Breaking News

Rentrée BeIn Sports 2018 – Entretien avec Jacques Monclar et Xavier Vaution

Interview

Montage Une : Gary Storck pour Basket Rétro

Le 30 août dernier, des contributeurs de Basket Rétro étaient conviés à Paris pour le cocktail de rentrée de BeIn Sports, diffuseur exclusif de la NBA en France depuis 2012. Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Jacques Monclar et Xavier Vaution afin d’évoquer la saison 2018-2019, en jetant par ailleurs un coup d’œil dans le rétroviseur. Pour commencer, honneur au coach !

BR : Jacques Monclar, qu’attendez-vous de la saison NBA 2018-2019 ?

JM : J’attends des équipes qui expriment le plus leur potentiel, j’attends la confirmation de la magnifique draft de l’année dernière. Je veux savoir si le basket des Warriors et de Houston va continuer à dominer, j’attends de voir les trois équipes majeures de l’Est être capables de rivaliser en finale avec l’Ouest.

BR : Et qu’attendez-vous des joueurs français ?

JM : Ah, bonne question !

BR : Ne serait-on pas dans une période un peu moins faste, avec des joueurs un peu plus vieillissants ou moins sur le devant de la scène ?

JM : Tout a été moins faste dans le football français après Zidane et Platini. Même si Tony joue encore et que c’est un champion, il va s’appliquer à être bon avec Charlotte, en tous cas je l’espère et ça fait partie des choses possibles le connaissant, bien évidemment que l’on n’a pas de joueur qui à priori sera all-star, on n’a pas de joueur qui joue le titre, sauf si Joakim venait à signer comme back-up chez un contender. Mais on a de bons joueurs, Evan Fournier a une bonne cote, Nicolas Batum se doit de faire une très bonne saison et Frank Ntilikina dans une brave galère New-yorkaise, devrait avoir des minutes. J’espère que Timothée trouvera des minutes de défenseur-shooteur à OKC…
Je pense qu’on a mangé du caviar, mais si on passe au foie gras ça ne sera pas mal quand même.

« Les joueurs français ? Je pense qu’on a mangé du caviar, mais si on passe au foie gras ça ne sera pas mal quand même.»

BR : Vous évoquiez le départ de Tony Parker, les Spurs ont été au cœur de l’actualité cet été avec également la retraite de Manu Ginobili, deux ans après celle de Tim Duncan. Comment-voyez-vous la fin de cette génération dorée et serez-vous nostalgique de leur formidable épopée qu’on pourrait même qualifier de dynastie ?

JM : Je suis un vieux Monsieur et je ne suis pas nostalgique. Toutes les bonnes et belles choses ont une fin. Le quatuor majeur du titre n’est plus là, même s’il reste le lien avec Greg Popovich au moins jusqu’aux Jeux de Tokyo puisqu’il va coacher Team USA.
Popovich a vécu suffisamment de choses difficiles cette année, avec la perte de son épouse, pour avoir une détermination folle pour repartir avec un groupe neuf. C’est marrant, mais, comme Toronto, je pense que les Spurs ont une meilleure équipe cette année que l’année dernière. Désolé pour Tony et Manu…

tim-duncan-tony-parker-manu-ginobili

Après Tim Duncan en 2016, Manu Ginobili et Tony Parker ont quitté les Spurs cet été. Crédit photo: Africa Top Sports

BR : C’était le moment de changer pour San Antonio ?

JM : Le temps fait son œuvre, ce n’est pas à moi de juger si c’était le moment de changer ou pas, en tous cas ils l’ont fait et je trouve que leur équipe est bonne. On ne parle que de DeRozan, mais rassurez-moi, il est bien là le grand autrichien, Jakob Pöltl ? Bon, c’est un bon joueur, il va leur servir, ils n’en ont pas un dans ce registre !

BR : Est-ce que vous suivrez attentivement les rookies, et notamment Luka Doncic ?

JM : Je suis tout le monde moi ! Doncic ressort du lot évidemment, on n’est pas MVP de l’Euroleague sans que ça interpelle, on n’est pas champion d’Europe aux côtés de Dragic sans que ça interpelle, même si le paramètre vitesse ne me paraît pas tout à fait rempli. Il est tellement jeune qu’il va progresser, il sait tout faire, il doit encore être un peu plus consistant au shoot, mais le gamin est magnifique.

Dirk-Nowitzki-and-Luka-Doncic ClutchPoints com

Connexion européenne à Dallas où Dirk Nowitzki épaulera la pépite slovène Luka Doncic ! Crédit photo: ClutchPoints.com

BR : Est-il discrédité par les américains du fait de sa jeunesse ou car il est européen ?

JM : Faites attention, c’est le même discrédit qu’avait Nowitzki mais que n’avait pas Detlef Schrempf, parce qu’il y en a qui font la NCAA et d’autres qui viennent du basket européen.
Ce n’est pas une question de nationalité, c’est une question de ne pas être issu de leur programme. Mais oui, Doncic va être fort, qui plus est à Dallas où Dirk va pouvoir lui expliquer deux ou trois trucs.

« Doncic va être fort, qui plus est à Dallas où Dirk va pouvoir lui expliquer deux ou trois trucs »

BR : Que vous inspire l’arrivée de LeBron James aux Lakers ?

JM : Déjà ça m’inspire qu’on ne va pas retourner à Cleveland ! (ndlr : Jacques Monclar et BeInSports se rendent chaque année aux Etats-Unis pour les Finales NBA).

BR : Le hall of fame du rock’n roll n’est pas bien ?

JM : Si si, magnifique, à voir ! Ce n’est pas une ville si pourrie que ça, c’est un peu tristounet à 18 heures quand il n’y a pas de match, parce que c’est une ville de bureaux…

BR : Bon, Los Angeles, les Lakers, c’est tout de même autre chose !

JM : Oui, je trouve qu’aller aux Lakers, c’est noble. Il refuse 50 millions, il a déjà de l’argent mais il y en a qui en ont et qui ne le font pas, comme ils ne font pas des écoles, etc…
Je pense qu’il voulait que sa famille grandisse dans un autre endroit et être dans une franchise où tout est à refaire. Il n’y a pas de résultats aux Lakers depuis un bon moment maintenant, même le « farewell tour » de Kobe avait été long, heureusement qu’il y avait eu les 60 points…
Remettre en route les Lakers ou les Knicks est hyper noble, en plus, dans son business, le cinéma et tout ce qu’il fréquente, c’est bien aussi . Quand je regarde l’effectif, même si les gars qu’ils ont pris comme Stephenson, Rondo et JaVale McGee peuvent apparaitre un peu déjantés, il n’y en a pas un qui la ramène avec LeBron. Il y a aussi Caldwell-Pope et les gamins, donc je me dit qu’autour de lui c’est même plus fort que ce qu’il y avait à Cleveland.

BR : Pourront-ils aller en finale dès la première année ?

JM : Non, je les voir finir entre 3 et 5. Après, il y a une différence entre LeBron en saison régulière et LeBron en playoffs, parce qu’il faut le battre quatre fois ! Quand on voit que cette année, malgré la différence entre les Warriors et les Cavaliers, Cleveland avait le premier match des finales en main et n’était pas loin non plus lors du match 3, tout est possible.

« LeBron ? Remettre en route les Lakers ou les Knicks est hyper noble »

BR : Que pensez-vous de la collaboration entre LeBron et Magic Johnson ?

JM : On ne parle pas assez de Magic en France. C’est peut-être le personnage le plus emblématique de la NBA. Je vais dire une horreur qui va faire bondir, mais de par son combat contre le sida, son investissement dans les cinémas et les Starbucks, ses liens avec Hollywood, Magic est un personnage national, peut-être plus que Michael.  Je ne parle pas de terrain, si je dis ça je vais me faire tuer. Michael Jordan a choisi d’être dans le silence, Magic est à l’inverse, donc évidemment il a de l’impact et c’est important pour LeBron.
LeBron est quelqu’un qui fait tout ce que la vie ne lui a pas donné, il est un père très assidu, lui qui n’a pas eu de père, il s’occupe d’écoles, lui qui n’a pas trop étudié, et  je suis assez épaté par son évolution depuis 4-5 ans et son passage à Miami.

LeBron James et Magic Johnson - source ClutchPoints com.jpg

LeBron James a été séduit par Magic Johnson et rejoint les Lakers ! Crédit photo: ClutchPoints.com

BR : Les coups qu’il a pris dans la figure, qu’il a d’ailleurs lui-même provoqué à l’époque,  lui ont-ils permis de gagner en maturité ?

JM : On dit souvent  et sans vraiment le faire que l’on apprend de ses erreurs, il me semble que lui a très bien appris.

BR : C’est une belle conclusion, merci de nous avoir accordé cet entretien coach !

Xavier Vaution, le « boss » de l’équipe NBA sur BeIn Sports, a également pris le temps de nous répondre. Entre l’actualité et l’intérêt des super teams, il évoque un sujet rarement abordé, la fidélité dans les équipes de sport américain, sans oublier un rappel de la programmation de la chaîne à la reprise en octobre.

BR : Xavier Vaution, comment voyez-vous la saison NBA 2018-2019 ?

XV : C’est beaucoup trop tôt pour le dire, on sait bien qu’on ne connait pas le champion au mois d’août ou au mois de septembre, ce serait trop facile.

BR : Les Warriors ?

Aujourd’hui on peut penser que ce sera les Warriors, mais on n’a aucune idée du niveau qu’aura DeMarcus Cousins. Il va revenir d’une longue blessure, apparemment plus tôt que prévu, on verra… Je trouve que les Warriors sont un petit peu courts au niveau de la taille pour l’instant même s’ils sont évidemment archi favoris, c’est une certitude. Je trouve malgré tout que la signature de Cousins est un petit peu « overrated » parce qu’on s’imagine qu’il va arriver à 100% dès le 15 octobre, ce qui ne sera absolument pas le cas. Dans quel état sera-t-il en mai 2019 ? On n’en sait absolument rien. Pendant une saison il y a aussi des trades, des choses qui se passent, des blessures, donc c’est facile aujourd’hui de dire que les Warriors sont favoris, mais de là à ce que ce soit encore le cas dans six mois, on n’en a aucune idée.

BR : Quels seront leurs plus gros concurrents ?

XV : Je pense que c’est toujours Houston à l’Ouest et Boston à l’Est. Mais qu’est-ce que va faire Toronto avec Kawhi Leonard ? Est-ce que Philadelphie pourra faire une saison complète avec Joel Embiid ? C’est toujours la même question ! Si oui, ils seront biens, mais est-ce que ça ne manque pas un peu d’expérience ? Pour l’instant une finale Boston-Golden State me semblerait assez logique mais pas évidente.

« Pour l’instant une finale Boston-Golden State me semblerait assez logique mais pas évidente. »

BR : Quels joueurs allez-vous suivre cette saison, sans parler de l’évidence LeBron James ?

XV : Je suis intéressé par beaucoup de choses, DeMar DeRozan aux Spurs, et surtout à la deuxième saison de nos trois rookies supers stars. On va voir comment ils vont gérer ça ! Je vais être assez curieux de voir le retour de Kawhi Leonard,  c’est un trade qui m’a assez marqué, mais aussi le retour de Gordon Hayward après sa blessure. Il y a une grosse excitation pour ce début de saison !

BR : L’arrivée de DeMarcus Cousins aux Warriors a relancé plus que jamais le débat sur les « super teams », on présente cela comme un phénomène nouveau mais est-ce vraiment le cas ? Les Bulls des années 90 avec Jordan, Pippen, Rodman ou encore Kukoc en étaient déjà une par exemple.

XV : Oui, les Bulls avaient une « super team » ! Bon, il y avait aussi Luc Longley… Je le sais car j’ai justement revu des matchs cette semaine (ndlr : entretien réalisé le 30 août 2018) et je me disais que putain, ça jouait vraiment bien !
Il y a plusieurs types de joueurs, il y a ceux qui sont là pour des challenges, ceux qui sont là pour faire des contrats et ceux qui veulent gagner des titres. Visiblement c’est le cas de DeMarcus Cousins, qui va à Golden State pour avoir une bague, mais ce n’est pas le premier à faire ça. Tracy McGrady par exemple avait signé chez les Spurs en fin de carrière.

bulls 90

Les super teams, pas un phénomène nouveau !

BR : Que pensez-vous du rapport à la fidélité de la part des joueurs ?

XV : Ça reste des sports américains. Tu fais ton lycée théoriquement chez toi, la fac plus ou moins chez toi si tu peux, si tu en as les possibilités et si tu as la chance d’être né pas loin d’une fac hyper sérieuse, mais après c’est la carrière professionnelle !
Pour moi le meilleur exemple est Isiah Thomas qui a fait sa carrière aux Pistons, or il n’avait jamais voulu gagner un titre pour Detroit mais pour Chicago, pour sa ville à lui. S’il avait pu jouer chez les Bulls il l’aurait fait, il n’en a jamais eu l’opportunité. Ce n’est pas comme au foot et c’est ce que le grand public ne comprend pas. C’est une question de circonstances. Quand tu as la chance d’être joueur professionnel et de jouer chez toi, c’est génial,  mais c’est quand même super rare. Faut pas oublier que les Américains sont surtout supporters de leur équipe universitaire ou de leur équipe de lycée, pas forcément de leur équipe professionnelle. Maintenant si le gars de ton quartier a été champion NBA dans une équipe à l’autre bout du pays, je pense qu’ils s’en foutent et qu’ils sont fiers que leur gars ait été champion, même si c’est avec les Warriors alors que le mec vient de New York.

«Isiah Thomas n’avait jamais voulu gagner un titre pour Detroit mais pour Chicago, pour sa ville à lui.»

BR : Quelle sera la couverture assurée par Be In Sports à la reprise de la saison ?

XV : C’est simple, ce sera exactement la même chose que l’an dernier avec ce petit bonus supplémentaire d’avoir une rediffusion sûre et certaine de NBA Extra tous les jours à 18 heures. Je pense que cette rediff va toucher du monde, je sais que beaucoup de gens sont attachés à la diffusion du midi, moi le premier, mais il fallait cette programmation du soir pour ceux qui travaillent, qui sont à l’école…

Et bien nous voilà prêts pour la reprise, merci de nous avoir répondu Xavier !

Propos recueillis par Alexandre Rivet pour Basket Rétro

Merci à Aurore, Jacques Monclar et Xavier Vaution pour leur accueil et leur disponibilité

Retrouvez plus de Basket Retro sur





1 Comment on Rentrée BeIn Sports 2018 – Entretien avec Jacques Monclar et Xavier Vaution

  1. Le duo de choc. Mais j’ai quand même une préférence pour le duo Jacques/Mary même s’il est parfois un peu dur avec elle…

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.