ITW Nyedzi Kpokpoya – Part 2 : « En sport comme en entreprise, on vous demande d’être performant »
Interview
Suite aujourd’hui de notre entretien avec Nyedzi Kpokpoya sur Basket Rétro. Quels ont été les projets concrétisés de l’ancienne internationale de l’Equipe de France après l’obtention de son diplôme et la fin de sa carrière ? De quoi parle exactement son livre « Rebond » qui aborde le thème de la reconversion ? Quels sont ses souvenirs de la NBA ? Voici tant de questions auxquelles l’ex-joueuse a bien voulu répondre. Les détails dévoilés dans la deuxième partie.
BR : Vous avez été sports model au sein de la prestigieuse agence internationale W.Athletics basée à Londres
NK : Je le suis toujours occasionnellement. En étant sur Londres, et en faisant beaucoup de courses à pied, j’ai une amie qui me dit Nyedzi, « ça suffit maintenant tu fais ton book et tu l’envoies ». Je lui ai rigolé au nez. Finalement cela a marché. J’ai intégré W.Athletics. Je travaille pour des photographes sur certaines marques, pour du body part. Ça m’aide beaucoup. Sport Attitude est dédié aux sportifs mais j’ai aussi beaucoup de financiers, banquiers qui viennent me voir. J’ai d’anciens collègues qui me disent « je veux changer de carrière. La finance, c’est plus ce que c’était. Finalement, on n’est un peu comme les athlètes. On nous demande de beaucoup performer. Puis après on nous demande de partir très vite ». Quand on fait ses sessions et qu’on nous demande des conseils sur la partie well-being, alimentation, c’est un gage de crédibilité. J’essaie d’être au maximum le reflet de ce que je prône.
BR : Pour W. Athletics, vous avez réalisé divers projets publicitaires. Quels étaient-ils ? Quels messages ont été véhiculés via ces projets ?
NK : Je ne peux pas nommer les marques sur ces projets. Mais je peux vous citer le photographe Chris Martin qui était sur les projets sport lifestyle. En Angleterre, il y a cette grosse tendance well-being. C’est un peu un esprit sain dans un corps sain. Le tout marche finalement ensemble. Ils font un peu de communication avec tout type de femmes dans le sport. Comme dans les publicités d’hommes, vous avez des femmes longilignes, fortes. Finalement, peu importe ce que vous faites au niveau sportif, ce qui est important c’est de commencer à s’y mettre. J’ai travaillé sur les projets lifestyle et surtout des équipementiers sportifs.
BR : Vous avez sorti un livre « Rebond » en août 2014. Si nous devions le résumer en une phrase, nous dirions que celui-ci évoque la transposition de votre expérience sportive dans le management.
NK : C’est plutôt l’expérience de vie en général et notamment sportive pour contourner un peu les écueils en entreprise. C’est l’expérience de vie au service du bien-être de la vie en entreprise. En intégrant le monde de l’entreprise, je me suis aperçu qu’avec ma carrière de sportive, les gens butaient des fois sur des choses. Cela peut être intéressant d’utiliser des défis sportifs, de savoir comment je construis ma résilience, atteindre l’objectif à long terme, diviser ma tache en plusieurs petites taches pour pouvoir parvenir à mon objectif final. On a la chance quand on est sportif d’être encadré par des coachs. En entreprise, c’est beaucoup plus difficile, surtout actuellement entre les cadences et productivités soutenues. Vous avez un manager qui est plutôt là pour contrôler ce que vous faites que pour vous coacher.
Je me suis dit je vais mettre une petite touche d’humour dans le livre. J’ai fait une check-list des choses un petit peu récurrentes en entreprise. Et j’ai vu quelles étaient les techniques sportives qu’on peut mettre derrière celles-ci. Les gens aiment beaucoup l’individualisation. Quand vous faites du sport, vous visualisez le shoot qui va rentrer au basket. Moi qui fais beaucoup de course à pied, c’est la ligne d’arrivée. Cela aide beaucoup pour délivrer un projet en entreprise. On se dit « Oh mon dieu, j’ai des deadlines qui me tombent dessus, j’ai mon rédac chef qui me tombe dessus, je ne sais pas comment je vais m’en sortir, je croule sous le stress ». Développer les techniques de respiration est une chose aussi importante. Avoir des objectifs adaptés l’est aussi. Vous n’allez jamais voir un athlète commencer à courir un 100 mètres sans être échauffé, sans avoir un plan d’entraînement. C’est la même chose en entreprise. Les gens reprennent les analogismes sportifs en entreprise sans vraiment les comprendre.
« Rebond » plaît autant car tout le monde peut s’y retrouver. Il n’est pas réservé seulement aux sportifs. C’est au contraire plutôt grand public. C’est un peu la bouffée d’oxygène quand on se sent oppresser. C’est un petit bouquin assez marrant qui se glisse facilement dans un sac. C’est assez sympa.
BR : Quelles ont été vos motivations pour écrire ce livre ? Vous ressentiez donc le besoin nécessaire d’écrire.
NK : J’ai toujours écrit. 2013 a été vraiment l’année de la réalisation avec Sport Attitude, le modelling. J’avais déjà commencé ce projet photo. Cela a finalement marché. Sport Attitude, j’ai réussi à le concrétiser, cela a marché. Beaucoup de gens savaient que j’écrivais. Beaucoup de mes amis ont vu les différents textes que j’ai écrits. Ils m’ont dit qu’il fallait peut-être en faire un livre. Je me dis « ok, je prends le pari, je le fais en auto-production ». On a tous les outils à notre portée. Il y a plus d’excuses pour ne pas faire les choses. En sport, le match commence et se finit. En revanche, quand on effectue un travail artistique ou d’écriture, c’est horrible, vous pouvez toujours rallumer votre ordinateur pour modifier votre papier ou votre texte. J’évoquais le côté perfectionniste. Cela a été le cas pour le livre.
BR : Combien de temps avez-vous pris pour écrire ce livre jusqu’à sa diffusion ?
NK : Une fois que l’idée était lancée, il m’a fallu 3-4 mois. J’avais déjà le plan du livre. Il y avait la relecture. J’ai travaillé avec une dame que j’adore Nadine Ottelard de The Book Edition qui est professeur de lettres. Elle a adoré le livre. Pour finaliser le projet, il m’a fallu six mois entre le moment où j’avais déjà les éléments, et l’instant où on se dit on le fait, on sélectionne, on repeaufine, on adapte le livre. J’ai eu des bons retours. Ca fait plaisir. Si a la fin de la journée, mon expérience peut faire sourire et donner un peu de moral aux gens, le pari est gagné.
BR : Revenons sur le titre du livre « Rebond ». Il était évident de trouver un titre qui fasse le lien entre le sport et la reconversion. Si on « traduit » le titre, cela signifie rebondir en faisant autre chose après une carrière sportive ?
NK : Exactement. J’ai fait une première conférence à Londres au mois de février dernier avec une vingtaine de personnes dont des sportifs et des gens du milieu de la finance. Quand on parle d’échec en sport, on arrive à l’intégrer. Le sportif est exposé tous les samedis à l’échec. Il suffit qu’un journaliste dise ne pas aimer ce qu’il fait. Puis on le détruit dans les journaux. En entreprise, c’était absolument tabou d’en parler. Dans la conférence, ces personnes ont adoré avoir cet échange sur ce thème. Tous les acteurs francophones sur Londres aiment beaucoup le livre. J’ai commencé à faire des séminaires aussi sur le web via Skype. Dans le rebond, il y a le coté qui monte mais qui descend aussi. Quand vous descendez suite à un échec, il faut se dire « c’est pas grave, pour me reconstruire, je vais retrouver les ressources qu’elles soient physiques, psychologiques, mentales ».
BR : Revenons sur 2 citations lues via le communiqué de presse que Basket Rétro a reçu. Voici la première. « Le monde professionnel surtout dans le domaine financier, est très comparable à celui du sport de haut niveau ». En quelques mots, quelles sont les similitudes entre le monde pro et celui du sport de haut niveau en général ?
NK : La recherche de la performance est un de premiers objectifs. En entreprise, on va vous demander d’être performant et avec peu de moyens. Il y a ensuite le niveau de pression à devoir gérer. En sport, il le faut. On le demande de plus en plus aux gens. C’est pourquoi il y a le risque et le phénomène de burn-out. Malheureusement, je rencontre des cas dans mon travail avec Sport Attitude ou alors lors d’échanges que je peux avoir avec mes lecteurs. Sur la page Facebook « Rebond », des gens m’envoient des citations, des commentaires c’est assez vivant. On va vous demander aussi de vous dépasser au quotidien. Il faut avoir les ressources mentales pour pouvoir le faire. L’entreprise est une machine, on vous demande de jouer cette partition dans cette machine. Pour cela, il faut que vous soyez au top comme un sportif.
BR : La deuxième citation est « Adopter la sport attitude est un état d’esprit qui peut nous permettre d’améliorer considérablement notre vie professionnelle » Qu’entendez-vous par la sport attitude ?
NK : Cela fait référence à Sport Attitude. J’ai eu un échec là. Il y a deux mi-temps dans un match. Ce n’est pas parce que je prends moins de poings dans la figure que je peux pas renverser la tendance. C’est ça la Sport Attitude. Avec Sport Attitude qui plaît bien aux sportifs, on décompose étapes par étapes les transitions du changement. Cela permet de sauter cette pression et ce stress. Je pense aux sportifs et à leurs transitions de carrière ou bien aux financiers qui savent que leurs banques vont licencier. Dans 2-3 ou 6 mois, ils seront dehors. Ils commencent à anticiper alors leurs départs. Et je le vois sur Londres au niveau de la réalité économique. Les gens se préparent à faire autre chose.
Ce n’est pas parce que j’ai ces compétences sportives à un moment donné que je ne peux pas faire autre chose. Je peux très bien être un commercial en assurance et puis avoir une passion que j’ai développée sur l’art. Je peux très bien commercialiser de l’art ou de la décoration car je vais être formé sur cela et je saurais le faire. C’est une question de process mental. C’est ça la Sport Attitude, c’est y aller, prendre le temps, prendre le chemin le plus adapté et prouver que je peux faire quelque chose.
« Dans le rebond, il y a le coté qui monte mais qui descend aussi. Quand vous descendez suite à un échec, il faut se dire « c’est pas grave, pour me reconstruire, je vais retrouver les ressources qu’elles soient physiques, psychologiques, mentales ».
BR : Votre livre est « débordant d’humour qui met de bonne humeur ». Le choix de l’humour s’est imposé rapidement ? Est-ce une manière de dévoiler un trait de votre personnalité ?
NK : C’est important. On est dans une société pas forcément évidente. Cela permettait de désamorcer des situations. C’est peut-être car je vis en Angleterre. Les Anglais ont un humour qui leur ait bien propre. Je me rends compte qu’en étant dans une situation, un meeting tendu, la petite blague permet de relativiser les choses. C’est un atout utilisable. Quand il est utilisé à bon escient, il met tout le monde d’accord. Autant l’utiliser sans en abuser. C’est un plus effectivement.
BR : Envisagez-vous d’écrire un second livre lié au sport, au management ?
NK : Oui. J’ai deux, trois idées. Or, il faut observer un temps de repos. Je n’avais pas envie de reprendre la plume maintenant. Sans trop en dévoiler, je m’intéresse beaucoup aux situations que je peux rencontrer, à ce que la société dégage au travers de nos états psychologiques, physiologiques.
BR : Rester dans le milieu pur du sport, du basket ne vous a pas tenté : entraîneur, faire de la formation ?
NK : Je le vis par procuration car avec Sport Attitude, je travaille avec des sportifs. Je m’occupe de 65 clients inscrits qui sont sur tous les continents, dans tous les sports. Si j’ai envie de travailler avec les sportifs, c’est plus en étant de l’autre côté, en leur apportant cette aide concrète qui manque. C’est pourquoi Sport Attitude a du succès. Quand une personne doit préparer un diplôme, et que la personne doit aller aux JO, que l’entraineur de natation vous demande de faire 6 heures de natation lors d’une séance d’entraînement, vous ne serez pas prêt forcément pour préparer celui-ci. Il faut savoir se rassurer et qu’on va faire les choses de cette façon pour les aider dans leur formation.
Beaucoup d’écoles de commerce ciblent les sportifs, mais très peu sont prêts à les suivre. Il y a tellement de qualités qu’on peut exploiter chez les sportifs. On fait aussi des formations pour devenir conférenciers. Beaucoup de sportifs demandent à vouloir faire des conférences en entreprise. Mais quelle va être la différence entre lui et une autre personne pour être conférencier ? Qu’avez-vous de plus à apporter et comment vous préparez ? Il faut alors apprendre à parler en public, maîtriser Powerpoint à minima pour faire une présentation. La plus belle victoire pour un sportif est quand il réussit à trouver sa voie ou une conférence qui a plu.
Sur les similitudes entre le monde du sport et celui de l’entreprise « La recherche de la performance est un de premiers objectifs. En entreprise, on va vous demander d’être performant et avec peu de moyens. Il y a ensuite le niveau de pression à devoir gérer. En sport, il le faut. On le demande de plus en plus aux gens. C’est pourquoi il y a le risque et le phénomène de burn-out. On va vous demander aussi de vous dépasser au quotidien. Il faut avoir les ressources mentales pour pouvoir le faire. L’entreprise est une machine, on vous demande de jouer cette partition dans cette machine. Pour cela, il faut que vous soyez au top comme un sportif ».
BR : Toujours pour parler de reconversion, quels conseils donneriez-vous à une personne qui doit se reconvertir. Plusieurs d’entre eux ne peuvent pas forcément aspirer à de longues carrières. Ils doivent forcément y penser le plutôt possible.
NK : Beaucoup disent « je pense je pense à la reconversion ». Or, ils ne franchissent jamais le premier stade. J’invite les sportifs à travailler même pendant leurs carrières. Ne serait-ce que d’avoir un contact une fois par mois, quelqu’un de Sport Attitude avec qui on va parler de projets autres que le basket. C’est commencer à ébaucher un projet. La pire situation est de voir un sportif venant me voir en me disant « Oui il faut que je trouve un job demain et que je trouve une formation ». Ça ne marche pas ainsi. On peut pas rattraper 10, 15, 20 ans d’éducation sur quelques mois. Il faut commencer à réfléchir. On travaille sur du « profiling », qu’est-ce-que j’aime ? Très bien je suis champion olympique en cyclisme, j’ai envie peut-être de booster le magasin de vélo familial. Est-ce que je peux me former ainsi à l’entrepreneurial. Ça peut être ce genre de question à se poser au départ. J’en ai peut-être marre de la finance. J’ai une passion pour le vin. Je peux alors être trader dans le vin. J’adore aussi quand un sportif ou un financier échangent ensemble. Ils vont parler ainsi de leurs problématiques dans le milieu sportif et milieu pro qui sont exactement les mêmes. Le changement est difficile. Il fait peur. Il faut aller petit bout par petit bout pour avancer comme à l’entraînement.
BR : Quels conseils donneriez-vous à de jeunes basketteuses qui rêvent de vivre une carrière de basket pro ?
NK : À notre époque, il n’y avait pas tous ces outils de communication, ce phénomène de starification. Il faut être patient. Il y a la partie talent. Mais celle du travail n’est pas à omettre. C’est ce qui fera la différence sur le long terme.
BR : Je reviens sur le basket. Avec toutes vos activités qui vous occupent une bonne partie de votre temps, suivez-vous toujours le basket féminin, le basket en général ?
NN : Je suis les résultats. Je regarde en streaming. Le championnat d’Europe en France sera à suivre. C’est incontournable. Je serai à Lille pour voir les phases finales. On essaie de mettre des choses autour de l’événement pour la famille basket. On a des joueurs en NBA, une équipe de France formidable. J’ai joué avec la sœur de Nando De Colo à Villeneuve d’Ascq. Nando, je l’ai vu tout petit. Il y a des gros challenges pour la communauté basket. L’Euro est en France. On a une belle équipe. Il faut être là.
BR : Quelles différences faites-vous dans l’évolution du basket féminin au niveau tactique et technique entre votre époque et celle d’aujourd’hui ?
NK: C’est surtout le niveau athlétique. Et la taille. A mon époque, les joueuses étaient beaucoup plus petites. Et là, il y a des meneuses de 1m90 qui courent, ont une dextérité à la Harlem Globe Trotters.
BR : Quel regard portez-vous sur l’équipe de France féminine de basket et celle masculine ? Avec leurs bons résultats respectifs (vice-championne olympique aux JO de Londres en 2012, vice-championne d’Europe en 2013 chez les filles ; champion d’Europe 2013 et médaillé de bronze au Mondial 2014 pour les garçons) sur la scène européenne et mondiale, les voyez-vous s’installer comme des équipes dominatrices dans les 5 ans qui suivent ?
NN : Oui, pour moi c’est lancé. Au-delà, des athlètes superbes, les gens que je connais dans cette équipe, ont des valeurs extrêmement fortes. Et la partie transmission est extrêmement forte. Je leur fais suffisamment confiance pour bien éduquer les jeunes générations qu’ils vont intégrer et pour que le relai soit bien transmis. Ils ont créé des modèles de référence qui seront pérennisés. Ils vont savoir diffuser le message. Le travail d’un Basket Rétro est hyper important. J’adore regarder vos articles. Moi à l’époque, je regardais les mouvements techniques de Karl Malone. Ca sera pareil avec les jeunes générations. Le statut de rôle modèle est ancré. Ca va suivre derrière.
BR : Vous venez de citer Karl Malone. Quels sont vos premiers souvenirs de la NBA ?
NK : C’est l’équipe mythique des USA en 92 à Barcelone. Les premiers souvenirs, c’est aussi Michael Jordan et les Chicago Bulls. MJ restera toujours MJ. Je me souviens aussi du film « Les Blancs ne savent pas sauter ».
BR : Y a t-il un match marquant et historique de post-season en NBA qui vous vient à l’esprit, voire la performance d’un joueur, un All Star Game ?
NK : Non. Ce qui m’a marqué c’est Jordan, sauveur du monde. Sa psychologie chez lui me fascine. Il y a pas que des mots gentils quand on regarde le personnage. Tony Robbins, coach de développement personnel le citait aussi « Michael, qu’est qui te rend aussi unique ? Qu’est-ce-qui fait que tu vas avoir la balle ? ». Il lui disait, « je vais pas te mentir. Ce n’est pas le talent. Je l’ai. J’ai des standards qui sont au-dessus de tout le monde. Je demande plus pour moi-même que n’importe qui ». Et c’est l’élément clé qui m’a marqué. Jordan a aussi cette capacité à s’entraîner, à se remettre en question, c’est là que s’est faite la différence par rapport à ce joueur et aux autres. Sur la reconversion, c’est un des seuls qui a extrêmement bien géré et encore aujourd’hui ses royalties. Il est sur le terrain, il sauve le monde. Il est en dehors du terrain, il se prépare psychologiquement. Il sait qu’il a des standards où il demande plus pour lui-même que les autres. Et maintenant dans sa vie d’hommes, personnelle, il est encore au-dessus du lot. C’est un bon modèle à suivre, à tous les niveaux.
BR : Quel serait le 5 majeur idéal de toute l’histoire de la NBA pour vous ?
NK : Allen Iverson, Michael Jordan, Scottie Pippen, Karl Malone, et Shaquille O’Neal. Il a été un peu titillé au départ mais il s’est imposé dans son style.
BR : Possédez-vous des produits dérivés NBA, du basket européen : maillots, casquettes, goodies… ? Avez-vous gardé tous les maillots que vous avez portés durant votre carrière ?
NK : Je vais être plus sur des souvenirs comme des supports écrits ou photo. J’ai beaucoup déménagé dans ma carrière. Je vais plus avoir un livre avec des photos qu’un produit dérivé. Quand un événement sportif a été vécu, il faut savoir l’apprécier. J’ai beaucoup de plaisir à évoquer ma carrière sportive. Il ne faut pas seulement s’identifier par rapport à cela. Certains sportifs n’ont pas réussi à décrocher de leur époque. Il se voit toujours « J’ai été ci, j’ai été ça ». Vous n’avez plus le même référentiel, la même aura. Il faut l’accepter. Et c’est là que c’est difficile pour les gens qui n’ont pas préparé leur reconversion. Ils ne comprennent pas qu’ils sont « has been » alors qu’ils étaient le centre de l’attention avant. Il faut se reconstruire, se renouveler sur autres choses. On a fait de très belles choses dont on peut être fier. C’est pas fini et on peut en faire d’autres de belles.
BR : J’en viens à ma dernière question. Je vous laisse le mot de la fin ? Ca serait quoi ?
NK : C’est dur là (rires). Essayez d’optimiser chaque expérience au maximum. Avoir de la gratitude pour ce qu’on fait. Parfois on pense que c’est dû, donné, il faut en avoir et la manifester auprès des gens présents à un moment donné. Ca peut être le supporter qui vous dit un mot sympa, l’entraineur qui a pris un peu plus de son temps. On a tendance à un peu l’oublier.
BR : Merci pour vos précisions et ce long entretien.
NK : Merci pour tout. C’était un vrai plaisir. Félicitations pour le bon boulot sur Basket Rétro.
Montage Une : Laurent Rullier
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