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[Portrait] JR Reid, un destin français

Portrait

Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro

Et pourtant, l’aventure PSG avait bien mal commencé en cette saison 1996 – 1997 ! Star universitaire, bon joueur NBA, JR Herman Reid, s’est construit, à Paris, un destin en bleu – blanc – rouge en y remportant son seul titre, le championnat de France. Rugueux en défense mais doté d’un bagage technique supérieur à la moyenne en Pro A, Reid aura éclairé la ville lumière, le temps d’une année. 

Notre homme nait le 31 mars 1968 en Virginie. Son père, un ancien joueur pro de foot US dans les années 60 pour les Colts de Baltimore, (Indianapolis à présent) lui enseigne à jouer dur dès son plus jeune âge. Au sein de l’équipe de son lycée Kempsville High School, il devient le meilleur lycéen du pays (Mr Basketball USA) et est sacré MVP du 9ème Mc Donald ‘s All-American Game en 1986 à Detroit avec ses 23pts inscrits (il emmène l’équipe East avec Rumeal Robinson, Rex Chapman et les futurs joueurs LNB Steve Hood, Alaa Abdelnaby et Keith Robinson face au roster West de Derrick Coleman , Terry Mills et Scott Williams). Il opte la saison suivante pour l’université de North Carolina, la même fac’ que son Altesse Jordan, boudant la proche Virginia Tech, trop tendre à son goût. Dans la foulée, Reid participe aux JO de 1988 à Séoul ou il glane une médaille de bronze au sein d’une sélection où il côtoie les futurs All-Star NBA David Robinson, Mitch Richmond, Dan Majerle, Danny Manning et Hersey Hawkins). En 3 saisons à UNC il tourne à 15, 18 puis 16 points de moyenne. ACC Freshman of the Year en 1987 et First Team All-American en 1988, les récompenses universitaires s’accumulent.

DES FRELONS AUX SPURS

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Reid à UNC. Source : USA Today

Il fait même la Une de Sport Illustrated en mars 1987. Honneur rare ! Seulement connu alors à 2 reprises dans l’histoire d’  UNC (l’équipe de 1981 et Michael Jordan). NBA Ready, il est drafté au rang 5 par Charlotte derrière Pervis Ellisson, Danny Ferry, Sean Elliot et Glen Rice. Cette cuvée 1989 s’avéra a posteriori très riche avec ensuite des joueurs de la trempe de Mookie Blaylock, Nick Anderson, Tim Hardaway, Dana Barros, Shawn Kemp, BJ Armstrong, Vlade Divac ou Cliff Robinson et Dino Radja..

Au final, il jouera 672 matchs NBA, étalés sur 11 saisons. Arrêtons nous à présent sur quelques faits marquants du JR sauce NBA. Avec les Hornets, Reid ne décolle pas vraiment malgré de belles performances. Il est transféré le 9 décembre 1992 à San Antonio contre Sidney Green, un premier tour de draft et un second tour de draft. Il y découvre aux côtés de David Robinson les playoffs et perd au second tour, en 1993, contre les Suns de Tom Chambers, Charles Barkley, Mark West ou Oliver Miller. En Février 96, avec un premier tour de draft,  il est encore échangé. Aux Knicks cette fois contre Charles Smith et Monty Williams (NDRL : le coach actuel des Suns) avant d’être coupé le 14 juillet 96, une date qui résonne comme un clin d’oeil à la France qu’il rejoindra à l’intersaison… Bon joueur, JR aime le contact et jouer dur comme un soir de 1996 où il casse deux dents à AC Green (notre vidéo). Il sera alors suspendu pour deux rencontres . Notre Homme tient cela de ses premiers amour pour le foot US, enfin c’est ce que déclarera à l’époque son père.

PARIS : DE TRAGIQUE A MAGIQUE !

JR Reid débarque sur les bords de Seine à l’automne 1996. Dans les previews, les journalistes pensent alors que le PSG est armé pour survoler la Pro A avec un effectif XXL composé de Richard Dacoury, Laurent Sciarra, Eric Struelens, Stéphane Risacher ou Arsène Ade Mensah pour ne citer qu’eux. Pourtant, Charles Bietry le président débarque le coach Chris Singleton le 1er novembre au lendemain d’une fessée à Nancy (93-70). Didier Dobbels et Jacky Renaud sont intronisés et cela marche. Le PSG termine la saison régulière 5ème toutefois, juste derrière le MSB qu’il retrouvera en quart de finale. Mais jamais ce groupe n’aurait jamais pu se  souder sans ses victoires en Eurocoupe à Porto, Hagen, Goteborg, Benfica et Kaunas. Face au club au Lithuanien d’ailleurs, JR renverse tout avec 53 points en deux rencontres et devient le leader incontesté sur le terrain. Lors du match retour à Kaunas, le PSG, mené de trois points voit Reid balancer un missile derrière l’arc au nez et à la barbe de Franjo Arapovic. Un tir qui envoie Paname en prolongation.

« Au moment où tout le monde nous enterre, cela commence à envoyer du bois. J.R Reid éclaire le jeu et nous on s’éclate », se souvient Stéphane Risacher.

Paris peut ainsi vibrer en demi-finale contre le grand Réal mais rompt pour 3 petits points à l’aller, à Coubertin. Au retour, JR jouera 37 intenses et âpres minutes. Car Reid est un dur à cuire, un combattant.

En Playoffs, Paris lamine Le Mans en quart de finales. Le PSG affronte ensuite en demi Pau-Orthez, au meilleur des 3 matchs. Dans le match 1, les Béarnais de Jacques Monclar étrillent collectivement le PSG (tous les joueurs du 5 majeur compte au moins 10 points) par une entame diabolique (41-18 à la mi-temps). Humilié puis chambré par Fabien Dubos Paris se révolte à Coubertin dans le match 2. Nous sommes un 8 mai, comme un symbole… En intimidateur et certainement pour galvaniser les siens, JR frotte son coude sur le crâne de Fred Fautoux alors que le score est de 60 à 59. Par la suite, Sciarra et Didier Gadou en viendront presque aux mains. Monclar, lui, furieux, s’en prendra à Reid coupable à ses yeux d’avoir pourri un match que Dacoury et Franck Mériguet ne finiront pas. Au final, Paris l’emporte de 3 points (86 à 89) et volera le match 3 (75 – 68) dans le Béarn. En finale, Paris affronte l’ASVEL du MVP de la saison Delaney Rudd. Dans le match 1, le PSG démarre en fanfare. JR Reid en est à la mi-temps à 18 points et 7 rebonds. Défensivement, c’est un mur puisque Remi Rippert et Ronnie Smith sont à 0 points et 3 fautes chacun  ! Reid et les siens s’imposent 72 à 64 dans un match qu’ils auront mené de bout en bout.

J’ai aimé partout où j’ai joué.

déclara JR Reid à un journaliste américain d’ESPN en 2003 mais il aima plus que tout ce 17 mai 1997, date où il a littéralement marché sur Villeurbanne. Pour faire courir Reid, dans ce match 2, Greg Beugnot  décide de remplacer dans son 5 Smith par Laurent Pluvy.

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Le PSG champion 1996-1997. Source :  LNB.

Dans un Small Ball avant l’heure… Erreur puisque ce bon Jean-René (copyright Jacques Monclar !) va se balader dans la raquette pour ce qui sera son dernier match en France (du moins, le pense-t-on à l’époque) avant un retour en NBA. Le PSG remporte cette rencontre 2 haut la main. JR peut vider le champagne sur ses partenaires. Paris est alors une fête. Il règne en ce jeudi de mai 1997 une atmosphère de sacre de Finales NBA dans le vestiaire du PSG-Racing. Champagne et cigares ! Aspergeant ses coéquipiers de bulles, JR Reid exulte, il savoure son premier grand titre collectif. Les siens sont venus à bout en deux manches de l’ASVEL. Dans la course au MVP, le quotidien L’Equipe classera JR 4ème, derrière Rudd, Laurence Funderburke et Josh Grant.

LE RETOUR

En juillet 1997, Free Agent, Reid resigne aux Hornets. Charlotte termine 3ème à l’Est avec un bilan de 51 victoires pour 31 défaites. Devenu 6ème homme, et doublure de Vlade Divac et d’Anthony Mason, JR y joue un rôle mineur. Et Charlotte ne pourra rien contre la furia Bulls au second tour des playoffs. Dans une équipe chamboulée, en 1998 – 99, JR voit son rôle se restreindre encore un peu plus avant d’être tradé avec BJ Armstrong et Glen Rice, en mars 99, aux Lakers contre Elden Campbell et Eddie Jones. Menés par Kobe Bryant et le shaq, les Lakers seront sweepés par les Spurs au second tour. Reid, lui, joue 22 minutes en moyenne dans cette post-season mais y score peu (3 points en 22 minutes).

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Source : The source magazine

Suivront deux saisons banales à Milwaukee puis Cleveland avant un retour en France à Strasbourg. Au final, sur sa carrière NBA, il a des stats similaires (8,5 points et 5 rebonds) à celles de Scott Williams, le pivot remplaçant de la grande époque des Bulls. Smith jouera aussi un temps à Strasbourg en 2001-02, puis à Léon, en Espagne où il rangera ses baskets au placard. A la fin de cette carrière, JR décide de terminer son cursus universitaire en retournant à UNC pour y obtenir un Bachelor en journalisme. Contrairement à beaucoup de joueurs, JR explique être ravi de se retirer des parquets. Et ce, dans l’objectif de faire quelque chose de nouveau.

Il reçoit alors plusieurs propositions pour prendre un poste d’assistant coach mais attend la bonne opportunité. Entre temps,  il complète sa formation en suivant un cursus d’ analyste vidéo, à Charlotte pour s’améliorer encore. Actuellement, il est Assistant Coach à Monmouth University où il s’ y implique dans le développement des jeunes intérieurs. Il reprend selon ses dires les préceptes de Dean Smith, comme l’ont fait avant lui George Karl ou Larry Brown. Il y parle de ses Moves dos au panier fabuleux pour l’époque mais pas de sa coupe de cheveux même si elle en  a fait pâlir plus d’un !

About Guillaume Paquereau (75 Articles)
Amoureux de Gozilla depuis mon plus jeune âge, je suis devenu fan des Suns ! De Sir Charles à Dan Majerle en passant par Nash, via Stoudemire pour aller jusqu'à Devin Booker : PHX a le monopole de mon coeur. Je veux du soleil !

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