_SemjonovaLa défaite face à la Bulgarie ne va être qu’un petit coup d’arrêt pour l’URSS. Deux ans plus tard, Valentina Kostikova et ses coéquipières prennent leur revanche : elles récupèrent le titre européen via une victoire acquise avec le cœur (52-50 a.p.) face aux Bulgares. Et c’est pas fini ! Les Soviétiques démarrent une série énormissime de 115 (!) victoires consécutives à l’EuroBasket pour un total de 17 couronnes européennes. Les 2,13m d’Uļjana Semjonova (10 fois championne d’Europe) seront le symbole de cette domination made in Moscou. Si cette série prit fin sur une défaite sur le fil (75-74) face à la Yougoslavie le 13 juin 1991 en Israël, l’armada rouge décrochera malgré tout le 21e titre de son histoire.

ON FAIT LE BILAN CALMEMENT. ON SE REMÉMORE EN CHAQUE INSTANT.

Quelque mois après l’Euro israélien, la dislocation de l’URSS sera prononcée, mettant fin à l’histoire de cette gigantesque équipe qui survivra juste une année de plus sous le nom olympique d’Équipe Unifiée. Son palmarès restera à jamais dantesque :

  • 3 titres olympiques (1976, 1980, 1992)
  • 6 titres mondiaux (1959, 1964, 1967, 1971, 1975, 1983)
  • 21 titres européens (1950, 1952, 1954, 1956, 1960, 1962, 1964, 1966, 1968, 1970, 1972, 1974, 1976, 1978, 1980, 1981, 1983, 1985, 1987, 1989, 1991)
  • Bilan à l’EuroBasket : 148 victoires pour 2 petites défaites.

Timbre de la poste hongroise commémorant l'Eurobasket féminin 1964Au sortir de l’édition 2019, avec quatre médailles d’or dans son escarcelle, l’équipe la mieux placée pour battre le record soviétique est l’Espagne Si l’Euro féminin reste sur un rythme bi-annuel, il faudra attendre au minimum 2051 pour voir le record égalé. Mais ce serait au prix de 17 titres consécutifs des ibères. Il paraîtrait que le responsable marketing des compétitions de la FIBA aurait fait une syncope rien qu’à l’évocation de cette  idée.

Vu le nombre d’équipes désormais capables de remporter le titre européen, cette perspective apparaît heureusement peu probable. Il n’est donc pas sûr que soit nés celles et ceux qui verront un jour battu ce record mythique.

(*) Pour les non-férus d’astro-géologie, sachez que l’Olympus Mons – sur la planète Mars – est la plus grande montagne du système solaire avec près de 21km de hauteur. Il semble inaccessible même à Chuck Norris ou Killian Jornet. Encore que pour Killian Jornet, ça reste envisageable…

 

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Le sport est la deuxième chose la plus importante de ma vie après ma famille, même si ma famille prétend que c’est le contraire.

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