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[Portrait] Oliver Miller, l’eau et le feu !

La vie d’Oliver Miller ressemble à un grand écart. Des NBA Finals 1993 avec Phoenix, aux prisons du Maryland en passant par la fac d’Arkansas ou la vente de voitures,  le parcours de « Big O. » est tout sauf rectiligne. Piètre attaquant mais remarquable défenseur, Miller est un homme tout en opposition.

Oliver Miller n’est jamais avare de coups d’éclats que ce soit sur les parquets ou en dehors. Parfois, et trop souvent, c’est pour le pire… C’est ainsi qu’il menace sa femme avec un pistolet, lors d’un barbecue familial, avant de lui asséner un coup de crosse sur la tempe. Bilan : 11 points de suture au visage et une peine de prison de 5 années (NDRL : il sortira au bout d’un an pour bonne conduite). D’autres fois, et trop rarement, c’est pour le meilleur… Issu de la prestigieuse draft 1992 (Shaquille O’Neal, Alonzo Mourning, Latrell Sprewell ou Christian Laettner), il pèse 7 points et 6 rebonds de moyenne lors de la mythique confrontation  entre les premiers Bulls de Michael Jordan et les Suns de Phoenix dans les NBA Finals 1993. Adoubé par Sir Charles, un autre mangeur endiablé de hamburgers, Miller est tout en contradiction pour un poste 5 (145 kilos pour 2m06). Mais détrompez-vous, s’il avait été un des 7 pêchés capitaux : oubliez la gourmandise et optez plutôt pour la colère ! En attendant, Basket Retro vous propose de découvrir un destin exceptionnel, une vie épique, celle d’ Oliver Miller.

FinalsChoisi au 22ème rang par les Suns, Miller n’a pas commencé à avoir des problèmes de poids en milieu de carrière. En effet, Phoenix l’envoie, début 1993, et discrètement, en cure d’amincissement ce qui explique qu’il ne participe qu’à 56 rencontres de saison régulière lors de son année de rookie.  Après des Finales personnellement réussies, notre homme continue sa progression. En Arizona, son avenir sportif s’annonce même radieux (10 points – 6 rebonds – 4 passes – 2,5 contres en 20 minutes lors de son année sophomore) mais c’est sa récurrence à ne pas respecter les consignes du staff médical en terme de  prise de poids qui entraine sa perte. Free Agent en 1994, les Suns, excédés, ne contrent pas l’offre de Detroit où il signe. Il arrive ensuite totalement hors de forme en septembre 1994 pour le camp de préparation de sa nouvelle formation des Pistons. Doug Collins, son coach, l’utilise ce faisant avec parcimonie. Miller est en effet efficace sur le parquet mais a du mal à se trainer.  Et, c’est sans surprises que Detroit l’inscrit à « L’expansion draft » après l’avoir signé l’été précédent.

VOYAGER

Miller_OliverEn effet, l’année 1995 marque la naissance des Toronto Raptors et des Vancouver Grizzlies et chaque franchise de la Ligue doit laisser un joueur à ces deux équipes afin qu’elle se constitue une effectif décent. Et, alors que Byron Scott atterrit à Vancouver, Oliver file lui à Toronto aux côtés de BJ Armstrong, Willie Anderson ou du regretté Jérôme Kersey. Seul véritable pivot de l’équipe avec le semi-retraité John Salley, Miller réalise une saison pleine avec des moyennes de 13 points, 7,5 rebonds, 3 passes, 2 contres et 1.4 steals  en 72 titularisations. Son association avec Damon Stoudemire (Rookie of the Year 1996) laisse augurer des jours radieux mais patatras, Oliver retombe dans la malbouffe. Devenu aussi gonflé qu’ un cake bourré de levure, il est envoyé à Dallas puis commence un périble homérien qui le pousse vers Sacramento, Minnesota, Re-Phoenix, puis à Porto Rico, en Chine, en Pologne ou en Italie. Devenu goutteur de pizzas Harlem Globe Trotter, il est encore et vite rattrapé pour des problèmes de poids. L’association parle  alors :

“D’inadaptations physiques et psychologiques pour être un Harlem Globetrotter.”

Il écume alors les Ligues Mineures (ABA, IBL, USBL et PBL). Et, c’est à Lawton-Fort dans l’Oklahoma qu’il met un point final à sa carrière de basketteur en 2010 et ce sur une énième facétie. A croire que Sir Charles l’a marabouté ! En effet, alors que son équipe dispute le match 1 des Finales de la Premier Basketball League contre Rochester, Miller se fait expulser pour s’être introduit en tribune pour en découdre avec des supporters adverses. Deux ans plus tard, Miller enfilera la tenue noire et blanche des taulards, agression oblige. Mais cela, on l’a déjà évoqué. En 2013, Paul Coro, le Roger Couderc d’AZCentral (le quotidien le plus connu en Arizona) nous redonne des nouvelles de « Big O » en réalisant un dossier à J + 20 ans sur ce que sont devenus les acteurs des NBA Finals 1993. Miller explique alors qu’il vend des voitures dans le but de se faire un pécule pour ouvrir un bar restaurant / jazz. Encore une pirouette… Aujourd’hui, Oliver est coach et pas un entraineur en bois puisqu’il a été nommé UBA Coach of The Year (NDRL : La UBA est une ligue pro mineure aux Etats Unis). Bien que possédant un effectif jeune, Miller mène son équipe au meilleur bilan de cette Ligue en saison régulière (17-3). Joueur altruiste par excellence, il semble déteindre sur ses joueurs. En effet, aucun d’entre eux ne dépasse la marque de 16 points en moyenne par rencontre. Connaissant l’individu, et si j’étais eux, je continuerais à faire tourner le ballon.  En attendant, la formation de Miller a perdu en Finales et aux dernières nouvelles, notre héro n’aurait pas pété les plombs !

LE MEILLEUR

Miller arkansas.jpgTout n’est pas toujours explicable en matière de comportement, mais très vite l’instabilité nourrit Miller. Né au Texas à Forth Worth en 1970, il est à l’image de ses parents, mêlant l’eau et le feu. Sa mère est enseignante en mathématiques et son père est en prison pour meurtre. Vite venu au basket, Oliver passe ses années fac à Arkansas où il n’était pas sensé atterrir. En effet, sa mère envisage  de  lui faire rejoindre Washington ou Washington State à sa sortie du collège  (NDRL : Southwest High School à Fort Worth dans le Texas). Mais avec lui, programmer les choses ne sert de rien. Et, alors qu’il voit aux actualités les images d’un tremblement de terre en Californie, il en conclut que la côté Ouest ne le veut pas. Finalement, hésitant avec Oklahoma, le pivot boulimique choisit de poser ses valises à la fac d’ Arkansas. A Fayetteville, Miller connait un parcours remarquable aux côtés de Todd Day ou de Lee Mayberry. De 1988 à 1992, les Razorbacks (sorte de sangliers) remportent chaque année le titre de Champion de leur Conférence ( NDRL : la SWC puis la SEC en 92) et participent même au Final Four 1990 où ils perdent face au Duke de Coach K. Son entraineur, Nolan Richardson, l’adore. Ainsi, malgré une défaite des siens, il déclare à Gene Wojciechowski du LA Times en 1991 :

« Miller n’est pas le meilleur pivot du pays, mais aucun ne peut passer, ni n’a de mains comme lui ! »

Miller-razCe soir là, il martyrise les Runnin’ Rebels d’ UNLV avec des statistiques dantesques de 22 points, 14 rebonds, 6 passes et 6 contres. Si ses 145 kilos pour 2m06, lui valent le surnom de « Big O », notre homme n’est guère capable de jouer plus de 30 minutes dans une rencontre. Pourtant, il tourne lors de son année senior à  14,7 points, 7,6 rebonds et 3,5 blocks contres par match avec les Razorbacks. Il y a du Boris Diaw avant l’heure chez Miller. Il domine même Shaquille O’Neal et LSU à deux reprises. En 4 saisons, avec lui, Arkansas affiche un bilan de 115 victoires pour 24 défaites. Bref, avec une hygiène alimentaire irréprochable, tout laisse à penser que Miller aurait été de la même veine que Draymond Green, et ce même s’il ne joue pas exactement au même poste.

Le sort, l’histoire, les circonstances, bref ce que vous désirez décidera d’un parcours chaotique concernant Miller. Aujourd’hui, à 46 ans, cet homme à l’identité double semble vivre en harmonie. Mais gardez l’oreille tendue, car forcément vous réentendrez parler de lui. Vite, on est tenté de penser que ce sera en mal. Mais détrompez-vous… En effet, Oliver Miller est aussi capable du meilleur !

SES STATS NBA :

  • Points: 3 625 soit 7,4 par match.
  • Rebonds: 2 893 soit 5.9 par match.
  • Contres: 758  soit 1.5 par match
  • Matchs: 493 matchs NBA disputés dont 196 en tant que titulaire, 49 en playoffs

SON PALMARÈS :

  • Final 4 NCAA 1990 avec Arkansas.
  • Finaliste NBA 1993 avec Phoenix.
  • 2ème joueur au pourcentage au shoot (61,7%) pour la saison 1993-94.
  • 9ème contreur  NBA ( 2,3 contres par match) pour la saison 1993-94.

SES HIGLIGHTS :

Crédit photo : Getty Images

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About Guillaume Paquereau (70 Articles)
Amoureux de Gozilla depuis mon plus jeune âge, je suis devenu fan des Suns ! De Sir Charles à Dan Majerle en passant par Nash, via Stoudemire pour aller jusqu'à Devin Booker : PHX a le monopole de mon coeur. Je veux du soleil !

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