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Le cauchemar du Team USA au Mondial de 2002

Coupe du monde

Mondial 2002 à Indianapolis. Subissant une première défaite face aux Argentins au second tour et une autre en quart de finale face à la Yougoslavie, l’équipe américaine a fini la compétition à la sixième place après un dernier revers face à l’Espagne en match de classement. Retour sur cet échec des américains sur leurs propres terres.

A domicile, le Team USA participait au championnat du monde de basket à Indianapolis en 2002, soit le 14e organisé par la FIBA à ce moment-là.  En l’absence de Tim Duncan, Kobe Bryant, Shaquille O’Neal, Kevin Garnett, Jason Kidd, Ray Allen ou encore Allen Iverson, l’équipe américaine, coachée par George Karl et Gregg Popovich en tant qu’assistant, était composée d’autres joueurs évoluant en NBA. Contrairement en 1998 lors du Mondial en Grèce constitué de joueurs universitaires, celle de 2002 avait quand même belle apparence : Michael Finley, Baron Davis, Andre Miller, Jermaine O’Neal (Most Improved Player cette année là de la NBA), Antonio Davis, Paul Pierce, Reggie Miller, Shawn Marion, Jason Williams, Ben Wallace (meilleur défenseur NBA), Elton Brand, Raef LaFrentz. Tous les matchs de la compétition étaient répartis dans deux salles : le RCA Dome et le Conseco Fieldhouse.

PREMIER TOUR FACILE, DÉFAITE FACE A L’ARGENTINE

Au premier tour, placé dans le Groupe C, les américains ne tremblent pas face à leur adversaire et enchaînent trois victoires d’affilée face à l’Algérie (110-60), l’Allemagne (104-87) et la Chine (84-65). Au deuxième tour, son groupe croise alors les équipes du groupe D. Elle y affronte en premier la Russie qu’elle bat 106-82 puis remporte son match contre la Nouvelle-Zélande (110-62). Après des matchs face à des adversaires « faciles » à battre, Team USA se frotte à l’Argentine emmenée par Manu Ginobili. Ce dernier match du second tour prendra une autre tournure que celle a connu les américains jusqu’à maintenant dans ce tournoi. Les argentins battent les Etats-Unis  87 à 80 le 4 septembre. Cela sera sans conséquence puisque les Team USA qui avait déjà validé son ticket pour les quarts de finale. C’est un avertissement tout de même pour les américains. Grâce à cette victoire, l’Argentine a mis fin à une série de 58 victoires acquises par Team USA en matchs officiels sur la scène internationale de basket.

LES YOUGOSLAVES ASSOMMENT  TEAM USA

Championnat du monde 2002 - Yougoslavie vainqueur (c)ninemsnSuite à cette défaite, les hommes de George Karl  se concentraient sur son quart de finale qui se profilait face à un adversaire tout aussi ardu que l’Argentine : la Yougoslavie. La nation européenne est bel et bien armé et compte dans ses rangs de grands joueurs : Dejan Bodiroga, Predrag Stojakovic, Marko Jaric et le vétéran Vlade Divac.

Le 5 septembre, les Yougoslaves tiennent tête face aux américains et mène de quatre points à la mi-temps : 40-36. Au retour des vestiaires, Paul Pierce, âgé de 25 ans cette année là, a la main chaude et inscrit 14 des 22 points de Team USA dans le troisième quart-temps de la rencontre. Les américains mèneront de 10 points à six minutes de la fin (69-59). Le match est encore long. Et c’est le moment choisi par la Yougoslavie pour briller qui inflige un 12-2 permettant de revenir à égalité 71 partout grâce à un trois points de Marko Jaric. Le meneur ajoutera 4 points tous inscrits au lancer-franc pour préserver la petite avance de la Yougoslavie à 23 secondes de la fin. Ils ajouteront 3 lancers et  un trois-points.

Avec un dernier tir à trois points tenté et raté des américains, le buzzer retentit, synonyme de fin du match. La Yougoslavie, futur vainqueur de ce tournoi face à l’Argentine, explose de joie. Ils éliminent Team USA 81-78 provoquant une liesse populaire dans Belgrade. Impossible alors du coté des Américains de ramener une médaille et donc l’or. Les grands artisans de la rencontre chez les Yougoslaves se nomment Vlade Divac qui finit le match avec un joli double-double (16 points et 11 rebonds), et Pedrag Stojakovic scorant 20 unités au compteur. En face, Paul Pierce, meilleur scoreur de Team USA dans ce tournoi, inscrivait 19 points tout comme son coéquipier André Miller. L’ailier de Boston ajoute sur sa ligne de stats 6 rebonds et 4 passes.

Ben Wallace, le pivot américain, déclarait sur le site du Los Angeles Times au sujet de cette défaite :

« Ce n’était pas de cette façon qu’on voulait entrer dans l’histoire mais nous l’avons fait définitivement ».

Et Reggie Miller de constater les faits :

 « Nous avons vraiment obtenu ces 10 points d’avance puis nous nous sommes arrêtés de jouer ».

Stojakovic, réagissait lui à cette victoire et ne cachait pas sa joie :

« Ces joueurs américains représentent les Etats-Unis. Ils sont tous des joueurs All-Star, des leaders dans leurs propres clubs. C’était génial pour moi et mon équipe de les battre. Nous ne sommes pas des joueurs avec de grands noms comme eux. Nous avons montré ce qu’était une équipe ». (source : latimes.com)

UNE TROISIÈME DÉFAITE FACE A L’ESPAGNE

Le tournoi ne touche pas à sa fin pour les américains qui doivent se consoler avec des matchs de classement (entre la cinquième et la huitième). Pour éviter la septième ou huitième place, les américains remportent leur premier match de classement en battant Porto Rico : 84-74. Ils jouent ensuite pour la cinquième face à l’Espagne de Pau Gasol et de Juan Carlos Navarro. Mais là encore, les Etats-Unis vont lâcher ce match et le perdent 81-74. Pourtant Team USA avait pris les commandes du match en menant de 9 points avant l’entame du dernier quart-temps : 65-56.  Ils encaisseront 25 points des espagnols pour seulement 10 marqués dans le quatrième quart-temps. Au final, en neuf rencontres, Team USA finira avec un bilan de six victoires pour trois défaites. Ce qui semble être un bon bilan est considéré comme un flop donc pour Team USA. Les médias américains parleront plus de cauchemar pour qualifier la prestation de Team USA dans cette compétition il y a 12 ans. Remarque intéressante du journaliste Mitch Lawrence quelques jours avant le début du championnat qui écrivait dans les colonnes du New York Daily News :

« La seule question est de savoir si une équipe est capable de perdre de moins de dix points contre les États-Unis ». La preuve que cette question ne se posait plus après le tournoi.

George Karl, coach de Team USA en 2002 (c) Isaiah J. Downing-USA TODAY Sports

George Karl, coach de Team USA en 2002 (c) Isaiah J. Downing-USA TODAY Sports

LES ABSENTS ONT TORT ?

Dirk Nowitzki qui avait participé à ce tournoi avec l’Allemagne a donné son point de vue sur la performance des américains pour latimes.com : « 

Vous avez vu que les meilleurs joueurs de basket au monde étaient absents comme Shaq et Kobe et tous ces autres gars. S’ils étaient présents, ca aurait été facile pour les Etats-Unis ».

Pour aller dans le sens de Dirk Nowitzki, les journalistes de ce site se demandaient si cette performance décevante prouve à tel point que Team USA doit à présent amener une équipe dans laquelle figure les meilleurs joueurs de la NBA ? Ce à quoi Paul Pierce a répondu :

« Je pense que oui pour vous dire la vérité. Tous les autres pays participants à ce tournoi ont joué avec leurs meilleurs joueurs. Nous avions une équipe composée de bons joueurs mais ce n’était pas ceux que tout le monde attendait évidemment : les Shaq, les Kobe. Mais avec un peu de chance, ce sera un appel pour ces gars (absents) de se montrer et de représenter le pays aux Jeux Olympiques (en 2004) et donc d’amener une équipe constituée des meilleurs stars. C’est une équipe jeune. Les joueurs de cette équipe sont au bord de devenir des superstars de la NBA et on va essayer de l’être tous ensemble».

Et vous chers lecteurs, convaincu que l’absence des meilleurs joueurs évoluant en NBA expliquent la performance de Team USA à cette époque ? George Karl invoquait lui avant le début du championnat du monde :

« En septembre, mes joueurs ne sont pas prêts pour disputer des matchs du niveau des playoffs ».

Il faut sous-entendre alors que l’équipe de 2002 sortait d’une longue saison de 82 matchs en plus de ceux de post-season. De plus, tous les médias soulignaient que la préparation des américains à ce championnat était tronquée : deux matchs amicaux (gagnés contre la Chine et l’Allemagne) calés sur les 13 jours de rassemblement. Difficile pour Team USA de se cacher derrière autant d’excuses ?

LES CINQ DERNIÈRES MINUTES DU MATCH YOUGOSLAVIE – USA

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About Patrick Parizot (771 Articles)
Fondateur et rédacteur en chef de Basket Retro. Grand passionné de la balle orange et surtout adepte du basket en tout genre. Apprécie particulièrement le basket vintage et notamment celui des années 70.

4 Comments on Le cauchemar du Team USA au Mondial de 2002

  1. L’excuse de Karl est bidon. Par contre, faut être réaliste, Team USA cru 2002, c’était quand même pas folichon et Dirk dit vrai: avec les vrais stars, la médaille d’or était acquise. Perdre de 3 pts contre la grosse équipe yougoslave n’est pas une honte. Le seul joueur qui n’a rien à se reprocher dans ce tournoi, c’était Pierce. Maintenant quand on regarde l’effectif… Pas de shooteur hormis le vieux Reggie Miller devant son public, mais Miller est un shooteur de série. Sans shoot, vous faites comment pour gagner une compétition? Il y avait de gros bras, mais pas vraiment de joueurs capable de bien jouer en mode FIBA. Sur l’instant à l’époque, on est tous plus au moins sous le choc en apprenant leur 6ème place, mais avec du recul, c’est juste logique. Ils n’ont pas eu de bol de se taper les yougos en 1/4, ils méritaient mieux que la 6ème, 4ème ou 3ème au mieux…C’est comme ça.

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    • Richard Sengmany // 19 août 2014 à 10 10 13 08138 // Réponse

      Merci d’avoir commenté cet article. Les USA ne dominent plus outrageusement. Le jeu des équipes européennes perturbent les américains qui n’ont pas l’habitude sur les 82 matchs NBA de se frotter à ce type d’adversaire. Ils apprennent et voient comment ca se passe au niveau international. L’effectif de Team USA change à chaque fois à chaque compétition internationale (CDM puis JO) pour des raisons X ou Y des joueurs. Il y a pas de stabilité à part quelques années comme les équipes européennes où seuls 3-4 joueurs changent entre chaque compétition FIBA. Puis pour les adversaires, la motivation est normale de faire tomber Team USA car ils veulent « humilier » ces joueurs qui évoluent en NBA (le « petit bat le « grand ») N’hésitez pas à commenter les autres articles. C’est super d’avoir des retours de lecteurs.

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  2. Je tâcherais de faire un commentaire sur le max d’articles possibles, je suis aussi un passionné du basket d’antan et comme c’est bien écrit, je trouve normal de faire des retours.

    Aimé par 1 personne

  3. Et il a dit quoi après le mondial Lawrence!

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