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[Portrait] Sedale Threatt, ombre est lumière

Portrait

Si vous êtes fan du basket des années 80/90, le nom de Sedale Threatt (60 ans aujourd’hui) doit forcément vous dire quelque chose. Un nom que l’on prononce comme une mélodie couplée d’une bouille toute ronde et d’un crâne bien lisse. Le genre de visage poupon qui marque irrémédiablement les esprits. 

Mais connaissez vous vraiment le déroulement de la carrière du natif d’Atlanta ? Ça c’est moins sûr ! Threatt est de cette liste des joueurs discrets que l’on connait sans véritablement suivre leurs parcours. Ne vous en faites pas, Basket Rétro est là pour vous filer un coup de main et vous rafraîchir la mémoire.

UN ROOKIE VENU DES BAS-FONDS

sedale2Né le 10 septembre 1961 en Georgie, Sedale est un compétent basketteur de Collège et un meneur/scoreur de premier plan qui a la mauvaise idée d’évoluer dans une faculté de seconde zone. Il finira son cursus avec 2 488 points inscrits soit une moyenne de 20,7 points par match faisant de lui le meilleur scoreur de l’histoire du campus. Mais WV Tech (West Virginia University Institute of Technology) n’est pas considéré comme une école de basket qui compte. L’équipe évolue en NAIA, la deuxième division de la grande NCAA, et les performances de ses joueurs se font dans un quasi-anonymat. C’est ainsi que les qualités de Threatt ne sont pas appréciées à leurs justes valeurs par les recruteurs. Il est finalement sélectionné dans les bas-fonds de la draft 1983. 6ème tour, 23ème choix.

Ce sont les Sixers de Philadelphie qui tentent le coup. On se demande bien à l’époque comment un joueur retenu à la 139ème position de la draft pourra trouver sa place dans un effectif 5 étoiles composé notamment de Julius Erving, Moses Malone ou Maurice Cheeks. Threatt donnera la réponse à ses détracteurs dés la saison 84/85 en prenant part à tout les matchs des Sixers. Ils ne sont que deux dans le roster à réaliser cette perf’. Le second est un certain rookie du nom de Charles Barkley. Débuts encourageants pour Sedale Threatt qui commence à  faire de l’interception sa marque de fabrique. Il devient un danger constant en sortie de banc pour les adversaires de Philly. Il atterrit aux Bulls de Chicago au cours de la saison 86/87. Sa venue dans l’Illinois est guidée par un seul objectif : défendre sur Michael Jordan aux entraînements et lui poser le plus de soucis possibles. Un rôle qu’il endosse sans sourciller. Avec 85 matchs joués sous les couleurs des Bulls, Sedale Threatt facture tout de même 7,2 points par match en passant en moyenne 17,4 minutes sur le parquet. Après ce séjour éclair à Chicago, Threatt met le cap à l’Ouest et prend la direction de Seattle. Il disputera plus de 200 matchs avec le jersey des Sonics sur les épaules. Ses stats offensives augmentent encore. Il boucle l’exercice 90/91 avec 12,7 points, 3,4 assists et 1,4 interceptions par match. Ce sera sa dernière saison pour les Supersonics. C’est un véritable tournant que va prendre la carrière de Sedale Threatt cet été là.

LE COTE OBSCUR DU SHOWTIME

sedale1Du côté de Los-Angeles, après la finale de 1991 perdue contre Jordan et les Bulls, l’idée est de trouver un véritable back-up à Magic Johnson pour repartir au combat. Jerry West pense alors à Sedale Threatt et sa rigueur défensive. Threatt a le profil idéal. Il deviendrait le parfait complément de Magic, lui permettant de souffler lorsque les défenses adverses mettent la pression sur le play-maker angélino. Magic Johnson, son sourire et son showtime supplée par Sedale Threatt, sa dureté et sa défense. sur le papier l’idée est alléchante. Mais le destin en décidera autrement. Alors que Sedale Threatt rejoint effectivement les Lakers en juillet 1991 pour devenir back-up du poste de meneur, Magic Johnson est obligé de se retirer à cause de cette saloperie de VIH. Les Lakers décident par la force des choses de miser sur Threatt en tant que meneur titulaire. Sedale passe de l’ombre de Magic à la lumière des projecteurs du Forum en quelques semaines.

Il hérite des clefs d’un bolide violet et or qui sort d’une finale NBA. Aura-t-il les épaules assez solides pour cette succession ? Sedale Threatt va faire mieux que de répondre présent. Au sein d’un effectif qui manque de magie, mais pas forcément de talent (avec James Worthy, Vlade Divac ou encore A.C Green), Threatt va enchaîner deux saisons en étant le meneur titulaire de l’intégralité des rencontres de sa formation. Offensivement il étoffe encore ses stats et tourne aux alentours des 15 points et 7 passes décisives pour ces deux premières saisons dans la cité des anges. Il enchaîne les bonnes perf’, avec par exemple un record de points en carrière (42) enregistré face aux Knicks. En 1993, il devient même le second joueur de l’histoire de la franchise à terminer leader dans la catégorie des points (15,1), des passes (6,9) et des interceptions (1,7). Le seul qui avait réussi cet exploit dans le passé étant Magic Johnson. Son surnom,  » The Thief  » (a.k.a le voleur) lui va comme un gant. Malgré tout, la franchise de Los-Angeles peine à retrouver sa flamboyance d’antan, et l’heure et à la reconstruction et au rajeunissement. Le front-office maintient cependant sa confiance à Sedale Threatt qui devient alors le relais du jeune et  prometteur  Nick Van Exel. Les jeunes pousses de L.A ne tarissent pas d’éloges sur l’implication et l’engagement de Threatt dans la vie du vestiaire. Mais même les plus belles histoires ont une fin. En 1996, les Lakers frappent un grand coup sur le marché des transferts, et débauchent Shaquille O’Neal. Il faut alors faire de la place pour alléger la masse salariale du club. Sedale Threatt est prié d’aller voir ailleurs.

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LE PARI DU PSG RACING BASKET

A la surprise générale,  alors qu’il est âgé de 35 ans et encore loin d’être fini, on retrouve Sedale Threatt engagé dans un drôle de pari. Il signe au PSG Racing Basket, qui, sous l’impulsion de Canal + souhaite devenir une place forte du basket français. L’effectif parisien est alléchant avec des joueurs français de premier plan (Laurent Sciarra, Richard Dacoury, Stephane Risacher) et des joueurs internationaux confirmées (JR Reid, Eric Struelens et donc Sedale Threatt). La venue de l’ancien meneur californien est annoncée en grande pompe. La presse de l’époque couvre l’événement avec fracas. Tout le monde donne son avis, Sedale fait la une, mais son arrivée sera finalement un beau pétard mouillé. 3 matchs seulement sous les couleurs parisiennes. Assez pour figurer dans la liste de l’effectif qui accrochera le championnat de France de cette saison 96/97.

sedale3Mais Sedale Threatt est déjà loin lors de la photo souvenir de ces ex-coéquipiers avec le trophée. On le retrouve dans le Texas, du côté des Houston Rockets. Il débarque dans un effectif dont la ligne arrière est décimée. Threatt en profitera pour disputer une dernière campagne de playoffs. Son contrat ne sera pas renouvellé par le front-office des Rockets. C’est donc la fin de la carrière NBA de Sedale Threatt. Nous sommes en octobre 97. Threatt roulera sa bosse encore quelques années. Quelques piges en Europe, et un contrat d’entraîneur en Australie où il est à l’origine de quelques camps d’entrainement seront ces derniers faits d’armes. Il aura fait parler de lui plus récemment dans l’actu’ people à la suite de soucis de pensions alimentaires non versées à son ex-épouse, devenue depuis la compagne du célèbre rappeur/producteur Dr Dre. Mais cela ne nous regarde pas.

Aujourd’hui âgé de 52 ans, Sedale Threatt reste un cas particulier. Il est par exemple le dernier joueur à ce jour à avoir évolué en NBA en étant sélectionné aussi bas lors de la draft. Pas suffisant pour faire de lui un All-star confirmé ou simplement une star reconnue. Mais Sedale Eugene Threatt aura traversé la ligue en côtoyant pléthore de joueurs emblématiques. Finalement, le strass et les paillettes étaient pour les autres, lui de son côté se contentera de toujours répondre présent. Il parviendra à se faire une place au chaud dans l’histoire de la ligue en s’accommodant des tâches secondaires qui lui était souvent attribuées. Pour conclure et pour se souvenir de Sedale Threatt, on dira de lui qu’il est certainement l’un des plus connus des joueurs inconnus. Un slogan qui lui va finalement comme un gant.

SES STATS NBA

  • Points: 9 327 soit 9,8 par match
  • Assists: 3 613 soit 3,8 par match
  • Interceptions : 1 138 soit 1,2 par match
  • Matchs: 951 matchs disputés dont 304 en tant que titulaire
  • 70 matchs de playoffs dont 15 en tant que titulaire

SES HIGHLIGHTS

Crédits photos : szoztygracz.pl/in.com/aussiehoopla.com

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About Waka Bayashi (94 Articles)
Enfant des eighties, c'est au début des années 90 que je découvre la NBA. En 1993 j'obtiens mon brevet des collèges grâce à l'épreuve de Géographie au cours de laquelle je localise les plus grandes villes sur la carte des Etats-Unis, en ajoutant entre parenthèses le nom des franchises de la ligue, en espérant secrètement quelques points bonus. Fan des joueurs avec un taux de trash-talking élevé (coucou Reggie Miller), j'ai intégré l'équipe de Basket Rétro afin que mes parents soient fiers de moi.

1 Comment on [Portrait] Sedale Threatt, ombre est lumière

  1. Il a quand même du faire preuve d’un gros mental pour passer de remplacent de Magic au poste de meneur titulaire des Lakers du jour au lendemain ^^

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