[Jeux vidéos] Michael Jordan-Chaos in the windy city ; « His Airness » sur les traces de Super Mario
Jeux Vidéos
Milieu des nineties. Epoque où la Super Nintendo à supplantée la concurrence dans tout les foyers de la planète. Il en est de même pour Michael Jordan, qui impose définitivement son aura sur la ligue en remportant en 93 son troisième titre NBA avec les Bulls. Ces deux mastodontes de la pop-culture étaient faits pour se rencontrer. Ça deviendra du concret en 1994 lorsque le jeu » Michael Jordan- Chaos in the windy city » sort en exclu sur la 16-bits de Nintendo. Alors, alley oop ou vulgaire airball ? Branchez votre pad’ et appuyez sur le bouton Start, Basket Rétro vous en dit plus !
C’est à l’éditeur Electronic Arts que nous devons la genèse de ce projet que l’on qualifiera aisément d’original.En effet, si il n’est pas rare d’utiliser l’image d’un sportif emblématique pour accompagner la sortie d’une simulation sportive, voir un athlète au générique d’un jeu de plateforme relève à cette époque de la curiosité. D’habitude le rôle revient plutôt aux mascottes animales comme Sonic le hérisson de Sega, ou alors à la star du genre, Super Mario, le plombier moustachu de Nintendo. Les exceptions existent (par exemple Shaq-Fu pour citer un exemple concret), et Electronic Arts n’hésite pas lorsqu’il s’agit d’utiliser l’emblématique numéro 23 dans un jeu où il est surprenant de le retrouver.
Il faut dire qu’en 1993, Jordan est un atout marketing non négligeable. En apposant son logo sur une boîte de burger, vous êtes sûr d’en acheminer des palettes, même à une communauté végétarienne. Alors pourquoi pas sur un jeu de plateforme après tout. Cependant, la méfiance est de mise lorsque le jeu fait son apparition dans les rayons en Novembre 1994 aux USA (en Mars 1995 pour le marché européen, le 11 pour être exact, soit 7 jours après l’annonce de son premier retour à la compétition, ça c’était pour l’anecdote). Il faut dire que les jeux à licences sont souvent bâclés et les développeurs espèrent pouvoir miser sur la notoriété et l’aspect mercantile de leur vache à lait (pardon, on dit athlète sous contrat) pour rattraper un déficit de qualité artistique. » Michael Jordan-Chaos in the windy city » est-il ce genre de soft, ou parvient-il à créer la surprise tel un Spud Webb s’adjugeant le slam dunk contest ?
MICHAEL A RDV CHEZ LE DOC
Qui dit jeu de plateforme, dit forcément scénario, là où une simulation sportive ne prêterait que peu d’attention à une quelconque trame scénaristique. Quoique réduit à sa plus simple apparence, il a le mérite d’exister. Alors que MJ se rend au gymnase pour un match de charité, il s’aperçoit rapidement qu’il est seul et que les autres All-Star pressenti pour disputer la rencontre ne sont pas là. Un ballon de basket explose une vitre du complexe et le cuir roule jusqu’aux sneakers de sa majesté. Un morceau de papier accroché au ballon explique alors la situation à Michael : » Viens à Minuit à la salle égyptienne du musée si tu veux revoir tes amis vivants. Viens seul ! « et c’est signé de la main de l’infâme docteur Max Cranium . N’écoutant que son courage légendaire, celui là même qui lui permis de venir à bout des Bad Boys de Detroit ou des Knicks de Pat Riley, MJ décide de se rendre à ce mystérieux rendez-vous.
Bien entendu, il s’agissait d’un piège, et Jordan se retrouve illico projeté dans les sous-sols de la ville de Chicago qui renferment à sa grande surprise une prison. Ici il ne faudra donc pas secourir la princesse, mais vingt et un joueurs. Enfin vous n’êtes pas obligé de tous les secourir. Vous pourrez outrepasser ce détail pour vous concentrer sur l’élimination du docteur Max Cranium. Cependant, à chaque fois que vous délivrerez un des joueurs kidnappés, celui ci vous prodiguera conseils et bonus pour progresser plus efficacement dans le jeu. A vous de voir donc si vous décidez de laisser John Starks croupir dans sa geôle ou si vous le délivrez pour une petite partie de trashtalk endiablée.
A LA RECHERCHE DU ALL-STAR PERDU
Entrons maintenant dans le vif du sujet, et parlons du jeu en lui-même. Tout d’abord, dés l’écran titre, on notera un clin d’œil plutôt sympathique. Lorsque vous choisirez le niveau de difficulté de votre partie dans les options, vous aurez le choix entre les niveaux Rookie, Pro ou All-Star . Un infime détail pour certains, un vrai plus pour d’autres. Ce genre d’éléments qui viennent caresser dans le sens du poil les amateurs de basket-ball que nous sommes se retrouveront souvent dans le jeu. De la voix digitalisée qui annonce « Showtime » à chaque début de niveau ou » Time-out » lorsqu’on met le jeu en pause au tableau de score de fin de level qui rappelle les tableaux d’affichage des salles NBA, en passant par les bouteilles de Gatorade qui vous redonneront de l’énergie, les preuves du bon goût des programmeurs de « Michael Jordan Chaos in the windy city » sont nombreuses.
Elles jalonnent les vingt et un niveaux du jeu pour notre plus grand plaisir. Oui, ving et un niveaux, vous avez bien lu. Même si il ne s’agit pas d’un chiffre excessif (on est loin par exemple d’un Super Mario World fort de quatre vingt seize levels), le jeu à de quoi vous tenir en haleine un petit moment. Tout d’abord, le côté exploration est loin d’être en reste, et si vous souhaitez relevez le défi à 100% en incluant la libération des vingt et un All-Star kidnappés, vous en aurez pour votre argent. Les allers retour dans les dédales labyrinthiques de la prison risque fort de vous donner des cheveux blancs. Trouvez une clef qui vous ouvrira un chemin pour atteindre une clef qui vous ouvrira une cellule devant laquelle vous étiez déjà passé, voilà en schématisant, le traitement qui vous attend. De quoi se prendre pour Passe-Partout sur le Fort Boyard du haut de votre mètre quatre-vingt dix huit. En plus de ça il vous faudra venir à bout des monstres qui hantent les lieux. Des monstres qui sont pour la plupart des expériences ratés du Dr Cranium. Ne vous étonnez pas si vous tombez nez à nez avec un personnage dont la tête est un ballon de basket ou sur des arbitres en rollers.
PASSE MOI LE BALLON ! NON PAS CELUI AVEC LES FLAMMES..
Tiens d’ailleurs en parlant de ballon de basket. C’est grâce à votre ballon que vous allez pouvoir progresser dans le jeu. Le ballon est votre meilleur ami (comme le dit si bien Olivier Atton). Il vous servira à exploser vos adversaires ou a creuser des failles dans les murs friables pour découvrir bonus et autres chemins secrets. Si vous démarrez la partie avec un ballon de type standard (marque Spalding, taille 7, cuir véritable, 29,99e chez Décathlon), au fil de l’aventure vous pourrez obtenir divers ballons dont les pouvoirs varient selon la couleur.
Ainsi vous aurez par exemple accès à un ballon de feu, ou encore un ballon de glace qui immobilisera les sbires du Dr Cranium. On notera aussi la présence d’un ballon qui fait trembler le sol par exemple. En tout pas moins de six variétés de ballons vous seront proposés. Vous pouvez les accumuler et les switcher à tout moment grâce à la touche R du paddle en fonction de la situation. Si avec tout ça vous rencontrez encore des difficultés pour venir à bout des pièges qui se tendent sur votre parcours, vous pourrez aussi compter sur la faculté naturelle de Michael à dunker. Soit sur la tête des vilains afin de vous frayer un chemin, soit dans les paniers qui sont disséminés tout au long du jeu. Cette action vous permettant de ramasser des bonus, comme la paire de sneaker qui vous rendra invincible ou alors le chiffre 23 vous offrant une vie supplémentaire. Et ça ne sera pas de trop pour venir à bout du challenge proposé. Il sera ensuite temps de faire sa fête au Docteur Cranium. Après avoir accompli cette sale besogne, vous reprendrez la direction de Chicago, la bien (sur)nommée « Windy City » (d’où le titre du jeu faut-il le préciser) pour enfin disputer ce match de charité avec vos amis. Après un dernier check de rigueur pour fêter vos retrouvailles, le Gatorade coulera à flot et les Wheaties seront à volonté au buffet. Sauf pour John Starks bien entendu.
ON VALIDE VOTRE LICENCE MR. JORDAN
Alors certes, ce « Michael Jordan Chaos in the windy city » ne rejoint pas les classiques du genre. La faute à une bande son un peu trop terne et à une répétitivité des actions à entreprendre et des lieux à visiter. Pourtant ce jeu mettant en scène « Sa Majesté » est loin de démériter. Certaines idées sont très plaisantes, et les petits détails apportés par ci par là par l’équipe de développeur démontre une réelle envie de réaliser un produit de qualité. L’ensemble quoiqu’un poil classique dans son déroulement bénéficie d’un enrobage original qui fera mouche auprès des fans de la balle orange.
De plus sa difficulté et son level design torturé offrent un vrai challenge aux gamers acharnés. Si Chaos in the windy city ne supplante pas le mythique Super Mario, et de toute façon, il y a fort à parier que là n’était pas l’idée première d’Electronic Arts, le jeu parvient à s’affranchir du poids de son héros et de la licence qu’il utilise pour distiller avec classe et prestance l’essence de Michael Jordan. Il en résulte un soft agréable et non dénué d’intérêt que l’on ne se permettra pas de ranger parmi les vilains petits canards de l’histoire du jeu vidéo. Il trouvera plutôt sa place au côté de Moonwalker par exemple, le jeu mettant en vedette Mickael Jackson. Ces deux jeux ont en commun d’exister pour leurs licences, et non pas par leurs licences. Alors il peut bien continuer à faire le malin ce Super Mario, il a combien de bagues de champion NBA d’abord ce Super Mario ?
FREE GAMEPLAY DU JEU
Crédits photos : gamefaqs.com/giantbomb.com
Votre commentaire