[Infographie] Eurobasket – Les classements des Bleues depuis 1938
Infographie
Il y a eu un avant et un après la « chute du Mur ». Avant, pour la France comme pour toutes les nations d’Europe de l’Ouest, il était difficile d’exister dans des Euros ultra dominés par les pays de l’Est avec le géant soviétique en figure de proue. Puis le mur est tombé et les Bleues ont su se hisser sur ses gravats pour atteindre les sommets.
Si la première édition voit les Italiennes monter sur la plus haute marche du podium d’une compétition ne réunissant que 5 nations, (Italie, Lituanie, Pologne, France et Suisse), dés l’édition suivante en 1950 en Hongrie, les pays de l’Est verrouillent le podium en laissant la grande soeur soviétique occuper la plus haute marche. Médaillée en chocolat, les Françaises se voient pourtant félicitées par M. Boizard, le très condescendent président de la FFBB : « Merci, petites filles de France, vous avez bien servi le basket français, vous avez bien servi votre pays. ». A Moscou en 1952, c’est le choc, accueil somptueux et organisation parfaite, rien n’est trop beau pour montrer aux démocraties occidentales que le sport est une affaire sérieuse de ce côté-ci du rideau de fer. 7è, les Bleues ne peuvent que constater l’écart qui les séparent des filles de l’Est. Pour le docteur Felletin, médecin fédéral, « Nous payons le prix des principes d’amateurisme que nous défendons. » Il préconise de « l’entraînement individuel généralisé », de donner « la possibilité à nos sélectionnées de vivre et s’entraîner ensemble pendant trois mois » et suggère même « de s’entraîner au coup franc après avoir couru et dribblé plutôt qu’en faisant des séries ». Des « yakafokon » qui ne sont jamais suivis d’actes durant toutes les années suivantes. En se complaisant dans un amateurisme bon enfant le basket féminin français se contente de disputer aux Italiennes la suprématie occidentale en laissant aux nations de l’Est les 5, 6 , 7, 8… meilleures places.
Non qualifiées en 1960, les Bleues accrochent une 8e place chez elles à Mulhouse en 62, derrière sept équipes de l’Est. Suivent trois éditions en bas de classement avant une médaille d’argent aussi surprenante que réjouissante en 70 aux Pays-Bas. Car le souhait, le fantasme de la réunion des meilleures joueuses du pays, un club, le Clermont Université Club, l’a réalisé . Si le l’issue du championnat de France ne fait guère de doute dés la première journée, l’équipe de France profite grandement de la réunion de ces talents. Jackie Chazalon, Irène Guidotti, Elizabeth Riffiod, Colette Passemard… Les filles du CUC apportent leur expérience de la Coupe d’Europe des clubs champions pour maintenir les Bleues au seuil du podium. Malheureusement cette « parenthèse enchantée » des seventies est sans lendemain. Entre non-qualifications et classements médiocres, la France des années 80 souffre le martyre.
L’éclatement du monde communiste au début des années 90 redistribue les cartes sur le tapis de l’Europe du basket féminin. Derrière Yannick Souvré et Isabelle Fijalkowski, les Françaises s’offrent l’argent en 93 après une édition 91 en Israël avec huit équipes seulement dont la France ne faisait pas partie 11e en 95. Non qualifiée en 97, la chute est si brutale qu’on n’ose croire à la nouvelle médaille d’argent en 99. Faut–il se préparer à une nouvelle plongée deux plus tard, en France ? Et bien non. Le siècle nouveau se fête avec de l’or autour du cou.
Cathy Melain, Audrey Sauret, Nicole Antibe… assurent un nouveau statut. Face à une concurrence toujours plus dense et rude, les Françaises des années 2000, (qui délaissent le top five qu’à une seule reprise pour un titre et trois podiums sur les quatre dernières éditions), font désormais de celles qu’on ne veut rencontrer que le plus tard possible, mais le titre acquis en 2009 clos magnifiquement la décennie. Désormais les Bleues ne descendront plus du podium. Mais la finale ressemble de plus en plus à une malédiction, cinq de suite de 2013 à 2021, cinq défaites. Pourtant malgré la déception des finales perdues, la troisième place en 2023 laisse un arrière goût d’échec. Considérer une médaille de bronze comme un échec, n’est-ce pas la une preuve de réussite ?



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