Championnat du monde féminin 1983, l’URSS reçue 10 sur 10
Coupe du monde
Le championnat du monde féminin qui s’est déroulé en 1983, au Brésil, a été le théâtre d’une victoire soviétique impressionnante. Derrière la géante Uljana Semjonova, l’URSS a démontré toute sa science et écarté toute concurrence.
1983, UN PREMIER TOUR ATYPIQUE ET L’URSS FAVORITE
Durant deux semaines, le Brésil accueille le championnat du monde dans une formule quelque peu atypique. Un tournoi qui met aux prises 16 équipes mais réparties sur trois poules de quatre et qui met en avant un plateau très « guerre froide ». Une compétition qui réunit la Bulgarie, Cuba, la Corée du sud, le Pérou dans le groupe A. L’Australie, le Japon, la Pologne et la Yougoslavie dans le B. Après l’édition sud-coréenne de 1979 qui a vu les États-Unis être exemptés de premier tour, rebelote en 1983. C’est donc trois poules de quatre équipes constituées et qui permet aux tenantes du titre américaines et au pays hôte brésilien de se reposer. En voyant leurs adversaires tenter de se qualifier pour pouvoir les affronter au second tour. Dans cette optique et ce premier tour, l’Union soviétique fait figure de favorite logique, dans une poule tout à fait à sa portée. Face au Canada, à la Chine et au Zaïre, aujourd’hui la république démocratique du Congo, les Soviétiques ne font pas dans la dentelle.

Crédits : New York Times
Avec les 2m13 de Uljana Semjonova qui évolue à Riga, ajoutées à Elena Chausova, Nadia Olknova, Olessia Barel et Olga Sukharnova (deux championnes qui évolueront par la suite en France, à Challes-les-Eaux), les Soviétiques attaquent pied au plancher. Trois victoires sans coup férir face au Zaïre (117-40) pour commencer le travail puis deux autres face au Canada (85-62) et à la Chine (85-64) mettent en avant la volonté des joueuses de démontrer leur emprise sur le tournoi. Grâce à ces trois victoires, l’URSS réussit donc à se qualifier pour le second tour, en compagnie de la Chine. Ainsi que de la Yougoslavie, la Bulgarie, la Pologne, ce qui s’apparente à une réunion du bloc communiste. En compagnie de la Corée du sud et des deux équipes exemptées, les USA et le Brésil. Un groupe commun qui promet surtout un bel affrontement entre les deux plus grandes puissances de l’époque. Sur le terrain diplomatique comme sportif, le duel est attendu de pied ferme.

Crédits : USA Basketball
USA-URSS AU SECOND TOUR… AVANT LA FINALE ?
Dès lors, l’Union soviétique continue sur sa lancée et implique tout son effectif lors du succès contre la Pologne (70-44). Avant de se retrouver nez à nez face à un Everest capable de renvoyer une équipe à ses chères études : les États-Unis. Après une première période dominée par ces dernières (49-40 pour les USA après les 20 premières minutes), les Soviétiques se reprennent peu à peu en seconde partie. Face au trio américain Cheryl Miller (24 points au final), Lynette Woodard (18 points) et Denise Curry (15 points), les coéquipières de Semjonova (31 points) répliquent. En resserrant leur défense et en misant sur l’adresse de Sukharnova (25 points), la partie est finalement remportée par l’URSS sur le score étriquée de 85-84. Coup de tonnerre dans le Landernau basket avec défaite infligée face aux favorites et preuve que les Soviétiques sont toujours dans le coup. Par la suite, plus aucun adversaire ne peut stopper Chausova et sa bande. Que ce soit la Bulgarie, balayée sur le score de 94-63, la Corée du sud expédiée de la même manière (95-54), la Yougoslavie atomisée également (98-64), plus rien n’arrête le rouleau compresseur soviétique !
DIX DE FER FACE AUX USA… EPISODE 2

Crédits : FIBA
Neuf rencontres, neuf victoires, huit larges succès et une victoire de prestige face à son plus féroce adversaire, tel est le bilan de l’URSS avant la finale du 6 août 1983 à Rio de Janeiro. Pour le scénario de la rencontre, c’est un peu mieux pour l’URSS puisque la première mi-temps est assez équilibrée (40-37 pour les USA). Une rencontre qui permet à la talentueuse Uljana Semjonova (orthographié Ouliana Semenova, à la française) de se mettre en avant une nouvelle fois derrière ses 23 points et sa présence dans la raquette. Un duel également est à signaler entre Chausova (24 points au final) et Miller (23). Une rencontre digne du film « Rocky » où les deux équipes se rendent coup pour coup et qui voit finalement Moscou triompher de Washington. 84-82 et un triple succès pour les Soviétiques qui leur assure une reconnaissance historique dans leur pays. Deux victoires contre les USA dans un même tournoi, ce qui n’est pas une mince affaire. Surtout, un titre de championnes du monde acquis haut la main derrière un quatuor de feu. Semjonova termine meilleure marqueuse avec 164 points au total. Bien aidée pour cela par Chausova (113 points), Barel (110) et Sukharnova (104) dans un tout pour l’attaque général et qui a bien défendu au bon moment. Un dernier titre mondial pour une sélection qui n’aura plus que quelques années avant de voir son pays disparaitre. Mais en attendant, Uljana Semjonova est rentrée dans la légende du basket et a permis à son pays de triompher sur un terrain plus diplomatique. Un « soft power » avant l’heure pour une équipe exceptionnelle et imbattable !!
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