Playoffs 1995 : La fin de match de folie entre les Pacers et les Magic
NBA Playoffs History
Alors que les playoffs 2015 nous ont offert récemment une pluie de buzzer beaters, peu de rencontres ont réservé un finish aussi démentiel que celui du game 4 entre les Pacers et les Magic, il y a tout juste 20 ans. Quinze secondes d’une intensité folle, conclue par un certain géant Hollandais.
30 mai 1995. La finale de conférence Est a tout ce qu’il faut pour plaire aux amateurs de basket. Intense, spectaculaire, âpre et disputée, cette série ne manque pas non plus de têtes d’affiches, à l’instar du duo Shaquille O’Neal – Penny Hardaway, tombeurs de Michael Jordan et des Bulls au tour précédent. En face, l’un des meilleurs clutch shooters de la ligue, Reggie Miller, qui est enfin parvenu à faire plier les Knicks en playoffs après deux échecs consécutifs.
Réputée pour mettre l’accent sur la défense à défaut de miser sur le spectacle, la conférence Est est cette fois représentée par deux formations qui ne refusent pas la contre-attaque. Chaque équipe a ainsi atteint la barre des 100 points lors des trois premières rencontres. Cette série est aussi particulièrement indécise, chaque victoire s’étant décidée sur un écart maximum de 5 points.
Défaits deux fois en trois matchs, Indiana connait l’importance de ce game 4 et doit impérativement gagner pour éviter de revenir à Orlando avec un déficit quasi insurmontable de 1-3. Et ce sont bien les Pacers qui prennent le meilleur départ, menant de 6 points à la pause. L’action à retenir de cette première mi-temps est néanmoins à mettre à l’actif d’Orlando et en particulier d’Anfernee Hardaway, auteur d’un dunk tonitruant sur le pauvre Sam Mitchell.
Si Indiana pense avoir fait le break dans le 3ème quart-temps en prenant 12 points d’avance, Orlando parvient à recoller au score et la fin de match s’annonce une nouvelle fois épique. Mais tout bascule quand Shaquille O’Neal, auteur de sa sixième faute, se voit contraint de rejoindre le banc. Quatorze secondes plus tôt, l’allier fort d’Orlando, Horace Grant, avait subi le même sort. La raquette des Magic doit donc se passer de son duo d’intérieurs pour la minute 30 la plus importante de leur saison. Indiana flaire le bon coup à jouer alors que les deux équipes sont à égalité 87-87 et s’en remettent à leur pivot Rik Smits. Du haut de ses 2m24, celui que l’on surnomme le « Hollandais volant » provoque la faute et donne l’avantage aux siens sur deux lancers-francs. Le temps s’écoule et Indiana mène toujours de deux points, 89-87. Suite à un temps mort, Orlando engage. Il reste alors 28 secondes à jouer…
BRIAN SHAW FRAPPE LE PREMIER
Ballon pour Penny Hardaway qui se dirige vers le côté gauche. Sans solution, il repart vers le milieu de terrain pour se donner plus d’espace pour travailler. D’un crossover, il élimine son défenseur puis trouve Brian Shaw sur le côté droit, qui prend le tir à trois points. Son shoot trouve la mire. Orlando prend 2 points d’avance, 90-89, à 13.3 sec du terme.
REGGIE MILLER, TOUJOURS LUI
Indiana ne panique pas. Quand on a un joueur comme Reggie Miller dans ses rangs, on sait qu’il peut se passer l’impossible. Il n’y a qu’à demander aux Knicks, victimes quelques semaines plus tôt de ses 8pts en 9 secondes. Ballon en main, Mark Jackson attend patiemment que Reggie Miller se démarque. Ce dernier se décalle sur le côté gauche et reçoit la balle. Il déclenche un trois points qui fait mouche à 5.2 secondes du buzzer. Indiana mène 92-90.
PENNY HARDAWAY, HÉROS D’UN INSTANT
Remise en jeu pour les Magic. Dennis Scott trouve son meneur, Penny Hardaway, au centre du terrain. Il part sur sa gauche et prend le shoot à trois points malgré les bras levés d’Haywoode Workman. Le ballon troue le filet. Penny Hardaway lève les bras, triomphateur, bientôt rejoint par ses coéquipiers. Orlando reprend l’avantage, 93-92. Il reste alors 1,3 sec à jouer.
RIK SMITS DÉLIVRE LES SIENS
Larry Brown met en place un système pour trouver Rik Smits en tête de raquette. C’est Derrick McKey qui s’occupe de la remise en jeu. La balle atterrit dans les mains du pivot Hollandais. Aussitôt, d’une feinte de shoot, il met dans le vent Tree Rollins et déclenche son tir à la limite de la sirène. Le buzzer retentit tandis que la balle fait swich. La salle explose. Le commentateur des Pacers aussi. Indiana l’emporte 94-93 et revient à 2 victoires partout dans cette folle série.
Le héros de la soirée, peu habitué des exploits à la dernière seconde, confie pourtant ne jamais avoir douté:
« J’avais toute l’action en tête avant de retourner sur le terrain donc je n’étais pas surpris d’avoir rentré ce tir. Je pensais avoir assez de temps pour faire une feinte. Il a mordu. J’ai shooté. C’est rentré. C’est une toute autre série qui commence. »
Reggie Miller, le clutch player par excellence, regrette de ne pas avoir été le sauveur des Pacers comme à son habitude, au travers d’une déclaration savoureuse:
« J’étais tellement jaloux de Rik. Je suis content que nous ayons gagné mais à l’intérieur, ça m’a vraiment fait mal. »
Si Orlando remporte finalement cette finale de conférence au terme d’un game 7 à sens unique, la fin du match 4 restera à jamais comme l’un des plus beaux finish de l’histoire des playoffs.
SÉQUENCE EXTRAITE DE NBA FURIOUS FINISHES
LA FIN DE MATCH EN DIRECT
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