[Dossier] La Dream Team 92, née pour gagner l’or olympique (part 1/3)
Dream Team 92
Le 8 août 1992, Team USA remportait la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Barcelone. A l’occasion des 23 ans de cette victoire de l’équipe américaine surnommée alors la Dream Team, Basket Rétro vous propose de revenir sur l’histoire de ce groupe inoubliable qui a tant marqué les fans de basket. Vous découvrirez un dossier en trois parties. Dans la première, nous revenons aujourd’hui sur la création et la naissance de cette équipe.
LA NAISSANCE DU NOM « DREAM TEAM »
Lors des All-Star Game de 1992, soit environ 6 mois avant la connaissance de la sélection américaine pour les Jeux Olympiques de Barcelone, un journaliste de Sports illustrated du nom de Jack McCallum a écrit un article sur la possible composition de l’équipe que pouvait mettre en place la sélection américaine. Etant donné qu’avant 1989, aucun basketteur professionnel n’était autorisé à jouer pour sa nation lors des compétitions internationales, ce journaliste s’est donc amusé à savoir à quoi pourrait ressembler le 5 majeur américain depuis que les professionnels avaient le droit de représenter leur pays aux JO.
Les cinq noms qu’il a retenus étaient Karl Malone, Charles Barkley, Patrick Ewing, Michael Jordan et Magic Johnson. Larry Bird n’était pas retenu parce qu’il ne souhaitait pas prendre part à cette aventure. Ces cinq joueurs ont été rassemblés pour faire une photo lors du All-Star Game de 1991 à Charlotte et il y eut d’autres clichés dont celui où les cinq joueurs tiennent les anneaux olympiques.
Lorsque McCallum cherchait un titre à l’article qu’il avait écrit, le seul mot qui lui venait en tête était « Dream ». Toute l’édition de Sports Illustrated cherchait donc un titre à son article et une suggestion a été prononcée : celle de « Dream Team ». Un titre simple pour la Une du magazine hebdomadaire avec une belle photo… Tous les éléments étaient réunis pour faire vendre, et surtout donner un nom à cette possible incroyable équipe.
- LE RÊVE VRAIMENT POSSIBLE
Evidemment, lorsque l’on réunit tous les meilleurs joueurs NBA, ça a de quoi laisser rêveur, encore faut-il pouvoir réunir cette fameuse équipe désirée. Et pourtant, le journaliste Jack McCallum a tout de même réussi à avoir quelques sources qui disaient que cette équipe avait de bonne chance de voir le jour. Du coup, le fantasme de voir la plus belle équipe jamais composée était permis.
- DÉFINITION DE LA DREAM TEAM
Plusieurs joueurs se sont exprimés à ce sujet, en tentant de donner une définition à cette équipe qui a marqué l’histoire :
« La meilleure équipe de basketball de tous les temps, le collectif le plus excitant de l’histoire du basketball, le collectif le plus explosif de l’histoire du basketball. » (Magic Johnson)
« Le meilleur collectif qu’il y ait jamais eu… Et jamais … Jamais il y en aura un autre pareil. » (Karl Malone)
« Aucune équipe ne s’en est jamais approché. » (affirmation de Michael Jordan)
« Ils étaient deux ou trois niveau au-dessus des autres. » (description de Dirk Nowitzki)
Propos recueillis dans le documentaire « Dream Team, le rêve continue » de l’Equipe 21.
BÂTIR L’EQUIPE DE RÊVE
- LA DÉFAITE MAUVAISE
Il faut rappeler que les américains ont dominé la planète basket aux Jeux Olympiques depuis son intronisation en 1936 en terminant 2nd en 1972, ne participant pas en 1980 (Boycott des JO en URSS) et en terminant 3ème en 1988. Ils ont gagné toutes les autres éditions. Au delà, de la défaite en 1988 contre l’URSS, les américains ont également été défaits aux championnats du monde en 1990 contre la Yougoslavie, ce qui pousse à penser que le basket européen prend le dessus sur le basket américain. Mais jusqu’à cette double défaite, les Etats-Unis avaient une loi interdisant les professionnels de la NBA à participer aux compétitions internationales. Du coup, de jeunes joueurs, souvent des universitaires, étaient envoyés pour ces compétitions, ce qui suffisait à presque tout remporter, jusqu’à ces deux derniers rendez-vous. Touché dans son amour propre avec ces deux échecs consécutifs, la réponse des Etats-Unis était claire : « On ne peut pas continuer comme ça. On a de meilleurs joueurs que les universitaires, alors envoyons-les ! »
- CHANGEMENTS DE RÈGLES
Le Comité International Olympique et la Fédération Internationale de Basket avaient refusé de laisser les joueurs professionnels de la NBA à prendre part aux compétitions internationales lors des mondiaux de 1986 avec un vote à 53% contre. Finalement, le 9 avril 1989, lors d’une réunion exceptionnelle pour revoir cette loi, la majorité de oui l’emporte à la hauteur de 81%, ce qui a ravi les américains. Ils ont donc pu répondre après leur deux défaites en 1988 et 1990 en envoyant tous les plus grands talents de la NBA pour taper du poing et aller récupérer le titre suprême olympique en 1992.
- POUR REVALORISER LE BASKET AMÉRICAIN
Le monde du basket américain a été secoué à la fin des années 1980 provoquant une perte de son influence. Voulant rester LA nation dominante du basket, la fédération américaine a voulu envoyer tous ses meilleurs éléments, mais la tâche de les assembler n’a pas été facile.
Des stars difficiles à faire venir. Vouloir créer une équipe de star est une chose, mais les faire jouer ensemble alors qu’ils sont les stars respectives de leur franchise et jouer avec leurs plus grands rivaux semble être compliqué. C’est révéler sa façon de travailler sur le terrain et ses faiblesses alors qu’ils s’affronteront de nouveau pour le gain du titre NBA. La première superstar à avoir accepté sans hésiter était Magic Johnson. Mais il a longtemps été incertain. En début de saison il avait annoncé être séropositif, et il devait mettre un terme à sa carrière professionnelle. Cependant il est revenu quelques mois plus tard au All-Star Game de 1992 et a été convoqué pour participer aux JO. Il voulait montrer qu’on pouvait être capable de continuer à vivre malgré la maladie. Magic a été très important pour la venue de plusieurs superstars et, entre autres, la venue de Larry Bird. Il l’a convaincu avec une phrase toute simple : « Je préfère avoir un Larry à 50% plutôt que d’avoir un Larry absent. » Car à cette époque, Bird était en convalescence, et n’était pas sûr d’être remis pour la compétition.
Pour Michael Jordan, ce fut plus compliqué… Il aime se faire désirer, et n’a pas voulu, dans un premier temps, venir en équipe nationale pour ne pas dévoiler son jeu à ses futurs adversaires en NBA. Mais en apprenant quels joueurs composeraient l’équipe, il a finalement donné son accord. Sa plus grande motivation était de pouvoir passer du temps avec ses rivaux pour en apprendre plus sur eux et se perfectionner pour mieux jouer contre eux plus tard. C’est donc une question d’investissement personnel qui a motivé Jordan.
Une fois l’équipe rassemblée, et le trio légendaire formé (Jordan, Johnson, Bird), il a fallu les faire s’entraîner ensemble.
Un conflit de génération. On peut parler de deux générations de joueurs extraordinaires à l’image d’un Magic Johnson ou d’un Larry Bird qui ont dominé la NBA des années 80, et de jeunes joueurs tels que Michael Jordan ou Scottie Pippen qui sont déjà présent pour prendre la relève. Tout le monde veut faire ses preuves : soit montrer que l’on a encore suffisamment de force pour être au-dessus de tout le monde pour les plus anciens, soit de montrer que la puissance et le talent de la jeunesse peut suffire à remporter des titres. Cette situation était vraie en NBA, mais elle ne se voyait pas lorsqu’ils jouaient ensemble pendant ces JO.
L’EFFECTIF DE LA DREAM TEAM
- n°4 : Christian Laettner (Université de Duke, seul joueur universitaire de l’équipe), 23 ans
- n°5 : David Robinson (Spurs de San Antonio), 27 ans
- n°6 : Patrick Ewing (Knicks de New-York), 30 ans
- n°7 : Larry Bird (Celtics de Boston), 36 ans
- n°8 : Scottie Pippen (Bulls de Chicago), 27 ans
- n°9 : Michael Jordan (Bulls de Chicago), 29 ans
- n°10 : Clyde Drexler (Trail Blazers de Portland), 30 ans
- n°11 : Karl Malone (Jazz de l’Utah), 29 ans
- n°12 : John Stockton (Jazz de l’Utah), 30 ans
- n°13 : Chris Mullin (Warriors de Golden State), 29 ans
- n°14 : Charles Barkley (Suns de Phoenix), 29 ans
- n°15 : Earvin « Magic » Johnson (Lakers de Los Angeles), 33 ans
Entraîneur : Chuck Daly (Detroit Pistons), 62 ans
Dés que l’équipe fut constituée avec les stars qui ont répondu présent. comment le Team USA allait fonctionner et se coordonner pour se qualifier dans un premier temps pour les Jeux Olympiques de Barcelone, puis ensuite effectuer toute sa préparation pour ces JO ? Réponse dans la deuxième partie avec notamment le travail effectué de Chuck Daly auprès de ces grandes stars de la NBA et le détail de leur préparation en 1992.
Ecrit par Loïc Brière
Montage Une : Laurent Rullier
Votre commentaire