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Chili 1953, les Bleues en bronze

Coupe du monde

Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro

Trois ans après la première édition masculine en Argentine, la FIBA organisa le premier championnat du monde féminin au Chili. Dans un contexte particulier, ce championnat vit la première victoire de Team USA et les bleues décrocher la médaille de bronze, la seule médaille mondiale à ce jour.

C’est au donc au Stade national de Santiago du Chili, du 7 au 22 mars 1953, qu’eut lieu le premier championnat du monde féminin de basket-ball, un premier championnat du monde aux accents de Nouveau Monde. En effet, hormis la France et la Suisse, toutes les équipes proviennent du continent américain. On retrouve les États-Unis pour l’Amérique du Nord, le Mexique et Cuba pour l’Amérique centrale et le Chili, l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Équateur et le Pérou pour l’Amérique du Sud.

Manque donc à l’appel l’URSS, la Hongrie et la Tchécoslovaquie notamment, les trois meilleures équipes européennes du moment. L’URSS est double championne d’Europe en titre mais décline l’invitation de la fédération chilienne et pour cause Staline vient de mourir ! C’est donc à la France et à la Suisse, respectivement 7e et 8e du dernier championnat d’Europe en 1952, que revient la lourde tâche de représenter le vieux continent.

L’Équipe de France féminine en 1953.
© Archives Vincent Janssen

Devant le nombre de défections, la fédération chilienne dut revoir sa copie quant au format de la compétition. Ainsi, le premier tour consiste en 5 matchs couperet pour déterminer deux groupes. Les vainqueurs se qualifient pour une poule finale, les perdants se voient placer dans une poule de classement.

La France, le Brésil, les États-Unis, l’Argentine et le pays hôte se retrouvèrent en poule finale. Le Paraguay, adversaire des États-uniennes au premier tour (défaite 28 à 60) fut repêché après une phase de barrage au format quelque peu obscur.

UNE PREMIÈRE MÉDAILLE FRANÇAISE

L’arrivée des Bleues à Santiago.

Accompagnées de Robert Lescaret, secrétaire général de la FFBB et d’Anne-Marie d’Almeida, directrice de l’équipe de France, les Bleues s’envolèrent non sans difficulté pour le Chili après un match d’exhibition à Bueno Aires face à la Suisse devant le président argentin Juan Peron. Leur avion sera en effet reporté à deux reprises dans la capitale argentine et quelques trous d’airs dans le ciel sud-américain causeront quelques frayeurs à l’équipe de France.

Cette équipe de France entrainée par Robert Busnel peut compter sur sa capitaine Anne-Marie Colchen de retour à l’ASA Normand Le Havre après avoir écrit l’une des plus belles pages de l’histoire du CS Château-Thierry et  sur Édith Tavert-Kloechner de l’AS Montferrand, coach des demoiselles de Clermont quelques années plus tard. Les Bleues ouvrent le bal face au Pérou et disputent ainsi le premier match de l’histoire du championnat du monde féminin le 7 mars 1953.

La première feuille de match de l’histoire du championnat du monde féminin
© Archives Vincent Janssen

Si l’ancienne coéquipière d’Anne-Marie Colchen au CS Château-Thierry, Andrée Henry-Lucq marqua le premier panier de l’histoire de ces championnats, on retiendra surtout la belle entrée en matière des Françaises victorieuses des Péruviennes 62 à 22.

Malheureusement, la deuxième rencontre fut plus délicate puisque l’équipe états-unienne se présenta face à la France. Les Françaises vendirent chèrement leur peau et ne s’inclinèrent finalement que 41 à 37. Les coéquipières d’Anne-Marie Colchen vinrent ensuite à bout du Brésil (49-37) et du Paraguay (58-27) avant de croiser le fer avec leurs hôtes chiliennes. Si les différents membres de l’encadrement des bleues insistèrent sur l’hospitalité des Chiliens, ils ne manquèrent pas de pointer du doigt ce qu’ils vécurent comme une injustice. Robert Lescaret souligna le chauvinisme exacerbé d’une certaine partie du public et Robert Busnel fustigea l’attitude de certains arbitres qu’il avait pourtant trouvé excellents un an plus tôt lors des championnats d’Europe. Critiques justifiées ou non, en tout état de cause, les Chiliennes s’imposèrent 45 à 35. L’équipe de France termina sa première campagne mondiale en s’offrant l’Argentine 48 à 26 et, avec le meilleur point average du tournoi, une bien belle médaille de bronze.

LE PREMIER SACRE DE TEAM USA

Devant les défections des nations d’Europe de l’Est, URSS en tête, l’équipe des États-Unis apparaît au début de ce premier championnat du monde comme la grande favorite de la compétition. La sélection de l’Oncle Sam est en grande partie composée de joueuses du Nashville Business College, l’une des meilleurs équipes féminines américaines de l’après-guerre entrainée par Jonh L. Head également sélectionneur des États-Unis. Ainsi sur 9 joueuses, seules deux ne font pas partie du Nashville Business College, il s’agit de Betty Clark et Janet Thompson du Iowa Wesleyan College. Ces dernières n’auront d’ailleurs qu’un rôle très modeste au sein de l’équipe.

Les Américaines emmenées par le meneuse Katherine Wasghinton (10,8 pts de moyenne) et la pivot Pauline Bowden (10,7 pts) ne seront défaites que par le Brésil (29-23). Leur dernier match aux allures de finale face au Chili se tiendra dans une ambiance dantesque et 30 000 spectateurs survoltés ! Les États-Unis l’emporteront finalement 49 à 36 avec 17 points de Bowden et 14 de Washington.

Andrée Henry-Lucq à la lutte
© Archives Vincent Janssen

Ce premier championnat du monde est une réussite pour le Chili qui remporte la médaille d’argent et surtout pour l’équipe de France qui décroche le bronze, sa première médaille dans une compétition internationale et voit sa capitaine Anne-Marie Colchen meilleure marqueuse du tournoi avec 19,2 points de moyenne. On peut cependant se demander légitimement si ce résultat aurait été le même avec la présence des grandes nations de l’Est..

Team USA conservera son titre en 1957 au Brésil devant l’URSS et la Tchécoslovaquie. Les Soviétiques, avec à leur tête une certaine Ouliana Semenova, rafleront quant à eux l’ensemble des titres mondiaux entre 1959 et 1975.

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aime les vieux grimoires surtout quand ils parlent de basket et de l'ALM Evreux Basket !

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