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9 Avril 1978 : Une fin de saison en feu d’artifice

NBA

Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro

Le 9 Avril 1978, dernier jour de la saison régulière 1977-78, voit des légendes écrire l’histoire pendant que d’autres tirent leur révérence avec panache.

Petit point contexte, cette saison 1977-78 est la deuxième post-fusion entre NBA et ABA qui a vu les Nets, Nuggets, Pacers et Spurs rejoindre la NBA. L’impact sur la ligue est indéniable, des anciens joueurs ABA occupant trois des cinq places dans les All-NBA et All-Defensive First Teams. A l’approche du dernier soir de la saison, huit matchs sont au programme avec des enjeux divers allant d’une place en playoffs, au titre de meilleur de scoreur en passant par de nombreux adieux.

BOSTON CELTICS – BUFFALO BRAVES

Ce match est un tournant  pour les deux franchises, non pas par son enjeu ni même par son résultat, mais dans les deux cas il marque la fin d’une ère et le début d’une nouvelle. Côté Celtics pour commencer, la saison a été une véritable déception. Après six participations en playoffs consécutives et deux titres remportés, l’équipe se retrouve avec un piteux bilan de 31-50 avant le dernier match. Neuf matchs derrière la sixième place de l’Est qualificative pour les playoffs. Pourtant l’équipe s’était renforcée l’été précédent avec les arrivées de Dave Bing, Ernie DiGregorio ou du rookie Cedric Maxwell, mais sans réussite. L’ambiance délétère participe certainement aux nombreux départs en retraite à la suite de ce match. A 34 ans, Dave Bing tire sa révérence après une carrière riche en distinctions individuelles, fort de 7 All-Star Games, un titre de Rookie of the Year 1967, un titre de meilleur scoreur en 1968 et trois sélections All-NBA. DiGregorio, même s’il ne le sait pas encore, participe également au dernier match de sa carrière, le Rookie of the Year 1974 ne retrouvant pas d’équipes après cette saison. Mais pour tout fan de Boston, ces départs sont bien secondaires car l’idole du public fait ses adieux. Après 16 saisons sous le maillot vert pour 8 titres, 13 All-Star Games, 11 sélections All-NBA et 8 sélections All-Defensive, John ‘Hondo’ Havlicek décide de s’arrêter le lendemain de ses 38 ans. Pourtant sportivement il pèse toujours avec 16 points, 4 passes et 4 rebonds sur la saison en jouant 34 minutes, et surtout 82 matchs. Lors de cette soirée, les hommages du public vont pleuvoir. Ce match n’ayant aucun enjeu sportif, tout le monde veut voir Havlicek régaler et il ne se fait pas priver. Il joue 41 minutes et inscrit 29 points dont 17 dans le dernier quart temps. L’efficacité n’est pas au rendez-vous avec un 11/33 au tir mais qu’importe, les Celtics s’impose tout de même 131-114 sous la standing ovation  du Boston Garden.

Heureusement pour les fans des Celtics, ils auront rapidement l’occasion de sécher leurs larmes car ce match va poser les bases de leur succès des années 1980. En effet, l’été suivant les propriétaires des Braves et des Celtics, respectivement John Y. Brown et Irv Levin, décident tout simplement d’échanger leurs franchises ainsi qu’une grosse partie de leurs effectifs. Les Celtics envoient Kevin Kunnert, Kermit Washington, Sidney Wicks et Freeman Williams contre Tiny Archibald, Marvin Barnes, Billy Knight et deux picks de draft (dont l’un deviendra Danny Ainge). Dans un premier temps, ces décisions seront énormément critiquées à Boston, d’autant plus qu’elles ont été prises sans consulter Red Auerbach qui sera tout proche de claquer la porte et de rejoindre les Knicks. Mais l’arrivée d’Archibald, associée à la draft d’un ailier d’Indiana State University du nom de Larry Bird ce même été, se révéleront être des choix payants. Pour les Buffalo Braves en revanche, l’échange de propriétaire marque le début de ce qui est l’une des pires périodes toute franchises NBA confondues. Irv Levin fait déménager l’équipe à San Diego et les renomme les Clippers. En plus du trade avec les Celtics qui sera un échec retentissant, un échange est monté ce même été avec les 76ers pour récupérer World B. Free contre un 1e tour de draft qui deviendra Charles Barkley. L’ère des San Diego Clippers démarre pour le pire.

DAVID THOMPSON VS GEORGE GERVIN

Pendant que les stars d’hier s’en vont, celles d’aujourd’hui brillent. Le duel entre l’arrière dunkeur de Denver David Thompson et George ‘The Iceman’ Gervin pour le titre de meilleur scoreur de la saison est extrêmement serré. Avant les matchs du soir, l’arrière des Spurs mène la course de 14 points. Mais, à Detroit, quelques heures avant que Gervin ne joue le Jazz à New Orleans, David Thompson va réaliser l’une des plus grandes performances au scoring de l’histoire. Dès le début du match, il est en feu, inscrivant 32 points dans le premier quart, un record NBA sur un quart-temps dépassant les 31 de Wilt Chamberlain. A la mi-temps il a 53 points à 20/23 au tir, à la fin du match David Thompson a inscrit 73 points. Gervin doit donc inscrire 59 points pour reprendre son titre. Comme les Nuggets, les Spurs sont largement en tête de leur division et donc qualifié pour les demi-finales de conférence. Le résultat du soir n’a donc que peu d’importance pour les hommes de Doug Moe qui décident de tout faire pour que Gervin inscrive un maximum de points. Et après un début de match compliqué, The Iceman va régler la mire, inscrivant 33 points dans le deuxième quart-temps pour prendre le record de Thompson quelques heures seulement après son établissement. Gervin finit le match avec 63 points et empoche le premier de ses quatre titres de meilleur scoreur NBA.

PENDANT CE TEMPS, SUR LES AUTRES TERRAINS :

Le match le plus important de la soirée pour la course aux playoffs se joue à Seattle, où les Warriors se déplacent avec un match de retard sur les Bucks pour un billet en post-saison. Face à eux les Sonics, en route pour les premières finales NBA de leur histoire, sont une machine bien huilée. Golden State s’accroche, le match étant à égalité 84-84 avant le dernier quart. Mais Seattle finit par s’imposer 111-105, bien aidé par le match catastrophique de Rick Barry limité à 4/18 au tir. L’enfant terrible, celui qui était autant haï par ses coéquipiers que par ses adversaires malgré son immense talent, n’a pas réussi ce coup ci à élever son niveau de jeu. Et c’est sur cette triste note que se termine son aventure dans la franchise californienne, signant en tant qu’agent libre aux Rockets lors de l’intersaison.

Autre événement de la soirée, le dernier match de Cazzie Russell en NBA. Sous le maillot des Bulls dans un match à Atlanta, l’ancien premier choix de la draft 1966, champion NBA 1970 et All-Star en 1972, se retire sur un match timide au cours duquel il inscrit 4 petits points.

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Cazzie Russell, All-Star Game 1972

Il y en avait pour tous les goûts en ce soir d’avril 1978, du plus sentimental à l’amateur de performances historiques. Il est peu probable que ce 10 avril 2019 nous offre autant de moments marquants que cette soirée d’il y a 41 ans. Mais des légendes contemporaines vont bien faire leurs adieux, et d’autres marqueront peut-être la soirée de leur empreinte.

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