[Mix] Kareem Abdul Jabbar @Beirut
Mix
Le mix que je vous invite à suivre est une sorte de voyage. A la fois un voyage dans la carrière d’un des plus grand basketteur de l’histoire mais aussi un voyage vers l’orient, Beyrouth en particulier, terre natale de l’artiste que j’ai choisit pour accompagner KAJ.
Avant même de commencer le montage, mon choix était déjà fait! Je voulais absolument associer Jabbar à Ibrahim Maalouf. Si vous connaissez bien le trompettiste de génie qu’est Maalouf, vous aurez sûrement compris pourquoi mon envie de les rapprocher. Si ce n’est pas le cas, je vous l’explique.
D’abord, du côté basket, je vous donne mon point de vue, et surtout les images que me renvoient Abdul-Jabbar. Je ne vais pas ici faire un portrait de KAJ, il suffit de chercher sur ce même Basket Retro pour tout connaître du pivot. Non, je vous donne ma vision personnelle.
Kareem, c’est pour moi un monument, un emblème, un hymne qui résonne bien au delà du sport. Son parcours de sportif est couronné de succès. Mais il est aussi très particulier. Le natif de New York a été fidèle à l’éducation qu’il a reçu: fierté, honneur et dignité. Et, il lui en a fallu de tout ça…et ça commence dès 1968 où il refuse sa sélection pour les JO de Mexico pour dénoncer l’incivilité dont souffraient les afro-américains. Il lui faudra aussi réussir à passer outre l’opinion « bien (mal) pensante » d’une grande catégorie de la population blanche américaine au début des 70’s pour changer son nom Lewis Alcindor en Kareem Abdul-Jabbar, lui qui s’était converti à l’Islam lors de sa première année à UCLA. Il a, durant toute sa vie, était fidèle à lui même en sachant dénoncer et s’engager face à l’oppression, sous toutes ses formes. Toujours d’une grande dignité, il a réussi à faire changer les mentalités sans jamais changer de cap. Il n’a pas essayé de plaire, le temps et les actes s’en sont chargés. Alors que son image était brouillée dans l’opinion américaine durant les 70’s, il finit sa carrière en étant adulé et, considéré, à juste titre comme le meilleur joueur de l’histoire lorsqu’il tire sa révérence en 1989 à 41 ans.
Pour en revenir aux images que m’évoquent KAJ, c’est d’abord une grandeur, un esthète et un perfectionniste de ce sport. Ce sky-hook légendaire est aussi le fruit d’un travail incroyable pour réussir à le maîtriser comme personne avant et personne depuis. C’est, déjà dans l’adversité qu’il s’est ré-inventé. C’est parce qu’il fut interdit de dunk en NCAA qu’il a développé le Sky Hook. Alors oui, un orfèvre du basket qui a réussit à dépasser les légendaires pivots du passé qu’étaient Bill Russell ou Wilt Chamberlain.
Voilà, ah oui j’oubliais de l’or et pourpre, beaucoup mais sans oublier le vert de Milwaukee où il a amené un titre dès sa 2ème année dans la ligue. Dignité, honneur, fierté et don aussi, toujours prêt à aider son prochain, toujours là pour former les jeunes pivots, donner des conseils avisés aux plus jeunes.
Nantis de ces images dans ma tête, la musique d‘Ibrahim Maalouf me paraissait être la plus judicieuse. Parce qu’elle transcende les frontières, celle de nos pays mais aussi celle de la musique elle-même. Apporter des sonorités orientales dans le jazz, passer par le funk, le rock, le classique…en fait de frontière il n’en a pas, seul compte les images, celles qui nous font voyager même sans bouger de notre canapé. Et puis, le partage que l’on ressent dans ses compositions, elles sont encore plus visibles sur scène. Le sens du partage comme a su si bien le faire Jabbar tout au long de sa vie.
J’ai choisi le titre Beirut, d’abord parce qu’il est puissant, profond, sensible, glacial et brûlant (dans le mix, il n’y a qu’une petite partie de ce morceau que je vous invite à écouter en entier si vous ne le connaissez pas). Il est finalement toutes les facettes de KAJ! Ensuite, ma sensibilité musicale plutôt tournée vers le rock, ne cache pas sa joie lorsque les accords mythique de Led Zepelin submerge le morceau pour un final grandiose.
Pour toutes ses raisons, j’avais la volonté de vous proposer ce voyage de Kareem Abul-Jabbar@Beirut.
Réalisation: OSBA
Montage photo: AurelSHD
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