URSS et Yougoslavie, les pionniers Européens en NBA
Europe
Bien avant l’ère moderne du basket et surtout l’ère actuelle où Américains et Européens font jeu égal ; Bien avant les trois trophées de MVP de Nikola Jokic, des exploits du génial Luka Doncic ou de la domination intérieur de Domantas Sabonis, il y a eu ces pionniers. Ces premiers joueurs du vieux continent à venir tenter leur chance aux US. Ces légendes dont la carrière n’a pas pu prendre le même chemin que les générations suivantes en grande partie à cause de l’isolationnisme des Etats-Unis.
Depuis l’introduction du basket-ball comme une discipline olympiques aux JO de Berlin en 1936, jamais le basket-ball n’avait eu cette cohésion mondiale au sein des nations où la balle orange occupait une place importante. La sphère basket était alors scindée en deux parties dominantes : D’un côté l’Europe, de l’autre les Etats-Unis relativement isolationnistes et dont on savait le niveau nettement supérieur par le simple fait qu’ils leur suffisaient d’envoyer des joueurs amateurs (évoluant en NCAA ou dans un cursus de l’AAU) pour remporter la médaille d’or en compétition FIBA. Or, leur manque de considération pour les compétitions internationales autres que les Jeux Olympiques leur était parfois reproché. A l’exception de cette finale des JO de Munich en 1972 où Team USA était en crise, leur statut de numéro un était indiscutable et peu de nations pour ne pas dire aucune n’avait pour ambition de faire tomber le pays de l’Oncle Sam. Le rêve Américain était fortement compromis par un manque d’informations quant au réel niveau des joueurs professionnels puisqu’ils n’affrontaient que les plus jeunes américains avant leurs passages en pro. Mais les plus grands obstacles résidaient dans le fait que la NBA ne s’était pas encore ouverte au monde extérieur, les seuls joueurs étrangers venaient des pays voisins (Canada, Porto Rico) et que le fait d’intégrer la Grande Ligue stipulait que les joueurs devaient faire une croix sur leur statut de joueurs amateurs aux yeux de la FIBA et par conséquent aux compétitions sous les couleurs de leur équipe nationale. Lorsque l’on évoque les pionniers européens, on parle évidemment des premiers joueurs formés dans le Vieux Continent à tenter leur chance outre-Atlantique. Quelques jeunes joueurs venant d’Europe de l’ouest avaient effectués leur cursus universitaire aux Etats-Unis et étaient par conséquent considérés comme des athlètes formé à l’Américaine. C’était le cas notamment de Detlef Schrempf qui a effectué un cursus complet chez les Huskies de Washington (1981-1985) et qui n’avait pas de réel ambitions de titres avec la Mannschaft. D’autres joueurs comme le Français Hervé Dubuisson ont pu obtenir des essais avec une franchise mais sans le succès espéré car ils n’avaient pas le niveau requis, eux qui n’étaient pas formés aux Etats-Unis.
JEUX OLYMPIQUES DE SEOUL 1988, LE POINT DE BASCULE
Depuis 1936, les États-Unis maintenaient une domination nette et sans bavure de 63 victoires en 63 rencontres, une série de breloques dorées qui prit fin de manière brutale et controversée lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972 contre l’URSS, leur plus grands rivaux depuis 1952, date à laquelle les Soviétiques disputent leurs premiers Jeux. Pour les éditions précédentes, le gouvernement de Staline jugeait la nation « pas prête et pas assez compétitive. » La plus grande rivalité du basket FIBA était née : jusqu’à la fin de la Guerre Froide, sur 8 finales Olympiques masculines possibles -sans compter le boycott des États-Unis en 1980 à Moscou et le boycott Soviétique en 1984 à Los Angeles-, 6 finales ont vu une affiche USA-URSS.
Le journal l’Equipe titrait :
« Sensation en basket, les Soviétiques tombent les AméricainsPour la première fois depuis 1936, date où le basket est devenu Olympique, la suprématie Américaine est mise à mal à Munich. Grâce à Alexandre Belov, les Soviétiques s’imposent in extremis (51 à 50). »
Malgré le scandale, toujours est-il que Team USA n’a pas remporté sa huitième médaille d’or consécutive et n’était plus invincible. Mais cette défaite n’a pas fait bouger les choses pour autant puisque la FIBA n’a pas cherché à revoir le système où seuls les « joueurs amateurs » pouvaient participer aux compétitions internationales. Les joueurs Européens n’avaient pour autant gagné en respect. L’écart entre le pays de l’oncle Sam et le Vieux Contient n’allait se resserrer qu’à partir de la fin des années 1980. Bien que Team USA ait juré que le fiasco des Jeux de 1972 ne se reproduirait plus, le basket européen a bel et bien prouvé le contraire.
1988 marque une date cruciale dans l’histoire. Lors des JO de Séoul, l’URSS est une nouvelle fois venu à bout de Team USA, porté par leur coach Alexander Gomeslky, considéré comme le père du basket-ball Soviétique. Le jeu Américain, très athlétique et surtout basé sur le jeu en isolation était diamétralement opposé au basket Européen plus collectif et axé sur les fondamentaux :
« Quand on est arrivé pour jouer la demi-finale contre les USA, je ne m’attendais pas à ce qu’on leur résiste. David Robinson, J.R Reid : ces gars explosaient chaque équipes. Et l’entraîneur Soviétique, Alexander Gomelsky, est venu me voir et m’a dit : « Pourquoi sont-ils meilleurs ? Pourquoi sont-ils meilleurs ? » Avant le match, ils nous a dit : « Il ne faut pas les laisser dunker, parce que c’est ce qui leur procure de l’énergie. » (Sarunas Marciulionis)
Un match qui a changé à tout jamais l’histoire puisque c’est cette demi-finale, puis cette finale olympique qui a fait basculer des carrières de légendes d’Europe de l’est. L’enjeu était de taille, et les joueurs en avaient conscience, ils ne tenaient pas que le cuir dans leurs mains mais bel et bien leur avenir (pour les plus talentueux qui espéraient devenir les premiers européens à s’essayer en NBA):
« Si l’on battait les Etats-Unis, c’était le ticket pour une autre vie. Valdemaras Chomicius, le meneur d’origine lituanienne, a demandé à coach Alexander Gomelsky : « Nous aiderez-vous si on gagne ? » Et il a répondu : « Vous ne pouvez pas gagner qu’un seul match, il faut gagner la médaille d’or » A cette seule condition, il nous aiderait à quitter l’Union Soviétique. Donc on avait cette motivation en interne, une motivation très puissante : avoir une nouvelle vie. La finale 1988 est arrivée, nous affrontions la Yougoslavie, et ils avaient tant de talents : Toni Kukoc, Dino Radja, Drazen Petrovic, Vlade Divac. Nous étions menés de 10 ou 12 points à la mi-temps. Ils avaient environ 5 ans de moins que nous, en moyenne ; peut-être que cela a joué un rôle majeur dans notre come-back. C’était notre plus grande réussite : quatre, huit années de travail acharné qui étaient récompensées. Donc je devenais enfin un joueur libre, un « free agent ». En 1988-89, ils étaient supposé nous envoyer en NBA – Alexander Volkov et moi- parce que l’Union Soviétique voulait entretenir de bonnes relations avec Ted Turner. Et Donnie Nelson m’a convaincu que San Francisco était une bonne destination, que les Warriors étaient en pleine reconstruction et que j’aurais du temps de jeu. Et tous ces avocats, Gomelsky et bien d’autres avaient chacun un bout de mon premier contrat. Je ne sais pas combien ils m’ont pris, mais cela n’a pas d’importance. Pour moi, l’important était de prendre un billet, montrer dans l’avion et de commencer une nouvelle vie. Je m’en sortirai d’une manière ou d’une autre. » (Sarunas Marciulionis)
Cette fois, pas de controverse, le basket Européen était simplement au-dessus poussant le Comité Olympique Américain à se pencher sérieusement sur la question d’envoyer des joueurs professionnels en compétition Internationale FIBA plutôt que des joueurs universitaires qui n’étaient désormais plus au niveau. Mais ne vous y trompez pas, le chemin restait encore long avant que les Européens gagnent le respect des meilleurs joueurs du monde. Si battre des joueurs universitaires relevait déjà de l’exploit, les joueurs qui allaient avoir cette chance d’intégrer la NBA devraient faire leur place au milieu de joueurs encore plus expérimentés. Si certains avaient déjà tenté leur chance à la draft de manière symbolique à partir de 1985 où il fallait attendre plusieurs tours avant de voir un européen appelé, cette règle de statut professionnel aux yeux de la FIBA restait un frein. Cette médaille d’or se révèlera être un évènement à double tranchant : l’Union Soviétique l’avait emporté sur les Etats-Unis, mais d’un autre côté, les joueurs stars du pays avaient ce désir grandissant de tenter leur chance Outre-Atlantique en NBA là où le niveau sportif était bien plus relevé.
LA VIE DES JOUEURS EN UNION SOVIETIQUE

Sarunas Marciulonis, (l’un des cinq pionniers Européens à jouer en NBA) sous le maillot des San Francisco Warriors (Getty Image)
Bien que très inégalitaire, la société capitaliste proposait un bien meilleur niveau de vie ce que rappelais John Fitzgerald Kennedy dans un de ses discours à Berlin: « Cependant, nous n’avons jamais eu besoin, nous, d’ériger un mûr pour empêcher notre peuple de s’enfuir. » Lorsque les joueurs qui en avaient le niveau, ont pu jouer sous les couleurs de l’URSS lors de compétitions internationales, il était devenu impossible pour les autorités de leur cacher la vérité : l’herbe était bel et bien plus verte ailleurs (seule l’interdiction des passeports les retenaient, bien que le fait de jouer dans un autre pays n’était pas courant à cette époque) :
« A un moment, tu veux quitter ton pays -dans mon cas la Lituanie- car tu veux prouver que tu peux jouer contre ces gars, que tu peux jouer à un niveau supérieur. Je ne pense pas que l’argent ait été le problème. Le salaire maximum de mon club était de 300 litas (100 $) par mois. Mais pour nous, c’était beaucoup. On était heureux de notre statut, on le fêtait. Vous savez, la vie en Union Soviétique, c’était dur : tu voyage avec l’équipe, et tu ne peux pas avoir de passeport, ni changer l’argent. Toutes ces années s’accumulent et tu te dis : « j’ai 25 ans, je suis marié et j’ai un enfant, et je veux changer de vie. » (Sarunas Marciulionis)
Que cela soit en leur interdisant le passeport ou même de changer leur monnaie, les Soviétiques n’ont pas fait la même erreur que la Corée du Nord dont les athlètes ont profité des JO de Séoul en 1988 pour s’enfuir définitivement. Les gouvernements de Konstantin Tchernenko (1984-1985) puis de Mikhaïl Gorbachev (1985-1991) veillaient à garder les talents issus de la Mère Patrie afin de ne pas les laisser partir (y compris en Europe Occidentale) : « Le monde est plus libre aujourd’hui. A l’époque, c’était impossible pour moi de venir en NBA. Quand la situation politique a changé, j’ai enfin pu. Je suis content pour les jeunes joueurs d’aujourd’hui qui ont la chance de venir tenter leur chance en NBA. C’est ce qui se fait de mieux dans le basket. » (Arvydas Sabonis)
YOUGOSLAVIE, UNE AUTRE RESERVE DE TALENTS
Autre gouvernement socialiste, autre réservoir de génies de la balle orange : la République Fédérale de Yougoslavie. Josip Broz Tito, (président de 1945 à 1980), en rupture avec l’ensemble des « pays frères » dès 1948, menait une politique d’indépendance vis à vis des deux blocs au sud du rideau de fer. Ils n’avaient certes pas les mêmes restrictions politiques qu’en URSS, mais c’est en grande partie les nombreux talents Yougoslaves ajoutés aux joueurs Soviétiques qui ont fait pencher la balance de Borislav Stankovic (secrétaire général de la FIBA et membre du CIO), ce même changement qui a poussé le Comité Olympique Américain à faire de même. 3 ans avant cette guerre civile qui a ravagé le pays, l’équipe nationale connaissait le début d’une génération dorée, la meilleure de son histoire. Une vague de talents qui aurait pu ne jamais jouer en NBA. Cela ne faisait aucun doute, le basket-ball européen était dominé par les Yougoslaves qui écrivaient années après années leur légende sur les parquets de la Coupe d’Europe des clubs champions : l’ancêtre de l’Euroleague. Rien qu’au sein de l’Europe, la différence entre les pays de l’est et de l’ouest se faisait ressentir. Non pas sur le niveau mais sur la qualité des salaires. Avant de partir aux Etats-Unis, Drazen Petrovic qui cartonnait avec son équipe du Cibona Zagreb a décidé de jouer une saison pour le Real de Madrid. D’un salaire de 1 200 dollars mensuels ainsi qu’un appartement offert en Yougoslavie, il est passé à une paye de 1 million de dollars sur 4 ans en Espagne. Que dire des millions qui allaient les attendre outre-Atlantique… Certes, il était déjà drafté (au 3ème tour en 1986), mais sa côte est devenue bien plus grande suite à cette décision de rester en Europe sur la fin des années 1980.
1989 : LES REGLES CHANGENT ENFIN
Le 3 novembre 1989, c’est enfin le grand jour : Boris Stankovic, ancien joueur de la Yougoslavie et secrétaire général de la FIBA décide finalement d’accorder aux joueurs Européens évoluant en NBA le droit de jouer pour leur équipe nationale (il aura également un rôle crucial dans la création de la Dream Team quelques années plus tard pour les JO de 1992, lui qui avait étudié le basket Américain pendant près de 15 ans et qui était l’un des premiers à émettre l’idée d’inclure les joueurs NBA à Team USA). L’idée semble être que les États-uniens décident de tendre la main à des talents venus d’ailleurs. La réalité était tout autre puisque David Stern alors commissionner de la NBA y voyait plutôt un moyen de développer l’influence de la NBA à l’international afin d’accroître les profits grâce aux droits télés.
LES PIONNIERS EUROPEENS
Si une poignée de joueurs ont pu avoir la chance de se faire drafter dans la Grande Ligue, notamment Arvydas Sabonis (26ème position par les Portland Trail Blazers en 1986), Drazen Petrovic (60ème position par les Portland Trail Blazers en 1986), Alexander Volkov (134ème position par les Atlanta Hawks en 1986), Sarunas Marciulonis (127ème position par les Golden State Warriors en 1987), Vlade Divac (26ème par les Los Angeles Lakers en 1989), Dino Radja (40ème par les Boston Celtics en 1989) et Toni Kukoc (29ème position par les Chicago Bulls en 1990) ; ce n’était que de manière symbolique puisque ces derniers restaient en Europe. Drazen Petrovic était considéré comme le meilleur joueur sur le continent. Le natif de Sibenik tournait à 37,7 points de moyenne sous le maillot de Zagreb et s’est même permis de battre le record de points de 74 unités détenu par Radivoj Korac (dont une coupe d’Europe portera le nom) en inscrivant pas moins de 112 points contre l’Olimpija Ljubljana. Aux côté de Toni Kukoc, il remporte le championnat du Monde 1990 en Argentine et le duo inscrit notamment 50 points pour battre les universitaires US en demi-finale (Mourning, Laettner, B.Owens, K.Anderson). Toni Kukoc surclasse lui aussi la concurrence en remportant deux coupes d’Europe des clubs champions d’affilés en 1989 et en 1990 avec le Jugoplastika Split et est élu MVP du final four en 1990. Il remporte également un triplé en championnat Yougoslave.

Les 5 pionniers Européens en NBA qui ont fait la une de Sport Illustrated avec en titre « The green card five »
En haut Zarko Paspalj,Vlade Divac, Alexander Volkov
En bas Drazen Petrovic et Sarunas Marciulonis (Sport Illustrated)
Trois joueurs Yougoslaves ainsi que deux joueurs Soviétiques font le grand saut. Ils font même la une du magazine Sport Illustrated avec le titre « Green card five » pour désigner Sarunas Marciulionis (Golden State Warriors), Alexander Volkov (Atlanta Hawks) ainsi que Drazen Petrovic (Portland Trail Blazers), Vlade Divac (Los Angeles Lakers) et Zarko Paspalj (San Antonio Spurs).
les joueurs Européens peuvent rejoindre la NBA sous l’autorisation de leur gouvernement. De longues batailles juridiques ont eu lieu surtout en URSS pour faire sortir Sarunas Marciulionis de l’Union Soviétique :
« Il a fallu beaucoup de travail pour obtenir Marciulionis. Mon fils, Donnie, est allé en Lituanie, il a logé chez lui et y a vécu quelques mois, histoire d’être sûr qu’il ne nous échapperait pas. Je voulais savoir tous ses faits et gestes et qui il était vraiment, et Donnie avait toutes les informations. Puis on a eu une longue bataille avec le gouvernement pour le faire rejoindre la NBA. » (Don Nelson)
Si Zarko Paspalj n’a joué qu’une saison (2,6 points, 1,1 rebonds et 0,4 passes de moyenne) et Alexander Volkov n’en a joué que deux (6,8 points, 2,6 rebonds et 2,2 passes de moyenne), jamais ils n’ont considéré leur expérience du basket américain comme un échec :
« J’idolâtrais la NBA. On en parlait entre nous, mais on ne le disait à personne au pays car on ne voulait pas avoir l’air stupide. Quand j’ai mis mon maillot des Hawks et que je suis rentré en jeu, j’étais l’homme le plus heureux du monde. » (Alexander Volkov)
Les trois autres joueurs ont eu plus de chance de s’imposer et ont vu leur carrière durer. C’est le cas de Drazen Petrovic avant de mourir tragiquement d’un accident de voiture après 5 saisons (élu dans une All NBA team, 15,4 points, 2,3 rebonds et 2,4 passes de moyenne), Vlade Divac avec 16 saisons au plus haut niveau (une sélection au All Star Game, 11,8 points, 8,2 rebonds et 3,1 passes de moyenne) ou encore Sarunas Marciulionis qui a passé 7 saisons aux États-Unis (12,8 points, 2,3 rebonds et 2,2 passes de moyenne).
LE WHAT IF ARVYDAS SABONIS
Le géant Lituanien a éclaboussé de son talent toutes les compétitions auxquelles il a participé. Un profil que l’on peut qualifier aisément de générationnel. 2m22 pour près de 125kg, un jeu très complet mais surtout un shoot longue distance létal. La planète basket ne retiendra malgré cela que son passage dans la Grande Ligue entre 1996 et 2003, une aventure tentée malheureusement bien trop tard, après de nombreuses blessures. Son prime était déjà derrière lui depuis plusieurs années. Il faisait partie de ces quelques joueurs à être meilleur que les Américains au poste de pivot (comparés aux joueurs de son âge).
« Arvydas Sabonis était en pleine santé quand on l’a affronté lors de la Coupe du Monde 1986. Il était sûrement -non pas sûrement- il était le meilleur pivot que j’ai jamais vu à ce niveau. David Robinson ne pouvait rien faire contre lui. Il était du même calibre que Shaq, Kareem ou Wilt, tous ces gars-là. » (Kenny Smith)
« La première fois que j’ai vu Sabonis, j’étais en Europe pour organiser un camp de basket, et j’ai vu ce gars jouer le championnat Européen de 1985 à Stuttgart en Allemagne. En une mi-temps, il avait inscrit un quadruple double. Il était la combinaison entre Kareem Abdul Jabbar, Pete Maravich et Larry Bird. Il faisait 2m22, était souple, pouvait courir, tirer à trois points et passer. Il avait une vision de jeu incroyable, le sens du jeu. Il pouvait prendre des rebonds et contrer. Il faisait tout. C’était la deuxième fois que je voyais un jeune joueur aussi bon : avant Arvydas Sabonis, il y’avait eu Kareem, le meilleur. » (Bill Walton)
Il fait partie de cette deuxième vague de talents (déjà expérimentés) venu tenter leur chance dans les années 1990 comme Toni Kukoc arrivé en 1993 qui a joué 13 saisons (6th man of the year 1996, trois fois champion en 1996-1997-1998, 11,6 points, 4,2 rebonds, 3,7 passes de moyenne), Dino Radja, arrivé en 1993 pour 4 saisons (16,7 points, 8,4 rebonds et 1,6 passes de moyenne). Sans doute que Sabonis aurait fait mieux que 12 points, 7,3 rebonds et 2,1 passes de moyenne… ?
La fin de la Guerre Froide a été marquée par le démantèlement de l’URSS, la Lituanie est ainsi devenue indépendante à quelques mois des JO de 1992 à Barcelone, ce qui n’a pas empêché le duo Marciulionis-Sabonis de remporter la médaille de bronze contre l’équipe Unifiée (CEI) écrivant ainsi l’une des plus belles épopée de l’histoire du basket mondial. Ensuite, cela a été au tour de la Yougoslavie d’être divisée mettant fin à l’une des équipes nationales les plus talentueuses de l’histoire. Une sélection qui n’a jamais pu arriver à maturité et dont on regrettera longtemps de n’avoir pu assister à l’affrontement contre la Dream Team originelle.

Drazen « Mozart » Petrovic sous le maillot des New Jersey Nets (Icon Sportswire/AP Images)


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