Les Euros des Bleus – Sofia, 1957 : La domination de l’Est
Eurobasket
Deux ans après le championnat d’Europe en Hongrie qui avait vu les Hongrois mettre un coup d’arrêt à l’hégémonie de l’URSS sur le basket-ball européen, les différentes nations du vieux monde se retrouvaient à Sofia pour disputer le Xe championnat d’Europe de basket-ball. Basket Retro revient pour vous sur cette édition qui allait confirmer la suprématie de l’Est.
Du 20 au 30 juin se tint ainsi en Bulgarie ce dixième championnat d’Europe. La compétition eut lieu au Stade Lewski de Sofia, une arène de près de 10 000 places en plein air ! Cependant, les conditions météorologiques obligèrent les organisateurs à déplacer certains matchs dans les dépendances du stade baissant drastiquement l’affluence de plusieurs milliers à seulement une centaine de spectateurs. Côté organisation, seize équipes réparties entre quatre groupes. Les deux premiers qualifiés pour une poule finale, les deux derniers pour des matchs de classement de la 9e à la 16e place. Le tenant du titre hongrois domina largement son groupe formé de la Roumanie (2e du groupe), de la Finlande et de la Belgique. L’ogre soviétique, grand favori de la compétition, en fit de même devant la Pologne (2e du groupe), la Turquie et l’Autriche. L’hôte bulgare prit quant à lui l’ascendant sur nos tricolores dans un groupe également composé de l’Italie et de l’Allemagne. Enfin, les Tchécoslovaques et les Yougoslaves n’eurent finalement que peu d’adversité dans leur groupe face à l’Écosse et l’Albanie.
LES DEBUTS D’ANDRE BUFFIERE
Les bleus allaient donc en découdre pour le titre européen cernés d’équipes d’Europe de l’Est. Sur les huit participants à la poule finale, seule la France en effet était un pays d’Europe occidentale.
Depuis la quatrième place aux Jeux de Melbourne en 1956, Robert Busnel a laissé sa place de sélectionneur à son capitaine André Buffière. L’homme fort du basket hexagonale demeure tout de même directeur technique. C’est donc la première campagne de l’ère post Busnel même si l’ombre de la statue du commandeur reste encore bien présente. Et pour cause, en tant que directeur technique Busnel sera omniprésent tout au long de la compétition et même avant, notamment lorsque Gérard Sturla et Claude Desseaux manquèrent à l’appel au départ vers Orly de l’Institut National du Sport. Les deux compères s’étaient retrouvés dans un troquet de Vincennes pour semble-t-il parler du bon vieux temps… Cela ne fut évidemment pas au goût de Robert Busnel qui ne manqua pas de réprimander sévèrement ses ouailles. L’aventure bulgare pour nos bleus était lancée sur des chapeaux de roues.
La délégation française après avoir fait escale à Vienne puis Belgrade arriva donc à Sofia en ayant l’heureuse surprise d’apprendre qu’elle serait parrainée par l’entreprise d’État Vinprom, le comité des vins de Bulgarie. Le comité se chargea alors d’offrir à tous les repas une sélection de grands crus à nos tricolores…
UN EURO EN DEMI-TEINTE

(c) Basket-ball : organe officiel de la Fédération française de basket-ball – Août 1957
Côté terrain, ce championnat d’Europe ne fut pas une grande réussite pour l’équipe de France. Les bleus ne furent pas à la hauteur. La fatigue, de nombreuses maladresses, un manque de régularité plombèrent les prestations des hommes d’André Buffière. Celui-ci bien que découragé en début de compétition devant les piètres prestations de ses joueurs sût remobiliser ses troupes qui à la faveur d’entraînements salvateurs entre les matchs montrèrent un tout autre visage lors de la deuxième phase de la compétition, malheureusement trop tard. Aucune victoire pour la France lors de la poule finale. Défaite logique contre l’URSS 83 à 53, futur vainqueur du tournoi, naufrage contre les Roumains (65 à 45), sursaut contre les Bulgares 68 à 65 après prolongation. Les locaux avaient déjà battus les tricolores au premier tour 67 à 52. Ce score moins lourd montre bien l’amélioration du jeu français au cours de la compétition. Les courtes défaites contre la Yougoslavie (75 à 72), contre la Tchécoslovaquie (64 à 62) et contre la Pologne de trois points 65 à 62 renforcent cette idée et le goût amer des Français de n’avoir pas pu ou su se mettre dans de meilleures dispositions.
Seul Robert Monclar, malgré un retard à l’allumage en début de tournoi, réussit à prendre le dessus. Le tout jeune Jean-Claude Lefebvre montra également de belles choses à l’intérieur sans faire oublier complètement le grand absent Jean-Paul Beugnot qui soutint de loin ses camarades en leur faisant parvenir un message d’encouragement après la victoire du premier tour contre l’Italie (61 à 59).
Cet euro en demi-teinte pour les bleus fut la confirmation de la suprématie du basket d’Europe de l’Est sur le reste du continent. L’URSS empochait là sa troisième couronne européenne. Les soviétiques conserveront d’ailleurs leur titre jusqu’en 1971 ! Une bien modeste huitième place faisait alors de l’équipe de France la première nation de l’Ouest.
Classement :
Poule finale :
1- URSS
2- Bulgarie
3- Tchécoslovaquie
4- Hongrie
5- Roumanie
6- Yougoslavie
7- Pologne
8- France
Poule de classement :
9- Turquie
10- Italie
11- Finlande
12- Belgique
13- Allemagne de l’Ouest
14- Autriche
15- Ecosse
16 – Albanie
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