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[Jeux Vidéos] En route pour Slam City, c’est Pippen qui pilote

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Retrouvez Scottie Pippen au générique d’un jeu vidéo peut paraître surprenant tant le lieutenant de Michael Jordan sous le maillot des Bulls fut un joueur discret en dehors des parquets. Pourtant, en 1994, c’est bien lui la vedette du jeu Slam City. Un jeu innovant basé sur la technologie de la Full Motion Vidéo. Suffisant pour faire de ce titre un classique ? C’est ce que nous allons voir immédiatement. Accrochez vos ceintures, on met le cap sur Slam City !

Et qu’est ce qu’on fait à Slam City ? On joue au basket pardi ! En compagnie de Scottie Pippen s’il vous plaît. Le jeu déboule à la fin de l’année 1994 sur le Mega-CD de Sega et sur PC. « Slam City with Scottie Pippen » est certes présenté comme une simulation de basket, mais la tentative de l’éditeur Digital Pictures essaie d’emmener le jeu hors des sentiers battus. Il prend tout d’abord le parti de proposer un jeu de « one on one ». Ce n’est certes pas une première (souvenez vous de NBA All-Star Challenge par exemple), mais le concept reste assez rare pour l’époque. Mais là où Digital Pictures va tenter véritablement d’apposer sa patte c’est dans la réalisation technique du soft. En effet, la société est spécialisée dans les jeux en Full Motion Vidéo (FMV : la technique de narration du jeu repose sur des fichiers vidéo pré-enregistrés à la place des graphismes en temps réel pour afficher l’action dans le jeu), et Slam City n’échappera pas à la marque de fabrique de l’éditeur. C’est donc face à un véritable mini-film interactif que nous prenons place. Une première pour un jeu de basket-ball. L’occasion de vivre une aventure vidéo-ludique immersive et totalement innovante serait-on tenté de croire à l’époque du haut de notre naïveté d’adolescent. Et bien ça c’est pas si sur.

ESCLAVE DE LA FMV 

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« T’as vu Michael, j’ai aussi un jeu à mon nom »

Si les jeux en FMV ont le vent en poupe au milieu des années 90, il faut bien reconnaître que le genre restera marginal et ne survivra pas bien longtemps. D’ailleurs parmi les titres de cette famille, ils sont peu nombreux (pour être gentils) à être passé à la postérité. On peut citer tout de même Night Trap du même éditeur qui fait encore aujourd’hui figure de fer de lance du genre. Slam City ne prétendra pas à cette position. Mais déjà, on peut signaler que sur le papier l’idée tient la route. D’ailleurs avoirs eu recours à l’univers des playgrounds et du un contre un est une subtilité non dénué de sens quand on y regarde de plus près.

En effet, quel autre aspect du basket-ball que le « one on one » et son absence de possibilité de passer le ballon  peut se marier à un gameplay ultra-limité ? Aucun. Je m’explique. Dans Slam City que vous soyez en situation défensive ou offensive, vous n’aurez systématiquement que deux choix. En attaque, soit vous décidez de prendre le shoot, soit vous attaquez le cercle. Idem en défense. Soit vous optez pour le contre sur le shoot adverse, soit vous choisissez de faire face tout en essayant de ne pas être débordé en attendant que l’occasion de l’interception se présente. Expliquez comme ça, il est évident que ça peut paraître réducteur et rébarbatif. Et vous savez quoi ? Bah ça l’ai vraiment. La problématique de Slam City provient du fait qu’il s’enferme dans son gameplay. Si le jeu est techniquement bon et qu’il retranscrit à merveille l’univers coloré et extravagant des playgrounds des années 90, il pêche par un vrai manque de punch dans sa maniabilité. Une maniabilité qui se limite à appuyer au bon moment sur le bon bouton en fonction des attitudes de l’adversaire. L’essence du « one on one » et du playground, ça reste les feintes, la vitesse, la roublardise. Oubliez tout ça dans Slam City, et contentez vous d’attendre l’occasion pour valider votre action au moment opportun. Tout sera question de timing, pas de place pour l’improvisation.

RESPECT YOURSELF

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« Hey mec, t’es sapé comme dans les années 90 »

« Slam City with Scottie Pippen » est en quelque sorte prit en otage par son format FMV, un format qui par essence n’offre pas ou peu de souplesse au joueur. Et c’est vraiment regrettable quand on s’attarde sur le jeu, car tout le reste est vraiment bien pensé. On en parlait plus haut déjà mais la retranscription de l’univers des playgrounds US est un réel point fort. Pour les gens (comme moi) qui ont grandis dans les nineties en matant MTV et en usant la bande de la vidéo K7 du célèbre « Les Blancs ne savent pas sauter », vous ne serez pas dépaysés. Le fluo, les fringues hallucinantes et les looks improbables sont de rigueur. Pour notre plus grand bonheur, le « trashtalking » est aussi de la partie.

Ainsi lorsque vous affrontez un joueur, les vannes des spectateurs et de vos futurs adversaires fusent des tribunes sous forme de petits scénettes. En parlant de vos adversaires, il est à noter qu’ils sont au nombre de cinq. Chacun possède ses qualités propres et son style de jeu. Parmi vos adversaires, il est amusant de souligner que vous retrouverez une demoiselle prénommé Juice. Cette dernière est interprété par Dana Wilkerson qui jouera deux saisons en ABL (l’ancêtre de la WNBA) pour les Chicago Condors. En plus de Juice, vous rencontrerez Mad Dog, Fingers et Smash. A force d’affronter ces quatres adversaires, en fonction de votre comportement et de vos actions vous obtiendrez des points de « respect ». Plus vous serez spectaculaire et entreprenant, plus votre capital respect augmentera. A contrario, si vous êtes contrés ou que vous échouez dans vos shoots, le total de vos points diminuera. Engrangez un maximum de points de respect sera la seule solution pour rencontrez Scottie Pippen. Une fois la barre du milliard de points atteinte, vous pourrez enfin défiez la légende en un contre un. Certes, un milliard c’est beaucoup, mais le jeu sauvegardera vos points, pas de panique. On notera que l’éditeur a choisi de nous laisser libre d’affronter qui l’on veut quand on le souhaite. Pas d’affrontements pré-établi donc, ce qui est une idée et qui vous permet de prendre contact avec le jeu au rythme de vos envies.

LE PARFUM MAIS PAS L’IVRESSE

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« C’est le moment de driver à droite »

Avec toutes ces petites touches ajoutées à droite à gauche, l’éditeur Digital Pictures n’est pas loin de réussir son pari. L’ambiance générale dégagée par le soft possède une saveur toute particulière. Certes le gameplay trop austère vient salir le rendu final, et ce malgré les ajustements disséminés ça et là, comme la possibilité de gérer la puissance de son shoot en fonction de sa position par rapport au cercle ou encore le fait de devoir essayer de rester sur ses appuis en défense pour éviter d’être pris de vitesse par son adversaire. L’ajout d’un mode entrainement et d’un menu d’option plutôt bien fourni sont d’autres preuves flagrantes de l’envie de l’éditeur de réaliser un titre en phase avec son univers et son époque.

Malheureusement, l’effervescence de la découverte de « Slam City with Scottie Pippen » retombe assez rapidement. La faute à ce foutu gameplay et à son manque de variété. Le format Full Motion Vidéo devait ouvrir de nouveaux horizons à Slam City, mais il le cantonne finalement dans un registre où la rigidité de sa jouabilité tranche pleinement avec son background léché et séduisant. Et ce n’est pas la sortie du jeu en 1995 sur la 32x de Sega qui changera l’histoire. Cette version apportera juste quelques couleurs supplémentaires au soft, rien de plus. Pas assez pour faire de Slam City une destination privilégié. Par contre, si vous souhaitez rejoindre une destination exotique et originale, laissez vous tenter. Vous verrez, les vacances sont toujours plus belles en short fluo avec Scottie Pippen dans le rôle du Gentil Organisateur.

L’INTRO DU JEU

Crédits photos : gamefaqs.com

Montage Une : Laurent Rullier

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About Waka Bayashi (94 Articles)
Enfant des eighties, c'est au début des années 90 que je découvre la NBA. En 1993 j'obtiens mon brevet des collèges grâce à l'épreuve de Géographie au cours de laquelle je localise les plus grandes villes sur la carte des Etats-Unis, en ajoutant entre parenthèses le nom des franchises de la ligue, en espérant secrètement quelques points bonus. Fan des joueurs avec un taux de trash-talking élevé (coucou Reggie Miller), j'ai intégré l'équipe de Basket Rétro afin que mes parents soient fiers de moi.

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