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SLip, l’artiste qui fait entrer le Basketball dans les musées

Portrait

Montage Une :SLip pour Basket Rétro

On a coutume de dire que le Basketball est un art, avec SLip cela ne fait plus aucun doute. Avec ses collages, il fascine la communauté basket française en mélangeant œuvres religieuses et gloires de la NBA. Dans son exposition « Double Double », il sublime les légendes de la grande ligue, du mystique au christique, les tableaux détournés prennent alors une autre dimension dans l’imaginaire du fan de NBA.

Les fans de Basketball découvrent depuis quelques le temps le travail de l’artiste Lyonnais SLip, grâce notamment à sa collaboration avec Reverse et son fameux Mook. Il est un autodidacte qui à force de travail et de créativité a fait de ses lacunes artistiques une force en se forgeant un style des plus reconnaissable et des plus efficaces qu’on ne peut oublier. Ses travaux sont reconnus et recommandés par bon nombre de médias séduit par son talent. Son travail le mène également à intégrer le Guggenheim Museum Store du célèbre musée de New York. Mais c’est bel et bien l’exposition « Double Double » qui fait connaître cet artiste passionné de sport aux amoureux de la balle orange.

En parant les personnages de tableaux religieux des maillots des plus illustres joueurs de NBA, il touche les fans qui arrivent alors en un clin d’œil à saisir la dramaturgie ou la mythologie que renvoie l’œuvre. Pour ceux qui ont des lacunes où aucune connaissance du basketball, SLip propose sur sa chaîne Youtube une description et explications de ses créations. Les œuvres détournées sont judicieusement choisies, un travail de recherche de longue haleine qui représente la moitié de son temps de travail sur ce projet. Trouver des peintures pour servir ses idées lui demande alors de nombreuses heures à dénicher des tableaux avec des personnages dans la position adéquate et sur lesquels il peut venir greffer les jerseys des joueurs qu’il souhaite ainsi sacraliser. Projet, qui d’ailleurs a failli ne jamais voir le jour puisque celui-ci était depuis 4 ans dans les cartons. Fait sans se poser de questions, en détente puis un peu mis de côté, c’est finalement un de ses amis qui l’encourage à mettre en avant ses détournements, une riche idée. 

Roi sans Couronne
Once Brothers

C’est ainsi que SLip gagne encore un peu plus de notoriété dans la sphère des fans de basketball en exposant au SOFFFA de Lyon et en diffusant ses créations sur les réseaux sociaux. Mais l’artiste n’en est pas à son coup d’essai, en 2018 il expose des détournements en mettant en scène des joueurs de Football, son autre sport favori et son premier amour. C’est alors avec l’exposition baptisée « Auréole » qu’il tape dans l’œil de l’équipe du magazine SO FOOT avec qui il réalise “La ligue de foot sans tête”.

Pour « Double Double », il met à l’honneur la NBA des années 90. Comme beaucoup, SLip fait partie de la vague de fans générés par la Dream Team des JO de 1992 à Barcelone et comme beaucoup, la NBA l’a fait rêver. Si on retrouve les grandes stars de la ligue de cette époque comme Michael Jordan, Hakeem Olajuwon, Reggie Miller et bien d’autres, on voit également des joueurs plus modestes, mais iconiques, comme Spud Webb le vainqueur du Slam Dunk Contest de 1986. La NBA plus récente des années 2000 à nos jours n’est pas en reste, avec la présence de joueurs comme l’allemand Dirk Nowitzki qu’il adore, ou encore le MVP de la saison 2023 Joel Embiid. 

Mais SLip c’est bien plus que des détournements, spécialiste du collage digital, Sylvain de son vrai nom, possède un univers et un style bien à lui. Si ses détournements touchent principalement le milieu du sport, ses réalisations se veulent plus souvent généralistes voir engagées. Se plonger dans son travail, c’est faire face à des créations intemporelles mêlant à la fois passé, présent et futur. Là encore les choix des collages sont savamment fait. Il témoigne parfois d’une nostalgie omniprésente faite de souvenirs que l’artiste souhaite partager et par la même occasion conserver.

Il partage également ses observations sans jamais chercher à donner de réponse tout en offrant des axes de réflexion sur notre époque avec ce style qui semble hors du temps, dans une atmosphère faite de couleurs pastels qui donne la sensation de visualiser des flashs de nos mémoires. Montrer le passé, se questionner sur le présent pour se confronter au futur, c’est le pari réussi de certains de ses collages. Mais quel que soit le thème abordé, on prend un malin plaisir à lire l’intitulé de la création et de commencer alors une sorte de jeu ou chaque collage devient un indice qui nous mène exactement la où SLip le souhaite.

Nostalgique et utilisant sa vie et son expérience comme matière première, il n’est alors pas surprenant de le voir injecter son amour pour notre sport dans son travail. Les quadragénaires fans de basketball ne peuvent pas rester insensibles face à certaines de ses créations qui respirent le vécu. Des collages comme “Se Rêver Ricain”, “Range Ta Chambre” ou “La Reine des Sneakers” sont alors des réminiscences visuelles et émotionnelles qui ravivent des souvenirs avec une justesse imparable. Un travail remarquable qui à coup sûr vous fera passer un bon moment en ravivant la mémoire d’un lointain passé. 

Dimanche Matin, Championnat Départemental
Se Rêver Ricain

Lorsqu’on lui parle NBA, il évoque ces joueurs qui ne sont pas des stars mais qu’il a grandement apprécié, des joueurs polyvalents capables de tout faire comme Walt Williams, Billy Owens ou encore “Le Président” Boris Diaw. Aujourd’hui, il suit encore la NBA, et c’est le jeune Josh Giddey qu’il affectionne particulièrement. Peu surprenant quand on connaît le goût de SLip pour les joueurs avec des dégaines “à l’ancienne”.

Goût qu’on retrouve dans des créations récentes avec des joueurs inventés de toutes pièces où les moustaches ont la part belle comme l’improbable Dmitri Hassistovic. Car il continue avec le basketball et de nombreux projets sont dans ses tiroirs et nous n’avons pas fini de nous régaler de ses détournements. Côté exposition, “Double Double” est reconduite au mois de Septembre à Villefontaine près de Lyon. Avec le souhait de pourquoi pas faire voyager son exposition dans d’autres régions. 

Pour suivre SLip, ses nouveautés, ses actus, c’est sur Twitter et Instagram sous le pseudo « iamSLip » et pour découvrir son travail c’est sur le site www.iamslip.com.

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