[ITW] – Ilona Korstin « Contre Valenciennes, en 2001, Cathy Melain prend le rebond et là, le temps s’arrête… »
Interview
Arrivée à Bourges sur la pointe des pieds, Ilona Korstin gravit en France les échelons, petit à petit. A tel point que c’est l’une des meilleures joueuses de sa génération. Interview d’une internationale russe qui a marqué son époque.
Basket Rétro : Nous sommes au Prado, en mai 1999. Bourges qui vient de battre Valenciennes devient champion de France pour la 5ème fois de son histoire. Vous avez 19 ans, c’est votre premier “grand” titre. Quels souvenirs gardez-vous de cette finale ?
Ilona Korstin : Je me souviens très bien de ce match de 1999 même si j’étais très jeune à cette époque-là. Par contre, je ne pouvais pas jouer tout le temps jouer avec l’équipe 1 de Bourges parce que j’avais un passeport russe et qu’ il y avait déjà deux étrangères au club, Anna Kotocova et Eva Nemcova . Je m’entrainais quand même avec le groupe sans avoir beaucoup de temps de jeu. Par contre, je faisais vraiment partie de cette grande équipe avec tant de grandes joueuses. Pour le club, 1999, c’était une grande victoire mais pour moi aussi parce que comme vous le dites : c’est mon premier grand titre.
Odile Santaniello ? Je pense que c’est l’une des meilleures joueuses française de l’histoire. C’est certain.
BR : Et puis, alors que le public fête la victoire dans un vacarme indescriptible, Vadim Krapanov demande à Pierre Fosset le micro pour annoncer au public, comme pressenti, qu’il part. C’est forcément quelque chose que vous n’avez pas oublié…
IK : Je m’en souviens, bien sûr. Moi, je le savais déjà avant le match parce qu’il m’en avait parlé. J’étais très triste d’ailleurs. Vadim, c’était plus qu’un entraineur pour moi. On était proche aussi avec sa femme Alla. Il faut préciser que je suis venu à Bourges pour être dans son équipe. Mais Vadim avait des plans pour sa carrière et j’ai compris son départ. Le public à Bourges était triste aussi. Tout le monde aimait Vadim à Bourges et cette annonce, c’était la fin d’une époque… Il a tellement fait pour que Bourges soit une grande équipe. Vadim ne parlait pas beaucoup mais par son travail, tout le monde comprenait que c’était un grand entraineur. Je me souviens qu’on avait offert à Vadim une petite statue de basketteur ou une coupe, quelque chose comme cela pour le remercier de son travail. Vadim me l’avait donné, après. Cette statue a donc été chez moi un moment. A chaque fois que je la regardais, je pensais à lui.


Nos photos : Vadim Kapranov – Source : nicotango.chez.com
BR : Toujours en 1999, Odile Santaniello devient MVP française pour la 9ème fois avant de quitter le club pour l’Italie, à 33 ans. Vous êtes élue meilleure espoir du Championnat. Peut-on parler de changement de génération ?
IK : A cette époque-là, je ne m’en rendais pas compte de ce changement de génération. Je voulais surtout jouer en équipe première parce que comme j’avais été pro en Russie, jouer en espoir c’était parfois un peu compliqué. Alors bien sûr que j’étais contente d’être élue meilleure espoir du championnat mais mon but restait de jouer en pro. Ensuite, Odile a toujours été un exemple à suivre pour moi au niveau du basket. Elle m’impressionnait tellement avec son jeu. Je voulais jouer comme elle d’ailleurs. En plus, on s’entendait bien. A cette époque, personne ne jouait comme elle dans le championnat. Elle shootait à 3 points, ou à mi-distance. Avec son physique, elle pénétrait. Elle savait tout faire. Je pense que c’est l’une des meilleures joueuses française de l’histoire. C’est certain.
BR : Vous êtes née en Russie, à Leningrad en 1980 d’un papa estonien et d’une maman russe. Comment se passe votre enfance ?
IK : Mon enfance… Mes parents étaient professeurs. Mon père prof de sport et ma mère prof de russe. Elle est orthophoniste également. On a toujours vécu à St Petersbourg sauf une année en Hongrie parce que mes parents y avaient été mutés. A 8 ans, Kira Trzheska qui possède une académie de basket est venue dans mon école et m’a repéré. Le problème, c’était qu’entre le Centre d’entrainement de Kira et ma maison, il y avait plus d’ une heure de trajet. St Petersbourg, il faut le dire est une très grande ville. A 10 ans, j’ai changé d’école, et là je n’avais plus que 10 minutes à pied pour aller jouer au basket. Cela m’a vite passionné. Mais avant cela, avec papa, j’ai testé de nombreux sports : la course, la natation, le tennis. Mais après avoir goûté au basket, je ne voulais plus rien faire d’autre que cela ! (elle se marre) Ensuite, j’ai fait du basket régulièrement.
Jugez du peu, j’ai commencé le basket avec Svetlana Abrosimova, Elena Kharpova et Maria Stepanova.
BR : On parle de Kira Trzheska et de vos débuts au basket ?
IK : Kira a toujours travaillé avec son mari Vladimir. L’un sans l’autre était quelque chose d’inimaginable d’ailleurs… Et Kira a joué un grand rôle pour moi. Ce sont de formidables entraineurs pour les enfants. Jugez du peu, j’ai commencé le basket avec Svetlana Abrosimova, Elena Karpova et Maria Stepanova. Kira nous a recruté tout en nous apprenant les bases du basket. C’est exceptionnel. Chez les jeunes, on battait tout le monde. On a été championnes de Russie plusieurs années d’ailleurs. Tout cela vient de cette école de basket.
Je m’entrainais tous les jours avec le groupe pro cependant j’ai souffert de cette situation. Olivier Hirsch m’a ensuite fait confiance et ensuite j’ai fait deux pas en avant ! J’ai pensé plusieurs fois tout plaquer mais je me suis accrochée et je ne le regrette pas.
Basket Rétro : Vous commencez en Pro à Saint- Petersbourg, à 16 ans. Dans quelles circonstances cela est-il arrivé ?
IK : On ne progressait plus à force de jouer contre des filles. Alors on a commencé à jouer contre des garçons. C’est comme cela que j’ai joué contre Andrei Kirilenko et son équipe. Il s’en souvient encore parce qu’on l’avait battu (elle se marre). On en parle parfois encore, même si cela l’a plus marqué lui que moi. Ensuite, j’ai commencé à jouer dans l’équipe pro de St Pétersbourg. Kira m’avait pris dans son équipe avec les autres filles qu’elle avait formé.
BR : Vous découvrez Paris à noël 1996 puis vous devenez espoir à Bourges où Vadim Kapranov entraîne. Comment vivez- vous votre arrivée à Bourges ?
IK : Cela a été très compliqué. A 16 ans, ma mère s’est mariée avec un français, Joel Labourel. J’avais alors deux options soit partir dans une université américaine soit venir en France. Vadim Kapranov m’a contacté et on a pris la décision de venir en France sauf que ma mère vivait à Strasbourg et moi j’étais à Bourges. Quand je suis arrivé, je ne parlais pas du tout le français. A l’école, en Russie, je faisais de l’allemand et de l’anglais mais le plus difficile au final a été l’éloignement. A Bourges, j’étais dans une famille adorable : chez les Pousse, pourtant cela a été dur. J’ai vite également appris le français mais en Russie j’étais pro et à Bourges je jouais en espoir. Alors, j’avais le sentiment d’avoir fait un pas en arrière même si je comprenais la situation. Je m’entrainais tous les jours avec le groupe pro cependant j’ai souffert de cette situation. Olivier Hirsch m’a ensuite fait confiance et ensuite j’ai fait deux pas en avant ! J’ai pensé plusieurs fois tout plaquer mais je me suis accrochée et je ne le regrette pas.


Nos photos : Ilona Korstin à ses débuts – Source : nicotango.chez.com
BR : On a parlé largement de l’année 1999. Est-ce que le titre de Champion de France 2000 vous marque ?
IK : Dès 2000, j’ai commencé à beaucoup jouer et mon rôle dans l’équipe était important. Olivier m’a donné beaucoup de responsabilité. C’était un grand changement pour moi. Le début de saison a été difficile. Mon père ensuite est arrivé, cela m’a aidé. Pendant la saison, je me suis cassé le nez et on m’a mis un masque pour jouer. Peut-être que ce changement est psychologique mais j’ai commencé à ce moment-là à jouer mon meilleur basket. J’ai beaucoup travaillé cette année-là. On avait aussi une super équipe évidemment.
BR : En 2000 toujours, Anna Kotocova nous disait avoir vécu de manière très particulière la défaite, après double prolongation de Bourges, contre Ruzomberok du fait qu’elle est Slovaque. Avez-vous des souvenirs de cette rencontre ?
IK : Ružomberok… C’est toujours très particulier de jouer là-bas. D’abord, le déplacement est fatiguant parce que la ville est très éloignée de l’aéroport, il y a cinq heures de bus à faire sur des routes de montagnes et je ne supporte pas le bus… Ce match a été très physique. On a joué deux prolongations. Yannick a beaucoup joué, Anna avait des problèmes de genou. On était fatiguées et on a perdu par malchance. La meneuse adverse a beaucoup pesé sur la rencontre et a rentré un shoot incroyable. On était devant ou à égalité et elle shoote de très loin. Elle rate mais récupère un long rebond et le met dedans. C’est ce panier qui est décisif. On avait plus de force. Je me souviens de notre fatigue extrême…
Moi, je rêvais d’aller rejoindre la WNBA. J’ai accompli mon rêve, mais après j’ai compris que les autres priorités étaient plus importantes pour moi, c’est à dire l’équipe nationale et mon club.
BR : En 2001, vous êtes de l’aventure de la troisième euroligue de Bourges. Vous la remportez en Italie contre Valenciennes suite à un panier de Cathy Melain à 5 secondes de la fin. Qu’est-ce qu’il vous reste de ce titre ?
IK : Cette victoire m’a beaucoup marquée. L’équipe de Bourges était un peu différente de l’année d’avant et moi j’étais encore jeune. Valenciennes était favorite. Et à moins un, Cathy prend un rebond défensif et là, le temps s’arrête… Personne n’aurait pu arrêter Cathy ! C’était un moment spécial ! Incroyable ! On est restée longtemps à terre, toutes ensemble. Quel moment !
BR : Qu’est-ce que vous retenez de cette expérience WNBA avec Phoenix où vous jouez avec Maria Stepanova et Taurasi.
IK : Physiquement, jouer en WNBA est très très fatigant. D’abord, la saison en France est longue et je suis arrivée tardivement à Phoenix. En plus, j’ai dû aller cette année-là jouer avec l’équipe nationale. Et j’avais très mal au dos à cause de l’accumulation des rencontres. Mon corps ne supportait pas tout cela. Je n’étais pas capable d’enchainer ce genre de choses. Par contre, cette expérience a été très enrichissante. Le rêve des garçons, c’est de jouer en NBA. Moi, je rêvais d’aller rejoindre la WNBA. J’ai accompli mon rêve, mais après j’ai compris que les autres priorités étaient plus importantes pour moi, c’est à dire l’équipe nationale et mon club. Et puis moi, je suis une extérieure et en WNBA les européennes qui ont le plus de temps de jeu, ce sont les intérieures. Par contre, en trois mois, j’ai beaucoup appris. Physiquement, j’y suis devenue plus forte.
BR : Direction Samara en 2003. Pourquoi ?
IK : Vadim devait prendre en main l’équipe de Samara… Je ne pouvais pas refuser… (elle se marre). Pour ma carrière, après plusieurs saisons à Bourges, je devais partir pour donner une nouvelle impulsion à ma carrière.
BR : Vous avez une équipe fantastique à Samara. En quoi est-ce différent de Bourges ?
IK : C’est très différent. Bourges a une grande histoire, le club a gagné beaucoup de titres. Samara est une équipe jeune, une nouvelle équipe. A Samara, tout était à faire et c’était très intéressant. Vadim souhaitait regrouper les filles de l’équipe nationale pour que l’on puisse jouer ensemble le plus possible. Malheureusement, Vadim n’a pas pu venir à Samara à cause de ses ennuis de santé. Samara ensuite, est une grande ville, pas Bourges. A Bourges, la ville respire le basket, elle vit pour le basket. A Samara, c’était différent et il fait tellement froid (elle se marre). Après Samara, j’ai joué à Moscou puis au Spartak.

Notre photo : Ilona Korstine en 2003 à son arrivée à Samara – Source : Le Berry Républicain
BR : En 2011, vous signez en Turquie, au Besiktas. Que vous reste t’il de cette saison ?
IK : En 2011, j’avais derrière moi une belle carrière. Et, je savais qu’il fallait que j’en profite. Et puis, je souhaitais découvrir d’autres cultures et m’ouvrir encore plus sur le monde. Le Besiktas était la destination idéale. D’abord parce qu’il y avait une grande équipe, et puis parce que le Besiktas c’est à İstanbul. J’y suis resté cinq mois et j’ai découvert une ville magnifique. J’étais très déçue du manque de professionnalisme à Besiktas mais de très bons souvenirs de la ville et des gens. Les gens y sont très gentils et la culture de la ville est juste fantastique ! En cinq mois, on a changé 5 fois de coachs. Je me souviens d’un entraineur italien qui me faisait jouer intérieure… Et il nous faisait arriver à la salle à sept heures du matin. On s’échauffait ou on faisait des gammes pendant une heure et ensuite on faisait du cardio, moi qui avait des problèmes de dos. C’était horrible !
Cela m’a fait penser au panier de Cathy mais là, c’était moi !
BR : Même question pour Salamanque en 2012…
IK : Il restait deux mois dans la saison lorsque j’ai eu la proposition de Salamanque et cela a été une très belle expérience. Toute la ville y supporte l’équipe et cela m’a fait penser à Bourges. J’avais un appartement en ville et les gens me reconnaissait dans la rue. C’était très sympa comme atmosphère. On m’offrait des cafés, des tapas (elle se marre). C’était génial ! On a gagné la coupe d’Espagne mais on a perdu en finale du championnat contre Valence. Lauren Jackson y jouait et Valence avait une très belle équipe. L’Espagne et Salamanque, c’est une belle expérience. J’ai beaucoup aimé travailler avec le coach Lucas Mondelo qui est un grand professionnel.
BR : Vous remportez l’EuroCoupe en 2013 avec le Dynamo. Vous avez bouclé la boucle à ce moment-là ? Vous avez 33 ans… Et le shoot de la gagne : c’est pour vous !
IK : Après ce shoot, je me suis dit que c’était bon, que je pouvais arrêter ma carrière (elle se marre). On avait perdu le match aller contre Kayseri. Il faut s’imaginer l’ambiance dans la salle… 11.000 supporters qui hurlent ! On a fait une super match et c’est vrai que je fais cette interception sur laquelle je marque le shoot de la gagne en contre-attaque. Après, ils leur restait une possession sur laquelle on a super bien défendu. Cela m’a fait penser au panier de Cathy mais là, c’était moi ! (elle se marre). D’autant plus qu’après, avec l’équipe, on est resté par terre un long moment ensemble. C’était une victoire inattendue pleine d’émotions. Et en plus, c’était la fin de ma carrière mais j’étais ravie de terminer comme cela, au haut niveau par une belle victoire !
BR : Parlons à présent de l’équipe nationale. Vous avez disputé 6 Championnats d’Europe pour 6 médailles (3 en or et 3 en argent). Sauf erreur de notre part, c’est inégalé dans l’histoire. Qu’en pensez-vous ?
IK : C’est drôle que je vous m’ayez sollicité pour cette interview. En ce moment, en Russie, on fait un livre sur l’équipe nationale de mon époque. Quand on a commencé à l’écrire, j’ai vu tout cela. Tous ces titres, ces médailles…10 en 11 ans… Personne n’a fait cela avant et je ne le réalisais pas tout cela avant ce livre. Mettre sur le papier les choses permet de se rendre compte au final. Quand on est joueuse, on ne se rend pas compte et là je vous parle et je me dis : « Mais comment on a fait tout cela ! » (elle se marre)

Notre photo : Ilona Korstin Championne d’Europe 2011 – Source : Russia Beyond.
Par exemple, j’ai discuté avec Kobe Bryant et LeBron James. J’ai vu aussi Ronaldinho.
BR : Il y a un titre qui ressort ou pas vraiment ?
IK : (elle marque un temps)… Non pas vraiment. Ce qui m’a marqué, ce sont les Jeux Olympiques ! Les JO, c’est le sommet d’une carrière pour une basketteuse. Moi, j’ai été très marquée aussi par les médailles aux championnats du monde. Surtout lorsqu’on a battu les américaines au Brésil. Toutes ces médailles, tout ces titres, tout est particulier en fait. C’est beaucoup de travail, beaucoup de temps, de sacrifices, de larmes, etc… On a pas gagné ces titres sans rien. Je ne sais pas si les gens s’imaginent à quel point c’est difficile de travailler à ce point. Et le pire, c’est quand on a mal partout en se levant parce que tu dois aller à la salle pour jouer. Mais c’est le sport pro. C’est la route que j’ai choisi et c’est une très belle route !
BR : Parlons à présent des JO. Vous en avez disputé 3. Il vous en reste quoi ? Loetitia Moussard nous disait avoir été subjuguée par Mohammed Ali au village Olympique.
IK : Il me reste beaucoup, beaucoup de choses. J’y ai vu les plus grandes stars. Toutes ! (elle se marre). Par exemple, j’ai discuté avec Kobe Bryant et LeBron James. J’ai vu aussi Ronaldinho. Toutes les grandes stars se retrouvent à la cantine… Isinbayeva, je la voyais à la télé avant, là on s’est parlé. C’est très impressionnant et c’est ce qui fait aussi la beauté des JO. Quelle chance d’y participer ! J’ai fait connaissance avec Tony Parker. Tout le monde y est très gentil et très ouvert. L’atmosphère des jeux y est géniale.
Mais autant j’étais prête physiquement à arrêter parce que mon corps n’en pouvait plus, je ne l’étais pas mentalement.
BR : Dites-nous que vous avez pu visiter pleins de lieux inoubliables pendant votre carrière et que votre vie, vous ne l’avez pas consacré qu’au sport et à la compétition ?
IK : Avec l’équipe nationale, nous sommes allés quatre fois en Chine. C’est un pays très impressionnant. Le Brésil est un lieu que j’aime beaucoup aussi. On a visité un peu Rio de Janeiro. Copacabana, c’est marquant. La Turquie aussi c’est très beau mais on en a déjà parlé. En Turquie, ce qui était spécial, c’est que j’ai reçu beaucoup de visites de ma famille. Mais Bourges, c’est très joli aussi ! J’ai toujours essayé de visiter les lieux que je traversais. Dès que j’avais une journée de repos, je faisais en sorte de découvrir le pays dans lequel j’étais. Je comprenais que c’était une chance. Et je savais qu’il fallait que j’en profite.
BR : Comment avez-vous vécu votre retraite sportive ? Vous étiez prête ?
IK : Je me suis préparée de longues années à mon arrêt du basket. J’ai passé des diplômes et fait des études. Mais autant j’étais prête physiquement à arrêter parce que mon corps n’en pouvait plus, je ne l’étais pas mentalement. J’ai eu des propositions pour revenir en France, à Tarbes notamment. Mais j’ai eu cette proposition de travailler pour la Ligue Russe de basket. Et, j’ai trouvé que c’était une très belle opportunité pour moi. J’ai beaucoup pleuré aussi. Je ne pensais pas que j’allais réagir comme cela en stoppant ma carrière mais je ne pouvais plus jouer. Je pense avoir pris la bonne décision quand même parce que ma reconversion est une réussite. Pendant deux ans, je ne pouvais ni toucher la balle, ni regarder le basket féminin. Il m’a fallu du temps…

Notre photo : Ilona Korstin aux prises avec Diana Taurasi – Source : FIBA.com
J’ai enchainé ma vie en club, ma vie en équipe nationale et je n’ai pas vu passer le temps. Je ne faisais que jouer au basket. J’ai adoré cette vie, c’est magnifique, je ne regrette rien.
BR : Qu’est-ce que vous retenez de votre carrière ?
IK : J’ai de très bons souvenirs de ma carrière. Gagner tous ces titres, c’est une grande chance ! J’ai eu la chance également de prendre de bonnes décisions aussi ce qui m’a permis de jouer dans des équipes performantes. J’ai croisé de grands coachs, des super partenaires ! J’ai enchainé ma vie en club, ma vie en équipe nationale et je n’ai pas vu passer le temps. Je ne faisais que jouer au basket. J’ai adoré cette vie, c’est magnifique, je ne regrette rien. Et ces titres du coup, en y regardant de plus près, je m’impressionne moi-même (elle se marre).
Propos recueillis par Guillaume Paquereau pour Basket Rétro. Montage Une : Laurent Rullier. Un grand merci à Ilona Korstin pour sa disponibilité.
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