[A lire] « Steve Kerr – Une vie »
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Les éditions Amphora ont le vent en poupe cette année sur les livres de basket et ce n’est qu’un début. Après NBA 1998/99, on s’attaque à une biographie très attendue de Steve Kerr. Écrit par l’américain Scott Howard Cooper, un spécialiste des sports américains depuis plus de quarante ans, l’ouvrage va nous emmener dans une histoire complètement dingue, le genre de scénario qui pourrait se terminer au cinéma.
La vie de Steve Kerr a été parsemé d’embûches, d’épreuves. Si nous connaissons davantage le meneur remplacant des Bulls et le coach des Warriors, nous étions plutôt dans le vague en ce qui concerne son parcours et sa jeunesse. Kerr est resté plutôt secret par rapport à cela avant qu’il ne se décide à se dévoiler pour cette biographie. Les cent premières pages sont d’ailleurs centrés entre l’origine de la rencontre de ses parents au Liban et la fin de son cursus universitaire à Arizona. Quand on arrive à imager les écrits d’un auteur, c’est que la mission est déjà une réussite. On profite de féliciter Olivier Bougard pour la qualité de cette traduction, tant le style de l’écrivain est tout sauf simple. Beaucoup de termes que l’on ne croise qu’occasionnellement dans une lecture.

Malcolm Kerr et sa fille Susan. @Thenationalnews.com
Nous nous projetons dans la peau de Malcolm Kerr, un étudiant brillant et grand admirateur du Moyen-Orient et Ann Zwicker, une jeune fille qui rêvait de voyager et quitter un temps les Etats-Unis après s’être trop habituée aux images de la seconde guerre mondiale. La rencontre au Liban donne lieu à une histoire d’amour digne d’un conte de fées. Les deux tourtereaux deviennent des professeurs renommés à l’université américaine de Beyrouth. Malgré une vie difficile autour d’une guerre civile interminable, les Kerr sont heureux avec leurs quatre enfants. Des allers-retours entre les Etats-Unis, l’Egypte, la France et le Liban. Le petit dernier, Steve, se passionne pour le basket. Habitué avec son père d’aller voir des matchs universitaires et notamment les Bruins de John Wooden, le blondinet bosse dur pour essayer de dénicher une bourse. Un shoot de qualité naturel, mais malheureusement, rien de folichon à côté. Lent, physique fluet, incapable d’attaquer le panier, mauvais défenseur, toutes ses demandes sont rejetées. Seul les Wildcats en quête de bouclage d’effectif lui donnent sa chance.

Steve, Ann, John, Susan et Andrew Kerr. @armenianweekly.com
D’immenses difficultés mais le jeune homme n’abandonne pas. Le malheur s’abat alors le 18 janvier 1984 sur la famille Kerr avec l’assassinat de Malcolm à Beyrouth. Sans filtre ni censure, l’auteur et Steve reviennent sur cet évènement tragique qui va bouleverser à jamais la vie de l’intéressé. Au lieu de s’enterrer dans le chagrin, il va en tirer une force mentale qui va le propulser à un tout autre niveau avec l’admiration et la stupéfaction du monde qui l’entoure. Du petit gars timide au leader vocal qui n’a peur de rien. Le nouveau héros de l’Arizona. En compagnie de Sean Elliott, star montante, il va gravir les échelons et obtenir les louanges de ses pairs. Ses adversaires directs censés être supérieurs vont vite s’apercevoir de son leadership et le respecter.
Ses débuts en NBA avec Phoenix puis en étant la doublure de Mark Price sur son passage apprécié à Cleveland, son passage à Orlando, ses années à Chicago bien entendu, ainsi que San Antonio et Portland avec des anecdotes croustillantes et témoignages qui le sont tout autant. Comme cette ruée à cinq du temps des Cavs où Paul Mokeski avait demandé à un journaliste de les accompagner avec deux caisses de bières et gaspiller leur argent sur les tables de jeux. Ou encore lorsque Kerr était tellement bourré et à terre en position de foetus qu’il a jeté ses dernières forces pour aligner un doigt d’honneur aux témoins.
Une histoire merveilleuse rempli d’émotions sur un type banal qui a su se forger à travers les drames et devenir un exemple en terme de bosseur et leader. Une leçon…de vie.
- Scott Howard Cooper , «Steve Kerr – Une vie »
- Traduction: Olivier Bougard
- 335 pages
- Aux Editions Amphora
- Disponible ici.
Crédits photos : Laurent Rullier/Editions Amphora
Moi je trouve la traduction horrible 😱
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J’avais été assez déçu dans l’ensemble, notamment la traduction
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