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[Playoffs LNB] Conrad McRae et Rickie Winslow, les maitres du ciel

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Crédits photo @ France 3

Les deux joueurs américains contrôlèrent totalement l’espace aérien antibois et permirent à Pau de reprendre l’avantage du terrain! Match 1 des finales LNB 1995.

McRae/Winslow, Winslow/McRae… Bien difficile de dissocier ce fantastique duo qui électrisa les parquets du Béarn et de la France entière! Les deux acolytes ne joueront qu’une saison à Pau-Orthez en 1994/95, une année vierge de titres pour l’ogre palois. Pourtant, leurs arabesques spectaculaires restent gravées dans l’histoire du championnat de France.

Nous voici donc saison 1994/95, l’objectif est de faire mieux que l’année dernière, beaucoup mieux. En même temps, dans l’histoire récente de Pau-Orthez, difficile de faire pire! Tout commença par le recrutement de Terry Catledge, un sacré CV. Plus de 500 matchs NBA (Sixers, Bullets, Magic), une belle ligne de stats en carrière (12.7 points, 6.4 rebonds), des coéquipiers prestigieux (Barkley, Erving, Moses Malone, Shaq O’Neal). A n’en pas douter l’ailier fort est une merveille qui va tout casser. le président Pierre Seillant compte sur lui pour briser l’hégémonie du CSP Limoges, dirigé par Maljkovic. Malheureusement, il y a eu un oubli fâcheux sur le CV. Quelqu’un a omis de cocher la case « Diva Ingérable ». Et la villa fournie n’est pas assez grande… et le modèle de voiture demandé n’est pas conforme… Toutes les excuses sont bonnes au « Cat Man » pour se montrer désagréable. De plus, il a une légère tendance a descendre les bouteilles de bières comme un pilier de bar professionnel. La blague ne dure pas longtemps.  Catledge se tire au bout de deux matchs.

Quand ton joueur star, recruté à prix d’or, se révèle être une catastrophe internationale ,alors que la saison a à peine débuté, çà commence déjà à sentir le sapin! Gagné! Les américains vont défiler (Harold Pressley, Mike Schegel, Brian Shorter, Ian Lockardt, Pat Durham, Marcus Webb). L’aventure européenne débouchera sur une pantalonnade (3v/11d en Euroleague) et le bilan ne sera pas plus fameux en championnat (17v/9d, 4ème de saison régulière, défaite en demi-finale des playoffs contre le grand rival Limoges).

Le mot à la mode pour les dirigeants palois pour ce championnat, c’est stabilité! Et quoi de mieux pour incarner cette stabilité que de faire appel à une ancienne gloire du club? Mike Jones est l’un des joueurs les plus talentueux passés par la Pro A. Joueur de Pau de 1990 à 1992, il y gagna deux coupes de France et un titre de champion (en 1992, le dernier du club). Parti au F.C Barcelone, il reviendra à Cholet où il finira meilleur marqueur du championnat 93/94 (24.2 points de moyenne). Une superbe affaire… qui se blesse au tendon d’Achille pour pratiquement toute la saison (4 matchs joués). Le projet stabilité en prend déjà un coup.

Son remplaçant ne ressemble pas à un second choix. Il s’appelle Rickie Winslow et c’est une véritable star du championnat espagnol. Cinq saisons à l’Estudiantes Madrid, de belles stats (plus de 20 points et 7 rebonds en moyenne), un palmarès individuel (4 fois All-Star ACB, vainqueur du concours de dunk 1989) et de belles réussites collectives (Coupe du Roi 1992 et demi-finaliste de l’Euroleague de cette même année). Un joueur spectaculaire qui trimbale un surnom qui résume le joueur « Le Michael Jordan Européen »! Il est vrai que les deux joueurs possèdent de nombreuses similitudes. Un peu près la même taille, le même âge, un jeu plus porté sur le un contre un que le tir à 3 points et un gros hang-time. On pourrait les confondre si Rickie ne possédait pas plus de cheveux que His Airness. Ils se sont d’ailleurs probablement déjà croisé. Star NCAA à Houston, époque Phi Slama Jama, Winslow se fait drafter au deuxième tour (28ème choix) en 1987 par… les Bulls! Contrat non garanti et non conservé,  il part à Milwaukee pour jouer 7 petits matchs sans relief. Il n’y retournera plus.

Le second américain, Conrad McRae est beaucoup moins référencé. Un jeunot (23 ans) de bonne taille (208 cm). Il n’a pour bagages qu’une expérience en Turquie et en CBA. Joueur aux qualités physiques uniques, il a du ronger son frein à l’université de Syracuse. En même temps quand on a devant soi, dans la hiérarchie, des cadors comme Derrick Coleman et Billy Owens, les minutes sont rares. Surtout quand on a un jeu un peu brut de décoffrage comme Conrad! Les deux aînés, parti en NBA, McRae délivre une année senior de bonne facture (12.3 points, 6.9 rebonds et 2.7 contres) et possède un profil assez intriguant pour être choisi au deuxième tour 1993 par les Bullets qui ne le conserveront pas, lui non plus.

Le duo est formé et lancé, entouré par les historiques de l’Elan (les frères Gadou, Freddy Fauthoux, Howard Carter) et un bon meneur de jeu (Bruno Hamm remplaçant Valéry Demory reparti à Cholet). Winslow/McRae, McRae/Winslow vont littéralement mettre le feu au sens propre (alley-oops, claquettes dunks et postérisations à tout va) comme au figuré (McRae embrasant un ballon lors du concours de dunks du All-Star Game). Winslow est dans la lignée de ses années espagnoles (18.6 points, 6.1 rebonds, 1.9 passes) et McRae se révèle être plus dangereux en attaque que prévu (16.1 points à 61.1 %) tout en étant une arme de dissuasion massive (8.5 rebonds, 3.1 contres, meilleur contreur de ProA). Si la saison régulière est juste un poil mieux que la dernière (19v/8d, 3ème), la campagne européenne est réussie (demi-finale de coupe Korac).

Reste les playoffs! Deux victoires aux forceps contre le PSG Racing (moins de 3 points d’écart à chaque fois) en quarts et retrouvailles avec le CSP Limoges, meilleur défense du championnat (67 points encaissé). Pau fait céder le verrou au premier match (victoire 81-68) mais pas au deuxième (lourde défaite, 68-47). Remporter la belle à Beaublanc serait un exploit que Pau réalise à l’arraché (77-74). La finale les opposera à l’Olympique d’Antibes.

A Antibes, on est tranquille. On possède le meilleur bilan de Pro A (21v/5d), la meilleure attaque (88.1 points) et on a juste pulvérisé nos adversaires en playoffs (4v/0d, 100 points de moyenne et +17 d’écart contre Levallois et Cholet). On compte dans ses rangs le meilleur joueur étranger de Pro A, David Rivers (22.4 points, 5.5 passes, 3.3 interceptions), l’un des meilleurs intérieurs, Stéphane Ostroswki (19.8 points, 7.3 rebonds) et divine surprise, le doux air de la Côte d’Azur a attiré un sacré spécimen quadruple All-Star NBA: le quadragénaire Michael Ray Richardson (15.7 points, 4.9 rebonds, 3.7 passes). Comme le reste de l’effectif donne de sérieuses garanties (Redden, Foirest, Ade-Mensah, Billy Joe Williams, Méthelie, Domon), L’Olympique a de quoi voir venir, d’autant plus que le premier match de la finale se joue à domicile.

En fait Antibes ne va rien maîtriser du tout lors de cette partie et surtout pas le diabolique duo palois. Les deux jeunes excellents défenseurs Foirest et Ade-Mensah devaient limiter Winslow, il se révéla inarrêtable (9 sur 9 aux tirs!). Les expérimentés Ostro, Redden et Domon devaient donner la leçon au jeune McRae, et ce fut totalement le contraire qui se passa. Si Stéphane fit comme d’habitude son match (25 points); le grand Willie Redden, pourtant habitué à affronter les plus grand pivots européens, passa une soirée cauchemar (0 point, 2 rebonds et 5 fautes en 13 minutes), ultra dominé par l’ex-étudiant de Syracuse.

Au total McRae et Winslow compileront 56 points à 21 sur 24 aux tirs, 16 rebonds, 4 passes, une dizaine de dunks (!), plus quelques contres et interceptions dans la victoire de Pau (91-87).

LE MIX DU DUO INFERNAL LORS DU MATCH 1:

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Sur Twitter, Instagram, Facebook mais pas encore sur Tinder. Ecriture, montage, un peu de graphisme aussi. Expert en expérimentation de cuisine asiatique. Aussi mauvais joueur que Laurent Sciarra et Gianmarco Pozzecco réunis. 🐱🤘

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