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En 1984, Daniel Haquet arrache la victoire pour Antibes !

France

L’Olympique d’Antibes était mené d’un point à quelques secondes de la fin avec possession de la balle pour le Mans. Le sort semblait scellé mais le basketball n’est décidément pas un sport comme les autres. Olympique d’Antibes vs SCM Le Mans 1984.

« Je vous parle d’un temps

Que la LNB maintenant

Ne semble pas connaitre

Le basket en ce temps-là

Se jouait avec des shorts étroits

Le professionnalisme à la fenêtre. »

Bienvenue dans l’époque pré-LNB, une époque oubliée et mystérieuse où les spectateurs enfumaient les salles avec leur gitanes et picolaient un petit blanc en regardant le match. Les cheveux étaient longs, les shorts étaient courts et les idées oscillaient entre les deux. Le basket français n’était pas professionnel… du moins sur le papier. Cela faisait quand même quelques années que nos sportifs ne dribblaient plus pour des cacahuètes. D’ailleurs le basket a t-il été vraiment amateur? Les équipes se retrouvaient souvent patronnées par une entreprise dont le directeur se présentait comme étant le président du club! Bien sûr les joueurs étaient embauchés dans la boite du président/directeur.  Les primes, dessous de table et le fameux beurre à mettre dans les épinards servaient de rémunération complémentaires. La FIBA fermait les yeux pour préserver le sacro-saint amateurisme mais personne n’était dupe.

Coupes de cheveux improbables, shorts ultra courts, et maillot sponsorisé par Panzani; les vérifications ont été effectuées, nous sommes bien au début des années 80.

Saison 83/84, On croise encore Alain Gilles en short (une petite pige de deux matchs avec l’ASVEL dont il est l’entraîneur) et il doit être le seul à encore cumuler le basket avec une autre activité. Jacques Monclar, Hervé Dubuisson et Richard Dacoury sont toujours des purs et innocents jeunes hommes, c’est dire que l’époque date! Certaines équipes présentes dans le Championnat de France de Nationale 1 sentent bon les livres d’Histoire: Le Stade Français, Avignon, Tours, Caen, Challans et Orthez (sans Pau). Année faste pour Limoges qui va réussir le doublé en Championnat sous la houlette d’un américain qui cumule à la fois une drôle de moustache et un drôle de shoot: Ed Murphy (meilleur marqueur du championnat avec 32.3 points par match à 61.9% de réussite) bien alimenté en ballons par un meneur vétéran et blondinet: Jean-Michel Sénégal (meilleur passeur avec 9.5 passes). La ligne a trois-points n’est pas encore apparue en Europe, elle ne sera tracée sur les terrains que l’année prochaine après les J.O de Los Angeles. Les J.O, une compétition importante pour l’équipe de France qui n’a plus participé à cette compétition depuis les Jeux de Rome en 1960. L’un des joueurs de cette équipe s’appelle Eric Beugnot.

Eric Beugnot prouve qu’il est un des meilleurs joueurs français de l’époque (14.8 points, 5.9 rebonds et 5 passes en 83-84). Un ailier athlétique, complet, gros défenseur et doté d’un excellent shoot à mi-distance. Son frère cadet joue aussi au basket. Grégor Beugnot, le coach, est aujourd’hui plus connu que son frère mais, en ce temps là, c’était Eric la star. Attention, Grégor Beugnot le meneur de jeu, est loin d’être mauvais (10.7 points, 5.9 passes). Il est aussi international, un très bon défenseur et un sacré aboyeur sur le terrain. On sent déjà le futur entraîneur quand on le voit évoluer. Tiens, mais son remplaçant on le connait aussi! C’est Vincent Collet! Vincent est un jeune basketteur (21 ans) qui apprend ses gammes (5.8 points en 13 minutes de jeu). Eric, Grégor et Vincent; un dirigeant et deux futurs coachs de l’ASVEL dans la même équipe.

Les trois coéquipiers appartiennent au Mans mais attention ce n’est pas le MSB que l’on croise aujourd’hui mais le SCM (Sporting Club Moderne). Le SCM possède trois titres de champion de France (1978, 1979, 1982) mais fut durement touché par la mort de leur entraîneur Bob Purkisher, deux ans plus tôt. Leur meilleur marqueur est l’américain naturalisé Bob Wymbs (17.3 points), ancien meilleur pointeur de la compétition en 1978 avec Denain. La raquette est tenu par le puissant Tom Scheffler (10.7 rebonds) en compagnie d’un petit jeune qui va faire parler de lui: Stéphane Ostrowski (13.3 points, 6.2 points, 3.1 passes). Le jeune Ostro sera à la lutte toute la saison avec Valéry Demory de Challans pour le titre de meilleur espoir de la saisonOstrowski apparaît déjà comme un excellent poste 4  mais ce n’est pas encore le meilleur. Philippe Szanyiel, le villeurbannais est considéré comme la référence des ailiers-fort français (20.4 points, 7.5 rebonds, 2.3 passes) en compagnie de Daniel Haquet.

Bob Morse sous le maillot de Varèse. Un sacré attaquant à qui il manque un peu de défense (ce qui est dommage pour un morse).

Daniel Haquet exerce ses talents à l’Olympique d’Antibes où il est l’un des cadres incontesté (17.8 points, 6.4 rebonds, 4 passes). Antibes est une autre puissance du basket français même si leur dernier sacre date un peu (1970). Quelques grands joueurs y sont passés (Jacques Cachemire, Jean-Claude Bonato et Dan Rodriguez). Depuis une paire d’années, y sévit un autre cador, le légendaire Bob Morse. L’ailier américain est une superstar européenne qui a gagné quatre titres de champion d’Italie et trois Coupes d’Europe des clubs Champions avec Varèse en compagnie des non moins légendaires Dino Menneghin, Aldo Ossola et Manuel Raga. En 9 saisons italiennes, il a décroché 6 titres de meilleurs marqueurs. A 33 ans, le grand Bob démontre que son shoot n’a rien perdu de sa précision (26.9 points à 54.4% aux tirs et 5.5 rebonds). Les jeunes Pierre Bressant (qui éclatera plus tard les records à la passe du côté de Paris) et Bruno Ruiz assurent la mène. Le naturalisé américain Allen Bunting est un chien de garde de premier plan et le meilleur rebondeur du championnat (11.8 prises) Harold Johnson occupe le poste de pivot.

Nos duettistes occuperont les places d’honneurs en championnat (2ème pour les Azuréens et 3ème pour les Sarthois) comme en Coupe Korac (Le Mans éliminé en poules, Antibes s’arrêtant en demi-finale contre Orthez, les futurs vainqueurs). Leur affrontement dans la salle d’Antibes promet beaucoup. Ce sera un match intense car les deux formations sont encore en course pour dépasser Limoges et chaque victoire est cruciale (Il n’y a pas encore de playoffs). Le Mans mènent 76-75 à quelques secondes de la fin et possède le cuir, il suffit de grappiller le temps.  La logique voudrait qu’Antibes fasse faute mais, comme je vous le disais plus tôt, le basketball n’est pas un sport comme les autres.

LA FIN DE MATCH DE FOLIE ENTRE ANTIBES ET LE MANS

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Sur Twitter, Instagram, Facebook mais pas encore sur Tinder. Ecriture, montage, un peu de graphisme aussi. Expert en expérimentation de cuisine asiatique. Aussi mauvais joueur que Laurent Sciarra et Gianmarco Pozzecco réunis. 🐱🤘

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