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[Infographie] Sue Bird, Sue Legend

Infographie

Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro

Semaine de retraites pour les sportives américaines. Après la fin de carrière de Serena Williams au tennis, une autre grande championne tire sa révérence. Sue Bird, quintuple médaillée olympique, va laisser une grande empreinte dans le basket.

RETRAITE D’UNE CHAMPIONNE, DU 6 AU 10 DES RECORDS EN PAGAILLES ENTRE LES USA ET LA RUSSIE

C’est une semaine de nostalgie qui a étreint les États-Unis avec les retraites, coup sur coup, de deux légendes nationales dans leurs disciplines respectives. En effet, samedi 3 septembre 2022, Serena Williams (40 ans), 23 titres de Grand Chelem au compteur, tirait sa révérence à l’issue du troisième tour de l’US Open à New York. Quelques jours plus tard, à l’ouest du pays, une autre grande championne, de basket cette fois, stoppait sa carrière sur une élimination en demi-finale du championnat américain, la WNBA. Sue Bird, 41 ans, et son Seattle Storm avec la Française Gabby Williams étaient défaits 3 manches à 1 face aux Las Vegas Aces de la coach Becky Hammon et d’une autre Française, Iliana Rupert. La fin de carrière d’une championne d’exception, au palmarès dantesque et qui a marqué son époque durant 20 ans.  Une histoire de la balle orange qui s’étend entre la WNBA avec Seattle et la Russie où la meneuse a évoluée durant une bonne dizaine d’année. Sue Bird, de par son aura et ses titres est donc à placer au même niveau que d’un ses homonymes, un certain Larry Bird dans le cœur du basket US. Mais elle représente bien plus encore que des trophées. Une quintessence du jeu, une capacité d’adaptation et une soif de victoire inexpugnable qui lui a permis de durer deux décennies aussi bien dans sa franchise qu’au sein de l’équipe nationale américaine.

L’Australienne Lauren Jackson (Numéro 15), Sue Bird (10) et Diana Taurasi (13) entourée de leur président au Spartak de Moscou (Crédit photo : http://www.foxsports.com)

Dès lors, malgré tout dans un monde gorgé de statistiques en tout genre, le fait de se risquer à un simple coup d’œil à ses récompenses personnelles et collectives est éloquent. Quatre titres nationaux en WNBA avec sa franchise de toujours, deux titres en basket universitaire, cinq championnats russes, deux Super Coupes européennes mais aussi cinq Euroleague remportées. Sans compter les titres olympiques pour celle qui est devenue depuis l’an dernier, à Tokyo, en compagnie de sa coéquipière Diana Taurasi, quintuple championne olympique d’affilée !! Un record pour ces deux joueuses et qu’il faut mettre en perspective avec ses quatre médailles d’or remportées lors des championnats du monde qui se sont disputés depuis 2002, l’année de sa draft en première place dans une promotion comprenant notamment Lucienne Berthieu, internationale française. Une ascension dans le basket fulgurante qui la place dans la légende de son sport à tous points de vue. Deux numéros de maillots dans sa carrière avec le 6 en sélection US et le 10 en club, en WNBA et une cascade de trophées avec des coéquipières, des sélections et des équipes ayant marquées leur temps également.

MOISSONS DE TITRES ET DE TROPHÉES EN EUROPE, REINE DE L’OLYMPE ET « DREAM TEAM » AU FÉMININ

Les titres ne définissent certainement pas une joueuse mais ils contribuent à perpétuer sa légende dans le panthéon de sa gloire. A ce niveau, force est de constater que Sue Bird n’a pas perdu de temps. Dès 2004, deux ans après son arrivée au Storm, la meneuse remporte le championnat, deux manches à une face, au Connecticut Sun, une équipe coachée par un grand nom du basket US, la regrettée Anne Donovan (décédée en 2018), ancienne intérieure et double championne olympique en tant que joueuse lors des JO de 1984 et 1988 et en 2008 en tant que coach.

Le temps de glaner l’or olympique avec sa sélection à Athènes en renversant tout son passage. Une année 2004 charnière dans sa carrière en club puisque les joueuses ont la possibilité d’évoluer en Europe lorsque le championnat américain fait relâche. Dès lors, Bird ne se fait pas prier et part exposer ses talents en Russie. Tout d’abord au Dynamo Moscou durant deux saisons, histoire de se faire la main au basket européen. Avant d’intégrer deux des clubs russes les plus huppées des années 2000-2010. Le Spartak Moscou tout d’abord où Sue Bird remporte quatre titres en Euroleague d’affilée entre 2007 et 2010 étant accompagnée de grandes joueuses à chaque fois. Citons notamment sa compatriote Tina Thompson en 2007 (double championne olympique en 2004 et 2008) puis Lauren Jackson, Diana Taurasi ou encore Sylvia Fowles (quatre titres olympiques avec la sélection US entre 2008 et 2020). Un Spartak qui rafle tout donc sur la scène européenne et permet d’étoffer l’armoire à trophée de Bird avec deux titres nationaux en 2007 et 2008. A partir de là, le talent et l’orgueil d’une championne naissent puisque Bird n’est pas rassasiée, loin de là. Après avoir traversé l’Atlantique pour remporter en 2010 un nouveau championnat WNBA en compagnie une fois encore de Lauren Jackson ainsi que la Russe Svetlana Abrossimova, Bird intègre, lors de la saison 2011-2012, une armada. L’UMMC Ekaterinbourg, le CSKA Moscou au féminin, une équipe où s’agrège les meilleures parmi les meilleures. En compagnie d’Abrossimova, Bird y côtoiera tour à tour la Belge Ann Wauters, les Américaines Cappie Pondexter et Candace Parker, sœur d’Anthony et multititrée aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, notre Sandrine Gruda nationale, l’Espagnole Silvia Dominguez ou encore Diana Taurasi. Ne manquait que Lauren Jackson et le trio aurait été réuni. L’apogée de cette « Dream Team » version féminine étant la saison 2012-2013 durant laquelle, en Euroleague, Bird et sa bande remporte la compétition sans coup férir avec une seule défaite en phase de poules. Face à Fenerbahçe, en finale, la victoire (82-56) ne pouvait échapper au club russe derrière une Candace Parker de gala (24 points et 11 rebonds) et avec Bird, Taurasi et Dominguez en support.

Sue Bird et son fameux numéro 6 sous les couleurs des USA (Crédit photo : http://www.usab.com)

Sur la scène nationale, Sue Bird n’aimant pas faire les choses à moitié, c’est trois titres d’affilée que le club russe remporte également entre 2012 et 2014. C’est donc 10 ans de carrière, pour une douzaine de titres remportés en Europe qui vient clore un chapitre important dans l’histoire de l’Américaine. Sue Bird profite également des années 2010 pour glaner deux autres titres aux Jeux Olympiques de Londres, en 2012 et de Rio en 2016 ainsi que trois championnats du monde en 2010 en République Tchèque, en 2014, en Turquie et en Espagne, en 2018. Sans compter la première en 2002, en Chine et une autre de bronze en 2006 au Brésil. Seule anicroche dans une carrière dorée puisque les Américaines s’étaient faites sortir en 75-68 par la Russie en demi-finale. Une année 2006 qui faisaient étrangement écho à un autre championnat du monde, au Japon, chez les hommes durant lequel LeBron James, Chris Bosh et Dwayne Wade s’étaient faits éliminés par la Grèce du génial Theo Papaloukas en… demi-finale également. Dès lors, outre cet accroc vite réparé, Sue Bird réussit la gageure de remporter tous les titres en jeu en apportant son écot en moyenne aux points (3), aux rebonds (2) et surtout aux passes (4 et 5 entre 2012 et 2020, avec un 5,8 à Tokyo). Des statistiques peu élevées diront certaines personnes mais qui doivent être mises en perspective avec la densité des équipes américaines présentes. Et tout simplement, du talent au kilomètre carré avec des joueuses de l’acabit de l’intérieure Lisa Leslie (quatre JO entre 1996 et 2008), la meneuse Dawn Staley (trois JO entre 1996 et 2004 en tant que joueuse et une en tant que coach, en 2020) et actuelle sélectionneuse de l’équipe américaine. Tina Thompson, Candace Parker, Diana Taurasi et Sylvia Fowles, évoquées plus haut ou encore Tina Charles (3 titres entre 2012 et 2020), Brittney Griner, actuellement emprisonnée en Russie, Breanna Stewart qui évolue au Storm de Seattle et en Europe à Fenerbahçe et Lindsay Whalen. Une armada jamais égalée aux Olympiades et qui déroule sans discontinuer son jeu, sa puissance, son talent et son envie sur tous les parquets olympiques. Dans ces conditions, après avoir mené le jeu durant presque deux décennies, Sue Bird a bouclé la boucle à partir de l’année 2020.

« Je suis fière de tout ce que nous avons accompli ici. Bien sûr, je suis triste, mais il y a aussi du bonheur, de pouvoir passer un moment comme ça avec les fans, de les voir chanter comme ils l’ont fait. Je sais que ce ne sont pas des larmes de joie mais il y a eu beaucoup de bonheur » Sue Bird, heureuse, finalement (Citation : https://www.npr.org/2022/09/07/1121509799/sue-bird-retirement)

2020 ET LA FIN, LÉGENDE PARMI LES LÉGENDES ET NOUVELLE VIE QUI COMMENCE… DANS LE BASKET ?

Une année 2020 marquée évidemment par le début de la crise sanitaire mais qui a permis à Sue Bird de remporter son quatrième et dernier titre WNBA. Face aux… Las Vegas Aces, trois victoires à zéro, du coach Bill Laimbeer, ancienne teigne des Pistons. Derrière des performances monstrueuses à l’attaque pour Breanna Stewart avec un double-double pour commencer (37 points et 15 rebonds), 22 puis 26 points pour finir le travail. Mais également deux performances stratosphériques de Sue Bird, qui allait sur ses 40 ans à l’époque avec 16, 10 et 7 passes décisives sur chacune des manches. Un beau duo qui a permis à Seattle de remporter après 2004, 2010 et 2018, le quatrième titre de son histoire. Le tout, avec Sue Bird à la mène à chaque fois. La meneuse offrant des passes à ses coéquipières, depuis 2002 et sa première saison en WNBA, la native de New York est un métronome de la passe. 5,6 de moyenne pour 11 points sur les 20 années écoulées en saison régulière et presque tout autant en play-offs (11,7 en points). Dès lors, l’apothéose de sa carrière prévue pour 2020 ayant été reportée pour cause de « Covid », Bird et sa sélection ont dû attendre un an et 2021 pour remporter l’or olympique face au pays hôte, le Japon (victoire 90-75). Et permettre à Sue Bird de s’offrir un grand Chelem au basket et cinq victoires olympiques entre 2002 et 2021. L’heure est donc venue pour la meneuse de tirer un trait sur une symbolique chez elle. 20 ans de carrière donc, cinq médailles d’or aux JO, des Euroleague féminins en pagailles et à la suite (entre 2007 et 2010) et des titres obtenus en Russie d’affilée.

Megan Rapinoe (à gauche) et Sue Bird (Crédit photo : http://www.theguardian.com)

Une vie professionnelle bien remplie qui s’est achevée sur cette défaite en demi-finale face à Las Vegas, en prolongation, 97-92, avec 36 minutes jouées pour 8 points et 8 rebonds à bientôt 42 ans. Mais au-delà de ses stats, c’est une longévité exceptionnelle et un goût pour la victoire innée chez une grande championne qui vont marquer les esprits. Compagne de la footballeuse, et anti-Trump notoire, Megan Rapinoe (près de 200 sélections et légende, elle aussi, dans le ballon rond), Sue Bird rejoint au panthéon des plus grands, Michael Jordan, Wilt Chamberlain, Shaquille O’Neal ou encore Kobe Bryant. Gageons qu’elle aura son rond de serviette à la table des plus grands et des plus grandes, à laquelle sa coéquipière légendaire Diana Taurasi pourra être conviée un jour également. Sue Bird, une championne et une carrière hors-norme et une personnalité que toute personne aimant le basket espère revoir, un jour ou l’autre, à sa place : sur un terrain de basket-ball, sport pour lequel elle a tant œuvré. Merci Madame Bird pour tout et pour toutes.

LA CARRIERE DE SUE BIRD EN INFOGRAPHIE

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About Volkan Ozkanal (27 Articles)
Fan de basket européen, d'Anadolu Efes, de Fenerbahçe du KK Partizan Belgrade et du CSKA Moscou, je voue un culte à l'immense Željko Obradović ainsi qu'à Petar Naumoski, grâce à qui j'ai appris à aimer la balle orange. Passionné également d'histoire, j'essaye de transmettre ma passion à travers Basket Retro.

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