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Don Collins, le Cobra du Limousin

Portrait

Joueur emblématique du CSP Limoges dans les années 80, Don Collins a marqué l’histoire du basket français par son talent. Ce scoreur artificier, qui fête aujourd’hui ses 60 ans, restera à jamais l’un des plus grands joueurs Américains ayant évolué dans le championnat de France. Portrait.

En 1980, Don Collins, natif de l’Ohio, fait la pluie et le beau temps de Wasington State, et devient rapidement le meilleur joueur de sa conférence. Sélectionné à la 18ème place de la Draft par les Atlanta Hawks, les spécialistes lui prédisent le début d’une très belle carrière. Rapidement envoyé aux Bullets, Don Collins retrouve la cité de ses exploits universitaires. Deux saisons et une dizaine de points par match, il a rarement connu le cinq majeur. Frustré, Collins s’évade à sa manière et sacrifie sa carrière. Démarre ainsi le début d’une double vie : d’un côté les spotlights de la NBA, et de l’autre une vie sordide et solitaire plongée dans la drogue.

64 POINTS EN UNE RENCONTRE AVEC TAMPA BAY

Peu à peu, les francises NBA lui claquent la porte. Au bord du gouffre, Collins débute le début d’un long chemin vers la rédemption en jouant ses gammes dans une ligue mineure, et retrouve sa santé et l’efficacité de son poignet. Un soir de 1986, il planta même 64 points sous le maillot de Tampa Bay en USBL. Don Collins peut recommencer à rêver de l’autre côté de l’Atlantique.

Après l’échec en finale du championnat de France, face à son grand rival, l’Élan Béarnais d’Orthez et celui en finale de la Coupe Korac, contre le FC Barcelone en 1986-87, le CSP Limoges a revu ses ambitions à la hausse et est donc à la recherche d’un successeur à Paul Thompson. Le public limogeaud accueille Don Collins à bras ouvert. Il faut dire que depuis le dernier titre en 1985, Beaublanc cherche désespérément un successeur à Ed Murphhy, héros des premiers sacres. Don Collins rebaptisé « le Cobra » pour sa capacité à se glisser entre les défenses, correspond au profil.

Le 11 mai 1987, Le Populaire du Centre annonce dans sa rubrique Basket, la signature d’ « un arrière-shooteur haut de gamme ». Le CSP a dégoté l’oiseau rare, il s’agit de Donald Collins. Jacques Deglane écrit alors: « Don Collins, c’est du haut de gamme : drafté en 1980 dès le premier tour par Atlanta, il participa cette même année à 81 matches de NBA sous les couleurs des Hawks, puis des Bullets (Washington) ; avec cette dernière équipe, il évolua de nouveau parmi l’élite durant 79 rencontres la saison suivante. Transféré à Go ou contre Split, lden State, Collins porta les couleurs des Warriors 126 fois en deux saisons et 11 (en 1984-1985) avec les Washington Bullets »

DON COLLINS : LE SUCCESSEUR D’ED MURPHY ?

Un flingueur, Un tueur de sang froid. Une facilité déconcertante. Voilà comment on peut résumer les qualités de Don Colllins. Plus de 25 points par match et un pourcentage de réussite plus que correct pour un ailier. Non seulement, il mettait des paniers, mais les mettre dans les instants décisifs, c’est encore mieux. Et à ce jeu, Collins n’a pas d’égal, car il vivait pour ces dernières secondes, comme le confirme notre ami Jacques Monclar, son coéquipier d’une saison.

« Je crois qu’on en a pas vu arriver un plus fort en France. Don Collins était celui qui pouvait surgir au moment décisif, piquer une balle de rêve, prendre le dernier tir à trois-points. Que ce soit contre Antibes ou contre Split, il n’y avait aucune différence, assure Jacques Monclar. »

Vaincu un an auparavant en finale de la Coupe Korac contre Barcelone, Limoges prend sa revanche en Coupe des Coupes en 1988. A Grenoble, opposé à la Juventut Badalona, le CSP joue les prolongations et gagne le match, dans le sillage d’un Don Collins explosif, auteur de 30 points. S’enchaîne le Tournoi des As. Dans la poche ! Puis le championnat de France, quasiment une formalité.

En 1989, Limoges est toujours aussi dominateur en championnat. Collins est toujours aussi bouillant et marque toujours autant (25,9 points par match). Intouchable en France, le CSP Limoges sort prématurément de la scène européenne. Revencard, Collins ne laissera personne et surtout pas Orthez, remporter le sacre national de fin de saison. Joueur fantasque, Collins a toujours su conserver son explosivité, même lorsque que le CSP a connu une période de moins bien au début de l’année 1990, lorsque les limogeauds se sont inclinés à Barcelone et contre Orthez. Moins productif (19,5 points par match à 55%), on le croit sur le déclin. Malgré une blessure, le joueur s’adapte à l’effectif, ne force en aucun cas ses shoots et préfère donner des ballons. Et lorsque le CSP Limoges se qualifie pour la première fois de son histoire pour le Final Four, Don Collins avvait rapporter à Maxi-Basket son besoin de marquer le basket français à tout jamais.

« Cette coupe, ces émotions-là, j’étais incapable de l’imaginer il y a trois ans. Je ne savais rien de tout ça. Parce qu’après tout, ce n’était pas mon rêve. Mon rêve de basketteur, c’était les NBA Finals. A la fin de ma carrière, je veux pouvoir dire que j’ai été le meilleur Américain, que j’ai été Champion de France et d’Europe. »

Ce rêve de sommet européen a été brisé par Toni Kukoc et Dino Radja de Split, mais en aucun cas sa suprématie dans l’Hexagone, en emmenant le CSP pour la troisième fois consécutive au titre de Champion de France à la fin de la saison 1989-90. Blessé à la reprise, Don Collins est sacrifié par un Limoges ambitirux. Après une saison douloureuse en 1990-1991, il débute la saison en Suisse avant de revenir à Limoges, et dit définitivement adieu au CSP.

SON PALMARÈS

  • Champion CBA avec Tampa Bay en 1986.
  • Vainqueur de l’USBL avec Tampa Bay en 1986.
  • Vainqueur de la Division Est de la CBA avec Tampa Bay en 1986 et 1987.
  • Champion de France avec Limoges en 1988, 1989 et 1990.
  • Vainqueur du Tournoi des As avec Limoges en 1988 et 1990.
  • Vainqueur de la Coupe des Coupes avec Limoges en 1988.
  • Troisième au Final Four de Saragosse avec Limoges en 1990.
  • Finaliste du championnat de France avec Limoges en 1991.
  • MVP étrangers du championnat de France en 1988, 1989 et 1990.

DON COLLINS CONTRE ORTHEZ

About Patrick Parizot (771 Articles)
Fondateur et rédacteur en chef de Basket Retro. Grand passionné de la balle orange et surtout adepte du basket en tout genre. Apprécie particulièrement le basket vintage et notamment celui des années 70.

1 Comment on Don Collins, le Cobra du Limousin


  1. https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsDon Collins emblématique du CSP !
    C’est ce formidable joueur avec le Dac qui m’a fait découvrir le Csp fin 80 et tant aimé ce club depuis.

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