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Tournoi des As 1988, la grande première de l’aïeul de la Leaders Cup

Tournoi des As

S’inspirant de la Coupe du roi de nos voisins espagnols, la toute jeune LNB créa en 1988 un tournoi similaire pour déterminer le représentant français en Coupe des Coupes (ancêtre de la défunte Coupe Saporta). Comme le dernier roi en France fut renversé en 1848, et que « Coupe du Président de la République » ça rendait moins bien, il fut décidé de nommer cette nouvelle compétition, Tournoi des As. Coup de projecteur sur l’aïeul de la Leaders Cup...

Cette première édition du tournoi se tint à Dijon les 1er et 2 avril juste après la fin de la saison régulière et juste avant le début des play-offs qui voient cette année-là, les douze premiers du championnat se disputer le titre de champion de France. Pour cette répétition avant le sprint final des play-offs, les 4 premiers de la saison se sont réunis en Bourgogne. On retrouve ainsi l’incontournable CSP Limoges qui a dominé les débats de la tête et des épaules. Monaco, qui en cette fin de décennie 1980 est un habitué des phases finales. Les Limougeauds et Monégasques sont accompagnés de Cholet et du Racing Club de France qui a coiffé Orthez au poteau, pourtant champion de France en titre qui ne termine cette phase régulière qu’à la cinquième place.

MONACO – CHOLET, LA BELLE

Graylin Warner, le lévrier des mauges.

Graylin Warner, le lévrier des mauges.

L’opposition entre les Monégasques et les Choletais s’annonçait de haute volée. Au cours de la saison, chacun avait battu l’autre sur ses terres. Cholet s’est imposé 88 à 82 sur le rocher quand les princes de Monaco avaient pris leur revanche 80 à 74 dans les Mauges. Un partout, balle au centre, rien de mieux qu’une opposition en terrain neutre pour mettre tout le monde d’accord. D’une guerre de mouvement, on vit plus une guerre de tranchées.

Les deux équipes se sont rendus coup sur coup. Monaco tentait une échappée en prenant dix unités d’avance à 33-23. Bill Sweek, le coach californien de Monaco lança en effet des opérations commandos de 2, 3 minutes (27 changements durant cette demi-finale). La stratégie de la rotation quasi perpétuelle semble payer. Les Choletais sont perturbés mais n’abdiquent pas. L’intérieur américain de Cholet, Kenny Austin déroule avec 11 rebonds et 3 contres. Malgré les 18 points de Billy Joe Williams, les 16 de Dave Popson et de Robert Smith, bien tenu par Didier Dobbels d’ailleurs, Monaco se fait crucifié par « le lévrier des mauges », Graylin Warner. L’ailier drafté par les Sonics de Seattle durant la légendaire Draft 1984, qualifie Cholet d’un shoot à 3 points à la cloche. Cholet s’impose 83 à 81. Warner compile 35 points, Kenny Austin et Valéry Demory, 17.

LIMOGES – RACING CF, FLUCTUAT NEC MERGITUR OU PRESQUE…

La seconde demi-finale n’est pas du même acabit. C’est un peu David contre Goliath. Contrairement au récit biblique, la logique est respectée. Le grand Limoges en roue libre se fait les dents sur le Racing Club de France, score final 106 à 90 faisant ainsi mentir la devise de la ville lumière : fluctuat nec mergitur (ballottée par les flots, elle ne sombre pas). Le cinq majeur du Racing a pourtant répondu présent. Le naturalisé Skeeter Jackson (papa d’Edwin) emmène l’attaque parisienne avec 20 unités suivi de près par les 19 points de James Hardy et les 18 d’Hervé Dubuisson.

Brook Steppe, le meilleur marqueur de l’équipe en saison régulière présente quant à lui une feuille de statistiques à 16 unités. Cependant, les protégés du coach Jean-Michel Sénégal arrosent quelque peu, 24 paniers primés sur 41 tentés, et seulement 9 paniers à trois points sur 23 tentés. Cela n’est pas catastrophique en termes d’adresse mais quand vous avez en face de vous une véritable armada, cela devient plus compliqué. Limoges aligne sans doute les joueurs français les plus talentueux de leur génération. Richard Dacoury et Stéphane Ostrowski (26 points chacun) annihilent à eux deux les espoirs du Racing. Le duo n’est en fait que la première partie d’un spectacle beaucoup plus grandiose digne des grandes productions de Broadway. En vedette américaine, le CSP présente ce soir-là, Don Collins surnommé le Cobra, passé par la NBA et la CBA, un championnat qu’il vient de remporter la saison précédente avec Tampa Bay. Cette demi-finale n’est que du menu fretin, le natif de l’Ohio (26 points) se réserve pour le grand final..

LE LÉVRIER ET LE COBRA

Le lendemain, 2 avril 1988, se joue ainsi le dernier acte de cette fable que la Fontaine aurait pu écrire : après « Le pot de Terre contre le Pot de Fer », « le Corbeau et le Renard », « Le Lièvre et la Tortue », voici le lévrier Warner contre le cobra Collins. Le CSP Limoges affronte le Cholet Basket. On pourrait penser que les Limousins vont, à l’image de leur demi-finale, finalement assez tranquille, dérouler tranquillement leur jeu. Tous les feux sont verts. Limoges vient de remporter la Coupe des Coupes face à Badalone et s’est adjugé la première place de la saison régulière sans trop de difficultés. Toutefois, il y a une place en Coupe des Coupes en jeu et les Choletais vont jouer crânement leur chance. Personne ne miserait un kopeck sur eux, qu’importe une finale ça ne se joue pas ça se gagne. Les hommes de Jean Galle vont ainsi partir à l’abordage de ce trophée le couteau entre les dents.

Don Collins, le Cobra

Don Collins, le Cobra

Le début du match est à l’avantage de Cholet malgré la belle défense de Dacoury sur Warner. Les rouges et blancs profitent du retard à l’allumage de Don Collins qui manque son entrée en piste, 35 à 21 pour les Choletais à la 12ème minute. Le diesel Collins ne fut pas long à reprendre ses esprits et livre un véritable récital. Aidé d’un magnifique Ostrowski, il ramène les Limougeauds à portée de fusil, 41 à 39. Didier Dobbels permet à Cholet de virer en tête à la pause, 49 à 44. La seconde période est tout aussi indécise. Graylin Warner fait parler la poudre. Mais il ne pouvait y avoir qu’une seule tête d’affiche. Don Collins donne l’avantage au CSP, 86 à 85. Clarence Kea, l’autre Américain, resté discret lors de cette finale, termine le boulot avec deux lancers-francs.

Les hommes de Michel Gomez raflent ce premier tournoi des As, 88 à 85. Don Collins et Stéphane Ostrowski sont les fers de lance de leur formation avec 35 et 27 points. Warner et Austin ont tenu la baraque pour Cholet avec respectivement 31 et 20 points. Il est à noter également la bonne prestation d’un jeune espoir des Mauges, un certain Jim Bilba qui sans complexes affiche 10 points à 5 sur 7 au shoot. Deux titres puis trois quelques semaines plus tard pour le Cercle Saint Pierre de Limoges qui réitère sa performance en disposant du même Cholet Basket en finale des play-offs 1988 (92 à 78 puis 86 à 79).

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About Julien Hector (49 Articles)
aime les vieux grimoires surtout quand ils parlent de basket et de l'ALM Evreux Basket !

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