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[Hommage] Aaron Harper, mort d’un globe-trotter

Portrait

Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro

L’assassin silencieux. Le surnom d’Aaron Harper dans l’Hexagone en dit long sur son jeu. Celui d’un ailier polyvalent qui n’abuse pas des tickets shoots pour ramener sa vingtaine de points par soir. Le lieutenant parfait dans une équipe ambitieuse. Mais, Aaron ne se contente pas de jouer les seconds rôles en Pro A. Dans des championnats plus exotiques, il enchaîne les titres de meilleur scoreur. Retour sur son parcours, stoppé tragiquement en novembre dernier.

SUR LES RIVES DU MISSISSIPPI

Quinze clubs dans neuf pays différents, la carrière professionnelle d’Aaron Harper ressemble à un lonely planet de la balle orange. Des fjords islandais à l’ambiance tropicale du Venezuela, l’ailier est un routard du shoot, encore présent sur les parquets mexicains à quarante ans passés. Fraîchement retraité depuis l’été 2023, Aaron revient dans son Mississippi natal pour préparer une reconversion dans le coaching. Il n’en aura pas le temps. Le 4 novembre, alors qu’il circule sur l’Interstate 55 aux abords du comté de Lafayette, il est victime d’un accident de la route. Son véhicule quitte la chaussée pour partir en tonneau. Sans ceinture de sécurité, Aaron est éjecté hors de l’habitacle et décède sur le coup. L’onde de choc est terrible dans tous les clubs où Harper a fait escale, tant l’homme et le basketteur sont attachants. A commencer par sa ville de Jackson, où il fait ses gammes à la Provine Highschool.

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Aaron Harper (à gauche) avec Provine Highschool © clarionledger.com

Il se fait remarquer dès sa saison sophomore lors de la finale d’état contre Lanier HS. A neuf secondes du buzzer, Aaron réussit une action à quatre points pour égaliser. Le titre lui file tout de même sous le nez, mais il prend sa revanche l’année suivante. Avec un bilan quasi parfait de 37-1, Provine roule sur le championnat et remporte le titre final. USA Today classe alors le lycée dans le Top 25 des programmes américains. Harper s’invite dans le deuxième meilleur 5 du Mississippi en envoyant plus de 17 points de moyenne. Il fait encore plus fort en senior avec une ligne de stats qui en dit long sur sa future polyvalence : 20.8 points, 6.7 rebonds, 3.5 passes et 2.5 interceptions. Les Rams s’offrent une troisième finale consécutive et le scout Bob Gibbons ne s’y trompe pas en intégrant Harper dans la liste des 100 meilleurs prospects du pays. Ole Miss, la fac du Mississippi, profite de ce vivier de talents pour recruter trois joueurs de Provine : Justin Reed, David Sanders et Harper. Le coach des Rebels Rod Barnes mise sur l’osmose des trois lycéens pour booster son programme. Continuité et proximité, c’est aussi la raison du choix d’Aaron :

Nous aimons tous jouer les uns avec les autres. En plus, nous nous complétons dans le jeu. Je voulais jouer au plus haut niveau et Ole Miss est proche de chez moi. C’est juste un bon choix. Personne ne veut aller dans une école perdante. J’avais l’habitude de gagner au lycée. Ole Miss développe une tradition ici et je veux en faire partie.

Ole Miss est certes un programme référencé aux States, mais ne brille pas par ses performances NCAA. La fac a dû attendre 1997 pour boucler une saison à plus de 20 victoires et ne compte que quatre participations à la March Madness avant l’arrivée d’Aaron. Un historique qui ne fait pas trembler les recrues de Provine. Les Rebels entament l’exercice 2001 par onze succès consécutifs ! Harper s’affirme comme la troisième menace offensive dès sa première année et gagne ses galons de titulaire à mi-parcours. Comme en highschool, il surfe sur les victoires avec à la clé le meilleur bilan de l’histoire de l’université. Et il ne s’arrête pas là. Au premier tour, Ole Miss surprend Iona grâce à un contre décisif de Rahim Lockhart sur la dernière action. Puis, c’est Notre Dame qui s’incline sur un shoot à 3 points clutch de Jason Harrison. Pour la première fois, les Rebels atteignent le Sweet Sixteen, opposés à Arizona, tête de série numéro 2. Une marche trop haute pour Harper qui se déchire à 3/13 aux tirs. Il se rattrape la saison suivante. De nouveau qualifié pour la March Madness, il score 19 points au premier tour contre UCLA. Mais, face à cinq futurs NBAers, Aaron doit s’incliner contre plus forts que lui.

Le départ de Rahim Lockhart en 2002 fragilise la raquette et rebat les cartes. L’ancien trio de Provine prend alors le pouvoir avec plus de 52% du scoring. Dans son année senior, Harper s’affiche à 16.5 points, 5.1 rebonds et 3.3 assists. Meilleur passeur des Rebels, second scoreur et rebondeur, il est le liant collectif comme aime le souligner son coach, modifiant sa production selon les besoins de l’équipe. En plein run pour le tournoi NCAA, il tape, par exemple, son record dans une victoire précieuse contre Auburn : 30 points à 9/13 aux tirs et quatre lancers décisifs dans les dernières secondes. Malgré cette performance, Aaron ne se qualifie pas pour la March Madness. En fin de cursus, seul son coéquipier Justin Reed est appelé à l’échelon supérieur en NBA, drafté par les Celtics. Comme tant d’autres jeunes prospects, Harper doit faire son balluchon pour continuer sa carrière professionnelle.

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© clarionledger.com

Sa première escale est pour le moins inattendue. Harper quitte son Mississippi chéri pour le froid de Reykjavik. Le championnat islandais n’est pas forcément la rampe de lancement idéale pour percer en Europe. En plus, il déboule en cours de saison dans une équipe en chute libre. Son arrivée réchauffe vite les fans : 30 points pour ses premiers pas avec le KR Basket suivi de deux prestations à plus de 40 unités. Aaron engrange les victoires et pousse son club jusqu’en playoffs. Une performance encore impensable avant son recrutement. Opposé au futur finaliste Snaefell, il s’offre un game winner à 3 points dans le match 1, après avoir remonté 14 points de retard. Un exploit qui n’empêche pas l’élimination du KR Basket au premier tour. Au chômage fin février, Harper continue son périple et se pose au Venezuela. Le grand écart absolu en termes de température. Là encore, dans un championnat de seconde zone, il se distingue offensivement avec les Panteras de Miranda. Meilleur scoreur de la ligue avec 24.1 points, il s’adjuge également le titre de MVP. Superstar dans des compétitions exotiques, il est temps pour Aaron de se fixer des objectifs plus en adéquation avec son potentiel.

LE MÉTRONOME DE LA CHORALE

Eté 2005, Aaron Harper débarque dans l’Hexagone… à Hyères-Toulon et Roanne. Le club varois est le premier à annoncer sa signature, suivi de peu par la Chorale. Un imbroglio contractuel, où un agent peu scrupuleux usurpe l’identité du joueur pour monter un deal avec le HTV. Une fois le litige réglé, Harper porte bel et bien le maillot roannais. Remonté dans l’élite en 2002, le club ligérien galère dans les bas-fonds de la Pro A. Les deux derniers exercices se sont soldés par une seizième place, tout juste suffisante pour sauver sa tête. Mais, une nouvelle donnée marque la campagne 2005-2006. Compte tenu de l’ouverture des frontières initiée par l’ULEB, les clubs français peuvent engager quatre Américains au lieu de deux auparavant. Spécialiste du recrutement sur le sol US, le coach Jean-Denys Choulet s’engouffre dans la brèche. Il ramène dans ses valises Dee Spencer fraîchement sorti d’Arkansas State University et Mike Bauer, repéré au camp de Columbus. Quant à Harper, Choulet se laisse séduire par son agent qui lui vend sa fiabilité aux tirs. Les résultats ne se font pas attendre ! Pour sa première à la Halle Vacheresse contre Rouen, Aaron enfile 31 points à 12/13, bien supplée par Spencer et ses 28 points. La paire ricaine de la Chorale donne le ton d’entrée, bien décidée à jouer les trouble-fêtes.

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© Le Progrès

A mi-parcours, il n’est déjà plus question de maintien, mais de playoffs. Début janvier, la Chorale fanfaronne avec un bilan positif de 8-7. L’attaque carbure à la première place de Pro A, tandis que Harper est la seconde gâchette de la ligue. Seul un coup de mou hivernal lui coûte sa place à la Semaine des As. Aphone pendant cinq matchs, la Chorale retrouve sa voix sur les matchs retours pour faire tomber les ténors à domicile : les tenants du titre strasbourgeois, les leaders palois et les voisins villeurbannais chutent tour à tour. Dans l’autre derby contre Chalon, Aaron sort une prestation à 28 points, 10 rebonds, 4 passes plus les deux lancers décisifs à la fin du temps réglementaire pour l’emporter 104-103. Un succès précieux dans la course aux playoffs. Avec un bilan pile à l’équilibre, 17-17, les Roannais héritent de la neuvième place, à la défaveur du goal average sur Cholet. Les deux équipes se retrouvent au tour préliminaire des playoffs. Roanne s’impose sans problème dans son chaudron bleu avant de sortir les mouchoirs à deux reprises dans les Mauges. Une frustration qui laisse place rapidement l’optimisme. Le duo Harper-Spencer a replacé la Chorale sur la carte du basket hexagonale. Conscient de leurs potentiels, Roanne les prolonge à la hauteur de ses moyens. Sans divulguer le montant, le président Emmanuel Brochot parle des plus gros contrats jamais signés par le club. Alors qu’il aurait pu mettre les voiles pour le plus offrant, Aaron s’ancre sur les bords de Loire :

J’ai reçu quelques propositions mais pas beaucoup, je suis tranquille ici. Je trouvais que c’était bien de rester à Roanne, j’ai de bon amis, les gens m’ont mis à l’aise ici, je suis bien. Si je confirme l’an prochain, j’aurais sûrement de bonnes opportunités. Et moi, du moment que je joue au basket, c’est ce que j’aime. Le fait que Dee Spencer et Pape Badiane aient signé aussi a joué dans ma décision, se connaître c’est plus facile pour bien jouer.

Si Harper se plaît à Roanne, la réciproque fonctionne également. Dans une ville qui vibre pour son équipe de basket, il n’est pas rare de croiser Aaron acheter son paquet de clopes au tabac du coin, enchaîner les pastis après les soirs de victoire ou refaire le monde avec d’anciens joueurs locaux. Des écarts tolérés par Jean-Denys Choulet, du fait du comportement irréprochable de l’Américain sur le parquet. Harper sait faire la part des choses et ses escapades nocturnes contribuent aussi à l’osmose du groupe. Une équipe choralienne unie, qui connaît une addition déterminante pendant l’été. Roanne embauche Marc Salyers pour remplacer numériquement Mike Bauer. Poste 4 bodybuildé, passé rapidement par la France, l’Italie et la Corée, il se fond aussitôt dans les systèmes. Choulet prône un basket uptempo, basé sur des shoots rapides avant que la défense se mette en place. Un style qui convient parfaitement à la triplette US. Pour accompagner ces pistoleros dans le 5 majeur, le coach opte pour le très jeune Marc-Antoine Pellin (19 ans) à la mène et les tentacules de Pape Badiane pour protéger le cercle.

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© Pierre Lahalle

D’équipe poil à gratter en 2006, les Roannais passent au mode rouleau compresseur. La Chorale s’offre un début de saison en fanfare avec dix victoires en onze matchs. L’attaque carbure à plein régime comme le prouve l’entame de match à Bourg-en-Bresse : un 28-0 administré sur les six premières minutes qui fait du bruit en Pro A ! Le starting five choralien termine l’année 2006 sur une bonne note en s’invitant au grand complet pour le match des étoiles à Bercy. Un show dominé par Spencer, élu MVP du All Star Game. Une mise en bouche avant l’échéance de la Semaine des As. Pour sa première participation à cet événement, Roanne surclasse Dijon en quart (98-85) puis humilie Villeurbanne (85-62). La finale contre Le Mans est beaucoup plus disputée. Il faut un match de mammouth de Marc Salyers (29 points et 7 rebonds) et sa coupe spéciale iroquois, pour s’offrir le scalp des Sarthois. Régulateur en attaque, Aaron termine le tournoi avec 59 points. La Chorale soulève son deuxième trophée national après 48 ans d’attente et les hommes de Choulet ne comptent pas s’arrêter là. Ils mènent une cadence d’enfer après la trêve, que seuls les Nancéens parviennent à tenir. Le feu de paille annoncé au bout de quelques semaines se transforme en brasier offensif avec son trio de pyromanes. Illustration dans le choc des leaders contre Nancy. Mené de six points à moins de quatre minutes de la fin, Roanne passe un 18-1 létal ! Harper sort le lance-flammes avec 28 points à 60% de réussite. Une victoire sans incidence sur le classement, la Chorale restant dauphin du SLUC au terme de la saison régulière.

A l’heure du bilan, la Chorale résonne sur tous les tableaux. Meilleure attaque de Pro A avec 86,5 points, le club place son trident américain aux trois premières places du classement des scoreurs. Un fait unique dans les Annales de la ligue ! Comme à l’époque de Provine Highschool, Aaron fait partie d’un trio flamboyant. Derrière l’artiste Spencer et le showman Salyers, lui se fait discret. Un assassin silencieux d’une régularité effarante. Sur ses 34 matchs joués, il ne passe jamais en dessous des 11 points, le tout à 51,2% de réussite dont 42,6% à 3 points. Confirmation en playoffs, où Harp’ est le premier à dégainer contre Cholet : 25 points à 77% de réussite. Un premier tour en forme de revanche contre le club des Mauges, balayé 2-0. L’obstacle chalonnais est lui plus dur à surmonter. Dans une belle étouffante à Vacheresse, Aaron le stabilisateur offensif sort une prestation XXL : 24 points, 13 rebonds et 5 passes. Cette fois, la Chorale est sur la plus grande scène hexagonale. A Bercy, le choc face à Nancy tient toutes ses promesses. Dans les cordes en première période (23-7), les Roannais grignotent progressivement leur retard. A l’image du reste de l’équipe, Aaron se déchire aux tirs avant de trouver la mire plusieurs fois à longue distance. Avec un double double – 10 points et 11 rebonds – il met les mains dans le cambouis pour arracher le trophée dans le money time. Une victoire au forceps 81-74 qui clôture un doublé improbable il y a encore quelques mois.

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© Olivier Fusy

A peine le temps de sabrer le champagne que le plus dur commence pour la Chorale. Le club doit monter un dossier pour l’Euroligue et surtout tenter de prolonger son trio intenable. Rapidement Salyers repart pour un tour de chant, tandis que Spencer s’envole pour le Virtus Bologne. Harper, lui, reste indécis. Un feuilleton estival commence, où l’ailier donne d’abord un accord verbal, avant de faire languir les dirigeants roannais. Un délai de réflexion lui est accordé ainsi qu’un bonus substantiel sur son ancien salaire. Mais, comme il l’avait pressenti un an auparavant, Aaron reçoit des offres beaucoup plus lucratives. Après une nouvelle embrouille contractuelle avec son agent, il signe avec le club de Mariupol pour un salaire deux fois supérieur à celui proposé par Roanne. Un choix financier que Harp’ va vite regretter.

LE RETOUR DE L’ENFANT DE COEUR

En Ukraine, l’ancien choralien déchante dans un style de jeu qui ne lui convient pas. Méconnaissable, il ne rentre plus un shoot. Après une dizaine de match, il est coupé par Mariupol. De quoi faire naître des rumeurs qui l’annoncent tantôt à Pau tantôt de retour dans la Loire. Une valse-hésitation qui tient en haleine les deux clubs pendant de longues semaines, avant qu’on apprenne qu’Aaron est reparti au Venezuela pour terminer la saison avec le Trotamundos BBC. Eté 2008, Jean-Denys Choulet se rend au camp de Columbus pour observer l’état de forme d’Aaron. Convaincu par ce qu’il a vu, il rapatrie Harp’ à Roanne. Ironie du sort, son ancien coéquipier Marc Salyers fait lui le voyage dans l’autre sens, en signant avec Mariupol. Le paysage à la Halle Vacheresse a changé depuis le titre de champion. De l’épopée 2007, seul Marc-Antoine Pellin est rescapé. Finaliste malheureux contre Nancy, la Chorale espère retrouver de la voix avec le retour de son héros. L’objectif d’Aaron, c’est le titre et il se dit prêt à remonter en Seine :

Je suis un winner et je suis quelqu’un de très dur avec moi-même, j’aime faire du mieux que je peux. Je pense que personne dans cette équipe ne veut gagner plus que moi ! J’ai re-signé parce que j’ai d’excellentes relations avec le coach qui m’a beaucoup appris. Nous pouvons redevenir champions, nous avons les armes, avec beaucoup de travail. Tout le monde pense qu’on peut le faire. Cela ne va pas être facile car maintenant, tout le monde connaît la Chorale. Nous devons défendre et prendre des rebonds, c’est comme cela que l’on peut être champions.

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© Le Progrès

Le casting choralien autour de Harper reste de qualité avec des Américains déjà éprouvés au circuit européen comme Taj Gray ou Marcellus Sommerville. L’attaque roannaise occupe toujours la première place de Pro A, mais connaît régulièrement des trous d’air avec de lourdes défaites principalement à l’extérieur. Second scoreur de l’équipe, Aaron retrouve du poids en attaque – 15.5 points à 50% – tout en connaissant, lui aussi, des hauts et des bas. Capable de passer de deux petits points inscrits contre Villeurbanne à 31 unités, une semaine plus tard, sur le parquet de Gravelines. Une campagne chaotique, à l’issue de laquelle Roanne hérite de la cinquième place et se prépare à affronter le SLUC. Un classic désormais avec une troisième confrontation consécutive en playoffs. Ce premier tour est à l’image de la saison de Harp’. Peu impliqué défensivement sur le match 1, il redresse la barre à domicile pour arracher une belle. Cela sera son dernier match sous la tunique choralienne. Ses 24 points sont insuffisants pour franchir l’obstacle nancéen. Cette campagne mi-figue mi-raisin ne convainc pas les dirigeants de le conserver. Alors comme d’habitude, Aaron fait ses valises et met le cap sur la Bulgarie.

LA MORT AU BOUT DE LA ROUTE

Dans l’ambiance très chaude de la Balkan League, Harper retrouve des couleurs. Ce championnat, créé un an auparavant, regroupe des clubs de Bulgarie, de Macédoine, du Monténégro, du Kosovo et de Roumanie. Leader du Levski Sofia, Aaron rafle tous les trophées possibles : le doublé coupe-championnat en 2010, MVP du All Star Game en 2011 et trois titres de meilleur scoreur. Rien que ça ! Après trois saisons bouclées à plus de 20 points et 50% de réussite, Harp’ continue son périple en Orient. Il signe une saison avec Sagesse dans le championnat libanais. Encore un championnat exotique, où il a l’occasion de croiser ses anciens compères, Jean-Denys Choulet et Marc Salyers, expatriés tout comme lui. Comme le hasard fait bien les choses, les deux ex-choraliens font leur retour en Pro A lors la même journée de championnat. 9 novembre 2013, Big Marc signe au Havre, tandis que Harper s’engage avec Pau-Orthez. A la lutte pour le maintien, les Béarnais cherchaient un pigiste médical pour remplacer Mike Scott, sur le flanc. Pas à 100% physiquement d’après ses dires, Aaron a du mal à tenir le rythme. 13.6 points sur ses six premiers matchs, c’est loin de ses standards, mais l’ailier impulse une série de trois victoires qui donnent de l’air à l’Elan. Fin décembre, c’est la douche froide à Pau. Harper annonce aux dirigeants qu’il ne sera plus un des leurs en début d’année.

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© El Sol de Tampico

Les conflits contractuels c’est aussi la marque de fabrique de Harp’. Avant sa pige dans le Béarn, il avait signé un précontrat avec le club des Marinos d’Anzoategui au Venezuela, dont le championnat commence effectivement en janvier. L’antériorité de la signature faisant foi, Aaron est obligé d’honorer son contrat. Cette fois, il quitte le Vieux Continent pour de bon, mais ne s’arrête pas de voyager pour autant. Après une étape à Beyrouth en 2015, il se concentre sur l’Amérique Latine. Il découvre la Liga Nacional d’Argentine avec Santiago puis Buenos Aires, remonte un peu jusqu’à Porto-Rico avec les Capitanes de Arecibo, avant de finir son road-trip au Mexique. Aaron s’affiche encore à 21.1 points avec les Huracanes de Tampico, suffisant pour s’octroyer le titre de meilleur scoreur, à 38 ans passés ! C’est dans ce championnat aztèque que Harper raccroche définitivement ses baskets à l’été 2023. Rentré au bercail, il n’aura pas le temps d’amorcer sa reconversion, la faute à cet accident de voiture. Une ironie bien cruelle pour ce globe-trotter infatigable, que de terminer sa route sur le bitume de son Mississippi natal.

STATISTIQUES ET PALMARES

  • Stats NCAA : 12.2 points à 41,4% aux tirs, 4.0 rebonds et 2.2 assists
  • Stats Pro A : 16.5 points à 49,3% aux tirs, 4.8 rebonds et 2.6 assists
  • Mississippi All-State First Team (1999)
  • Vainqueur de la Semaine des As (2007)
  • Vainqueur du championnat de France (2007)
  • Vainqueur de la Balkan League (2010)
  • Vainqueur de la Coupe de Bulgarie (2010)
  • MVP du championnat du Venezuela (2005)
  • MVP du All Star Game de Balkan League (2011)
  • Sélection pour le All Star Game Français (2006, 2007)
  • Meilleur scoreur du championnat du Venezuela (2005)
  • Meilleur scoreur de la Balkan League (2010, 2011, 2012)
  • Meilleur scoreur du championnat du Mexique (2020)

AARON HARPER EN IMAGES

About mosdehuh (36 Articles)
Tombé dans la NBA au début des 90's avec Penny Hardaway. Grosse passion pour les loosers magnifiques et les shooteurs. Supporter de la Chorale de Roanne depuis 3 générations.

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