La carte du mois : La Fleer Jam Session Pop-Ups de Muggsy Bogues
NBA Cards
Vous vous souvenez forcément des All-Star Week-end NBA ? Les vrais, pas les insipides et inutiles promenades filmées qui nous sont proposées par la NBA depuis trop longtemps et que plus personne ne regarde à part en highlights sur TikTok ?
Je pense bien à ceux qui nous faisaient rêver quand on était enfants dans les années 90, pour lesquels on dépensait notre argent de poche en VHS vierges, en Mondial Basket -pour avoir les jaquettes à découper- et bien mettre en beauté notre enregistrement. Ce week-end si spécial pour tous les amoureux de la NBA, pendant lequel on savait qu’on en prendrait plein les yeux et qu’on aurait une multitude de gestes -et de style- à essayer de reproduire sur le playground dès le lundi.
En plus des concours du samedi soir et du match des étoiles qui concluait ce fabuleux week-end de rêve, sur place, les plus chanceux pouvaient vivre une expérience assez unique. L’aventure ultime du jeune fan de NBA. La Jam Session ! Les magazines de l’époque détaillaient souvent ce que l’on pouvait y trouver, pour nous faire saliver d’un jour trouver une telle mise en place autour des événements en France. Animations en tous genres, jeux d’adresse, photocall, rencontres avec des légendes, bornes de jeux vidéo en libre accès et évidemment goodies estampillés NBA offerts à gogo… le rêve.
Mais savez-vous qu’à l’image des concours (de dunks, de shoots…) d’aujourd’hui, la Jam Session était déjà sponsorisée par une marque bien connue des collectionneurs de cartes de basket ?
Eh oui, c’est bien Fleer qui sponsorisait cette mise en place et qui, évidemment en profitait pour distribuer des cartes. Vous savez bien, j’ai déjà eu l’occasion de vous en parler, la fameuse première dose ? L’exemple ultime étant mis en pratique ici.

La marque Fleer, extrêmement bien implantée en 1992 ne veut pas se limiter à distribuer quelques sets gratuits, spécialement conçus pour l’occasion. Elle veut surfer à fond sur le nom Jam Session, qu’ils avaient déjà utilisé dès 1992 dans la collection Fleer Ultra, en apposant le reconnaissable logo sur un des premiers sets de cartes signées insérées aléatoirement dans des paquets.


1992-93 Ultra (serie 2) – Jam Session Autographs. Les 3 joueurs auraient signé en tout et pour tout 2500 cartes.
Fleer va frapper fort dès la saison suivante, en 1993 en commercialisant une collection qui sort des standards en termes de taille. La série Fleer Jam Session voit le jour. 240 cartes constituent la première collection. De nombreux inserts très colorés (GameBreakers, Slam Dunk Heroes…) mettent en avant les plus grosses stars de l’époque.
Les cartes sont inrangeables et très fragiles puisque dépassant la plupart du temps des feuillets. Mais la sauce prend et l’originalité joue en faveur de la marque qui produira une nouvelle collection dès l’année suivante, en 1994. 200 cartes au programme, toujours avec des sets d’inserts très réussis, dont les Flashing stars :

Et toujours les GameBreakers, que l’on retrouve à peu près dans tous les classeurs de l’époque (avec leur petit effet en surimpression 3D très sympa pour 1994.)

Une troisième collection verra le jour dans ce format, 1995-96 Fleer Jam Session ne proposant cette fois, plus que 120 cartes. Cette série a été distribuée en France (par la magie des filiales et des puissants circuits de distribution en Europe de Panini (qui faisaient partie du même groupe que Fleer) On pouvait donc retrouver chez nos buralistes favoris (notez que ce n’était pas si commun pour cette collection, tous n’ayant pas relevé le défi à l’époque de distribuer trop de produits ou tout simplement n’y ayant pas eu accès) des paquets de Fleer Jam Session, comme très rapidement et là aussi pas partout, des boites de Fleer Metal la même année.
Et selon moi, une des réussites qui finira d’asseoir les Fleer Jam Session à la table des cartes de légende est le set « Pop-Ups ». C’est cette année que Fleer avait compris qu’il y avait déjà assez de très belles cartes, de très beaux produits dans les autres collections et qu’il fallait mettre tout en œuvre pour proposer un produit plus original, qui resterait et marquerait les enfants. Une sorte d’entrée de gamme (il y avait 6 cartes seulement dans les paquets) à seulement 10 francs le paquet.

Les cartes des séries précédentes n’avaient pas de grosse valeur (à quelques exceptions près pour Jason Kidd et Grant Hill). J’ai donc choisi de mettre en avant pour cette carte du mois la 1995-96 Fleer Jam Session Pop-Ups numéro 4 de Muggsy Bogues


Le principe est simple et compréhensible de tous, on « pousse » la silhouette du joueur vers l’avant de la carte et après avoir astucieusement assemblé la partie haute à la partie droite (grâce aux encoches prédécoupées), on obtient une carte sur un petit socle cartonné.
Muggsy Bogues et les Charlotte Hornets sont encore en bonne forme dans le cœur des fans du monde entier.
Évidemment, il va y avoir les pour et les contres, comme à l’époque, ceux pour qui découper, de quelque manière que ce soit, une carte -même si c’est prévu pour-, est un blasphème. Bien sûr, d’un point de vue purement collectionneur, assembler et plier la carte termine d’en achever sa valeur pécuniaire. Alors, dans quel camp êtes-vous ? Plier, c’est gâcher ?
Personnellement, j’ai tenté comme beaucoup de refréner mes pulsions destructrices et parfois même cacher mes méfaits en dépliant le plus proprement possible la carte précédemment montée. Évidemment, ça ne passait pas inaperçu puisqu’une fois la carte montée, il était impossible de lui redonner une forme originale. Les plis étaient faits, bref, le massacre était réel.
Mais l’amusement l’était lui aussi réel, l’espace d’un temps, que les moins de… oula, stop.
L’aventure a pris un tournant encore plus marquant pour cette génération de bouffeur de sucre, quand Kellogg’s, la marque préférée des parents pressés et peu soucieux du concept trop novateur pour être vraiment dangereux des OGM, s’est engouffré dans la brèche en proposant des sachets de mini Jam Session Pop-Ups dans leurs paquets de Frosties.Oh c’est pas très beau ça Messieurs Kellogg’s !
S’en est suivie une sombre période où, à l’image des précédentes œuvres de l’industrie agro-alimentaire en la matière (McDo, Golden Grahams…) il n’a plus été possible de trouver des boites de Frosties non éventrées dans les supermarchés. Et pour les stocks que l’on arrivait à intercepter à peine les boites posées en rayon, il fallait négocier avec ses parents pour en prendre une ou deux boites « d’avance ».

25 cartes dans le set grand format contre 30 dans ce micro-format dans lequel le front ne change pas mais le back voit disparaître la numérotation et apparaître un beau petit logo de la marque de céréales. Et parce qu’on s’adressait à des enfants en priorité, évidemment, un schéma de montage facile, pour éviter que les cartes ne finissent trop rapidement en bouillie à la poubelle. Ce qui a tout de même dû être le cas assez largement.
Fleer, une fois rachetée par Skybox arrêta les frais avec ce format de cartes si particulier. Et la Jam Session résista encore jusqu’au début des années 2010. Deux belles marques qui restent malgré tout bien ancrées dans l’esprit des plus jeunes -vieux- collectionneurs.
Montrez-nous vous aussi vos Fleer Jam Session aux coins toutes déglinguées, on adore ça !
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