[Portrait] Terry Porter, en rouge et noir.
Portrait

Montage Une : Laurent Rullier pour Basket Rétro
Terry Porter est né le 8 avril 1963 à Milwaukee dans le Wisconsin, et pourtant c'est dans l'Oregon qu'il a fait ses grands pas dans la NBA et imposer son basket à la fois technique et plein de rage. Il a été un visage, un métronome du jeu et s'imposa comme un vrai leader malgré un début de carrière plutôt compliqué.
Le natif de Milwaukee ne connût pas un parcours facile et classique. Sa carrière fut pleine de combativité. En effet c’est sur les bancs de la méconnue université de Wisconsin-Stevens Point qu’il commença son apprentissage, une petite université de troisième division. Déjà, à cette époque il montrait des qualités offensives et notamment à trois points, tout en étant un défenseur féroce. Pour son année de Junior, sa moyenne était de 18,8 points avec un excellent 65% d’adresse. Ses performances furent récompensées et il fut nommé First-Team All-American dans la National Association of Intercollegiate Athletics, puis joueur de l’année dans cette même ligue, en 1984. Au cours de cette année, il fut même sélectionné pour être dans la pré-sélection de la Team USA pour les Jeux Olympiques de Los Angeles. Malheureusement, il fut dans les tous derniers joueurs coupés, la faute à une concentration de talents, (Barkley ou Stockton connurent le même destin), et aussi à une soudaine poussée de boutons ! En effet, Terry Porter attrapa la varicelle et dû regarder les jeux olympiques se déroulant dans son pays, à la télévision.
Ensuite, il termina son année de Senior avec une moyenne de 19,7 points et 4,3 passes et une réputation de défenseur très rugueux. C’est avec ce parcours qu’il se présenta à la draft de 1985.
1985, DU ROUGE ET DU NOIR
Ce meneur pouvant se décaler au poste de deuxième meneur fut courtisé par pas mal de franchises mais il était au sein d’une draft dont le niveau était élevé dont Patrick Ewing est le numéro 1. Les picks défilent et vint celui des Milwaukee Bucks, sa ville natale. Ce fut Jerry Reynolds qui fut sélectionné, coup dur pour Terry Porter qui quitta la salle à ce moment, fou de rage de se voir snober par sa propre ville qui n’était alors que le 22ème choix.
Dans les couloirs, il fulmina lorsqu’un agent de sécurité vint vers lui. 24ème choix de la draft 1985, Terry Porter se retrouva enfin sélectionné par les Portland Trailblazers.
Dès le début, il savait que rien ne lui serait facile, et pour cause, Portland avait déjà trois meneurs dans son effectif, Jim Paxson, Darnell Valentine et Steve Colter. La concurrence était rude et il ne fut dans le cinq de départ que trois fois pour sa saison de rookie, pas si mal. Mais Porter ne se laissa pas impressionner, il travailla dur notamment avec un certain Rick Adelman, à l’époque assistant coach. Surtout, ce joueur très complet aussi bien offensivement avec une très bonne vision du jeu, que défensivement en cela bien aidé par un physique costaud et son 1m91 pour un meneur. Et c’est ainsi que dès sa deuxième saison, il devint le meneur titulaire de son équipe avec à ses côtés Clyde Drexler, il formèrent un duo d’extérieur qui fit des ravages et permis aux Trailblazers de connaître beaucoup de succès et de devenir une franchise importante de l’Ouest.
Terry Porter était doté d’une bonne intelligence de jeu qui lui permis de distribuer à merveille le jeu, et aussi de pouvoir avoir une bonne sélection de tirs. Il atteint deux fois les finales NBA, en 1990 face à Detroit où Portland s’inclina sévèrement (1-4). Lors de cette série Porter sortit un joli 19 points, 8,4 passes, 2 interceptions.
De 1990 à 1992, Porter était sans doute à son apogée, il tournait à plus de 17 points de moyenne, et parfois décalé en deuxième meneur avec l’arrivée de Rod Strickland dans l’effectif. C’est d’ailleurs au cours de l’année 1991 qu’il fut nommé pour la première fois au All Star Game aux cotés de Magic Johnson, John Stockton ou Tim Hardaway. Une concurrence à son poste qui permet de constater l’évidence, Porter en ce début des années 90 était un des tops meneurs de la ligue.
C’est d’ailleurs au cours de ce match que Rick Adelman devenu coach de Portland lui fit un des plus beaux éloges :
People try to evaluate him by looking at his stats, but that doesn`t begin to explain what he does for us. He has the ability to hit the `three` in key situations, to dish off when the defense converges, to make a big defensive stop. There isn`t a better clutch player in the game. – Rick Adelman
Les gens essayent de l’évaluer en regardant ses statistiques, mais c’est à peine le début d’une explication pour expliquer ce qu’il fait pour nous. Il a la capacité de scorer à trois points dans des situations clés, de passer quand la défense se resserre sur lui, de faire des grosses phases défensives. Il n’y a pas de meilleur joueur clutch dans le jeu. – Rick Adelman
En 1992, il frôle à nouveau le Graal et se retrouve face aux Bulls en finales NBA. Une fois encore, Portland s’incline 2-4 malgré un Drexler d’exception et un Terry Porter véritable deuxième homme de l’équipe. Ses statistiques en playoffs sur cette saison, impressionnantes : 21,4 points, 6,7 passes, 1 interception et un insolent 47% de réussite à 3 points !
De 1985 à 1992, on assista à l’éclosion de Terry Porter qui était un des joueurs les plus complets de l’époque. Puissant physiquement, intelligent, adroit. Son duo avec Drexler offrit de belles saisons aux Trailblazers avec une saison 1992 de toute beauté pour le joueur qui malheureusement ne se concrétisa pas par un titre mais il fallut la bande à Jordan pour l’en priver, pas mal…
Ensuite, il joua pour les Trailblazers jusqu’à la fin de la saison 1994-1995 puis signa en tant que Free Agent aux Timberwolves. Et quelques années plus tard son numéro (30) fut retiré et monté au plafond pour la postérité de l’équipe de Portland avec en prime le record, toujours d’actualité, de passes sous le maillot rouge et noir, 5 319 caviars.
SON PALMARÈS
- 2 fois, NBA All-Star 1990 et 1992
- 12.2 points, 5.6 passes et 1.24 interceptions
- Son numéro (30) est retiré par Portland en 2008.
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