Antoine Walker, un dernier coup de poker
D-League
Antoine Walker est un joueur à la carrière aux moult rebondissements tant sur les parquets qu’en dehors. Ces derniers ne doivent pas nous faire oublier son talent, la preuve son come-back réussi en D-League.
Le 19 février 2008, Antoine Walker joue son dernier match en carrière NBA sous le maillot des Timberwolves de Minnesota, 8 minutes et 0 point. Un dernier adieu sous silence et dans l’oubli total. Il se retrouve ensuite transféré aux Grizzlies où il ne joue que deux matchs de pré-saison pour finir coupé le 19 décembre 2008. Pas de trêve de Noël.
L’année 2009 est compliqué entre les arrestations pour conduite sous influences de produits stupéfiants, et dettes mirobolantes dans les casinos. Rien ne va plus pour Antoine Walker.

Photo de John Ewing
Mais laissons Closer et autres compétiteurs pour le prix Renaudot parler de ses frasques hors parquet pour justement revenir sur le parquet.
Antoine Walker a envie de revenir malgré son surpoids, malgré ses problèmes personnels et ses quelques addictions. Lorsqu’il fait le point sur sa vie, il est perdu sauf sur une chose.
« It was time for me to really sit down and figure out what I want to do in life, and I still wanted to play »
Si son ambition première est un retour en NBA, il peine à décrocher un contrat malgré des efforts. Il appelle son ancien entraîneur, Rick Pitino, et lui fait part de ses intentions de retour en NBA. Les deux hommes commence à travailler sur son retour, et les effets ne se font pas attendre, Walker perd 10 à 12 kg. Malgré cela ses efforts ne sont pas récompensés et aucune franchise ne veut de lui. Pas même une invitation à un training camp. Mais sa rage, son envie de jouer, et sa carrière NBA font de lui une option toujours intéressante pour d’autres ligues et pour un pari osé.
C’est ainsi que le 7 décembre 2010, Antoine Walker signe un contrat avec les Idaho Stampede, une équipe de D-League (G-League à présent) affiliée au Utah Jazz (dorénavant nommée Salt Lake City Stars).
DES DÉRIVES À LA D-LEAGUE
Âgé de 33 ans, le défi est de taille dans une ligue généralement remplie de jeunes joueurs. Antoine Walker est d’ailleurs le joueur le plus âgé de la ligue quand il débarque. Mais pas de quoi l’effrayer, bien au contraire, il est le troisième joueur à avoir le plus de tentatives à 3 points de la saison (243 tentatives de la saison) et un taux de réussite avoisinant les 35%. Pas mal. Certes, son pourcentage aux lancers francs atteint à peine les 60%, certes il perd beaucoup de ballons mais il tourne à 16 points avec plus de trente minutes de jeu et il est quasiment dans le cinq majeur à tous les matchs. A son âge, après avoir cessé toutes activités de haut niveau ce retour est une performance à saluer.
Son quotidien change aussi, fini la vie de All-Star, maintenant il ne gagne plus que 25 000 dollars dont une partie sert à payer ses nombreuses dettes. Il vit aussi en collocation et n’a pas de voiture, une vie plus paisible en somme.
Cette première saison lui permet de décrocher un second contrat d’un an avec la même équipe. Lors de cette seconde saison, il est encore le joueur actif le plus âgé de la Ligue. Mais l’âge commence à se faire sentir un peu plus. Ses statistiques sont en baisse et ses pourcentages tombent. L’envie est peut-être toujours présente mais le corps et le rythme imposé, c’est trop pour lui ; mais sans jamais baisser les bras.
Cette fois-ci, le rideau tombe définitivement. Antoine Walker a néanmoins réussi son pari. Revenir au haut niveau et s’imposer en D-League, surtout jouer et prendre du plaisir.
Au total, il joue 87 matchs dont 56 dans le cinq majeur et un total de 1 105 points.
Ce retour est à l’image de sa carrière, atypique et pleine d’interrogations.
Votre commentaire