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Le coin lecture #8 : Dream Team – Au cœur de la plus grande équipe de l’histoire (2012)

Lecture

Illustration Une : Adrien PMMP pour Basket Rétro

Tout les 15 jours, Basket Retro vous ouvre les portes de sa bibliothèque et propose de vous faire découvrir ou redécouvrir un ouvrage sur l’histoire de la NBA. Cette semaine, « Dream Team – How Michael, Magic, Larry, Charles, and the Greatest Team of All Time Conquered the World and Changed the Game of Basketball Forever »

LE LIVRE

« Dream Team » est publié en version anglaise en 2012 et est l’un des rares livres qui ait été traduit depuis en langue française, en 2015. Dans cet ouvrage, Jack McCallum nous replonge au sein d’une équipe qui révolutionnera le basket et le sport en général à travers sa construction, ses polémiques, son parcours et les répercussions qu’elle aura sur les générations futures.

Tout démarre par un long process. C’est sous l’impulsion du secrétaire général de la FIBA, Borislav Stankovic, qui considérait malhonnête que les professionnels américains n’aient pas le droit de participer au tournoi olympique, qu’en 1989, une résolution est votée pour autoriser les joueurs NBA. Après l’échec de Séoul en demi-finale des Jeux Olympiques 1988, le comité d’organisation américain a donc trois ans pour bâtir une équipe compétitive.

Débute alors une longue période de lobbying pour inciter les stars NBA à participer à la compétition, en choisissant tout d’abord un coach respecté, Chuck Daly des Detroit Pistons, et en convainquant les trois grandes stars de l’époque, Michael Jordan, Larry Bird et Magic Johnson.

La Dream Team de 1992 @ SI

Si Bird et Magic furent plus faciles à convaincre, la tâche s’annonçait plus compliquée avec Jordan. Sous contrat avec Nike alors que Team USA a un contrat avec Reebok, Jordan est plutôt réticent à arborer le logo de l’équipementier concurrent. Il masquera d’ailleurs habilement le logo Reebok lors de la remise des médailles, en le couvrant du drapeau des Etats-Unis.

Au final, Michael acceptera mais posera ses conditions : « je participe si Isiah Thomas n’y est pas ». L’historique entre les deux hommes est garni, depuis le « bizutage » de Jordan orchestré par Thomas lors du All-Star Game 1985 aux défaites répétés des Bulls contre les Pistons fin des années 80. La non-sélection de Thomas aura également des répercussions sur deux autres hommes proche de Thomas : Magic Johnson son ami de longue date et Chuck Daly, son coach chez les Pistons. Le fait que les deux n’insisteront pas pour avoir Thomas dans l’équipe laissera un goût amer dans la bouche du Piston.

L’équipe sera ensuite complétée avec les plus grandes stars de la NBA, de Patrick Ewing à Karl Malone en passant par Clyde Drexler, Charles Barkley ou David Robinson.

Si l’ouvrage  nous permet de suivre la préparation de la Dream Team, depuis le premier stage à San Diego qui verra la seule défaite de la Dream Team face à une équipe composée d’universitaires (Grant Hill, Chris Webber ou Jamal Mashburn) à la préparation à Monte Carlo, puis Barcelone, il nous permet surtout de vivre ce que certains appellent le plus grand match de l’histoire du basketball. Jack MacCallum a pu mettre la main sur la VHS et visualiser l’affrontement entre l’équipe Jordan et l’équipe Magic dans un gymnase de Monaco, quelques jours avant le début des Jeux Olympiques. D’un côté Magic, Barkley, David Robinson, Chris Mullin et Christian Laettner, de l’autre Jordan, Ewing, Malone, Pippen et Bird. Un affrontement d’une intensité rare retranscrit action par action dans le livre.

C’est installée dans un hôtel luxueux de Barcelone que la Dream Team vivra les JO avec des expériences différentes selon les joueurs. Là ou John Stockton pourra se balader sur Las Ramblas quasi incognito, Charles Barkley et Michael Jordan enchaînent parties de golf le jour et parties de cartes la nuit. On découvre également dans le livre les liens forts qu’on put nouer certains joueurs durant la compétition comme Patrick Ewing et Larry Bird, surnommés « The Harry and Larry Show ».

Le parcours vers la médaille d’or est sans accroc, avec un écart de 43 points en moyenne et une domination sans partage comme lors de la victoire face aux Croates durant laquelle Toni Kukoc est la cible de Michael Jordan et Scottie Pippen, voulant faire passer un message à leur Général Manager Jerry Krause. Les deux ont mal digéré les yeux doux que Krause faisait à la pépite européenne (et surtout le salaire envisagé, nettement supérieur à celui de Pippen).

Au final, l’impact de ces jeux iront bien au-delà d’une simple médaille d’or. La NBA deviendra un produit international qui s’exportera à travers le monde, avec les Open McDonald’s dans un premier temps (même si le premier Open date de 1987), puis avec les Global Games en Europe notamment. Les frontières s’ouvriront également dans l’autre sens, l’afflux de joueurs européens dans la grande ligue se développant de manière croissante après 1992, avec l’arrivée de stars comme Kukoc, Radja, puis Sabonis pour rejoindre les Divac ou Petrovic déjà en place. Enfin, cette Dream Team reste aussi et surtout comme la plus belle association de talents de l’histoire. Comme pour les bons films, les Dream Team II et Dream Team III ne seront que des pâles copies de l’originale. Avec 11 Hall of Famers sur 12 joueurs dans son effectif, la Dream Team est la meilleure équipe de l’histoire.

EXTRAIT

Issu du fameux « plus grand match de l’histoire », le scrimmage acharné de Monte Carlo avant les JO.

Equipe bleue Magic Johnson 7 – Equipe blanche Michael Jordan 2

Malone rate un autre tir ouvert ; Magic prend le rebond, ressort et crie « Je te vois bébé » à Mullin qui est  démarqué. Mullin rate. Barkley prend le rebond et trouve Laettner qui coupe mais le tir de ce dernier est balayé par Ewing. Laettner lève les bras pour demander la faute ; il est vite rejoint par son coéquipier plus influent :

– C’est bon ! intervient Magic, réclamant un contre illégal.

– Il ne l’a pas sifflé, dit Jordan

– C’est bon, redit Magic

– Il ne l’a pas sifflé », dit Jordan

Magic gagne encore une fois. Contre Illégal

Equipe bleue Magic Johnson 11 – Equipe blanche Michael Jordan 2

Bird contourne Laettner à droite et prend un vilain tir main gauche qui manque sa cible. Il est évident que son dos le fais souffrir et que si Stockton ou Drexler avait été disponible, il serait resté sur le banc. Laettner bénéficie d’un lay-up en attaque sur la sortie rapide de Magic mais Ewing le contre, un petit moment qui présage de la carrière de Laettner en NBA. Il n’avait pas suffisamment de jus pour dunker et n’était pas assez physique pour provoquer la faute.

« Dunke-moi ça, Chris » dit Jordan.

(Des années plus tard, Jordan m’a dit froidement « Tous ceux qui avaient Laettner avec eux perdaient. Il était le maillon faible et tout le monde s’en prenait à lui »)

Bird rate un tir ouvert, Magic fonce sur Pippen et le pousse hors sur terrain ; néanmoins, Magic jette un regard incrédule quand la balle est attribuée à l’équipe blanche. Ewing tire : swish.

Equipe bleue Magic Johnson 11 – Equipe blanche Michael Jordan 4

L’AUTEUR

Jack McCallum @ SI

Journaliste de longue date pour Sports Illustrated, Jack McCallum est l’un des auteurs de livres NBA les plus connus. Il est spécialisé dans les livres « en immersion » au sein de franchises NBA : « Unfinished Business » sur la saison 1990-91 des Boston Celtics ,« 07 Seconds or Less » retraçant le parcours les Suns de Phoenix lors de la saison 2005-06 ou encore récemment « Golden Days », qui fait le parallèle entre les Lakers époque Jerry West et les Warriors de Steph Curry et Kevin Durant. Journaliste reconnu, son réseau lui a donné accès tout au long de sa carrière aux joueurs, staffs, etc… ce qui rend ses ouvrages d’autant plus intéressants car au plus proche de la réalité du terrain.

Ce livre est accessible à tout le monde : les fans NBA bien sûr pour mieux comprendre la construction et l’épopée de la plus grande équipe de l’histoire. Mais les amateurs du sport en général trouvent également leur compte dans cet ouvrage, grâce à l’histoire humain et sportive de cette équipe.

Le livre de Jack McCallum est un indispensable pour les fans de basket, et de sport au sens large, pour vivre ou revivre l’un des plus grands moments de l’olympisme moderne. Il permet aussi de mieux comprendre l’histoire moins connu de la construction de cette équipe et des hommes clefs qui ont agit en coulisse. C’est une immersion au cœur de cette formidable équipe à travers des témoignages, interviews et anecdotes inédites : un ouvrage complet qui, fait rare, est traduit en français chez Talent Sport.

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Twitter : @junkyardswan

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