Breaking News

[Portrait] Richard « Flying Dac » Dacoury un numéro 7 de légende

Portrait

Montage Une :; Laurent Rullier pour Basket Rétro

Véritable légende du basket Français, Richard Dacoury a révolutionné le jeu et gagné de nombreux titres. Flashback dans les années 80 et 90 où « Flying Dac » faisait fureur sur les parquets français et européens grâce à un jeu spectaculaire proposant dunks et défense de fer. Let’s go !!!

PREMIERS PAS DANS LE BASKET

Né à Abidjan d’un père ivoirien et d’une mère française, Richard vit un début d’enfance heureuse et insouciante en Côte d’Ivoire. En 1965, dans un contexte politique tendu, la famille Dacoury est contrainte de s’exiler en France. Le basket va permettre au petit Richard âgé de 6 ans de s’évader, s’éclater et se forger un caractère lui permettant de s’imposer dans un environnement pas toujours facile pour un jeune métis. Il fait ses premiers pas de basketteurs à Reims où il fait déjà admirer son jeu aérien. Le jeune Richard continuera sa progression en intégrant en 1976 le club de la Croix Rousse Olympique de Lyon où, il découvrira le haut niveau et la nationale 1. Il est alors repéré à 17 ans par Gérard Bosc qui le fait débuter en équipe de France juniors puis le conseillera à un club qui commence à se faire une réputation : le Cercle Saint Pierre de Limoges.

ARRIVÉE A LIMOGES ET DÉBUT DES TITRES

L’arrivée à Limoges permet à Richard malgré les résultats mitigés de son équipe de s’affirmer comme un joueur de haut niveau. Il

devient la coqueluche des supporters du CSP qui découvrent sa coupe afro et son jeu spectaculaire à « l’américaine » fait de dunks et d’alley-hoop rares en France à l’époque. En 1978, un changement va s’opérer avec l’arrivée sur le banc de Limoges d’André Buffière ancien coach de l’Equipe de France et de l’ASVEL. Sous l’impulsion de leur nouvel entraîneur, le CSP Limoges et Richard Dacoury vont connaître une forte progression. André Buffière le prend sous son aile, lui impose un travail rigoureux et une discipline lui permettant d’acquérir un mental de champion. Le célèbre numéro 7 devient l’un des joueurs emblématiques du club et du championnat de France. Dans les années 80, « Flying Dac » va gagner avec le CSP 5 titres de champion de France en 1983, 1984, 1985, 1988 et 1989 avec des moyenne de près de 14 points par match. En 1981-82, Richard découvre la coupe d’Europe. Au bout d’un parcours exemplaire, les limougeauds battront en finale l’équipe de Sibenik de Drazen Petrovic et remporteront la coupe Korac, devenant le premier club français vainqueur d’une coupe d’Europe. Richard sera un acteur important de ce parcours, en finale, il scorera 12 points malgré une sortie au bout de 33 minutes de jeu pour 5 fautes. La notoriété de « Flying Dac » grandit, il connaît à ce moment là sa première sélection en équipe de France. En 1983, Le CSP effectuera le back to back en coupe Korac en battant de nouveau en finale, le club de Sibenik grâce à 34 points inscrits par Ed Murphy et 16 points de Dacoury à 80 % aux shoots.

En 1985, après  une saison où le CSP Limoges rafle tout au niveau national, Richard est élu meilleur joueur du championnat de France affichant une moyenne de 18,7 points par match. Il garde ses statistiques et affiche une régularité au plus haut niveau en 1986 et 1987, malgré des saisons dépourvues de titres, la faute au grand rival orthézien.

Les années 80 se terminent par 2 titres de champion de France remportés en 1988 et 1989. Lors de cette décennie, Dacoury passe d’un relatif anonymat au rang de star où son jeu complet en attaque et en défense et ses contres ravageurs enthousiasment les spectateurs de la salle Beaublanc. Dans cette progression, Richard a pu compter sur un entourage composé de joueurs de renom à l’instar de Jean-Michel Sénégal, Ed Murphy ou encore Jacques Monclar.

ANNÉES 90 L’APOTHÉOSE

Les années 90 débutent avec la première participation du CSP Limoges au final four de la coupe d’Europe des clubs champions en 1990. Le club limougeaud s’inclinera lourdement en demi-finale face au club du Jugosplatika Split entraîné par Bozidar Maljkovic et terminera la compétition à la troisième place. Richard ne participera pas pleinement à cause d’une douleur au coude provoquée par une plaie infectée suite à une aponévrosite. Au plan national, Dacoury réalise une saison de bonne facture, les stats parlent d’elles mêmes : 17,2 points 2,4 rebonds et 3,3 passes qui permettent à son club d’être champion de France.

A la fin de la saison 1989-1990, l’entraîneur Michel  Gomez arrivé en 1986 quitte le club pour le rival béarnais d’Orthez. Les 2 saisons suivantes verront le CSP ne remporter aucun titre. Richard continue d’être le leader de l’équipe avec des moyennes de 15 points 3 rebonds et 4 passes par match,. Le 16 octobre 1991, le CSP Limoges participe à l’Open de Bercy au cours duquel il aura le privilège de se mesurer aux Los Angeles Lakers. Richard réalise son rêve d’affronter la star NBA Magic Johnson. Les limougeauds leur tiennent tête mais s’inclinent tout de même sur le score de 132 à 101 et finissent troisièmes du tournoi.

En Janvier 1992, un changement majeur s’opère avec l’arrivée sur le banc de Bozidar Maljkovic le génie croate vainqueur de la

coupe d’Europe des clubs champions en 1990. Le nouvel entraîneur réalise de nombreux changements, tout comme le club qui troque son historique maillot vert pour une tunique jaune et grenat.

Le grand changement s’opère sur les méthodes d’entraînement. Le stage d’avant saison 1992-1993 est intense et digne d’un stage commando. De nouveaux joueurs arrivent, l’artilleur américain Michael Young, le pivot naturalisé Willie Redden ainsi que les internationaux français et slovène Jim Bilba et Jurij Zdovc débarquent au CSP.

Pour Richard, le changement est difficile à digérer, son statut de « leader » de l’équipe est remis en cause et il doit se plier aux exigences de son nouvel entraîneur au niveau de la défense. Au fur et à mesure, il comprend son nouveau rôle et se mue en défenseur intransigeant en adoptant la discipline de fer prônée par « Boja » Malkjovic. Il est promu capitaine de l’équipe et doit montrer l’exemple.

L’année 1993 est une année marquante pour le CSP Limoges et Richard Dacoury, après avoir terminé la saison régulière à la première place, ils décrochent le titre de champion de France en battant Antibes en finale 2 manches à 1.

En Coupe d’Europe des Clubs Champions, la saison est exceptionnelle. Au départ, le parcours est difficile pour Richard et ses coéquipiers avec 2 défaites face au PAOK Salonique et au Virtus Bologne. Le troisième match face à la Joventut Badalona va servir de déclic aux joueurs du CSP. Lors de ce match couperet, Richard et ses coéquipiers vont dominer leurs adversaires de la tête et des épaules et remporteront leur duel face aux finalistes de l’édition précédente. En quart de finale, l‘Olympiakos Le Pirée se dresse devant Limoges qui va faire jeu égal et se qualifier en demi finale lors du match d’appui grâce, à un tir rentré à 2,8 secondes de la fin du match par Zdovc dans un Beaublanc en ébullition. Lors de ce duel, « Flying Dac » rentre dans la tête de ses adversaires grâce à une défense intraitable.

Le CSP se présente au Final Four 93 organisé au Pirée dans la peau de l’invité surprise. Le plateau est relevé avec la présence de grosses armadas : le Real Madrid, le Benetton Trévise et le PAOK Salonique. Le Real Madrid du pivot lituanien, Arvydas Sabonis est l’adversaire des limougeauds en demi finale. Les observateurs ne donnent pas cher de la peau de Richard et ses coéquipiers et misent sur une défaite éclair du CSP. Remontés à bloc, les joueurs du CSP s’alignent sur leurs leaders Michael Young auteur d’un véritable chantier offensif et Richard Dacoury qui livre une masterclass défensive. Au terme, d’une immense prestation collective, les limougeauds créé l’exploit et éliminent les madrilènes sur le score de 62 à 52.

En finale, place au Benetton Trévise de la star croate Toni Kukoc. Le début de match est tendu, les limougeauds paraissent empruntés mais mettent en place une défense de fer leur permettant de limiter les dégâts au moment de regagner les vestiaires. La seconde période est très serrée. Les joueurs du Benetton n’arrivent pas à se sortir du défi physique imposé par le numéro 7 limougeaud et ses coéquipiers. Le money time est crucial, Toni Kukoc s’apprête à prendre un shoot et tuer le match lorsque Frédéric Forte lui vole le ballon, le passe à Zdovc qui inscrit dans une ambiance irrespirable, un panier déterminant permettant de donner un avantage définitif aux limougeauds qui remportent le match sur le score étriqué de 59 à 55. La joie est immense, Richard devient le premier capitaine d’un club de sport collectif français à soulever une Coupe d’Europe des Clubs Champions. Cette compétition est le témoin d’un changement dans le jeu de Richard Dacoury. Il s’est mué en véritable leader en gardant le cap en défense grâce à ses qualités athlétiques et une motivation décuplée. Il s’est dévoué pour laisser briller d’autres coéquipiers en attaque à l’instar de l’artilleur Michael Young.

En 1994, Richard gagnera son dernier titre de champion de France avec le CSP face à Antibes en finale. Les années suivantes seront marquées par les départs des figures emblématiques notamment la star Michael Young et l’entraîneur Malkjovic. Après s’être vu signifier par ses dirigeants que son contrat ne sera pas renouvelé, Richard quitte le club en 1996, le cœur gros.

PSG RACING ET FIN DE CARRIÈRE

Désireux de relever un nouveau défi, Richard appelle le nouveau Président du PSG Racing Charles Bietry pour lui faire part de sa volonté de rejoindre son équipe. Ce dernier qui souhaite bâtir une équipe ambitieuse pour remporter le titre de champion de France répond favorablement à son appel.

C’est en joueur d’expérience que Richard intègre sa nouvelle équipe, il participera pleinement à l’exceptionnelle saison 1996-1997 qui aboutira sur un titre de champion de France en éliminant successivement Le Mans, Pau-Orthez puis l’ASVEL en finale. A titre personnel, Richard réalisera une saison à prés de 10 points de moyenne, grâce à son expérience, il sera un acteur incontournable de la conquête du titre de champion de France.

Après cette saison aboutie, « Flyng Dac » souhaite confirmer. Malheureusement, lors de l’échauffement avant un match d’euroligue, Richard est victime d’une rupture du tendon d’Achille qui le contraindra à arrêter sa carrière la mort dans l’âme.

Richard a laissé une trace indélébile dans l’histoire du basket français avec 9 titres de champion de France, 7 coupes de France, 2 coupes Korac, 1 Coupe des Coupes et devenant le premier capitaine d’une équipe de sport collectif française à remporter une Coupe d’Europe des Clubs Champions. Il a apporté un changement dans le jeu en jouant un basket offensif, athlétique et spectaculaire. Il restera comme un exemple pour ses valeurs démontrées sur les parquets. Il se montrera fidèle envers son club de toujours le CSP Limoges qui retirera son maillot, une « première » à l’époque dans un club français. Auteur d’une reconversion réussie chez Coca-Cola, Richard reste jamais loin du basket. Il est aujourd’hui consultant basket pour France Télévisions et ses analyses sont toujours un plaisir pour les amateurs de la balle orange.

Crédit photos : Top 50 Limoges CSP Overblog, la grosse balle orange, Wikipédia

Retrouvez plus de Basket Retro sur





About Nicolas Woloszyn (6 Articles)
Je suis un passionné de basket, suiveur attentif de la NBA et du basket français depuis les années 90. Je suis fan de joueurs comme Michael Jordan, Magic Johnson, Penny Hardaway ou encore Stephen Curry. En France je suis supporter de l'Elan Béarnais.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.