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[ITW] – Dominique Leray : « J’ai grandi en faisant de ma différence une force ! »

Interview

Jamais une équipe féminine n’aura autant fait parler d’elle. Les Demoiselles de Clermont… Longiligne mais dans l’ombre, Dominique Leray a pris part à cette aventure singulière au milieu des années 70. Pour Basket Rétro, elle revient sur cet instant mais également sur sa carrière, brillante. Bluffant !

Basket Rétro : 1976…. c’est une année si particulière pour vous…. il y a d’abord la Coupe d’Europe avec le CUC. Riga n’est pas là mais Prague vous domine en Finale alors que cela semblait « l’année ou jamais… »

Dominique Leray : 1976… L’année de tous les espoirs oui ! L’aboutissement d’une quête d’un Graal !!! En fait, 76, c’est l’année de tous les tourments ! On étaient préparées physiquement et psychologiquement. On étaient confiantes, déterminées mais …(NDRL : elle marque un temps). Il y avait aussi un certain confort matériel puisque des bourses de préparation olympique avaient été accordées à celles qui n’avaient pas d’emploi. Moi, j’ai refusé un poste de CTD en raison de l’ultimatum émis pour que j’abandonne mes études, en contre-partie. Alors, cette défaite en finale de Coupe d’Europe a été le grain de sable dérangeant. Une mécanique si bien rodée depuis 1971… et puis , l’individualisme a pris le pas sur le collectif ! 


BR : C’est encore le Championnat d’Europe en France, à Clermont ! Quatrième derrière l’URSS, la Tchécoslovaquie et la Bulgarie…

DL : Personnellement, la mort d’un ami, Jean-François Philiponeau, foudroyé sur le terrain de l’ASM lors d’un match de rugby, le 8 mai 1976, m’a terrassée. Au cours d’un des premiers matchs des Championnats d’Europe qui débute le 20 mai, j’ai du d’ailleurs être évacuée en urgence. Je ne tenais plus sur mes jambes. Les analyses de sang révéleront un déficit important de globules rouges. Dans l’objectif de ma participation aux Pré-Jeux, j’ai été hospitalisée à Paris pendant quelques semaines et mise sous cortisone.

BR :  Et puis la qualification pour les Jeux vous échappe dans un tournoi très relevé avec les Américaines, la Pologne et la Bulgarie notamment.

DL : Hospitalisée pour déficit de globules rouges, en ayant retrouvé quelques uns, j’ai repris l’entraînement à l’INSEP, bien décidée à apporter ma contribution pour la qualification aux Jeux. Le tournoi a eu lieu, à Hamilton, au Canada. Nous sommes battues d’entrée par les USA et la Pologne. Après ces 2 défaites, nous étions comme meurtries, blessées psychologiquement et physiquement. Je crois me souvenir que Jacky et Irène avaient aussi des problèmes articulaires (NDRL : Jackie Chazalon s’est fracturée le radius). La non qualification aux Jeux m’a semblé d’une logique implacable parce que le magie avait changé de camp ! Et puis, je suis, encore étonnée que tant au sein de la direction de l’équipe, que dans l’équipe elle-même, personne ne se soit préoccupée de la montée en puissance de l’équipe de Bulgarie…

Mon histoire basketballistique a débuté un jeudi de 1967… Quand, Jean-Claude Magne, pivot de l’équipe de basket du CES Tours, faisant du démarchage pour des assurances, a sonné à notre porte.

BR : Est-ce que vous vous souvenez dans quel état d’esprit vous étiez alors ?

DL : L’année 76 était aussi l’année de ma licence, ayant acquis une partie des partiels de janvier à avril, j’avais demandé une dispense pour l’organisation d’oraux relatifs aux quatre partiels restants à la rentrée de septembre… La demande est restée lettre morte ! Et puis, j’ai du mener une autre bataille pour ma survie au sein de l’équipe. Les dirigeants du CUC étaient dubitatifs quant à ma capacité à tenir ma place dans l’équipe. Un poste de surveillante en lycée ou collège sur Clermont m’avait été promis par la direction du club à la rentrée de septembre. Mais, la promesse restée, là encore lettre morte et l’allocation que la FFBB m’avait réservée avait été attribuée à une coéquipière. … Dans le même temps, nous étaient présentés Marianne O’Connor, joueuse de l’équipe des USA et Bill Sweek, notre nouvel entraîneur, tous deux employés du CUC. Seules, certaines d’entre nous avaient été informées de ce recrutement. Je décidais, sur le champ, de me mettre en grève dans l’attente de l’obtention d’un poste dans un lycée. Dans les jours qui ont suivi, j’ai été rejointe par Elisabeth Riffiod et Françoise Quiblier. Après plusieurs semaines d’entraînement physique, ayant obtenu un poste au lycée de Montferrand, nous avons repris les entraînements collectifs. Nous avons toutes trois obtenues ensuite une lettre de sortie nous permettant de jouer dés la fin de saison 1976-1977 dans tout autre club, mise à part les clubs de Clermont… Personne ne croyait alors à un départ hors de Clermont-Ferrand… Françoise Quiblier signera à Asnières Sports en 1977. Elisabeth Riffiod, rejoindra Françoise en 1978, Irène Guidotti et Marianne O’Connor m’ont rejoint en 1979 au Stade Français.

BR : Vous êtes née en 1952. Qu’est ce que vous pouvez nous dire de votre enfance et comment êtes vous arrivée au basket ?

DL : Ma famille paternelle est originaire d’Indochine, ma famille maternelle des Vosges. Mon médecin accoucheur a-il minimisé la réalité en annonçant ma taille ? : « ce long bébé de 55cm, fera au moins 1,80m », qu’on se le dise (NDRL : elle rit !) !!! Il ne savait pas que mon arrière grand-mère mesurait 1,86m et ma maman 1,72m. Mon Père a lancé ma fabrication avant de partir faire la guerre en Indochine. Ma maman est l’aînée de  8 enfants. Je serai, ainsi, la neuvième de cette fratrie pendant 30 mois ! J’ai passé une partie de mon enfance au Sénégal. Je suis l’aînée de trois enfants (2 filles et une garçon ). Mon père, vivant dans les colonies, pratiquait plusieurs disciplines sportives en individuel et collectif . Mon grand-père paternel, militaire de carrière cavalier à Saumur, fut aussi joueur de foot et membre dirigeant au Club de Sochaux. Mon histoire basketballistique a débuté un jeudi de 1967… Quand, Jean-Claude Magne, pivot de l’équipe de basket du CES Tours, faisant du démarchage pour des assurances, a sonné à notre porte. Il a été, dans cette histoire, le lanceur d’alerte… Jacqueline Varennes, joueuse du CES Tours et CTD a signalé mon existence à la FFBB, qui venait de lancer une campagne de détection des grands gabarits. C’est avec elle que j’ai fait mes premiers doubles-pas. Convoquée à Pâques, à un stage, j’ai dû exécuter sous la houlette de M. Jaunay, un one-women-show axé sur mes seules qualités physiques. A cette occasion, il m’a fait découvrir les délices … de la marche en canard (NDRL : elle rit !). Mes parents, conscients des enjeux, ont accepté de m’émanciper à la seule condition que je n’abandonne pas mes études… Je me suis appliquée à mener les deux de front. J’avais 15 ans, je mesurais 1,84m et ma croissance n’était pas terminée. En 1969, j’ai intégré l’équipe de France et celle du CUC. A l’époque, je voulais être architecte.

BR : Dans une interview que vous avez accordée à l’Équipe, 1971, vous dîtes vous entraîner 7h par jour à l’INSEP…

DL : Comme je vous le disais, j’ai été recrutée en août 1969 par Clermont, dans le cadre de la préparation du championnat d’Europe de 1970 puis, des championnats du Monde Brésil, en 1971. Au CUC, j’ai été prise en mains par Milika Radovanovic, joueuse et entraîneur dans le cadre d’entraînements individuels quotidiens. Le plus souvent, c’était avant l‘entraînement de l’équipe fanion, de 20h à 22h, auxquels je participais également. Par contre, je ne jouais pas de matchs de championnat de France étant troisième mutée du club. Je jouais dans l’équipe réserve. Pour les regroupements à l’INS ou dans les CREPS, la norme établie était de trois entraînements / jour. Ce traitement « privilégié » a duré, en gros, de 1969 à 1972. Et parfois, oui, nous nous entrainions 7h par jour ! Alors pour moi, pas de jeux de cartes, pas de tricot, ni de petit ami…. (elle se marre) ! En déplacement à l’étranger, en plus des visites traditionnelles, je m’esquivais parfois pour visiter des musées ou des monuments. Nous avions, aussi, de petites allocations frais de déplacements en monnaies du pays qui facilitaient la vie. Puis progressivement, les entraînements individuels cessèrent… J’ai vécu ma non sélection dans l’équipe de France pour les championnats d’Europe Rotterdam 1971, comme une injustice !!!! Depuis l ‘enfance, j’ai une forme d’intransigeance vis a vis de l’injustice, et j’ai failli mettre fin à ma carrière naissante !!! 

BR : Comment avez-vous fait pour concilier votre vie de sportive de haut niveau pour poursuivre vos études ?

DL : Jusqu’en 1973, j’ai organisé ma vie, exclusivement, autour de 2 priorités : le basket et mes études en assurant aussi des petits jobs : vendeuse dans une boutique de sports le jeudi et le samedi quand on jouait à domicile, distribution de flyer publicitaires, baby-sistter le matin avant les cours. Mes parents me versaient une allocation. Le CUC payait le loyer d’une chambre de bonne. A compter de 1973, j’ai bénéficié d’une « bourse préparation olympique » me permettant de lâcher les petits jobs …Soudain, la vie devint plus légère…Scolairement, j’ai eu un Bac Littéraire avec mention et à la fac, j’étais en Sciences Eco, trop souvent absente : « Melle Le Ray ne marquera pas de point à ce partiel ». Je me suis réorienté vers la filière Histoire de l’Art, plus compatible avec mes voyages à l’étranger. Avec le temps… j’ai obtenu un Master en Histoire de l’Art et un DESS en communication qui m’a permis de décrocher un CDI en tant que responsable de la communication Ministère de la Jeunesse et des sports.


BR : En 1971, vous avez 19 ans, vous participez à votre premier et seul Championnat du monde, c’est au Brésil. Vous terminez sixièmes après avoir battu les USA ! Quels souvenirs avez-vous de cette compétition ?

DL : Les souvenirs de ce Championnat,… Au risque de vous décevoir … rien sur les matches si ce n’est le ressentiment d’une victoire volée par l’équipe du Brésil qui nous priva de l’accès aux finales. Ensuite, je ne crois pas qu’à l’époque battre les USA soit un exploit. Je me souviens par contre de l’ambiance dans cette salle de 20.000 places. Les quatre orchestres de Samba, dans l’arène qui ont chauffé les spectateurs à bloc. Au Brésil, on a voyagé en trois étapes : Brasilia, Sâo Paulo puis Rio de Janeiro. C’est un pays singulier, un pays de tous les possibles, de la nature luxuriante, de la vie qui grouille, aux rythmes de la bossa nova et de la samba, qui vous aspire en vous faisant oublier la crasse. J’ai cette image d’un mort abandonné au coin d’une rue dont le visage dérangeant sera, quelques heures plus tard, recouvert d’une feuille du Jornal do Brasil. Je préfère ne retenir que les rires, cette liberté d’être ou la joie de vivre chevillée au corps… même dans les favelas de Rio de Janeiro ! Pour l’anecdote, au Bac de septembre, à l’épreuve « géographie et économie » le sujet tiré au sort fût « le Brésil »… j’ai dû laisser un souvenir impérissable à tous ceux présents dans la salle …

Avoir porté le maillot de l’ Équipe de France est un honneur et une fierté.

BR : Au total, vous avez joué 150 fois avec les Bleues (4 championnats d’Europe entre 72 et 78). Alors, on a une double question … Qu’est-ce-que vous inspire ce chiffre et qu’est-ce que vous retenez globalement de votre carrière internationale ?

DL : Avoir porté le maillot de l’ Équipe de France est un honneur et une fierté. Ces sélections en matches officiels auxquelles, il convient de rajouter les tournois d’été et autres matches de démonstration ou les inaugurations de gymnases sont la matérialisation d’une sorte de quête sans cesse renouvelée, comme une addiction insatiable qui vous construit ; vous déconstruit ; vous rendent  plus forte ; aiguise votre détermination, votre sens de la collectivité, la certitude d‘être à votre place, cooptée par le
collectif ; vous fait, ô combien, résiliente… Mais, vous laisse, quelques fois, hagarde sur le bord du chemin, comme après la saison 1976. Et, la rencontre de l’autre dans nos spécificités communes : le hors norme: élargir les horizons, la confrontation avec la diversité des cultures, des modes de vie, des manières d’être ; approches politique, d’autodétermination ou pas.

BR : Vous avez été également 10 fois championnes de France, 5 fois finalistes de la Coupe d’Europe des Clubs Champions. On vous a « taquiné » au départ sur 1976 mais vous avez un palmarès incroyable ! Est-ce que vous êtes fière de votre carrière ?

DL : Alors fière de ma carrière ? Je suis fière de l’usage fait du potentiel reçu à ma naissance, j‘espère avoir encore un peu de temps pour les finitions !!! Je suis fière encore de la confiance que l’on m’a faite. Je dédie le trophée récemment reçu (NDRL : Académie du Basket) à mes parents, ma sœur, mon frère … et à toutes les joueuses de l’ombre…! Je remercie Jean Claude Magne, Jacqueline Varennes, Joë Jaunay, Henry Fields, Milica Tojavic, Suzie Pasquier, Jacquie Delachet, Jacky, Irène, Colette, Maryse, Zab, Françoise, Sinsoille, Cathy, Agnès, Maryline, Christine qui, contre vents et marées, m’ont accordé leur confiance et leur amitié qui dure encore… Tant que nous avons su évalué le champ des possibles et rassembler nos potentiels, Nous avons vaincu… sauf Séménova ! (Notre photo : Semenova, numéro 6, face au CUC. Source : Collection personnelle de Dominique Leray)

BR : Beaucoup de choses ont été écrites sur les Demoiselles de Clermont, mais vous Dominique, qu’est-ce que vous en retenez ?

DL : Ce qui me reste de ces années là, c’est cette nécessité de toujours mettre mon potentiel physique, psychique et intellectuel au service d’un collectif et d’y trouver ma juste place mais, dans le respect de ma particularité, ma manière d’être ! C’est ainsi que j’ai grandi en faisant de ma différence, une force « ma détermination » et acquis une grande résilience… Je n’ai pas eu d’enfants à qui transmettre cette expérience, ces valeurs. Je l’ai fait dans le cadre de ma carrière professionnelle. Mais, je sais que nous avons participé au développement du sport féminin et à sa valorisation et à la transmission de valeurs fortes. Voilà ce que je retiens.

Mon quotidien à Clermont c’est plutôt mon velosolex sur lequel, faute de temps et d’argent pour payer l’auto-école, je sillonnais Clermont par tous les temps.

BR : Est ce que vous avez des anecdotes sur vos voyages de Coupe d’Europe ? C’est comment par exemple l’URSS ?

DL : Les voyages en Coupe d’Europe pour moi ce sont ces petits moments de plaisir et la découverte d’œuvres qui ne sortaient pas des musées de l’Est ou celle des églises orthodoxes, étant athée. Cette magie ne contrebalançait pas le malaise éprouvé suite au constat de la perte de la liberté individuelle imposée par l’encadrement des joueuses. On ne pouvait pas avoir de vrais échanges avec nos adversaires.

BR : Et votre quotidien à Clermont, c’est quoi ? Basket, basket, toujours basket ?

DL : Mon quotidien à Clermont, hormis le bakset, c’est plutôt mon velosolex sur lequel, faute de temps et d’argent pour payer l’auto-école, je sillonnais Clermont par tous les temps. Mon quotidien, c’est mon colley débordant d’affection, mes poissons rouges, un amoureux, mes ami(e)s, le cinéma ou encore les après-matchs de Coupe d’Europe soirée chez Geminiani et/ou Henry Fields. J’ai, encore, au cœur cette nuit passée sur le trottoir avec Henry Fields à refaire le match côté pivot… Merci Henry !

Au vu de la saison, le CUC méritait le titre ! Ce jour là, les larmes de Maryse m’ont ramenée à 1976….

BR : En 1979, vous avez 27 ans, on vous retrouve au Stade Français entraîné par Irène Guidotti. Il y a dans l’effectif la très jeune Paoline Ekambi ou Mary O’Connor. Comment se passe votre départ de Clermont ? 

DL : Ma lettre de sortie arrachée à la direction du CUC en septembre 1976, si elle m’interdisait de jouer dans un club Clermontois, me libérait de toute contrainte vis à vis du club. Et, j’étais prête à quitter l’Auvergne. Aussi, ai-je négocié mon arrivée pour la saison 1977-1978, à 25 ans, au Stade Français. Ce choix a été fait « au détriment» du Racing, aussi en N2. J’ai donné la priorité à la construction de ma carrière professionnelle. Or, le Stade avait pour président honoraire Maître Reims, LE commissaire-priseur de l’époque. Dans la négociation du contrat avec le Stade, j’ai sollicité l’obtention d’un stage dans une étude, compatible avec la reprise de mes études. Le contrat n’avait pas été gravé dans le marbre !!! Irène et Marianne me rejoindront en 1978, entre temps, l’équipe, championne de N2 était montée en N1 pour la saison 1978-1979.

BR : C’est une revanche sur Clermont cette finale du championnat en 1980 ? Parce que c’est assez particulier comme moment quand même…

DL : C’est Irène, interdite de plancher pendant deux années qui nous entraînera et nous mènera, en 1980, à une victoire arrachée au CUC par une équipe qui a su, ce jour là, se transcender. Mais sincèrement, peu importaient les motivations. Moi, j’avais pour mission de manager Pao en défense avec l’objectif d’interdire la zone sous notre panier. J’avais 4 fautes et, c’est une des rares fois où je ne suis pas sortie pour 5 fautes. Au vu de la saison, le CUC méritait le titre ! Ce jour là, les larmes de Maryse m’ont ramenée à 1976….

BR : Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur votre fin de carrière ? Est-ce que vous étiez prête ? Comment avez-vous vécu ces moments ?

DL : En 1978, d’abord, j’ai rencontré celui qui devait devenir l’Homme de ma vie. J’ai alors découvert un autre monde, une autre manière d’exister qui serait mon quotidien pendant 38 ans ! Ensuite en 1979, j’ai renoncé à l’ Equipe de France et, par là même, aux Championnats du Monde en Corée et aux JO de Moscou. Le 11 octobre 1980, enfin, à Versailles, j’ ai organisé à l’occasion de mon jubilé une rencontre amicale CUC 70 – CUC 80. Sans regrets, j’étais passé à autre chose… A la demande, de Joe Jaunay, j’ai accepté de reprendre, épisodiquement, le maillot pour partager mon expérience avec les jeunes et grandes joueuses et ce jusqu’en 1983.

BR : Vous avez un surnom… La tulipe noire ! Vous nous expliquez ?

DL : Je dois ce surnom à Jean-Pierre Dusseaulx. Comme une analogie ! Notre couleur, le noir est une couleur très prisée des sultans d’asie centrale qui offraient des bulbes de tulipe noire en cadeaux diplomatiques. Nous étions « les Demoiselles de Clermont », j’étais la tulipe noire « Drôle de Demoiselle », longues jambes et forte tête pour ma part ! (elle se marre). Plus sérieusement, ma « découverte » fortuite, alors que la FFBB lançait une campagne de prospection de « grands gabarits », a nourri l’espoir de rivaliser avec les pays de l’Est au niveau Européen et mondial. En 1971, j’étais « l’Espoir du basket féminin »… Natacha Bebic, pivot de CUC me l’avait d’ailleurs dit et je me souviens de ses paroles : « J’espère qu’un jour tu auras l’occasion de montrer que tu n’es pas seulement un grand espoir. » Las !!! 

BR : Avec Laure Savasta vous êtes rentrée il y a peu à l’Académie du Basket. Qu’est ce que cela représente pour vous ?

DL : C’est un grand honneur… Un honneur inattendu pour la joueuse de l’ombre que je fus… Un honneur qui prend une signification particulière : une petite lumière s’est, ainsi, allumée au moment où mon cerveau s’éteint petit à petit… Je sais que cette petite lumière continuera à briller, bien après que mon cerveau se soit éteint.

BR : Le mot de la fin, c’est un rituel chez Basket Rétro, c’est pour vous…

DL : J’ aime, à croire, avec ma carrière, avoir donné l’envie aux jeunes filles « hors normes » de faire de leur différence une force leur permettant de trouver une place, pour « grandir » sereinement.

Un grand merci à Dominique Le Ray pour sa disponibilité ! Propos recueillis pour Basket Retro par Guillaume Paquereau. Montage une : Laurent Rullier.

About Guillaume Paquereau (75 Articles)
Amoureux de Gozilla depuis mon plus jeune âge, je suis devenu fan des Suns ! De Sir Charles à Dan Majerle en passant par Nash, via Stoudemire pour aller jusqu'à Devin Booker : PHX a le monopole de mon coeur. Je veux du soleil !

2 Comments on [ITW] – Dominique Leray : « J’ai grandi en faisant de ma différence une force ! »

  1. Comme toujours une belle interview.
    Qui rentre tout à fait dans le champ d’action de Basket Rétro…
    Je signale juste que la photo de Séménova (elle ne devait peut-être pas rentrer dans le cadre!) a été remplacée par une version deux de la plaquette 5 dédicacée!!!
    Continuez comme çà!!

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