Le billet de Cathy Malfois – Françoise Quiblier Bertal, un poste 4 moderne
Témoignage
Véritable légende du basket français, Cathy Malfois, notre consultante de luxe a souvent côtoyé Françoise Quiblier Bertal comme coéquipière en Equipe de France et en club. Elue à l’Académie du basket depuis 2016, Cathy nous évoque aujourd’hui le parcours d’une grande dame du basket français.
Françoise Quiblier Bertal, 1,87m, est née en 1953 à Paris. Elle débute le basket à Bois Colombes sous la houlette de Yaco Cator, une ancienne internationale de la génération d’Edith Tavert. Très vite, sur les conseils de Joë Jaunay, l’entraineur emblématique de l’équipe de France, elle intègre l’INSEP et à 17 ans, elle rejoint la fameuse équipe du Clermont Université Club.

Françoise Bertal @ Cathy MAlfois
Avec les Demoiselles de Clermont, Françoise cumule 6 titres de champion de France entre 1972 et 1977. Elle fait partie de l’équipe qui accède à 4 reprises en finale de Coupe d’Europe (Euroligue actuelle), sans jamais atteindre le Graal, toujours bloquée par le club de Riga et sa très gentille mais imposante et indéfendable Uljana Semenova !
« La présence, dans l’ensemble soviétique, d’une joueuse de 2,07 mètres, Ouliana Semonova, a sans doute permis à son équipe de l’emporter sans trop de problèmes (à elle seule, elle a marqué trente-quatre points); mais elle a assurément contribué à » tuer » le spectacle et à enlever beaucoup d’intérêt à la rencontre. Au-delà de certaines réactions assez détestables du public clermontois qui siffla systématiquement cette joueuse, la démonstration donnée par l’immense pivot soviétique, et surtout par ses coéquipières qui n’ont joué que par elle et pour elle, pose une nouvelle fois le problème du gigantisme en basket-ball féminin. » Voici ce qu’en disait le journal le Monde en 1971.

Les Demoiselles de Clermont
(Guidotti, Malfois, Riffiod, Sinsolliez, Leray, Quiblier, Dulac,Passemard, Chazalon, Sallois)
Pas très gentil, mais que c’était dur, la preuve !
Françoise rajoute un dernier titre de champion de France en 1982 avec Asnières, où elle évolue de 1977 à 1983. En partant pour le Stade Français Versailles, elle reste un an sans pouvoir jouer (règlement fédéral absurde !) avant d’y montrer encore un talent intact de 1984 à 1986. La dernière page de sa carrière de joueuse se déroule à Rambouillet comme joueuse et entraîneure joueuse entre 1986 et 1990.

En 1977 contre Semenova @ Cathy Malfois
Françoise est élue 2 fois MVP du championnat en 1982 et 1983.
Elle honore sa première sélection en Equipe de France à 16 ans et des poussières et porte 134 fois le maillot bleu de 1970 et 1978.
Elle participe à 4 championnats d’Europe, terminant trois fois 4ème dont une défaite frustrante d’un petit point face à la Tchécoslovaquie à Poznan en 1978, médaille en chocolat au goût très amer dont je me souviens comme si c’était hier (elle aussi sans doute). A ces championnats d’Europe 1978 en Pologne, coachée par Jean-Paul Cormy et Suzy Bastié, Françoise termine meilleure marqueuse de l’Équipe de France et 4ème marqueuse du tournoi avec 15,6 points de moyenne. Elle est sans conteste à une époque que les moins de 30 ou 40 ans ne peuvent pas connaître, l’une des toutes meilleures joueuses européennes au poste 4. Un poste 4 moderne puissant, tonique, doté d’un excellent jump shot. Lors de cette compétition, Françoise est sélectionnée en Equipe d’Europe (privilège que j’ai le plaisir de partager avec elle) pour une rencontre de prestige face à la grande et invincible URSS.
A mon grand regret, elle stoppe sa carrière internationale à 25 ans ce qui coïncidera avec le début de la longue traversée du désert de l’Equipe de France féminine (je sais de quoi je parle, j’ai arpenté ce désert de 1980 à 1988 !).
Sa retraite ? Les raisons en sont simples : son mariage avec le basketteur Paul Bertal, une première fille en 1979, puis une seconde en 1984 ! Deux filles, deux basketteuses, évidemment ! Chacune 1,90m sous la toise, Géraldine, la première, effectuera plusieurs saisons en Ligue Féminine, en particulier à Montpellier et la seconde, Élodie, totalisera 19 sélections en bleu.

Joë Jaunay, Françoise et moi avec la tenue de l’équipe d’Europe (Poznan 1978)
Quand Françoise met un terme définitif à sa carrière de joueuse en 1990, elle « reste » dans le basket : entraineure à Chartres, elle y créée une section minime France où joue sa fille Élodie; puis devient entraineure des minimes garçons à Bois d’Arcy.
Parallèlement à ses fonctions de prof de gym, Françoise est promue en 2001 assistante de Francis Denis avec l’équipe de France cadette sacrée championne d’Europe.(où évoluent entre autres Elodie Gaudin, Anael Lardy, Pauline Krawczyk, Julie Barennes, etc.). C’est pour elle un sacré souvenir et elle précise aussitôt qu’elle a adoré entraîner des jeunes et que sa carrière sportive ne lui a apporté « que du bonheur », qu’on se le dise !
Françoise est membre du Club des Internationaux. Elle a reçu la médaille d’or de la FFBB, la médaille d’argent Jeunesse et Sports et est élue à l’Académie du basket en 2016.
Femme accomplie et grand-mère heureuse, elle s’en va de temps à autre crapahuter dans les montagnes ou ailleurs, elle qui aime tant la randonnée sportive ! Et elle profite des voyages entre la France et les Canaries où Paul et elle résident régulièrement.

Académie du basket (promotion 2016)
Bonjour,
Je suis un basketteur » à la retraite », j’ai suivi toute cette époque et votre site est très bien fait !
Bravo.
Je n’ai pas joué à un haut niveau… mais j’ai repris le basket après 10 ans d’arrêt….( enfants en bas âges)..et j’ai pratiqué ce sport de 42 ans jusqu’à 59 ans.
Merci de m’avoir communiqué ce plaisir de jouer,de m’entraîner…j’ai coaché des équipes pratiquement que féminines, aujourd’hui ce sport s’est bien structuré et c’est très bien comme cela.
La situation sanitaire actuelle va très certainement faire perdre des talents en devenir…
Merci et bonne route
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Bonjour merci pour l’excellent article à propos de Françoise Quibler. J’ai eu l’occasion de jouer contre elle quand le jouait a Rambouillet. Je me rappelle avoir pris rapidement 5 fautes !
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