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JO Munich 72 – La chute de l’Empire Américain – Partie 1

Jeux Olympiques

63 matchs, 63 victoires ! Tel est le bilan olympique des Etats-Unis au printemps 1972. La nation du basket n’a jamais laissé la moindre chance à ses adversaires. Et pourtant… des signes avant coureurs pouvaient laisser envisager l’impensable. Team USA chuta alors aux JO de Munich.

Team USA gagnait ses matchs par un écart moyen de 53,5 points pour les coéquipiers de Bill Russell en 1956 à Melbourne. 101,8 points de moyenne pour Jerry West, Oscar Robertson et consort à Rome en 1960. Les chiffres sont implacables et ne laissent entrevoir aucun espoir aux adversaires qui les affronteront dans le « Basketball Hall » de Munich…

LES RUSSES EN QUÊTE D’ARGENT

Ce n’est pas l’équipe américaine qui préoccupe Vladimir Kondrachine. Il sait très bien que les USA aligneront une équipe de gars dont il n’a jamais entendu parler. Mais qu’importe qu’ils s’appellent Williams ou Jones, qu’ils soient blancs ou noirs. Ils seront grands, vifs, adroits, talentueux et à la fin ils auront la médaille d’or autour du cou. Personne ne lui demande de les battre. L’exigence est de ramener la médaille d’argent comme les Soviétiques ont su le faire à Helsinski, Melbourne, Rome, Tokyo… mais pas à Mexico où il a fallu se contenter du bronze par la faute de ces maudits Yougoslaves. Et ça il ne faut pas que cela se reproduise. Car la croissance de popularité du basket est spectaculaire en URSS. Plus d’articles dans la presse, plus de matchs à la télévision, plus de jeunes dans les clubs… Les stars du basket sont désormais au même niveau de célébrité que leurs homologues du football et du hockey. Le jeune entraîneur, (42 ans), n’a pas le droit de décevoir.

Vladimir Kondrachine

Vladimir Kondrachine a la lourde responsabilité d’assurer la succession de Gomelski

Coach du Spartak de Leningrad, Kondrachine est à la tête de la sélection depuis 18 mois. L’année précédente, à Essen, il a su laver l’affront de Mexico et du Championnat du Monde à Belgrade en remettant les Yougoslaves à leur place. Mais que ce fut difficile. Le score étriqué de la finale, 69-65, laisse planer le doute. A l’heure de constituer l’équipe qui se rendra à Munich, Vladimir se pose des questions, il a la sensation de ne pas avoir toutes les cartes en mains.

« Il est extrêmement difficile d’être premier et honteux d’être troisième » – G. Volnov. 

Une certitude : Sergueï Belov en sera. L’arrière du CSKA est incontournable. Peu importe qu’il se sente si peu impliqué dans les matchs face aux équipes les plus faibles, l’essentiel est qu’il réponde présent quand le niveau monte. Sergueï ne montre tout l’étendu de son talent que si l’adversaire est vraiment fort. Vladimir sait qu’il pourra compter sur lui dans les moments difficiles. Zurab Sakandelidze assurera à la même. Qui pour soutenir le Georgien dans l’organisation du jeu ? Ivan Edeshko ? Vladimir aime bien l’ailier moscovite. D’ailleurs, il lui rend bien en était meilleur en sélection qu’avec son club du CSKA. Puis Ivan ne réclame rien, il sait se mettre au service du collectif. Peut-être même un peu trop. Si seulement Modestas Paulauskas pouvait être pleinement remis de sa vilaine blessure au pied de cet hiver. Peut-on vraiment se passer de celui qui est considéré comme le meilleur basketteur soviétique depuis que ce jeu est pratiqué en URSS ? Kondrachine prend le risque de l’inclure dans sa liste.

Et Gennadi Volnov ? S’il continue de s’entraîner sérieusement, le militaire de 32 ans a pourtant abandonné la compétition depuis près de deux ans. Retrouvera-t-il lui aussi le rythme et l’intensité nécessaires face à des adversaires aussi coriace que les Yougoslaves, les Italiens ou les Brésiliens ? D’un autre côté, son expérience, (trois J.O, deux Championnats du Monde et six Championnats d’Europe), plaide sérieusement en sa faveur. Ça vaut de tenter le coup.

Reste la question épineuse du secteur intérieur. Un gros souci, car pour la première fois, l’URSS n’a pas réussi à sortir un de ces immenses pivots capables de verrouiller la raquette. Bien sûr, il y a deux géants de 2,15 m à disposition, Vladimir Andréev et Serguei Kovalenko. Le problème est qu’ils se sont fait manger par les Américains, les Yougoslaves et même les Brésiliens. En prendre un, sans doute, pour rassurer les pontes de la fédération, pas les deux. Ce sera Kovalenko. Le talent au centre, il existe mais culmine à 2,01 m seulement. Une taille ridicule pour un pivot russe compensée par une belle détente, de la mobilité, un sens du placement qui en fait un rebondeur efficace. Cette pépite est le protégé de Kondrachine qui l’a découvert et développé au sein du Spartak. Il s’appelle Alexandre Belov. Sans aucun lien de parenté avec Sergueï, le petit pivot sera le héros de tout un peuple. Mais ça Vladimir Kondrachine est loin, très loin, de l’imaginer.

URSS 1972

M. Paulauska, Z. Sakandelidze, A. Belov et S. Belov

LES ETATS-DÉSUNIS

Mai 1972. Le président Nixon décide de bombarder les ports nord-vietnamiens ravivant ainsi les flammes de la contestation sur les campus. George Wallace, sénateur ségrégationniste candidat à l’élection présidentielle, est victime d’un attentat qui le laissera paralysé des membres inférieurs. La communauté noire est agitée par des mouvements revendicatifs parfois très violents. Les neveux d’Oncle Sam ont rarement été aussi divisés, déboussolés… Et à l’image de la société dont il est l’enfant, le monde du basket US semble lui aussi avoir perdu le Nord. Lui aussi est en proie à la division et aux luttes intestines.

Chez les professionnels d’abord. L’ambitieuse ABA ne joue pas le jeu. Elle n’hésite pas à drafter les plus beaux talents universitaires avant l’âge limite fixé par la NBA. Ce qui a permis aux Virginia Squires de signer le jeune prodige Julius Erving l’année précédente, privant ainsi le pays  de tout espoir de le voir évoluer sous les couleurs nationales aux Jeux Olympiques.

Si le torchon brûle entre l’ABA et la NBA, celui qui sépare l’AAU et la NCAA est déjà calciné. L’AAU, Amateur Athletic Union, qui contrôle la majorité des 49 sièges du comité de sélection doit en effet faire face à la fronde de la NCAA. Celle-ci accepte de plus en plus mal l’autorité et l’incompétence dont fait preuve l’Union Athlétique Amateur dans ses choix et décisions. Déjà en 1968, la ligue universitaire avait considéré comme une insulte le fait que son coach emblématique, John Wooden, n’ait été invité à occuper qu’un poste d’assistant coach. Elle s’est même offerte une petite vengeance mesquine en ne désavouant pas la défection de Lewis Alcindor pour des raisons politiques.

Mais le pire est à venir. Pour les représentants de la NCAA, le choix du coach ne doit même pas prêter à débat : Wooden, le « sorcier de Westwood » n’a-t’il pas ramené sur le campus d’UCLA sept des huit derniers trophées ? Il propose un jeu vif, construit sur une zone press étouffante qui provoque des contre-attaques fulgurantes. Les kids s’éclatent dans ce press and run spectaculaire et ça gagne. Wooden est une évidence. La proposition est rejetée par 38 voix sur 49. Un  véritable affront pour la NCAA. Dean Smith de North Carolina alors ? Trop jeune, (il n’a qu’un an de moins que son homologue soviétique). Là, l’affront se métamorphose en humiliation.

Henry Iba

Henry « Hank » Iba au tableau noir pour une leçon de tactico-tactique à l’ancienne.

Le comité jette son dévolu sur le vénérable Adolph Rupp de UK, 71 ans. Mais celui-ci décline l’invitation pour cause de maladie. L’AAU se tourne alors vers Henry « Hank » Iba. Déjà médaillé à Tokyo et Mexico, il accepte de sortir de sa retraite pour assurer le job. Pour les spécialistes, c’est une catastrophe. Sa tactique basée sur une attaque placée dépendante d’un patient jeu de passes qui doit trouver la faille pour servir un « pivot dominant » était déjà dépassée à Mexico. Elle est tellement à l’opposé du basket qu’aiment jouer les jeunes pousses universitaires que les confier à ce « has been » serait criminel. Pour enfoncer le clou, certains observateurs n’hésitent pas à rappeler cruellement que le dernier titre d’Iba avec Oklahoma State remonte à 1946 et qu’il a perdu 80 de ses 127 matchs lors des cinq dernières saisons.

LUTTE DES CLASSES SUR LE PARQUET

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Le black rageur Marvin Barnes et le WASP Tom McMillen

Malgré ses 2,12 m Tom McMillen, le sophomore de Maryland U manque de qualités athlétiques pour être ce « pivot dominant » indispensable qui devra surclasser les big men européens. L’ailier Marvin Barnes, lui, en a à revendre. Ce jumper de 2,03 m est une machine à rebonds. Il en a pris 16 par match durant la saison écoulée à Providence. Six de plus que McMillen qu’il n’apprécie guère. Lors d’un match de présélection, les deux garçons se chauffent. D’un côté Tom, le jeune blanc de bonne famille et propre sur lui. De l’autre Marvin, le noir surnommé « Bad News » pour ses écarts de conduite hors parquet. Lycéen, Marvin était membre d’un gang qui a tenté de voler un bus pendant que Tom entretenait sa hype naissante auprès de l’Amérique WASP des beaux quartiers. Marvin Barnes que l’on soupçonne d’être proche des Blacks Panthers est exclu et Tom McMillen, qui est bien poli, est conservé. Tom deviendra un membre démocrate du congrès, Marvin un SDF toxicomane.

LE REBELLE D’UCLA

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Wooden et Walton, les fortes têtes d’UCLA.

Si McMillen n’est clairement pas le « pivot dominant » qu’exige le jeu d’Iba, le phénomène existe pourtant. Il porte le nom de Bill Walton. Problème : le pivot d’UCLA a le défaut d’être un peu trop à l’écoute de l’air du temps. Végétarien, militant de la cause pacifiste et fan du Grateful Dead, il faut pas attendre de sa part une attitude de gentil garçon obéissant. De plus Walton garde un souvenir épouvantable d’un passage à 17 ans au sein de l’équipe US au Championnat du Monde de 1970. Il était le seul civil d’une sélection composée par l’AAU de joueurs des Forces Armées. Walton n’a pas oublié que perdu au milieu des militaires, lui, l’apprenti hippie, subissait les vannes de ses partenaires et les insultes d’un coach dictateur qui le clouait sur le banc. Le géant roux n’a aucun respect pour l’AAU. Et si on ajoute le camouflet infligé à son mentor John Wooden, il a toutes les raisons possibles pour imposer ses exigences. Aller à Munich ? Ok… Mais à ses conditions : ne pas participer aux présélections, rejoindre l’équipe deux semaines avant le début de l’épreuve et n’avoir que des entraînements adaptés à ses genoux douloureux. Evidemment l’AAU refuse. Elle se contentera de sa doublure à UCLA, Swen Nater.

« Ne t’attend pas à être traiter comme les autres. Ils nous détestent. » – George Wooden à Swen Nater avant son départ pour les présélections.

L’ENFER D’HAWAÏ

Le stage de sélection commence début juillet à Hawaï. Hawaï ! Son soleil, ses plages, ses jolies surfeuses… Et bien tout ça ce n’est pas pour nos petits gars. Eux, ils sont consignés à Pearl Harbor dans une base sous-marine sécurisée envahie par les rats. Les entraînements ont lieu dans un vieux gymnase non-climatisé qui avait servi de refuge pour des rescapés de l’attaque japonaise de 1941. Pour Iba, c’est un lieu de mémoire chargé de symboles, pour les kids, tous nés après la guerre, c’est une étuve insalubre.

A raison de deux à trois séances de deux heures par jour, ils laissent des litres de sueurs sur le parquet à travailler inlassablement la défense individuelle qui doit priver les Russes de munitions. Iba l’assure : « Les Russes ne marqueront pas plus de 50 points ». Les joueurs sont épuisés. Déshydraté, Swen Nater est pris de diarrhées. Il perd 9 kilos en une semaine, mais le staff refuse d’adapter son alimentation. Il claque la porte du stage sans regret. Kenny Davis est dans le même état de délabrement. Mais Davis est un « corpo », le seul représentant de AAU, le seul qui ne doit rien à la NCAA honnie. On lui fait comprendre qu’il doit absolument rester.

Défection, désertion et exclusion sont donc les mots clés de cette préparation cauchemardesque ponctuée par des matchs peu convaincants. « Hank » Iba parvient malgré tout à dresser la liste des douze joueurs qui auront l’honneur de gagner une médaille d’or pour les Etats-Unis d’Amérique. Douze joueurs certes, mais avant tout douze gamins. La moyenne d’âge de l’équipe qui s’embarque à la mi-août pour l’Allemagne est de 21 ans. Là-bas, ils devront affronter des hommes, des vrais. Mais dans les  « homes sweet homes » d’Arkansas ou Los Angeles, on ne s’inquiète pas. Ce jeu appartient à l’Amérique. 63 matchs, 63 victoires. Pourquoi voulez-vous qu’il en soit autrement ?

A Moscou, Kondrachine découvre la composition de l’équipe américaine. Il n’y a pas de Williams mais deux Jones. Collins, Brewer, Forbes, Joyce, Banton, McMillen… Ça ne lui dit rien comme il pouvait s’y attendre. C’est tout juste s’il note l’absence de ce grand pivot rouquin de Los Angeles dont la réputation a franchi le rideau de fer. C’est sans doute une bonne nouvelle… Après tout… On ne sait jamais… S’il y avait un coup à jouer ?

« Jamais les Etats Unis n’ont aligné une aussi faible équipe dans un tournoi olympique. Pas l’un de ces joueurs ne pourra prétendre faire une grande carrière chez les professionnels. » – Bill Russell.

LA TRISTESSE MUNICHOISE

Le Cubain Urgelles face à Dwigt Jones. Celui qui assure le spectacle n’est pas celui qu’on croit.

Les phases de poules n’enthousiasment guère les foules qui se pressent au BasketballHall de Munich. Le niveau de jeu est assez indigent. Les cadors misent surtout sur leur puissance intérieure et quand celle-ci défaille, c’est toute l’équipe qui coule. C’est le cas de la Yougoslavie, dont attendait beaucoup, car Cosic passe à côté de son tournoi. Sa défaite contre l’URSS ne surprend pas vraiment, celle contre Porto-Rico étonne davantage.

Pourtant si le verdict du parquet, 79/75, ne prête pas à discussion, celui du du tapis vert se doit d’offir la victoire aux Yougos. En effet, le Porto-Ricain Miguel Coll est pris la main dans le vilain sac du dopage. Et le règlement de la FIBA est très clair à ce sujet. Si UN joueur est dopé, c’est toute l’équipe qui est disqualifiée. Naturellement les délégués yougoslaves le rappellent à Renato William Jones, le secrétaire général de la FIBA. La réponse du Britannique les tétanise : « Le réglement à été changé depuis hier ». La victoire de Porto-Rico est validée et expulse de ce fait la Yougoslavie d’une place en demi-finale. Renato William Jones ! Retenez bien ce nom rigolo. On en reparlera. C’est l’Italie de Meneghin et surtout de sa révélation, le jeune meneur de 20 ans Pierlugie Marzorati, qui profite de ce mauvais coup. Dans ce groupe B, l’URSS taille sa route sans frayeur et termine invaincue. Dans le groupe A les Etats-Unis n’encaissent en moyenne que 44 points sur les sept matchs. « Hank » Iba peut être satisfait, la défense est au niveau. Mais les observateurs avisés remarquent également que Team USA n’a marqué que 77 points de moyenne. Quand on a eu en face des victimes expiatoires comme l’Egypte, le Japon ou même l’Australie… il n’y a pas de quoi rouler des mécaniques. Si on veut voir du spectacle dans ce groupe, mieux vaut s’attarder dans les tribunes quand Cuba est sur le parquet. Pas un companero à plus de deux mêtres, mais ça court, ça saute haut, ça tire juste… c’est beau à voir.

« The games must go on » – Avery Brundage

Le village olympique est un joyeux campus babacool des plus festifs. Il y a même un night club. On y entre et on y sort en toute liberté devant un service de sécurité aussi goguenard que désarmé. Les Allemands voulaient effacer les sinistres souvenirs de Berlin 1936, c’est réussi et tout le monde apprécie. Aussi quand dans la nuit du 5 septembre, les cinq types en survétement qui escaladent la frêle cloture du village ne peuvent qu’être aux yeux d’éventuels témoins que de sympathiques sportifs en retour d’une virée en ville. Mais dans leur sac, il n’y a ni maillot trempé de sueur, ni bouteille d’alcool… seulement des grenades et des AK47. Durant les deux jours suivants, les journalistes sur place rayent de leur vocabulaires les mots « record », « médaille », « performance », « exploit »… pour les substituer par « Palestine », « Israël », « Septembre Noir », « Terrorisme »… « Treize morts ».

Les résulats des demies-finales paraissent désormais dérisoires et futiles. Ils sont également sans surprise. La troupe de Kondrachine doit s’arracher pour sortir la nation sœur du socialisme. Les companeros Chappe, Calderon , Herrera, Urgelles et consort mènent d’un point à la mi-temps. Malheureusement pour les Cubains, un petit qui saute haut, à la fin d’un match, il saute moins haut. Un grand de 2,05 m, à la fin du match, il fait toujours 2,05 m. La bande aux Belov l’emporte 67-61. Comme prévu, les Russes joueront la finale face aux Américains. Car ceux-ci, s’ils font toujours preuve d’un jeu offensif indigeste, la défense mise en place par Iba se révèle redoutablement efficace contre des Italiens totalement muselés qui ne peuvent scorer que 38 misérables points. Mais les vainqueurs n’atteignent même pas la barre des 70 points. 68-38 ! Un score de minimes. Aux Etats-Unis, les doutes ne sont pas levés.

La finale attendue aura bien lieu. Même les terroristes de « Septembre Noir » n’ont pu l’empêcher.

Montage Une : Laurent Rullier

About Laurent Rullier (78 Articles)
Le premier match de basket que j'ai vu en live était un Alsace de Bagnolet vs ASVEL. Depuis la balle orange n'a pas arrêté de rebondir dans ma p'tite tête.

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